Protecteur , dévoué aux enfants perdus à en oublier même sa propre vie, qui à ses yeux, n'a pas beaucoup d'importance, il la considère foutue, même s'il aimerait qu'elle s'arrange, comme tout humain. Il a un peu tendance à ramasser tout ce qui traîne et à faire le tri ensuite sans gant. Mais ça trahit son bon fond malgré tout ce qu'il veut bien laisser paraître.
Fier, il a un fort caractère, ce qui lui permet de tenir debout dans les pires conditions, là où la plupart s'écroule. Il a un cette capacité à tout bloquer pour ne plus voir que les actes et les priorités: les siens. le reste n'a plus d'importance. Revenir criblé de bleus ou blessé est une habitude, et il a du mal à avouer pourquoi. Il se préoccupe des autres mais que ce soit envers sa personne lui pose encore problème.
La prison et la mort ne lui font pas spécialement peur, même s'il aimerait éviter. il est jusque là assez prudent et malin pour ne jamais avoir été choppé. Il a eu plusieurs fois chaud aux oreilles , sans suite.
Il a besoin d'adrénaline et pour ce faire tout est bon: vitesse sur la route, baston,  sport extrême, sexe, consommation d'alcool le plus souvent, il touche peu à ce qu'il vend, exception faite quand il est vraiment mort et que les insomnies le torturent. ça le fout KO.
mordu inconditionnellement de moto, il en possède un sacré spécimen qu'il ne prête jamais.
Sang chaud. La plupart du temps, il fait preuve de sang froid, mais le pousser à bout peut provoquer des effets qu'on ne voudra subir qu'une fois. S'il est respecté ce n'est pas pour rien, mais il n'a jamais touché les siens. On ne touche pas.
Sa famille est un sujet tabou et il ne veut pas de gosses.
Il fume quand il est préoccupé, déteste danser, dort n'importe où quand il trouve le sommeil, souvent dehors parce qu'il aime avoir des vertiges en matant le ciel, il mange n'importe quoi, ne rigole pas avec le business, possède des armes chez lui à Tama, a déjà fait beaucoup de choses dont il n'est pas fier et fait tout pour épargner les siens du fléau qu'il est, même si certaines choses ne peuvent être évitées.

Sombre boite à musique que fut le coeur du bébé, triste, inachevée et déjà reprogrammée. Sarawa, enfant perdu, dont les parents ont pris une balle dans la tête. Le coupable n'a pu se résoudre à tuer sur contrat le poupon en plus. Milieu maussade pour des esprits corrompus, il aurait pu être un brilant ingénieur, comme son géniteur, endetté aussi comme lui. Remboursé de leurs vies et par ce bébé.  Otis Rai ne s'en est jamais caché et il l'a dit à son fils, adoptif, mais le sien quand même: Sarawa. On ne lui prendra pas. Il lui a dit. "J'les ai tué, mais je n'te traite pas mal, t' es mon bien l'plus précieux, j'pourrai mourir pour toi. On n'aura jamais d'femmes, jamais d'gosses, parce qu'on peut pas s'le permettre, mais j'veux tout t'léguer" Ce monde merdique et pas si grand, mais le sien. Sarawa ne sait pas ce qu'est la richesse, l'amour ou les fioritures. Sa vie n'est que bitume, huile de moteur, drogue, putains, et domination de territoire. Otis bossait pour son compte, un petit réseau sans histoire, qui faisait de l'ombre à d'autres  mais qui avait su grandir sans se casser la gueule et c'était ça la première règle; ne pas se casser la gueule. Un genou à terre mais pas deux. Une main serrée mais sans le sourire. Une douche pas de bain. Six heures de sommeil pas huit. L'obéissance sans la négligence. Les sytèmes de récompenses, les efforts sans modération. On dort dans la mort, demain ne t'attend pas. Loin des flics, près du coeur, il a toujours porter fièrement Sarawa dans ses pas et dès tout petit, le gamin a vu son père comme un anti héros admirable. Pas de mère et alors? Les femmes sont faibles, belles mais chiantes, mignonnes mais rapaces, sexy mais possessives et suceuses de fric. Il n'a jamais aimé les voir tourner autant de son père toutes ces tarées notoires trop addictes, qu'on retrouvait tous les quatre matins crevées dans la baignoire. Il a grandi avec ça le petit Rai. De la poudre, des corps, des courses poursuite et mentir à tout le monde, au point que c'en devienne une seconde nature. Le détecteur de mensonge ne marche pas sur lui. Est-ce que cela en fait un sociopathe? Non il a un coeur, énorme, trop gros pour lui tout seul, un truc qu'il appelle honneur depuis ses six ans aussi, et que personne ne comprend à moins d'y tremper. Plus fort que les sentiments, plus fort que les liens du sang.

