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Céder à la tentation ? [Ft Yûji]
Hoshino Mitsue
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Comme je l'espérais, il ne mit pas longtemps avant de me rejoindre. Manifestement, il n'avait pas compris ce que je venais de dire. Tant mieux. Ça nous éviterait une autre conversation gênante dans laquelle je ne saurai probablement pas vraiment quoi lui dire. Tout cela commençait à devenir compliqué. Je remarquais alors qu'il me tendait quelque chose. Alors malgré mon refus, il avait tenu à me prendre une boisson. Il prétexta alors le froid pour expliquer son geste. Il n'avait pas tout à fait tord à vrai dire. « Merci, c'est gentil. » Je considérais un moment l'option de finalement boire cette boisson avant de me raviser. Juste la tenir entre mes mains serait suffisant. Autant ne pas tenter le diable.

Je l'observais alors se diriger vers un banc avant de s'y installer. Je restais à nouveau à le fixer bêtement avant de prendre conscience que je devais avoir l'air ridicule. Il allait vraiment falloir que je règle ce problème. Je ne pouvais pas tout le temps rester pétrifiée les yeux rivés sur lui. Poussant un nouveau soupire, j'allais prendre place à ses côtés. A nouveau, le silence s'était installé entre nous. Je fermais alors les yeux, ça m'éviterait de les poser n'importe où, tentant de remettre de l'ordre dans mes pensées. Je n'avais pas encore trouvé comment gérer la situation lorsque sa voix s'éleva à nouveau.

J’affichais un sourire un peu nostalgique en l'entendant évoquer les États-Unis. Ça faisait un moment que j'avais quitté mon pays natal et que par conséquent, je n'avais pas revu ma famille. « On ne peut pas vraiment dire que j'ai des amis là-bas. » En effet, les rares personnes que j'avais pu considérer comme tel à l'époque n'en étaient pas vraiment. Sous l'influence de ma mère, je n'avais agis que par intérêt et j'avais bien compris que c'était le cas de tout  ceux qui m'entouraient. Fort heureusement, j'étais sortie de ce schéma. Ce passé que j'évoquais, je n'en avais encore jamais vraiment discuté avec personne depuis que j'étais au Japon. J’appréhendais la réaction des gens s'ils venaient à découvrir celle que j'étais avant. Et plus que toute autre, c'était sa réaction à lui qui me faisait peur. Est-ce qu'il me verrait d''une autre façon ? Certes, je n'étais plus cette fille là, mais elle faisait partie de moi et de mon histoire.

« Mais je suis née là-bas, mes parents et ma sœur y sont toujours. Chaque année, j'envoie un courrier à ma sœur pour son anniversaire. » Je marquais une courte pause. « Une fois de plus, je ne pourrai pas être présente à ses côtés ce jour là, alors j'essaie de marquer le coup à ma façon. » Je savais que maintenant les gens n'envoyaient plus vraiment de courrier pour ce genre d'occasion, se contentant d'un message sur les réseaux ou d'un simple appel. Mais c'était notre truc à nous. « Mon père a fait ses études ici, c'est pour ça que je suis là. » Enfin, pour ça et pour éviter que notre famille ne soit mêlée à ce scandale dans mon ancien lycée. Un point que je me retenais bien de mentionner. Comment prendrait-il le fait qu'il y ait eu un scandale sexuel impliquant des professeurs et des lycéennes dans mon anciens lycée ? Surtout dans notre situation. Je ne savais pas s'il fallait en rire ou en pleurer tellement c'était absurde.

Koizumi Yûji
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On disait souvent que les meilleures journées étaient celles qui s’improvisaient. Yûji était mitigé quant à celle-ci : s’il était content de partager un moment privilégié avec celle qui occupait ses pensées, mêmes les plus inconscientes, il savait également que c’était une situation peu naturelle et surtout pas très approuvée par la société. Il pourrait faire fi du regard d’autrui si cela n’avait pas de potentiel impact sur sa propre carrière et celle de Mitsue. Mais il avait eu le malheur de prendre les planches pour passion, et par conséquent d’exposer son visage aux yeux du public. Il avait fait assez de scandales avec PRAYER, s’il pouvait continuer d’éviter d’attirer l’attention ce serait parfait.
Et pourtant, il l’avait invitée à passer un moment avec lui, près de la rivière, à ne rien faire de spécial. Et il lui avait même offert une boisson chaude. Pour plusieurs raisons : l’idée de boire tout seul avait tendance à le déranger, et le froid s’était emparé de cette maussade journée de novembre ; il fallait par conséquent se réchauffer, et rien de tel qu’une boisson chaude tout droit sortie du distributeur lorsqu’on ne pouvait proposer sa veste ou même une étreinte chaleureuse à son interlocutrice. Oui, Yûji pouvait se montrer empathique voire même tendre avec autrui, pour peu que ces personnes méritent son attention et son temps. Et clairement, Mitsue les méritaient amplement. La tentation de passer un bras autour d’elle pour établir une sorte de contact était grande, mais le jeune homme s’était contenté d’observer l’étudiante s’installer à ses côtés, silencieuse.

Elle avait fermé les yeux. Avant de finir par reprendre la parole, le professeur l’avait légèrement observée, profitant qu’elle baisse sa garde l’espace d’un instant. Il savait regarder quelqu’un droit dans les yeux et soutenir son regard, mais s’il avait le malheur de faire cela avec Mitsue, son propre regard risquait de trahir ses émotions et ses intentions refoulées.
Elle avait un visage fin, la peau pâle, typiquement japonaise. Ses longs cheveux d’ébène recouvraient ce dernier. Si la frange rendait certaines femmes très enfantines, Yûji considérait que Mitsue la portait bien et que ça mettait son visage en valeur. Ce n’était absolument pas son genre d’avoir un faible pour quelqu’un de bien plus jeune que lui, mais c’était plus fort que lui. Sauf que si ça venait à s’ébruiter, cela serait vraiment compliqué : un professeur d’une prestigieuse université privée de Tokyo amouraché d’une étudiante, qui plus est de dix ans sa cadette. Toujours plus.