A l'école, il y a été comme tous les gosses, mais il se battait, on le suivait mais toujours pour les mauvaises choses. Il plaisait aux filles , aussi pour les mauvaises raisons. Elève "désastre", il ne brillait pas, il ne le cache pas non plus encore une fois, le cancre c'était lui. Tout juste foutu de parler correctement sa propre langue alors en apprendre une autre, il préférait mater les fesses de la prof et ce déjà à dix ans. Il n'était pas spécialement poli, ni mignon non plus, et à l'adolescence, l'acné a fait des ravages sur son corps, donc il en a fait sur ceux des autres à sa manière. Pur produit de la mauvaise Tama, pas celle qui fait rêvé, il passait son temps à errer jusqu'à Tokyo , et à suivre son père ou ses hommes dans l'apprentissage de la vie, la vraie. Son père ne voulait rien de grand pour lui, juste la suite logique des choses: son héritage. Sarawa ne s'est jamais posé de questions. Un peu taré, un peu maso , un peu con, un peu inconscient et accroc à l'adrénaline trop tôt, son vieux l'a initié à la moto  dès qu'il a eu les jambes assez grandes pour toucher le sol de chaque coté. Rapidement, le gamin a fusionné avec le milieu, avide des ficelles du métier, d'apprentissage illégal et de combats. Il poussait toujours les limites plus loin et ne compte plus ses cicatrices aujourd'hui... bien sur qu'il a souffert. Il a chialé quand on lui a collé les pires branlées pour le renforcer, il a vomi de douleur, perdu connaissance, eu envie de tout lacher, parfois même de mourir, il a été soul trop tot, drogué, et a perdu sa virginité sans savoir où ni avec qui mais elle était plus vieille. Et quand il a été lassé de se farcir des nana, il a passé le dégré au dessus et pourquoi pas les deux à la fois. Du grand n'importe quoi. Une début d'adolescence infernal qui s'est soldé par l'arrêt de l'école à 15 ans, trop tôt encore une fois mais de toute façon, il en avait ras le cul de redoubler. Dans la rue , on ne redouble pas. Plus pratique. Il est rentré dans le business pour de bon et son grain aussi barge que son père lui a vallu le respect des hommes plus agés et surtout le fait qu'ils le suivent quand à ses dix sept ans, le vieux a clamsé. Overdose. Un cadeau d'ami pour une trahison entre associés dans un business que Sarawa ignorait. On ne but pas un Rai sans représailles. L'honneur. Le gamin avait été trop bon élève dans ce domaine. Un  homme retrouvé la gueule applatie sur le bitume. Quel dommage. Pas eu besoin de ses hommes qui ne se posèrent plus de questions, la relève était assuré, ils pouvaient continuer leur business tranquillement. Mais Sarawa en dégagea pas mal. Pointilleux, plus malin, gérant tout ça autrement et participant aussi.

Dans Roppongi, il garda le hangar de son père, endroit qu'il avait connu depuis les couches. Et bientot... il ne fut plus seul. Business discrêt, mais correct, pas trop gros pour ne pas attirer les flics, juste assez d'activités diverses pour nourir les quelques âmes qui avaient des gosses et aucune porte de sortie. A bien y réfléchir, Sarawa n'était pas comme son père. Il aimait les siens. Son père se contentait de gérer ça comme une entreprise. Il le faisait aussi mais ... s'il n'avait plus de père et que des hommes que lui restait-il à dix huit piges, trop vite tatoué par la violence de la vie. Qui pour le soigner quand il rentrait blessé? Qui pour parler quand il avait une envie de le faire. Il aime pas les bestioles , pas plus que ça, pas parce que c'est moche, mais juste parce qu'il est nul pour s'en occuper donc inutile d'en ramasser. Un humain c'est autonome non? Pensée absurde, on n'adopte pas un humain. Pourtant au détour d'une rue alors qu'il venait de conclure une affaire spécifique, une gamine l'interpelle... elle l'était à l'époque. Elle l'est encore pour lui. Si jolie, si perdue, si déterminée pourtant . Il aurait pu l'envoyer chier, il n'avait pas que ça à foutre. Elle ne le sait pas mais il a déjà vu sa gueule à la mome, et le cul de sa mère aussi. Pas qu'il y ait touché ça non, mais son vieux allait voir la mère de la mome, et il a osé lui montrer une photo d'elle à l'époque où elle avait autour de quatorze piges, pour lui expliquer que la bas aussi , la relève était assuré, et que les choses étaient inévitables. Il mentirait si ce soir où il l'a vu désemparée, il n'a pas eu envie de se la faire. Le jeune Sarawa, si chaotique et Sakura, si sexy à son âge... mais mineure. Elle cherchait à s'en sortir. Et lui... il se disait qu'avoir quelqu'un pour recoudre ses plaies de temps à autre ne serait pas si mal, alors il a accepté de l'aider. Dealer. Il lui a laissé une part d'une livraison un jour pour la tester. Elle réussit. La première femme à entrer dans le cercle de ses vendeurs. Et l'unique. Il n'y en eu jamais d'autres et il refuse qu'il y en est d'autre parce qu'aujourd'hui, il commence à regretter, dix ans après. Il aimerait qu'elle lache ça pour de bon et qu'elle touche au monde d'en haut pas ce trou terreux qui est le sien. Sakura c'est une fille trop bien pour vivre dans la boue. Il lui a appris à se battre, a servi de cobaye, a accepté d'être plus con qu'une fille (c'est un pas énorme pour son coté macho) . Sans s'en rendre compte, elle est devenu sa petite soeur.  Ils étaient désormais deux dans le hangar Rai.

Un an est passé.

Sarawa est penché sur un amas de vêtements détrempés, sous la pluie glacée de la nuit. Sa main pousse un tas de mèches dégueulasses pour dévoiler un visage défoncé. Il relève les yeux sur le bâtiment en face pour voir un mec pousser un rideau après l'avoir fixé. Il connait ces scénario. Un peu trop. C'est pas un pigeon crevé sur le trottoir, c'est futurement Fox, le deuxième enfant perdu. Sarawa à vingt piges.  L'hopital? Les services sociaux? Les flics...? Il voit le début des marques qui datent sur un vêtement relevé sur le bas du dos. Trop de détails qui ne lui plaisent pas. Ce n'est que partie remises, il reviendra faire la fête à ce connard de couard plus tard. Le dealer remet à plus tard sa tournée, argent manqué mais âme perdue trouvée. On ne laisse pas à un chiot par terre que disait Otis. Alors il l'a ramassé, sur son dos, avec tout le bordel. Il a appelé un pote et s'est fait ramené à Roppongi, dans son pieu, sa piaule, tachant les draps pour toujours. Même lavés, ils en auront le souvenir. Fox était né. Et Sakura, alias Wendy, s'en occupa. Lentement, Peter Pan se dessinait. Pas de mère, il se créait une fratrie, des protégés. Il s'était vraiment attaché à Sakura mais elle était forte. Il savait que ce serait différent avec Fox. Il était détruit. Il devrait le reconstruire... l'y aider du moins. Il ne sait toujours pas aujourd'hui s'il y est arrivé mais il s'y attèle en silence comme pour tout. Sakura a repris ses études et Fox suivra quelques mois plus tard... Peu importe qu'il ne réussisse pas au final, il avait trouvé une nouvelle définition à sa vie. A coté, meme si ses protégés contribuaient à son business, il y avait bien des choses qu'il ne leur montrait pas. Une part du monde que lui avait légué son père avec entre autres des hommes uniquement liés au boulot n'avaient pas à intervenir dans ses liens avec Fox et Wendy et il leur interdisait catégoriquement de s'en approcher, se servant de son studio à Tama pour régler les problèmes propres au business Rai. Mais Sakura se doute qu'il ne lui dit pas tout. Il veut les préserver tous les deux, à juste titre. Tant qu'elle est occupé avec Fox, elle ne pose pas trop de questions.