Afin de s’extirper de ces pensées interdites, Yûji avait repris la parole, relançant le sujet lié aux Etats-Unis évoqué un peu plus tôt. Il resta surpris face à la réponse spontanée de la jeune femme, qui n’avait pas hésité à être franche quant à son lien avec le pays. Elle avait l’air un brin solitaire, maintenant qu’elle en parlait. Il ne la voyait pas avec des camarades de classe, féminines ou masculins. Il l’apercevait souvent entrer seule dans l’amphithéâtre où il donnait cours, et repartir seule, à la hâte. Même s’il la croisait dans la cour ou dans une des salles du Hill Top, elle était très rarement accompagnée. D’autres personnes auraient pu trouver cela triste, pourtant Yûji ne pouvait que comprendre, étant lui-même un loup solitaire.
Mitsue lui révéla qu’elle était née aux Etats-Unis, une grande surprise pour le nippon qui ne s’y attendait pas du tout. Il sourit en écoutant son histoire familiale et sa tradition d’écrire un courrier. Il y avait donc encore des gens qui appréciaient le courrier papier face à l’ère du numérique. Il en était ravi. Encore quelque chose qui lui plaisait chez elle.
En l’espace de quelques phrases, Yûji en avait appris beaucoup plus sur elle que ce qu’il aurait imaginé.

« Je ne savais pas que tu étais américaine de naissance. Ca fait longtemps que tu es au Japon ? »

Cette conversation avait attisé sa curiosité. Il n’aurait jamais soupçonné que la jeune femme ait grandi dans un autre pays. Cela expliquait en partie son franc-parler, sa détermination, et le fait qu’elle osait dire ce que d’autres garderaient pour eux dans un pays à la société particulièrement hypocrite. Et il était sincèrement curieux, en plus du fait que cela le détournait de ses pensées complexes.

« Je trouve que de continuer à écrire de vraies lettres est une belle chose. Il y a plus d’âme dans les mots que derrière un clavier numérique … »

Hoshino Mitsue
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Si en me levant ce matin, on m'avait dit que je me retrouverai là, au bord de la rivière, à partager une boisson chaude avec mon professeur de théâtre, je n'y aurai pas cru. D'abord parce que ça faisait plusieurs mois que nos rencontres s'était purement limitée au cours universitaire et ensuite parce qu'il y avait vraiment très peu de chance pour que lui et moi nous retrouvions justement le même jour au même endroit en dehors du campus. Raté. Le destin avait visiblement décidé de le mettre à nouveau sur mon chemin. Pas que cela soit déplaisant, bien au contraire. Mais ça rendait les chose bien trop compliquées. Jusqu'à maintenant, j'avais pu fermer les yeux et faire comme si je ne ressentais rien pour lui. Mais à présent, j'étais bien obligée de regarder la vérité en face et cette vérité me faisait peur. Les mois durant lesquels cette maudite rumeur avait couru à notre sujet avaient été éprouvant et je n'avais pas la moindre envie de revivre tout ça. Mais l'idée de m'éloigner à nouveau de lui suffisait à me serrer le cœur. Alors que faire maintenant ?

La décision la plus sage, pour lui, comme pour moi, serait sans doute de mettre un terme à tout ça. De simplement continuer à agir comme durant ses dernières semaines. Mais comment pourrais-je faire comme si je ne ressentais rien pour lui ? J'avais beau y réfléchir, je ne parvenais pas à me souvenir de la dernière fois où j'avais pu éprouver de tels sentiments pour quelqu'un. Et si j'étais tout à fait honnête avec moi même, je dirai que si je n'y parvenais pas, c'était simplement parce que je n'avais jamais ressenti ce genre de chose. Pas que je n'ai jamais fréquenté personne, mais je ne pouvais pas vraiment qualifier ça de relation sérieuse. Attendez... Est-ce que je suis en train d'envisager une relation sérieuse avec lui ? Ça va trop loin... Me voilà dans un sacré bourbier. Existe-t-il un secret miraculeux pour faire taire ses sentiments ? Si c'est le cas, je suis preneuse.

Toutes ces pensées tourbillonnaient dans ma tête tandis que j'essayais tant bien que mal d'y mettre un peu d'ordre. Fort heureusement, il me tira de mes réflexions en reparlant de mon pays natal. Un sujet qui me permettait de reporter toute mon attention sur le moment présent. J'aurai bien le temps d'y réfléchir plus tard. Ainsi, il ignorait que je venais des Etats-Unis. En même temps, comment aurait-il pu le savoir ? Ce n'était pas un sujet que nous avions abordé vu mon peu d'enthousiasme à parler de ma vie passée. Mais tant qu'on ne parlait pas de ma mère, tout se passerai bien, enfin je crois. « Je suis venue ici pour mes études universitaires, donc ça va bientôt faire quatre ans. » Autant de temps sans revoir mes parents et ma sœur, mon père était bien trop pris par son travail pour faire le voyage jusqu'ici. Quant à ma mère, nos liens étaient rompu depuis longtemps, il y avait donc peu de chance qu'elle envisage de venir à l'autre bout du monde pour me voir. Tant mieux, je n'en avais pas plus envie qu'elle. Ceci dit, je n'étais pas seule pour autant, j'avais toujours mes grands parents ici.

Je le sentais réellement intéressé par ce que je lui racontais, je ne savais pas trop comment l'interpréter. Était-il simplement intéressé par les États-Unis, ou s'intéressait-il à mon histoire ? A moi ? Stop ! Inutile de me faire des films. Avant que mes pensées ne s'emballent à nouveau, je me reconcentrais sur ces paroles. Je lui souris. « Je suis d'accord avec vous là-dessus, je trouve que c'est  bien plus personnel. » Peu de gens pensaient encore de cette façon, étais-je étonnée qu'il en fasse partie. Pas vraiment.« Je garde toutes les lettres que ma sœur m’envoie, c'est important pour moi. » D'un coup, il me revînt en mémoire ce fameux mot que je lui avais écrit pour la Saint Valentin, l'avait-il conservé ? Ce n'était pas grand chose et il ne savait d'ailleurs même pas qu'il venait de moi, je n'avais jamais eu le courage de le lui avouer. Sans doute ne le saurait-il jamais, peut être même l'avait-il complètement oublié. Après tout, ce n'était pas grand chose, juste quelques mots venant d'une anonyme.

Koizumi Yûji
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Tout arrêter. Se lever, prendre congé et tourner les talons pour rentrer chez lui. Voilà ce qu’il aurait dû faire. Sauf que son intention première était de se balader, de s’aérer l’esprit en se laissant porter par la nature environnante. Ah tu parles, pour être aéré, il était aéré son esprit ! Il avait laissé la fenêtre ouverte tellement longtemps que des tas de pensées contradictoires s’étaient engouffrés aussi simplement qu’une brise matinale. Et maintenant il était encore plus confus que lorsqu’il s’était levé ce matin. Si avant, il se contentait de sourire lorsque le nom de Mitsue ressortait au milieu de ses copies et dans ses listes d’étudiants, après l’entrevue d’aujourd’hui, Yûji ne pouvait plus nier la vérité sur l’intérêt délicat qu’il portait à la jeune fille. Il fallait soit y faire face, soit y mettre un terme. Et l’issue de cette journée lui permettrait probablement de trancher. Etrangement, il avait ressenti, dans sa perspicacité naturelle, que Mitsue ne semblait pas être totalement indifférente en sa présence, ce qui compliquait les choses. Si ça avait été purement platonique, Yûji aurait été capable d’y mettre un terme assez simplement, mais il sentait une sorte de réponse à ses émotions complexes, et ça le perturbait. L’idée même de passer à côté d’une belle personne car la société vous hurlait que c’était mal, alors qu’il y avait peut-être quelque chose à exploiter et à vivre, le laissait perplexe. La vie moderne était si compliquée. Et puis quoi ? S’ils s’avouaient mutuellement se plaire, ça les mènerait où ? Au mieux ils pourraient converser sur LINE en espérant que personne ne tombe sur leurs échanges. L’idée même de se comporter comme un couple n’était pas envisageable. Pas tant qu’elle était étudiante et qu’il était professeur. Fallait-il qu’il démissionne ? Mais le problème resterait entier : en tant qu’acteur, sortir avec une de ses anciennes élèves de dix ans sa cadette n’aiderait pas à propulser sa carrière et ne ferait qu’attiser les ragots. Mais au moins, ce ne serait pas interdit par l’étiquette. Mais bordel, à quoi était-il en train de penser ? Penser à des termes tels que « couple » ou « sortir avec », et puis quoi encore ?

Pour mettre fin à ces pensées complètement alambiquées, Yûji avait relancé la conversation concernant la vie de Mitsue aux Etats-Unis. Surpris d’apprendre qu’elle était née américaine, il voulut inconsciemment en savoir plus. Cette curiosité aurait pu naître chez n’importe quelle professeur un minimum impliqué dans l’histoire de ses étudiants, il ne prenait pas trop de risques. Mais l’idée de connaître un peu plus l’histoire de la jeune femme ne lui était pas déplaisant. Elle était donc au Japon depuis quatre ans seulement. Mine de rien, elle s’était plutôt bien acclimatée à la vie ici.

« Je vois. Et ce n’était pas trop dur de changer radicalement de culture et de mode de vie, ou avais-tu un peu baigné dans la culture japonaise dans ta famille ? »

Ca avait dû être difficile de passer d’un pays ouvert comme les Etats-Unis à un pays plus discret comme le Japon. Lui-même n’avait pas ressenti d’immense différence en s’exilant en Corée du Sud, car cela restait l’Asie, avec des codes communs et des hiérarchies similaires. Mais les Etats-Unis, c’était encore un autre fonctionnement. Il était réellement curieux, et pas seulement parce que c’était Mitsue.

Elle accordait autant d’importance que lui au fait de garder des correspondances manuscrites avec certaines personnes. En voilà une idée, ils pourraient s’écrire aussi. Bon Yûji, il allait peut-être falloir redescendre sur Terre à un moment donné … Elle lui avoua garder toutes les lettres échangées avec sa sœur, ce qu’il trouva touchant. Lui-même fils unique, il ne pouvait pas réellement comprendre ce qu’était une relation fraternelle, mais il pouvait se l’imaginer grâce à ses années d’acting. En revanche, lorsqu’elle avait parlé de « personnel », il repensa subitement à cette lettre qu’il avait reçue pendant l’événement de St Valentin de l’année dernière. Il avait été à l’époque relativement surpris de recevoir une telle lettre, n’ayant aucun rapport amical quelconque avec qui que ce soit dans l’université. Personne en dehors de … Et si c’était Mitsue qui la lui avait rédigée, elle qui aimait les lettres ? Il tenta de chasser cette pensée tant bien que mal, mais savait très bien qu’en rentrant chez lui, il allait comparer les écritures entre la fameuse lettre qu’il avait conservée dans ses affaires et l’une des copies de la jeune fille. Ca le travaillait trop. Il était ridicule à souhait.

« J’aurais aimé avoir quelqu’un avec qui correspondre … » se surprit-il à dire tout haut, d’un ton pensif et presque envieux. « Je suis fils unique, je n’ai pas ce genre de relation avec qui que ce soit. »

Il avait voulu ajouter ça pour éviter toute perche tendue, ce qui aurait pu s’avérer dangereux.

Hoshino Mitsue
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La vie pouvait parfois être surprenante. Je ne savais pas où tout cela allait nous mener tout les deux. Plus la conversation avançait entre nous, plus je réalisais à quel point j'étais en confiance avec lui. C'était étrange, pourquoi fallait-il que parmi toutes les personnes que j'avais appris à connaître, ce soit à lui que j'arrive à parler aussi naturellement de moi ? J'avais bien essayé de m'ouvrir un peu avec Yume, mais elle avait finit part quitter l'université. Nous étions certes amies, mais jamais nous n'avons été assez proche pour que je puisse me livrer, non pas que je ne lui ai pas fait confiance, surtout après qu'elle m'ait tiré de ce si mauvais pas. Nous avions brièvement parler de ma sœur, mais j'avais coupé court à la conversation, restant assez vague.

Alors qu'est-ce qui était différent avec lui ? En dehors des sentiments que je lui portais, j'avais appris à lui faire confiance avec le temps. J'avais cette impression qu'il était à l'écoute. Je n'avais pas la moindre idée de jusqu'où cette conversation pourrait aller, ni même de ce que j'étais prête à lui dire ou non. Et si appréhendais la réaction qu'il pourrait avoir en découvrant cette part de moi, je savais que si les choses continuaient dans ce sens, je finirai par tout lui dire. Si je voulais que notre relation soit saine, je ne pouvais pas lui cacher tout ça. Mon dieu, à quoi suis-je encore en train de penser ? Une relation ? Quelle genre de relation exactement ? Voilà bien une bonne question. Qu'étions nous en train de faire ? Je savais pertinemment que de mon côté, tout cela n'avait plus rien d'innocent.

Secouant la tête, je tentais à nouveau de me focaliser sur ces paroles. Qu'avait-il dit déjà ? Ah oui, mon arrivée au Japon. « Et bien, mon père est japonais de naissance, il a quitté le pays parce que certains aspects ne lui plaisaient pas, disons qu'il estimait manquer de liberté. Paradoxalement, c'est ça qui l'a mené à m'envoyer ici. » Je laissais échapper un rire. Tout cela était vrai. « Aussi loin que je me souvienne, il m'a toujours parlé du Japon, mais ça ne m'a pas empêchée d'avoir l'impression d'arriver dans un autre monde. » ça n'avait pas été facile au début, j'avais l'impression d'être un alien qui venait de débarquer de son vaisseau, mais mes grands parents avaient été là pour m'accueillir. Aujourd'hui, je me sentais bien au Japon, même si j'avais encore parfois l'impression d'être différente. C'était d'ailleurs certainement parce que je l'étais. « Vous savez, j'ai beaucoup changé depuis que je suis ici. » Je restais volontairement évasive sur ce sujet, s'il me posait la question, serais-je capable d'en dire plus ?

Je ne pu m’empêcher de relever la tête vers lui à sa dernière remarque. Je savais qu'il n'était pas du genre à être entouré de plein de monde, mais je ne m'attendais pas à l'entendre l'exprimer de cette manière. Il évoquait le fait d'être fils unique, mais n'avait-il même pas un ami quelque part avec qui il aurait pu correspondre ? J'hésitais un moment à le lui demander, mais ne serais-ce pas m’immiscer un peu trop dans sa vie privée ? Je restais alors un moment à l'observer, comme si le temps s'était arrêté avant de soupirer. J'aurai voulu tout savoir de lui, mais c'était impossible, n'est-ce pas ? Cette histoire n'allait-elle pas nous faire plus de mal qu'autre chose ?

« Dites... Vous avez déjà eu l'impression de faire quelque chose que vous ne devriez pas, mais ne pas pouvoir vous en empêcher ? » Je ne sais pas ce qui m'avait pris de poser une question pareil, surtout dans un tel moment. Ça m'avait bêtement échappé. « Oubliez ça... » Oui, bien sûr, comme si il pouvait juste faire comme si je n'avais rien dit.

Koizumi Yûji
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Mitsue était une jeune femme de compagnie agréable. Normalement, les filles de son âge étaient plutôt intéressées par le shopping et les dates avec d’autres étudiants, des choses simples et futiles de la vie. Mais elle semblait plus mature, plus accomplie et sérieuse dans son esprit et sa façon d’appréhender les choses. Peut-être avait-elle traversé des épreuves complexes dans sa vie qui l’avaient faite grandir plus vite que ce qu’elle n’aurait dit. Yûji se serait certainement lassé de sa présence si elle était une simple fille lambda de sa génération. Mais ce qu’elle avait était spécial, et il l’avait senti dès leurs premières entrevues. Il se souvenait avoir été bluffé par sa force de caractère, sa détermination et son entêtement. Elle savait où se diriger, même si le chemin à emprunter lui semblait complexe et qu’elle avait parfois envie de baisser les bras. Il la respectait pour cette ténacité dont elle faisait preuve.

Maintenant qu’ils avaient abordé un sujet relativement sérieux, le jeune homme pouvait se détourner de ses pensées hasardeuses la concernant et se concentrer réellement sur ce qu’elle acceptait de lui dévoiler. Lui qui ne s’était jamais vraiment intéressé à son entourage, il se surprenait lui-même à écouter avec une curiosité sincère les paroles de Mitsue. Pour une fois ce n’était pas juste de la politesse bien placée. Il avait envie d’en savoir plus, sur le point de vue de la jeune femme quant à sa vie aux Etats-Unis et son actuelle. Il voulait mieux la connaître, mieux la cerner, et cela le perturbait grandement. Lui, le cœur de pierre, la tombe humaine et tout autre sobriquet dont il avait pu être affublé par le passé, pouvait témoigner un intérêt sincère et humain envers une personne ? Il ne s’en pensait plus capable depuis le temps. Trop de déceptions s’étaient enchaînées les unes après les autres ces dix dernières années, le rendant hermétique à tout contact humain. Mais pourtant il avait parfois baissé sa garde lorsqu’il vivait en Corée. Il restait humain et ne pouvait pas se fermer définitivement à tout contact, à moins de devenir un ermite. Et son métier faisait qu’il croisait beaucoup de monde et devait interagir avec ce monde. Au final, Yûji était un être typiquement paradoxal : il n’aimait pas se lier aux gens mais il avait besoin de se fondre parmi eux pour exister. Ses anciennes fréquentations seraient surprises de le voir ainsi.

Mitsue lui avoua alors que son père était japonais de naissance, qui avait quitté son pays par rapport à trop de rigidité japonaise. Il pouvait comprendre, parfois la société lui paraissait étouffante. Comme maintenant, quand elle lui dictait que ses sentiments étaient impurs, incorrects et voire même illégaux. Yûji la laissa continuer de s’exprimer au sujet de sa famille. Apparemment, Mitsue avait été envoyée de force au Japon. Il ne se permettrait pas d’être trop indiscret dans les questions qu’il poserait tant qu’elle ne ferait pas un pas pour montrer qu’elle était prête à s’ouvrir. Il se contenta de mémoriser ces informations précieuses, et acquiesça en silence lorsqu’elle admit avoir eu l’impression d’arriver dans un autre monde. On avait beau avoir les codes généraux, être en totale immersion avait un tout autre impact. Elle conclut sur le fait qu’elle avait beaucoup changé depuis son arrivée ici. Yûji tenta donc de dépeindre l’ancienne Mitsue dans son esprit. Etait-elle moins déterminée ? Moins réservée ? Plus casse-cou ? Il ne savait pas vraiment dire en quel sens elle pensait avoir changé. Il n’en savait pas encore assez sur elle pour se faire une idée concrète.

Il resta songeur un moment, oubliant même de lui fournir une réponse quant à ce qu’elle venait de dire. Mais en même temps, en dehors de « je vois, je comprends », il se demandait ce qu’il aurait bien pu répondre à ces révélations. Elle lui racontait un pan de sa vie, avec franchise. Il aurait pu continuer l’interrogatoire en lui demandant en quoi elle avait eu l’impression d’être dans un nouveau monde, mais il avait estimé que ce n’était pas forcément une question pertinente actuellement, n’ayant pas envie qu’elle ait le sentiment qu’il la sonde. A la place il laissa planer un silence solennel, qui ne sembla pas déranger la jeune femme outre mesure. Silence qui fut finalement rompu par un soupir de cette dernière, suivi d’une question qui le laissa complètement abasourdi. Il ne s’attendait absolument pas à ce que ce soit elle qui amorce le sujet. Et il était loin d’être stupide, il pensait avoir compris ce qu’elle insinuait. Ainsi, ses tourments semblaient réciproques, et Mitsue donnait subitement l’impression de s’inquiéter des mêmes choses que lui. Le visage soudain plus pâle que d’ordinaire, ne sachant pas comment réagir, il croisa son regard, le soutint un instant puis le détourna pour observer la rivière qui lui faisait face. Ses mains reposaient sur ses cuisses, posées là comme pour le maintenir en équilibre alors que cette question subite le faisait vaciller. Elle lui demanda d’oublier ce qu’elle venait de dire, mais comment pouvait-il ? Tant de mots et d’options s’enchevêtraient dans son esprit et pourtant, la seule chose qu’il fut capable de répondre fut la suivante :

« Tu veux dire … Comme maintenant ? »

Il avait bien pris le soin de garder le regard rivé sur l’horizon en lâchant cette révélation, déglutissant le plus discrètement possible. Il avait la gorge sèche, les mains moites. Il savait qu’il s’engageait dans une direction dangereuse, cela risquait de lui apporter ennuis sur ennuis alors qu’il commençait enfin à s’en sortir, mais c’était plus fort que lui.

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Durant tout le temps où je lui avait parlé de moi, il était resté silencieux. Je savais pourtant qu'il m'écoutait attentivement et je n'avais pas besoin de réaction orale pour le savoir. Il avait l'air sincèrement intéressé par mon histoire, ce qui avait quelque chose de perturbant en soi. Il y avait bien certains aspects que j'évitais soigneusement d'aborder, mais il ne sembla pas chercher à vouloir en savoir plus, je lui en étais reconnaissante. Sans doute avait-il senti que ce n'était pas encore le bon moment d'aller plus loin dans ce sens. Un jour, peut être aurai-je le courage de tout révéler, à lui ou à quelqu'un d'autre ? Au fond, ça me soulagerai peut-être de cette culpabilité que je portai depuis si longtemps, qui pouvait savoir ?

Une fois que j’eus terminé mes explications sur ma famille et ma venue au Japon un nouveau silence c'était installé entre nous, me ramenant inévitablement à mes troubles pensées à son sujet. Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il avait en tête et d'un côté c'était un peu frustrant. Je le sentais sur la réserve, mais c'était tout à fait normal après ce que nous avions traversé quelques mois plus tôt. Perturbée, j'avais fini par lâcher une bombe. A peine cette question fut-elle sortie de ma bouche que je regrettais de l'avoir posée. Si notre situation était déjà compliquée, je venais de rendre les choses un peu plus concrètes qu'elles ne l'étaient. Je le vis pâlir instantanément, désarçonné. Son regard croisa le mien l'espace d'un instant et je su qu'il avait compris. Qu'allais-je pouvoir lui dire ? Comment lui expliquer sans le faire fuir ? Tandis qu'il détournait le regard, je continuais de l'observer, anxieuse de sa réaction.

Les mots qu'il prononça ensuite en réaction a cette fameuse question me figèrent sur place. Est-ce qu'il parlait de moi ou de lui ?

« Je... Ce n'est pas... »

J'aurai voulu disparaître là tout de suite, mais ce qui était fait ne pouvait pas être défait, il allait falloir y face, d'une façon ou d'une autre. Essayer de nier ne servait à rien. Il était très loin d'être idiot et je m'étais voilé la face si j'avais pensé qu'il ne comprendrait pas la situation.

« Oui... »

Il fallait que j'arrête de le fixer de cette manière, ça allait devenir vraiment gênant, autant pour lui que pour moi. Pourtant, je n'arrivais pas à détacher mon regard de son visage, j'essayais de lire en lui, comme si les réponses à mes questions allaient s'afficher d'elles mêmes dans ses traits. Mais tout ce que je voyais était un homme perturbé, tout autant que je l'étais.

Quelques secondes qui me parurent être des heures s'écoulèrent avant que je n'arrive enfin à porter mon regard ailleurs, en l'occurrence, sur mes mains tenant toujours cette fameuse boisson qu'il m'avait offerte quelques minutes plus tôt. Ne pas le regarder rendrait les choses plus faciles pour ce que je m’apprêtais à lui dire.

« Je sais que vous avez compris... Je ne cherche pas à vous causer d'ennuis, je sais que je n'aurai pas dut accepter de passer ce moment avec vous en sachant ce que je ressentais. Surtout dans notre situation... Je suis désolée. »

Je laissais échapper un nouveau soupire, je savais qu'il n'y avait rien à attendre de tout ça, espérer que mes sentiments soient réciproques aurai été utopique et même si ça avait été le cas, une histoire entre nous n'était pas possible, il y avait bien trop en jeu pour nous deux. Mais passer ce moment avec lui m'avait fait réaliser à quel point je tenais à lui et je n'avais pas pu le cacher plus longtemps. Je me demandais comment j'allais pouvoir faire comme si de rien n'était désormais.

Je me mordis la lèvre, signe incontrôlable de stress chez moi, je sentais mon cœur s'emballer dans ma poitrine. Je me demandais s'il ne valait pas mieux prendre congé tout de suite avant que les choses n'aillent trop loin.

Koizumi Yûji
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Si seulement la conversation avait pu se poursuivre sur les Etats-Unis et l’enfance de Mitsue, tout aurait été plus simple et Yûji aurait été reconnaissant. Même s’il avait écouté avec sincérité et posé des questions naturelles et pas trop maladroites, cela n’avait pas suffi à maintenir la conversation dans ce sens. Et d’un autre côté, une part de lui était soulagée que cet abcès soit enfin crevé. C’était comme un poids dans sa poitrine qui s’était libéré aussitôt qu’elle avait évoqué le fait de faire quelque chose d’incorrect mais de le faire quand même. C’était exactement ce qu’il éprouvait et savoir que la réciproque était vraie également lui permettait en quelque sorte de partager le fardeau.
Pour autant, ce genre de situation était tout sauf simple. A demi-mots, Mitsue venait de faire comprendre à Yûji qu’il ne la laissait pas indifférente et qu’elle était totalement consciente de la dangerosité de cette situation. Lui-même n’avait pas vraiment joué le jeu en répondant par une question ouverte qui pourrait autant dire qu’il ressentait la même chose qu’elle, que d’admettre simplement qu’il avait déjà compris ce qu’elle éprouvait pour lui. Elle devait se sentir confuse, et ses mots hésitants trahirent cette confusion dès qu’ils franchirent sa bouche. Quel moment de gêne intense.

Un nouveau silence s’était installé entre eux avant qu’elle ne lâche un « oui » discret et mal assumé pour répondre à la précédente question de Yûji. Le concerné ne savait plus du tout comment réagir ; c’était comme si son cerveau ne répondait plus. Il était partagé entre l’envie de laisser libre cours à ses émotions instantanées, et celle de s’enfuir en courant avant de commettre une bêtise irréparable. Mitsue s’était mise à le fixer et Yûji se sentit mis à nu et vulnérable, chose qui était très rare émanant de lui. Si d’ordinaire cela aurait été quelque chose qu’il n’aurait pas appréciée, il se laissa guider par cette sensation nouvelle, tout en restant comme paralysé, réfléchissant toujours à ce qu’il devait dire ou faire.

Les dernières paroles de Mitsue eurent l’effet d’un électrochoc dans les oreilles et le cœur de Yûji. C’était très louable de sa part malgré toute la délicatesse de la situation de chercher à protéger son image et son statut. Ses excuses étaient sincères, elle semblait s’en vouloir de ressentir ces émotions fortes alors qu’au fond on ne contrôle pas les choses. Cette fois, elle avait clairement admis qu’elle ressentait quelque chose pour lui, et même si jusque-là c’était resté au stade de l’hypothèse dans la tête du nippon, c’était désormais concret. Et il ne savait pas comment gérer cette information. Garder la tête froide était primordial. Il ne savait pas quoi dire, et en même temps il lui devait la vérité puisqu’elle lui avait dit la sienne.

« Tu n’as pas à t’en vouloir. C’est moi qui t’ai proposé de me tenir compagnie. »

Il avait commencé sur quelque chose de relativement banal pour amorcer les choses en douceur. Après tout c’était vrai, il avait été celui qui avait lancé la proposition en connaissant pertinemment les conséquences drastiques que cela pouvait avoir.

« Une compagnie … Qui est loin d’être désagréable. »

Yûji avait toujours eu du mal à exprimer ses sentiments amoureux. Il avait toujours été d’une droitesse et d’une franchise implacable, mais tout ce qui touchait à l’émotionnel était bien plus complexe à gérer pour lui. Il avait donc tendance à recourir à des périphrases et autres détournements de vocabulaire. Et il se sentait terriblement niais à l’instant présent.

« La vie est foutrement ironique, quand même. »

Yûji ne jurait jamais, sauf lorsqu’il était particulièrement nerveux et qu’il sentait qu’il perdait le contrôle d’une situation. Et c’était exactement le cas actuellement. Et maintenant qu’il était certain que Mitsue éprouvait quelque chose pour lui, il mourrait d’envie de l’embrasser et de la prendre dans ses bras. Pourtant il fallait qu’il s’abstienne, on aurait pu les voir … Paranoïaque, il jeta un coup d’œil furtif autour de lui. La rue était déserte, avec éventuellement des silhouettes au fond mais bien trop loin pour voir quoi que ce soit et encore moins identifier des visages. Les gens devaient fuir le froid de novembre et rester au chaud dans les centres commerciaux. Une occasion comme celle-ci, il n’en aurait peut-être pas deux. Et comme une action valait mille mots, il craqua complètement et approcha son visage de Mitsue, avant de déposer furtivement ses lèvres sur les siennes. Le contact fut bref, il avait trop peur des risques et de la réaction de l’étudiante de toute façon. Mais assez long pour en être totalement grisé. Parcouru d’un long frisson, Yûji recula instinctivement et détourna le regard, terriblement mal à l’aise de ce qu’il venait de se passer. Si Mitsue avait amorcé la bombe, il venait de la faire exploser et il n’y avait pas de retour en arrière possible.

« Je … désolé. » se contenta-t-il de marmonner, embarrassé comme jamais.

Hoshino Mitsue
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Plus la journée avançait, plus les choses devenaient incontrôlables. Si j'avais eu le temps d'y réfléchir avant, aurais-je pris le risque ? Je n'avais pas la réponse à cette question, le fait est que quand je l'avais aperçu sur le trottoir d'en face en sortant de la poste, j'avais agis sur un coup de tête. C'était comme si mon cerveau avait eu envie de faire une pause exactement à ce moment là. Et à partir de cet instant, les choses s'étaient enchaînées sans que j'ai le moindre contrôle, j'avais mis le doigt dans un engrenage que j'avais été bien incapable de stopper. Et il semblait évident que le professeur n'avait pas plus d'emprise que moi sur les événements. Les sentiments ne s'explique pas et j'avais été bête de croire que je pourrai continuer à vivre dans le déni.

C'est donc sans même réaliser la portée de mes paroles que j'avais posé cette question fatidique. Ce ne fut que lorsque les mots furent sorti de ma bouche que leur portée me frappa de plein fouet, je venais de verbaliser ce que j'avais dans le cœur, tout en sachant que ça ne pouvait que nous apporter des ennuis. J'avais regretté immédiatement, mais le mal était fait et nous ne pouvions plus revenir en arrière. Ce n'était pas comme si nous pouvions simplement faire comme si je n'avais jamais rien dit. Quant à sa réaction, elle m'avait plongée dans le flou. Je ne savais même pas ce que j'attendais en réponse, peut être aurait-il mieux valu qu'il ne dise rien ? Mais ce n'était pas son genre.

Je l'avais contemplé un moment avant de finir par baisser les yeux, incapable de continuer à le regarder après ce que je venais de lui avouer. J'aurai difficilement pu être plus claire concernant mes sentiments à son égard. Je savais que ça pourrait nous apporter des ennuis à tout les deux. C'est aussi pour ça que je lui avait présenté des excuses, mon but n'était aucunement de le mettre dans une situation délicate, même si le mal était fait.

Je sursautai lorsque sa voix s'éleva, me ramenant à la réalité du moment présent. Il me disait en quelque sorte que c'était lui le responsable, puisque c'était lui qui m'avait proposé de passer un moment avec lui. J'imagine alors qu'on pouvait dire que la faute était partagée, mais avant que j'ai pu dire quoi que se soit, il poursuivit par une phrase que fit rater un battement à mon cœur. Essayait-il de sous entendre que mes sentiments étaient réciproques ? C'était impossible, j'avais du mal entendre ou je sur-interprétais ces paroles. Ce n'était pas le moment de se faire des films.

Les pensées affluaient dans ma tête sans que je puisse y trouver un véritable sens. Je relevais brusquement le regard vers lui en l'entendant jurer à quel point la vie était ironique. Je ne l'avais jamais entendu jurer, pas une fois en plusieurs mois. Décidément, tout dans cette journée semblait irréelle. Et le pire, c'est qu'il n'avait même pas idée à quelle point ce qu'il venait de dire était vrai. Je ne savais même plus quoi dire tellement j'étais dépassée par ce qui était en train de se produire. C'est donc sans réellement réaliser ce qui se passait que je le voyais s'approcher de moi. Et sans que je comprenne vraiment comment, ses lèvres s'étaient posée sur les miennes dans un baiser furtif. Certes le contact avait été bref, à peine le temps de lui rendre instinctivement son baiser qu'il s'était déjà éloigné. Pourtant, ça avait suffit a envoyer une décharge dans tout mon corps, j'avais d'un seul coup terriblement chaud.

Une nouvelle fois, il me ramena les pieds sur terre, marmonnant des excuses. Je le voyais embarrassé pour la première fois en ma présence et je ne savais pas comment réagir, c'était trop d'informations d'un seul coup. La seule chose dont j'avais envie à se moment là était de le prendre dans mes bras, mais pouvais-je une nouvelle fois faire abstraction de la situation ? Je savais que le moment n'était peut être pas le bon. Pas ici, pas en pleine rue ou n'importe qui aurait pu nous voir. Et même si la plupart des gens avaient, semble-t-il, décidé d'aller se mettre au chaud, il valait peut être mieux ne pas tenter le diable. Je me contentais donc simplement de me rapprocher de lui, histoire de combler un peu cet espace qui nous séparait et posait doucement ma main sur son épaule.

« Ne soyez pas désolé... »

J'hésitais un moment avant d'ajouter quoi que se soit, mais il semblait décidément que les mots avaient décidé de sortir de ma bouche sans me demander mon avis.

« J'en avais envie aussi. »

Je ne voulais pas que la situation devienne plus gênante encore mais pourtant, une question me brûlait les lèvres et il fallait que je la pose et ce même si je redoutais sa réponse.

« Et maintenant ? Qu'est-ce qu'on va faire ? »

J'aurai voulu que le temps s'arrête, j'avais l'impression que nous étions coupé du monde, dans notre bulle. Mais je savais très bien que la réalité de la société allait nous rattraper tôt ou tard, je n'étais pas stupide et lui non plus.

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Parfois, Yûji ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il était terriblement con. Il avait mis des années entières à se remettre de certaines blessures sentimentales, notamment cette fille qu’il croyait sincère lorsqu’il était étudiant à Kirin et qui l’avait jeté comme un mouchoir de poche. Il était tellement parti en vrille avec cette histoire qu’il avait fini host en plein Séoul, histoire de s’assurer de ne jamais retomber amoureux. Il avait toujours fui toute éventualité avec une femme. Même quand il s’était entiché de Su Jin, il s’était contenté de l’observer de loin, sans jamais vraiment faire un pas en avant, et ce, malgré l’alchimie qu’il y avait eu entre eux. Avec le recul, ça restait une expérience intense et unique en elle-même. Quant à son rapprochement hasardeux avec Eun Sil lorsque PRAYER avait fusionné avec KLUV, cela avait été furtif et une simple passade. Il avait apprécié la compagnie de la danseuse sans pour autant développer de sentiments particuliers. Habitué aux trahisons et aux déceptions, Yûji était depuis longtemps telle une coquille vide, à avancer dans la vie de manière mécaniques sans vraiment y mettre du cœur ou de l’entrain. Tout le lassait d’avance, il était du genre à s’ennuyer vite, et ce depuis l’enfance.

Pourtant, son retour au Japon avait été une succession de péripéties pour lui. Alors qu’il pensait tranquillement mener sa petite vie à l’université Chûô en tant que professeur, tout en cherchant des opportunités en tant qu’acteur ou comédien, tout avait vite été chamboulé. S’il n’avait toujours pas confronté son père alors que cela faisait maintenant presque 2 ans qu’il était rentré au pays, il avait revu sa mère, d’anciens camarades. Il s’était fait une place dans sa nouvelle vie, et appréciait son quotidien à Seiseki, paisible et sans embûches. Loin de la célébrité et des scandales liés à PRAYER, il se faisait oublier sans lâcher l’idée de relancer sa carrière au Japon, espérant que les quelques dramas coréens dans lesquels il était apparus lui serviraient de tremplin. Et à la place, il s’était attiré des scandales d’un autre genre. En donnant des cours particuliers à Hoshino Mitsue, des rumeurs désagréables s’étaient propagées sur eux, et encore une fois il s’était retrouvé au centre d’une attention non requise ni demandée alors qu’il détestait ça.

Et puis tu parles d’une rumeur. L’ironie de la vie a fait qu’à force de nier l’histoire, ils avaient fini par la vivre. Il se trouvait que Mitsue en pinçait pour Yûji et que c’était réciproque. Mais Yûji, depuis l’incident de la fac, n’avait jamais tenté d’approcher une fille de manière concrète, encore moins une de ses élèves, même si ça avait failli avec Su Jin, encore étudiante lorsqu’il était devenu professeur, bien qu’il ait eu un coup de cœur avant de prendre ce statut. Vous l’aurez compris, Yûji avait le chic de se foutre dans des situations foireuses et délicates. Et comme une fois n’était pas coutume, il s’était encore mis dans de beaux draps avec la jeune fille pour qui son cœur lacéré battait sans qu’il admette la vérité. Et pourtant, elle était bien là, la vérité : il avait des sentiments amoureux pour elle. C’était un fait maintenant, et les aveux de Mitsue avaient eu un déclic chez lui : elle l’appréciait, lui aussi, pourquoi se priver ? Pourquoi hein ? Parce que la société le disait. Dix ans d’écart, relation prof-élève, tant de tabous de la société nippone qui en ce moment même, frustraient terriblement Yûji. C’était déjà difficile de rencontrer quelqu’un qui nous fasse vibrer et que ce soit réciproque, si en plus il fallait se rajouter des barrières sociales …

Il avait totalement craqué en l’embrassant. Il n’avait pas pu retenir cette pulsion physique qui le travaillait depuis le début de leur entrevue. Cela faisait quelques temps qu’il se prenait à s’imaginer en train de l’embrasser en pensant à elle, chassant aussitôt ces idées saugrenues. Et là, il venait juste littéralement de le faire. Ca l’avait démangé, il n’avait pas pu retenir son geste, quitte à prendre un gros risque. Il aurait voulu l’embrasser plus fougueusement, et plus longtemps, vraiment profiter du moment, mais la peur l’avait rappelé à l’ordre et il s’était contenté d’un contact furtif, mais assez pour le troubler. Et visiblement, Mitsue l’était tout autant.
Spontanément, conscient de la folie de son geste, il s’était excusé avec maladresse, redevenant la tombe humaine qui le caractérisait depuis des années. Il était comme ça Yûji, il n’exprimait que le strict nécessaire et restait très secret d’ordinaire. C’était seulement en présence de la jeune fille qu’il se surprenait à vouloir faire la conversation, à être plus loquace, à s’ouvrir … Chose qui n’était pas arrivé depuis presque dix ans. Elle débloquait en lui des choses qu’il n’aurait jamais soupçonné pouvoir résoudre un jour. Et il lui en était reconnaissant.

Yûji sentit alors Mitsue se rapprocher légèrement de lui. Ses muscles se raidirent, et une intense chaleur se fit sentir dans l’ensemble de son corps malgré la froideur de l’air. Il avait déjà eu une bouffée d’air chaud en l’embrassant, mais ce contact provoqué intentionnellement par son étudiante le perturbait. Lorsqu’elle posa sa main sur son épaule, il tressaillit légèrement, ne s’y attendant pas. Ses paroles eurent un effet électrisant également. Elle ne voulait pas qu’il soit désolé, et admit en avoir eu envie aussi. Concrètement, il en avait toujours envie. Mais bon. Que faire ? C’était justement la question que lui posa Mitsue.
Le silence s’installa un moment entre eux, sans qu’il ne sache quoi dire, réfléchissant avec son regard dans le vague. C’était une excellente question. Ce qu’ils allaient faire, il n’en savait rien du tout. Son cerveau s’était vidé de toute pensée rationnelle. D’ordinaire, lorsqu’une situation complexe survenait dans sa vie, il s’isolait pour méditer, peser le pour et le contre, envisager les solutions. Mais là, rien ne lui venait. Et il avait encore moins envie de s’isoler.

« Pour être totalement honnête, je n’en sais absolument rien. »

AH bah super Yûji, on allait avancer avec ce genre de réponse. Mais en même temps, que pouvait-il dire de plus en sachant qu’il n’arrivait pas à rester calme et à garder son sang-froid ? Pour vraiment réfléchir à sa situation, il lui fallait s’éloigner d’elle, prendre une douche froide, s’allonger sur son lit ou prendre un thé ou les deux, lire un livre, faire les cent pas et … Oh et puis merde, il n’arrivait plus à réfléchir et il n’y avait personne autour d’eux. Genre vraiment personne, et quand bien mêmes des badauds passeraient par là, quel pourcentage de chance y avait-il pour que ce soit des gens de Chûô ?
Cédant à nouveau à son impulsion, il se tourna à nouveau vers Mitsue et cette fois il l’embrassa vraiment, pas furtivement comme un adolescent. Il posa même une main sur sa joue avant de la faire glisser dans ses cheveux. Le contact fut plus long que la première fois, et bien plus électrisant. Lorsqu’il se recula, il repris un peu de distance au cas où, son cœur battant la chamade. Il ne savait pas ce qu’ils allaient faire plus tard, mais il avait montré ce qu’il avait envie de faire au moment présent. C’était mal, mais elle n’avait qu’à pas lui dire qu’elle en avait eu envie aussi. Il restait un homme, et quand la femme qu’il appréciait lui disait qu’elle avait envie de l’embrasser, il pouvait difficilement résister, surtout quand il avait déjà cédé une fois. Yûji allait sûrement regretter l’impact que ça allait avoir, mais regretté d’avoir agi selon son instinct et ses sentiments, non. C’était elle qu’il voulait près de lui et personne d’autre, c’était maintenant un fait.

« On devrait déjà peut-être éviter de faire ce qu’on vient de faire. En tout cas … Dehors. »

Non mais Yûji tu t’entendais ? Si tu étais un tant sois peu responsable, tu mettrais un terme à cette folie immédiatement ! Mais à la place tu laissais une porte ouverte à d’autres opportunités. Toujours plus.

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