Un an après, comme une horloge réglée, vint Teerawat. Fox file sur ses seize ans, et vit au hangar à Roppongi, Sarawa lui a laissé sa piaule, lui mentant, lui disant juste qu'il peut la prendre, qu'elle est pour lui. Il pionce toutes les nuits dans les fauteuils ou sur les tapis quand il n'est pas réveillé par Sakura qui n'est pas d'accord avec son mode de sommeil... elle devrait surtout éviter d'être en jupe quand il est allongé par terre, parce qu'il est trop humain Sarawa... Il la laissait râler, perdu dans ses pensées. Si elle savait comment son ainé est irrécupérable... aussi irrécupérable qu'un certain Teerawat qui est venu une nuit lui demandait des ficelles sur le métier alors qu'il n'avait pas la tête de l'emploi. Sakura bis? Même procédé que pour elle, mais... le lien fut encore une fois différent.  Il le suivit jusque chez lui et découvrit la situation dans laquelle il était... le doute ne se fit plus, il en parla à Sakura et sur un commun accord, ils décidèrent de soutenir Teerawat autant qu'ils pouvaient. Raccoon naquit à son tour, troisième enfant perdu et Sarawa ne put s'empêcher d'abandonner des enveloppes de cash dans la boite aux lettres de Tee, pour lui et sa mère, niant toute implication quand on lui demanda s'il était au courant. L'honneur du Rai se changeait petit à petit en coeur. Un coeur changeant, instable, qui n'avait de raison d'exister qu'eux au final. Le petit dernier Wolf ne tarda pas à rejoindre le petit groupe et les disputes entre les deux cadets animèrent le QG sous le regard amusé de Peter qui se sentait bien dans cette ambiance. Fox, calme dans son coin à se niquer les dents avec du sucre, les neurones greffés sur son ordi comme un androide, Sakura à faire la moral aux deux furieux qui s'engueulaient comme deux chiots pour un os inexistant. Sakura à aussi rajouter des trucs de gonzesses n'importe où dans le QG et à lui demander pourquoi il a une blessure de plus qu'hier. Et lui à veiller sur ce petit monde et à vaguement penser....

Putain...

Demain ils partiront...

Ils feraient tout pour ces quatre là... il détruira le père de Teerawat à petits feux, il en fait le serment... et il met de coté, tellement de business dangereux fait en solo pour s'assurer que si jamais il arrive quoi que ce soit à l'un d'eux, il sortira le cash pour les sortir de là. Même s'ils ne veulent plus de lui. Il n'a qu'eux. Et s'il les a aidé c'est parce qu'ils n'ont pas choisi leur enfance, comme lui. Lui il est foutu mais il peut toujours les pousser au cul pour qu'ils réussissent. Sans compter que si Teerawat n'arrête pas son boulot de Host, il n'assumera absolument pas cet échec... Quand a celui qui a décidé d'épouser Sakura, il a intérêt d'être solide, parce que Sarawa ne va pas lui faire de cadeau, il faut la mériter la petiote. Il respecte leur vie privée mais ne peut s'empêcher de les faire surveiller au cas où ça tourne mal. Une famille se protège. Même s'il sait que de toute façon, il finira comme son père. Mort trop jeune.
(: