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Un Temps pour Renaître, un Temps pour se Reconnaître [FB] ❖ Hyun Min-Ho
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Un Temps pour Renaître, un Temps pour se Reconnaître [FB] ❖ Hyun Min-Ho
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« Wu Jo !... Wu Jo, lève le nez ! Genre, presto ! » « Je suis concentré, là, deux minutes... » « Je suis pas sûr qu'il ait deux minutes à perdre l'homme d'affaire qui te réclame... » Et il avait levé son nez de son tube de glaçage chocolatier avec une expression de stupéfaction. « Un homme d'affaire ? » « Il en a l'allure, en tout cas. Il veut parler au créateur des trompe-l’œil en forme de fleur de sakura. Alias you, man. » Son collègue l'avait pointé du doigt l'air de dire : enclenche la vitesse supérieure ou on risque de laisser un client très important nous filer entre les cacaotiers. Wu Jo s'était retourné vers une stagiaire en formation chez eux. « Okay, euh... Dis-lui que j'arrive tout de suite. Akemi ? Akemi, viens ! Prends-le relais, s'il-te-plaît. Tu me les fais en ondulations régulières et espacées de deux millimètres chacune, d'accord ? Très fines. Je te fais confiance. » Sur ce, il avait filé côté boutique en retirant son long tablier blanc parsemé d'alléchantes taches brunes. Dès les premières secondes, il s'était figé sur place. D'abord incertain de reconnaître cette personne qui lui semblait néanmoins familière. Jusqu'à ce qu'en quelques clignements de paupières, son identité, son nom, sa provenance, lui revinrent en mémoire. Wu Jo pensait fondamentalement qu'il n'y avait pas deux êtres humains identiques sur terre. Même deux "parfaits" jumeaux avaient des signes distinctifs physiques ou caractériels reconnaissables. Aussi, les souvenirs que l'on tisse avec telle ou tel individu, même s'ils peuvent être embrumés, oubliés par l'influence du temps qui passe, sont et resteront éternellement propres à cette entité côtoyée, choyée ou détestée. Wu Jo tenait profondément à cette philosophie qu'il avait faite sienne et qui lui inculquait la conviction intense que personne n'était remplaçable. Jamais. De là, il tirait sa haute loyauté envers ceux qui comptaient ou avaient compté.

Lorsque ses pas l'avaient rapproché de la silhouette élégante, élancée, au port droit et évocateur du passé, Wu Jo avait acquis la certitude complète que c'était bien lui. Cet homme-là n'était pas un homme d'affaire mais un homme du divertissement. Il n'était pas né au Japon et n'avait pas de nom nippon. Il avait vu le jour à Séoul, la capitale sud-coréenne, et y avait grandi. Tous deux étaient originaires du même pays et leurs villes natales étaient quasiment voisines. Quel âge avait-il aujourd'hui ? 25 ans, cette année. Puisque Wu Jo en aurait 24 d'ici moins de deux mois. L'aîné était né un 3. Lui, il était né un 2. La vie avait une drôle de manière de bâtir ses coïncidences. Voilà près de six ans que leurs chemins ne s'étaient pas recroisés, sinon par occasion. Jo avait 18 ans quand il avait été enrôlé pour son service militaire. Quand on entre dans l'armée de terre, on a plus guère le droit de communiquer autrement que par voie épistolaire et les permissions accordés aux soldats ne sont généralement ni longues ni nombreuses. A cette époque, son ami était étudiant universitaire. Autant dire que chacun avait un emploi du temps bien pris. Une fois notable, il y  a quatre ans, ils se sont concrètement revus. Lors d'une réception où leurs parents respectifs avaient de nouveau fait une brillante association de leurs remarquables savoir-faire et où, cette fois, leurs enfants avaient également pu ajouter leur petite touche personnelle. C'était juste avant que le chocolatier en herbe ne traverse la Mer de l'Est -ou Mer du Japon- à destination du pays au soleil rougeoyant. Ils ont ainsi eu le temps de se faire ce qu'ils ont cru être de possibles adieux et de se souhaiter mutuellement un avenir florissant.

« ... Min-Ho ? C'est toi ? ... Hyun Min-Ho ? » Il s'était arrêté à sa hauteur, l'incrédulité peinte sur son faciès aussitôt transmise à son timbre vocal réservé. Quel drôle d'effet ça lui avait fait de le revoir après toutes ces années. Tous deux avaient réussie leur vie jusqu'ici. Épanouis dans leur métier respectif aussi bien qu'ils pouvaient l'être à leur jeune âge. Le chef de projet événementiel et le chocolatier-confiseur pouvaient être fiers de leur parcours professionnel. Cet accomplissement professionnel-même qui les menait à se revoir, aujourd'hui. Min-Ho était resté assez fidèle à lui-même pour que Wu Jo puisse vite le reconnaître, tout en ayant indéniablement changé, ce qui rendait le benjamin quelque peu appréhensif. Qui allait-il découvrir, à présent ? L'âge adulte était acquis. Les ans étaient partis. Les deux individus qui se faisaient face étaient à la fois amis et étrangers, désormais. Qu'est-ce qui les attendait ? Que leur réservait l'avenir ? Était-ce de bon augure que le destin ait voulu à nouveau les réunir ? Le destin ou Noël. Min-Ho avait franchi le seuil d'Unruly Flavor à la recherche d'un chocolatier talentueux pour les fêtes de fin d'année. Voilà la raison de sa présence en ces lieux. Leur conversation avait principalement tournée autour du travail. Aucun d'eux n'avait grandement le temps de parler de choses moins sérieuses. A la fin de cette entrevue, deux mains s'étaient empoignées, unies par un accord commun. Liant, l'espace de quelques instants, deux mondes en un seul. Marquant une association reprise de gré par les fils de deux familles aux valeurs opposées. Elles-mêmes liées par les subtilités de leurs métiers connectés.

N.ouveaux horizons.
N.ouvelle génération.  
N.ouvelles opportunités.


— Un jour de Mars 2019

☾◇☽

Le thème de cette soirée avait flirté avec les fragrances du printemps et tournoyé sous les foisonnantes ramures des cerisiers en fleurs. Splendides symboles naturels de renaissance et de renouveau qu'on ne se lassait pas d'admirer tant la beauté, la vigueur de leurs pétales, était éphémère. Comment ne pas en redemander chaque année ? Leur floraison était à la fois si brève et si somptueuse. Il ne se lassait pas de les détailler avec les yeux et, de ce fait, avait remarqué de lui-même que certaines espèces donnaient des fleurs plus roses que d'autres. Oscillant avec des nuances de blancs plus ou moins marqués. La couleur chaude de leurs anthères apaisait ces teintes froides. Celles qui avaient un coeur rouge étaient ses préférées, c'étaient à elles qu'il avait souhaité rendre honneur en ce début d'avril 2019. Des trompe-l’œil étaient délicats à créer... très délicats. Avant de réaliser de tels confiseries en atelier, le chocolatier prenait soin de dessiner dans un bloc-note spécialement prévu à cet effet les idées visuelles qu'il avait à l'esprit, parfois sorties tout droit de ses propres rêves lorsqu'il réussissait à en étaler les croquis sur papier à peine émergé du sommeil. Bien sûr, le rendu final ne pouvait être aussi extraordinaire que dans ses songes ou dans son imagination. Ainsi étaient faites les dures lois de la réalité. Le monde matériel, les lois de la physique, ces règles universelles de la science rendaient tout moins enchanteur, moins fantasmagorique. La transformation depuis l'irréel au réel était radicale, impitoyable, incontournable. Cherche donc à tout miser sur l'apparence et ton bonbon n'en ressortira que décevant sous la langue !

Haa, parfois, Wu Jo aurait fort aimé pouvoir connaître tous les incroyables secrets de ce chocolatier de génie, malheureusement fictif, qui n'était autre que le fameux, admirable, célèbre et excentrique, Willy Wonka. Mais revenons donc à nos chocolats !

Comme je l'écrivais, des trompe-l’œil, c'était très délicat à créer. Patience, minutie, astuce, sens artistique étaient les mots-clés de la réussite. Ses fleurs de sakura étaient destinées à être ses confiseries phares pour la saison du Hanami. Wu Jo avait eu dans l'idée de réaliser des bonbons en cacao fourrés avec de la pâte d'amande pour la moitié d'entre eux et un coulis sucré pour l'autre moitié. Les deux fourrages étaient d'un rose pâle, au goût de fleur de cerisier. Une saveur suave qui emplissait la bouche d'un parfum printanier et restait plusieurs minutes à caresser doucereusement le palais, rien que par une seule bouchée. Pas besoin de croquer le chocolat entier pour en faire jaillir tous les plaisirs gustatifs. Ainsi étaient les bons chocolats. On les mangeait en entier pour en faire durer le délice. A moins d'être un gros bourru insensible qui gobait les sucreries comme si c'était n'importe quel petit-four. Uh. Sachant que les petit-fours, eux aussi, méritaient bien plus de considération de la part de leurs affamés consommateurs. En procédant à des tests de stimulations des papilles, Wu Jo avait été agréablement surpris de remarquer que ses petites œuvres peintes à la main de couleurs comestibles se mariaient bien avec un bon champagne. Idéal pour les fêtes... Le résultat de son labeur était très satisfaisant. Bien que Wu Jo, soucieux de parfaire ses techniques, s'obstinait à penser qu'il pourrait en améliorer la recette.

Shinjuku Gyoen Park. Une fraîche réception de plein-air aux odeurs et aux sons portés par les brises d'un mois d'avril naissant sous un ciel ouvert parsemé de nuages cotonneux qui flânaient à présent au sein de la voûte céleste nocturne telles des ombres mouvantes. A des kilomètres sous ces cieux ténébreux s'en allaient des convives à la mine ravie, d'autres à la mine impassible et d'autres à la mine renfrognée. Si certains quittaient les lieux avec un sentiment de mécontentement dans la poitrine, la cause ne pouvait en être l'événement festif qui s'était déroulé sur le vaste terrain herbeux et plat, au beau milieu des arbres parés de leurs magnifiques robes printanières. Min-Ho avait organisé tout ça avec l'appui de toute l'équipe d'artistes qu'il s'était savamment composée. Artistes de la gestion. Artistes de la décoration. Artistes de la gastronomie. Etc... Derrière cette fête qui avait dû coûter une généreuse somme d'argent se cachait un travail faramineux dont Wu Jo avait du mal à déterminer l'ampleur. Tant de préparation pour des réjouissances mondaines. En extérieur, il fallait prendre garde à tant d'imprévus possibles. S'assurer que le temps serait suffisamment clément pour le bon déroulement des événements, protéger les mets des affres de la météo... En l’occurrence, Wu Jo et son équipe d'Unruly Flavor, venue l'assister durant cette journée atypique, avaient veillés sur les créations en chocolat pour s'assurer qu'il ne leur arrive aucun malencontreux déboire. Néanmoins, tout semblait s'être déroulé pour le mieux. Pas de bévue côté chocolaterie !

- Ta décoratrice a fait un travail fabuleux et harmonieux. Cela ne représente qu'une petite part de son labeur mais j'ai particulièrement aimé les lanternes installées dans les ramures des cerisiers. Elle a su mettre en valeur la majesté de ces arbres grâce aux teintes de ces lumières. Dès qu'elles se sont illuminées, les convives les ont observé avec des yeux plein d'étoiles.

Et il en avait fait de même. Wu Jo s'était rapproché de Min-Ho avec un sourire chaleureux, à présent qu'il ne restait que le personnel en train de débarrasser les tables où s'étaient étalées maints festins, et qu'il avait lui-même terminé de remballer ses plateaux. Longue avait été cette journée. Animées avaient été ces festivités. L'heure du repos avait sonné son glas. A moins qu'il ne s'agisse du glas d'un autre type d'heure... Car une amitié devait renaître. Non pas de ses cendres puisqu'il n'y avait pas eue de déflagration meurtrière. Non pas de ses ruines puisque aucun séisme, aucune bombe n'avait ravagé ce lien passé. Seulement voilà, il était passé et le natif d'Incheon n'était pas certain de ce qui avait pu changer ou non entre eux. Rien que par la cause des forces combinées du temps et de la vie, des ambitions et des convictions, qui avaient naturellement séparés leurs sentiers. Malgré cela, son attachement pour Min-Ho était bel et bien là. Fidèle au rendez-vous. C'était lui qui adressait ce sourire sincère à l'intention du chef de projet et lui donnait l'envie de rester à ses côtés, ce soir. Pour ré-apprendre. Ré-apprendre qui il était. Savoir qui il avait en face de lui désormais. Quelles parts de lui avaient changé ? Et quelles parts étaient restées intactes ? Un vague air de mélancolie, peut-être, hantait les iris de Wu Jo. Oui. Revoir Min-Ho le rendait nostalgique. Les souvenirs de complicité qu'il lui évoquait étaient agréables mais ils l'effrayaient aussi quelque part. Qu'en restait-il ? ...

- ... Est-ce que tu as eu des retours ? A propos des trompe-l’œil en fleur de sakura ? Tu sais, j'avais peur que ça rende trop... artistique pour donner envie aux invités d'y goûter alors, comme c'était prévu, j'ai fait des assortiments plus modestes et plus classiques pour contrebalancer mais... j'avais quand même peur de finir cette journée sur un échec et je ne suis toujours pas serein.

Wu Jo faisait rouler l'un de ses fameux trompe-l’œil dans la paume de sa main, exemplaire posé sur un mouchoir fin replié en deux. Le chocolatier observait son œuvre sous tous les angles comme s'il n'en était pas totalement satisfait et qu'il en recherchait la plus petite imperfection...Tss, il se faisait trop de mouron. Après-tout, ça se voyait bien que c'était une sucrerie aux irréprochables formes rondes et comestibles. Les perfectionnistes, on les perdra !

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Des trompes l’œil en forme de sakura. Un art chocolatier intriguant qui l’avait attiré ici-bas pour en découvrir le visage de celui ou celle qui avait imaginé cet art-là. La curiosité l’avait mené jusqu’à cette boutique détaillée qui possédait sa propre et véritable identité dont un sentiment étrange avait surgi une fois le sol franchi au fond de son cœur peu averti. La silhouette élancée s’était détournée de son objet guettée pour des pâtisseries qui avait été sublimées et dont il imaginé parfaitement pour l’événement qu’il en avait en tête depuis quelques années et dont l’opportunité s’était présentée. Les oreilles dressées, il s’était retourné en entendant les pas vagabondés, mais qui semblait s’être arrêté. Le chef de projet avait très légèrement déplacé sa tête sur le côté en voyant le visage affirmé. Bon Dieu, tant d’années s’était écoulées et les probabilités de se retrouver étaient semblables au ciel étoilé. Un corps sculpté d’un travail acharné et le visage embrumé par le sentiment partagé. Min-Ho n’aurait jamais réalisé qu’ils se tenaient à ses côtés depuis tant d’années sans s’apercevoir, mais avait une drôle de pensée qui aurait pu le faire choir. Des images d’un passé bien encré et sans doute jamais oublié par ce lien qui s’était tissé, pour ces deux jeunes hommes provenant d’univers séparé. La probabilité de rencontrer une tête venant d’ailleurs était un concept dont il était peu accoutumé, aussi s’était-il demandé ce qu’il était. Il avait sa réponse devant ses yeux d’un air raffiné, les ayant clignés toujours un peu stupéfait, mais s’était repris d’une trop grande rapidité en étant sûr que son interlocuteur ne l’ait aucunement repéré. Six longues années qu’ils ne s’étaient pas revues et aujourd’hui ils le font pour une entrevue, un chemin hasardeux qui se dressait devant eux. Il devait sûrement être surpris par ses cheveux blond alors que son compagnon avait gardé sa chevelure chocolat qui allait si bien dans de décor-là. L’entendre émettre ses sonorités avec son air d’incrédulité avait fait élargir le sourire déjà animé, voir même l’ombre d’un rire enjoué. Il n’avait pas émis quelques mots.


— Oui, Kho Wu Jo. C’est bien moi, en blond toujours aussi distingué, mais toujours moi.  


Et il avait eu cette étrange conviction qu’il n’y avait pas besoin de rajouter plus de son, car le regard suffisait devant leur passion. C’était tout aussi inattendu puisqu’ils étaient seuls alors qu’ils avaient passé tant d’années aux côtés sans être esseulé. Ils voyaient l’un auprès de l’autre qu’ils avaient mûri et étaient conquis, qu’ils avaient accomplis ce qu’ils souhaitaient un pas devant l’autre. Il n’avait pas tant changé, la fougue se lisait et était davantage marquée comme l’intrépidité aucunement enlisé et prête à exploser. Il sentait que le même le tempérament n’aurait qu’à peine bouger, qu’ils ne verraient pas comme des étrangers. Bien vite, la raison de la venue avait été au centre de la discussion d’un geste entendu. Cependant, tout au long de la conversation et la mise au courant, un sourire n’avait jamais quitté le visage qui n’était plus un enfant, pas même le regard fixé après l’accord loin d’être condescendant. Cela marqué une nouvelle découverte qu’il ne pensait pas si ouverte.



MARS 2019


Couleurs pas si osées pour allié avec le thème qui animé que sont les cerisiers. De ce fait, ces notes moins colorées, davantage plus rosées pour sublimés ces fleurs si appréciées. De longs mois de préparation qui s’était nettement bien déroulé et dont tout s’achevait en ce début de soirée. Il avait concilié les nappes tout aussi pâle et tout accessoires aux confiseries et autres plats à déguster pour ne pas enrayer les créations disposées, si finement travailler. Au final, le plus grand et le plus petit, s’étaient régalés et avaient admirés la beauté de ce lieu occupé le temps d’une journée et d’une belle soirée. Cela faisait partie de ses activités préférées, loin des cravates trop serrées et des sourires peu enchantés qui préféraient faire tournoyer leurs langues acérées en cherchant les défauts à critiquer. Là, tout était plus brut et naturel, plus osé et informel. Il n’y avait pas autant de détail perceptible par la plupart, mais les tests et questionnements n’avaient pas été rares. Min-Ho s’était longuement creusé les méninges pour garder l’ambiance que les consommateurs souhaités, rêver et espérait que cela se soit réalisé. Malheureusement, d’autres occupations l’avaient empêché de tout réaliser et il en avait confié la tâche à une décoratrice qu’il appréciait et la connaissait depuis son arrivée et ils se comprenaient. Pourtant, la décoration était l’une des choses qu’il adoré réaliser et sa coéquipière l’avait laissé quelques tâches à faire pour son plaisir solitaire. Il avait déambulé à travers la réception en plaine-air pour saluer, parfois se présenter, bavarder ou s’amuser tout au long de la journée, sans réellement manger ou grignoter ce qu'on lui offrait. Certains avaient été bougons pour des histoires qui ne le concernait aucunement, plutôt satisfait de cet événement. Ces mois de préparation avaient été soigneusement préparés et les imprévues en partie gérés avec neutralité et efficacité. Il avait pris le temps de remercier chaque sponsor, artistes et collègues qui s’étaient déplacés, avaient travaillé et participé à ce projet. Leur joignant les retours sous un rire et raccompagner avec le sourire. Tant de préparatifs et d’heures de travail pour une seule journée, mais dont il en était pleinement satisfait. Il avait fini par rejoindre le chocolatier et son sourire chaleureux, qui lui rendit tout aussi heureux.   


—  Tout le monde a fait un travail excellent, même remarquable. Je ne pouvais pas m’en occuper pleinement de tous les préparatifs, mais elle a su mettre en valeur les principes qu’on s’était fixé sans que je n’aie à gérer ou vérifier. C’est pour cela que je travaille souvent avec elle quand je n’ai pas tant le temps. Les lanternes font partie des décorations préférés.  


Un léger tintement de tristesse ne s’était fait entendre dans sa voix loin d’être peint de sagesse et qui pourtant était présente, mais dont il ne montrerait jamais cette faiblesse. Il regrettait parfois d’avoir tant d’affaires à régler qu’il se privait en général de ce qu’il préférait en les conférant à d’autres pour sublimer l’aspect. Il était toujours là pour les mariages, mais avait déjà dû céder avec rage. Il délaissa ces sentiments pour profiter d’être aux côtés du chocolatier qui avait l’air si enjoué, quoiqu’un peu fatigué. Il se doutait bien que les deux eussent mûri aux pensées plus élargies, mais il avait toujours espéré que cela avait été minime pour se retrouver. Ils réapprennent à se côtoyer et il aperçoit qu’il n’a pas tant changé. Peut-être s’est-il assagi, mais tous les deux ont tellement grandi. Il avait lâché un rire d’une grande honnêteté en voyant le visage de Wu Jo empli de contrariété. Ah, il avait tant à apprendre pour ce jeune pourtant n'était pas si débutant. Pour lui montrer l’intérêt porté, il prit l’exemplaire posé et l’avait dévoré sous les yeux de son compagnon sans doute interloqué. Il avait pris le soin de bien le manger, le mâcher et surtout apprécier. Une fois bien avalé, il avait penché la tête vers son ami qui attendait. Il avait attendu quelques secondes pour le faire patienter avant de parler et de le libérer de cette anxiété.  

—  J’ai eu de nombreux retours à propos des trompe-l’œil. Je t’avais choisi à cette époque pour cette spécificité dont tu as tes secrets et avec lequel je souhaite encore travailler. Je savais que cela allait plaire de bien des manières. Beaucoup de photos ont été prises et flânent sur les réseaux sociaux. Tu as fait un bon choix avec les formes plus classiques pour les plus réfractaires à l’idée. Dans l’ensemble, les personnes ont été très satisfaites et certains viendront à ton magasin plus rapidement que tu ne le penses. Alors Wu Jo, efface-moi cet air si contrarié.  

Wu Jo avait cette capacité à lui demander, avoir osé et n’était pas pleinement satisfait. Min-Ho lui avait répondu avec sincérité sur les nombreux retours aucunement imposés et avait été heureux des avis peu différés. Lui de son côté, avait complètement omis les retours faits. Certains avaient été victorieux, d’autres plus insidieux et certains rares, plus odieux. Il savait que cela avait des facteurs disparates, mais il avait toujours le sentiment que la cause était son manque de temps et donc la supervision incomplète et des problèmes qu’il rate. Mais il avait gardé un sourire enjoué devant chaque énoncé de son ami au final bien réveillé. Il avait fini de tout ranger et la plupart finissait de remballer, personne n’avait concrètement besoin d’être aidé. Il était venu faire le tour de chaque invité et travailleur concerné pour leur demander ce dont il avait besoin pour qu’ils ne soient pas trop fatigués. Le jeune blond s’autorisa à s’étirer lui qui avait dû très souvent aborder les mêmes positions devant tant de personnalités. Il ne pouvait s’empêcher de sourire même s’il avait mal à force de l’avoir réalisé pour la bienséance ou avec bonté. Il se permit même de s’asseoir sur l’herbe sans plus de commodité, se disant qu’il ne serait pas jugé, qu’il…Pouvait. Il avait tout de même fait un signe à Wu Jo de le rejoindre pour se sentir, comment dire, rassuré sans en parler ou le montrer. C’était une nouveauté, mais il avait été debout depuis trop longtemps pour ne pas se reposer.  


—  Vois cela comme une bonne opportunité. La journée à été longue, mais j’ai pu voir que tu avais pleinement profité auprès des personnes. Les lanternes que tu apprécies tant resteront cette nuit pour les passants, j’ai réussi à négocier pour qu’elles ne soient retirés que demain dans la journée. À voir les visages aussi ravis, je suis content d’avoir été confiant dans la proposition et la conservation de ces lanternes.  


Il gardait tout même un port altier, bien trop guindé pour cet endroit enchanté. Il le savait, mais il était éreinté et souhaitait pouvoir un peu se lâcher en ce début de soirée. Il n’avait pas dormi depuis quelques jours à causes des imprévus qui lui jouait des tours. Des cassures, des mauvaises langues, des choses à gérer qui lui prenait tout son temps et dont il n’avait un instant. Mais ce soir, il avait cette impression de liberté, sans aucun doute encore bridée, mais moins représentée qu’à l’accoutumée. Sans doute à cause des questions qui tournent sans cesse dans son cerveau fatigué, mais empli de curiosité. Son visage s’était tourné vers son ami qui s’était assis à ses côtés. Il l’observa pendant quelques minutes en sachant qu’un certain malaise serait là. Il le fixait de la même manière que la première qu’il s’était rencontrée. Les yeux parcourant son corps dans son intégralité. De sa gestuelle moins mécanisée à ses yeux d’une grande expressivité. Sauf qu’il ne l’observait plus du regard de l’enfant princier, mais plutôt comme un ami qui cherche les différences d’un air embrumé, peut-être en cherchant quelque chose, un secret que jamais il n’obtiendrait. Chassez le naturel, il revient au galop. Il finit par baisser la tête, avant de faire un grand mouvement en arrière pour s’allonger sur l’herbe. La main posée devant ses yeux, un sourire loin d’être anxieux.


—  Tu sais, cela me paraît toujours étrange de te revoir après tant d’années. Six ans, c'est bien cela ? J’ai cette impression que tant de choses n’ont pas changées et qu’à la fois tout l’est. Beaucoup de questions me trottent à l’esprit actuellement, sans doute un peu de nostalgie. Mais en toute honnêteté, jamais je n’aurais pensé qu’on se reverrait un jour.


Il ne savait réellement pas quoi ajouté à ces mots, puisque cela était assez nouveau. Il savait que le lien qu’il partageait était réellement particulier, mais ne pensait qu’il s’était autant intensifié. En cette soirée, il avait l’opportunité de s’appréhender, se parler, peut-être partager, avoir de l’honnêteté, pas toujours de l’amabilité, en fait il ne savait pas comment réagir face à ce cas loin de la simplicité. Simplement se parler et en être animé. Il n’avait pas envie à cet instant précis de parler du travail accompli, car il avait d’autres envies. Cependant, il était plus à l’aise à parler affaires et des autres que sur ses relations et lui en autres. Il cache encore ses sentiments et n’exprime rien à part ce sourire apaisé, mais qui caché tant de secrets inavoués qui ne demander qu’à se libérer. Il était partagé.

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Son sourire toujours présent, Wu Jo écoutait, en acquiesçant, son aîné lui répondre que tout le monde avait fait un travail excellent, remarquable même. Un grand compliment de la part du chef de projet événementiel de 24 ans.
- Tu as bien fait, je ne suis pas dans la tête de tous ces gens mais d'après ce que j'ai vu, perçu, entendu, tout le monde a profité de bon coeur aux festivités. L'atmosphère était à la fête, à la gaieté, à la chaste orgie, preuve que tout ce travail était réussi sur tous les plans. Et malgré que tu aies dû délester une part de ton rôle dans la décoration, tu as quand même pu apporter un peu de ta touche personnelle si je te suis bien. Alors où est ta marque, Min-Ho ? Où se tient ta signature ? Qu'est-ce que tu as touché ?
Exprime-moi ton coup de pinceau, Min-Ho ! Infime ou moins infime. Wu Jo voulait reconnaître la main de son ami d'antan. Avait-il su la déceler de lui-même durant cette journée où ses yeux s'étaient baladés partout ? Pas certain. S'il avait cru la sentir, il n'occultait cependant pas la possibilité que son instinct puisse le leurrer. Les goûts de l'homme mûrissent et changent lorsqu'il grandit, à l'image de celui dont l'esprit croît et s'endurcit. Et ce n'était que la seconde fois qu'il était témoin du labeur achevé de Min-Ho. La première où c'était lui qui avait tout pris en main, sans l'appui de ses expérimentés ascendants. Wu Jo en était impressionné, de ce que Min-Ho était capable d'accomplir par lui-même désormais. Il fallait une bonne dose de courage, de rigueur, de constance et de détermination pour arriver à réaliser ses projets professionnels tels qu'on souhaitait les modeler. C'était une lutte permanente en faveur d'un avenir qui se devait de nous ressembler. Wu Jo lui-même en avait bavé pour en arriver à son accomplissement actuel mais il avait tenu bon et son futur paraissait murmurer une mélopée de bon augure. N'ayant point décelé le fin tintement de tristesse trop bien caché dans les timbres vocaux maîtrisés de son coéquipier, le chocolatier ne se faisait pas de mouron pour lui. Heureux de se tenir à son côté. Curieux d'écouter ce qu'il avait à lui exprimer.

Et voilà que Min-Ho se mit à rire en toute honnêteté de ses préoccupations sur le succès de ses confections. D'abord, Wu Jo eu un petit air surpris, vite remplacé par une moue boudeuse qui semblait dire ' ne te moque pas de moi '. Mais son expression de reproche était nettement fausse puisqu'il savait très bien que son ami ne se moquait pas de lui et de l'amusement rôdait sur le visage du chocolatier inquiet. Il se sentait flotter sur un doux nuage d'allégresse rien qu'à se tenir auprès de lui et à le voir d'aussi bonne humeur. Ça faisait vraiment du bien de l'avoir retrouvé... En déménageant au Japon, Wu Jo avait totalement perdue une partie de ses contacts. Certains de ses anciens complices continuaient de lui donner des nouvelles et vice-versa, il les retrouvait quand il retournait quelques semaines en Corée du Sud, mais les échanges de mails ou d'appels vidéos avec les autres avaient progressivement fini par s'arrêter. Ça avait été démoralisant pour lui qui n'aimait pas perdre des proches. Pourtant c'était prévisible, il s'était attendu à ce que des ponts se coupent. Parfois il avait lutté pour que les fils restent solides et ça avait été douloureux de les sentir s'éroder. D'autrefois il n'avait lui-même pas tellement réagi et avait laissé les tissus s'effiler jusqu'à la déchirure complète. Insensibilisé. Min-Ho ? En toute sincérité, il lui avait manqué. Il se rendait même mieux compte à quel point, maintenant qu'ils étaient de nouveau réunis. Wu Jo s'était demandé ce qu'il était devenu... Il avait la réponse sous ses yeux pétillants d'euphorie, aujourd'hui. Grand -plus qu'à 19 ans-, blond et... OH ! Malicieux, aussi, cette facette de sa personnalité n'avait pas changé non plus. Subitement interloqué, Wu Jo le fixait avec la tête d'un poisson qui venait de sortir de l'eau. Nan mais... son chocolat ! Il venait de le gober ! Comme ça, sans prévenir ! Le cadet avait levé un doigt stupéfait, pointant son index étonné qui disait ' tu viens de manger mon sakura, là ? ' sur son ami si franc, le mouchoir vide pris dans son poing. Wu Jo ne disait rien, clignait des yeux en surveillant la mastication de la mâchoire à Min-Ho comme pour veiller à ce que celui-ci savoure bien chaque saveur de sa confiserie. Les seuls mots qui sortirent à un moment donné furent « Arrête de mâcher, là, laisse fondre sur la langue. ». Le chocolatier était concentré comme s'il était en train de passer un test des plus sérieux. Le cacao et son coeur devaient fondre tous deux en bouche pour être pleinement appréciés, dignement honorés. « Oui, parfait. ». Puis il se mit à sourire doucement lorsque son ami termina sa dégustation, patientant après sa réponse qui se fit volontairement désirer. Silencieux, Wu Jo regardait Min-Ho pencher la tête vers lui avec un début d'anxiété renouvelé.

' Alors ? Dis-moi, qu'est-ce qu'il y a ?? Libère la tension, s'il-te-plaît ! Qu'est-ce qu'ils ont dit ?? Allez, me laisse pas dans le dou... '

Sa première phrase lui coupa le souffle de suspens. De nombreux retours... bons ou mauvais ? Élogieux ou critiques ? Tendres ou cassants ? D'ordinaire, quand Wu Jo était nerveux, il avait pour manie de se mordiller machinalement la lèvre inférieure mais, ici, il était trop attentif aux paroles du chef de projet pour faire le moindre mouvement. Au fur et à mesure de ses compliments, de ce témoignage positif qu'il lui renvoyait, le plus jeune esquissait un lent sourire de plus en plus visible. Touché, les joues légèrement roses de contentement. Cette fameuse spécificité dont il avait le secret lui venait de sa mère, une spécificité à laquelle il avait apportée sa propre signature. Elle aussi était douée pour créer des trompe-l’œil en chocolat. Wu Jo se souvenait qu'elle avait, un jour, confectionné des iris bleu rien que pour son fils aîné, alias Jo lui-même, car elle savait que c'était une de ses fleurs fétiches. L'iris était la fleur du bonheur. L'iris bleu, un symbole d'espoir et de foi. Sans espoir, sans croyance, on ne vit pas réellement. Le sportif avait ces deux notions chevillées au corps. D'où le fait qu'il tenait à la signification de ces plantes aux pétales crépusculaires. A l'affirmation de Min-Ho que beaucoup de photos flânaient sur les réseaux sociaux, il entreprit d'en chercher les preuves visuelles sur son téléphone en tapant le tag de son enseigne sur différents sites. Et effectivement, il put constater cette véridicité... Un « Wohaw ! » suivi d'une exclamation d'enthousiasme à la coréenne lui échappèrent spontanément. Cherchant quand même quelques commentaires désobligeants... il n'en trouva pas de la part des consommateurs et son soulagement n'en fut que plus grand. Se pinçant les lèvres de ravissement à la conclusion de son partenaire, toute contrariété s'était envolée de son visage enjoué.

Puis Min-Ho s'étira et s'en retourna même s'asseoir sur l'herbe. Une minute ! L'avait-il jamais vu faire ça auparavant ? Non, c'était nouveau... et Wu Jo y décela la marque de confiance qu'il lui portait, sachant que l'aîné n'était pas du genre à se laisser ainsi aller devant public. C'était une manifestation sincère de lui-même, de son besoin imminent de repos, de détente, de décompression, qui faisait chaud au coeur à Wu Jo. Non, en effet, il ne serait pas jugé pour une envie aussi naturelle et humaine. Pas par l'intrépide chocolatier épris de liberté et d'humanité. Et ce dernier ne se fit pas prier pour venir s'asseoir près du séoulite à son signal, jambes fléchies, les bras sur les genoux, mouchoir fourré dans la poche de son pantalon. Depuis la deuxième tirade de Min-Ho, il n'avait plus décochée une véritable phrase. Pensif. Songeur. Se délectant aussi du sentiment de satisfaction qui l'avait enlacé depuis qu'il savait que ses œuvres chocolatières avaient été aimer. A présent, il regardait son voisin aux cheveux clairs avec toute l'amitié qu'il éprouvait à son égard tandis que ce dernier lui racontait qu'il avait pu obtenir le consentement qui permettrait de conserver ces fameuses lanternes lumineuses à leur place, le temps d'une nuit entière garantie. Ça le fit sourire en commissure de lèvre avec tendresse. Min-Ho était quelqu'un de sensible, d'attentionné, il aimait rendre la population heureuse et animée par le biais de son métier. Wu Jo l'avait bien constaté.
- C'est grâce à toi qu'elle m'est donnée aussi tôt cette opportunité. Tu m'as aidé en me choisissant. Tu m'as aidé en me faisant confiance. Tu as eu foi en... ce que j'avais créé et tu m'as permis de l'exposer. A un public plus large que je n'y suis accoutumé. Et je t'en suis reconnaissant, Min-Ho. Sincèrement reconnaissant. Il fit une brève pause durant laquelle il repensa à tout ce que Min-Ho venait de lui dire puis repris tandis que son ami semblait l'observer en détail, à la recherche de ce qui avait changé et de ce qui était resté. De secrets imprenables que même Wu Jo ne saurait déceler alors que c'était lui-même l'objet de cette curiosité. Je suis touché par l'intérêt que tu as porté à mon travail. Au point de me choisir comme "co-équipier" pour cette journée qui célèbre... tout ça. Il fit un mouvement du menton vers les floraux cerisiers, incapable de trouver les mots pour rendre hommage a leur majesté. Et personne n'aura l'occasion de te le dire pour les lanternes alors je le fais à la place de tous ces gens qui auront la chance de les admirer à nouveau dans les heures qui suivront, grâce à toi, même si ce ne sont que des luminaires : merci de nous avoir permis de rêver et de nous ébahir devant elles un peu plus longtemps. C’est ce qu’il ressentirait à leur place. Le porte-parole fit un sourire bref qui s'interrompit pour lancer avec un amusement mêlé d'embarras. Dis, tu veux bien arrêter de me passer aux rayons X ? Je fais un saut à l'hosto, je passe une IRM et je t'offre la radio de mon squelette, si ça peut te faire plaisir. Petit cadeau à la Wu Jo pour nos retrouvailles !
Un Wu Jo qui se mit à rire de bonne humeur et qui ne s'était, en fait, pas retenu de lui renvoyer la sauce. Chaque fois qu'il avait posé les yeux sur lui, il avait cherché, lui aussi. Depuis que le blondinet était venu à Unruly Flavor jusqu'à l'instant I où ils s'étaient mis à se jauger mutuellement, bien que Wu Jo se fusse d'une manière moins poussée, moins malaisante, que celle de Min-Ho. Le fils de la chocolatière se souvenait de la première impression que ce garçon si propre et bien habillé lui avait inspirée. Wu Jo l'avait perçu comme un "Mas-tu-vu" qui prenait les autres de haut avec ses belles chaussures cirées qui devaient coûter la peau des fesses et son élégant costume miniature assurément taillé sur-mesure. Peuh... ce jour-là, il s'était persuadé que cet autre garçon devait avoir bien peu d'estime pour lui et sa famille d'humbles commerçants. A cause de ça, il l'avait méprisé au début. Heureusement, en apprenant à se connaître, les sentiments et les opinions s'étaient progressivement modifiées et c'était à un ami qu'il avait fait ses adieux, il y a quatre ans, avant de partir au Japon.
- ' Toujours aussi distingué ', je confirme. Même ta manière de t'asseoir dans l'herbe est classe. Puis il lui adressa un nouveau sourire, teinté, quelque part, d'une... étrange ? Touche de fierté. Tu es beau, Min-Ho. Tu as l'air en pleine forme et en excellente santé. Je suis heureux de te voir aussi... épanoui ? Quand Min-Ho s'allongea sur l'herbe, une main devant les yeux, Wu Jo se pencha en arrière mais resta en appui sur ses mains dans une position assise plus zen, tête inclinée vers le ciel. C'est étrange. J'ai le même sentiment depuis que je t'aie vu te tenir dans ma boutique, devant les confiseries exposées, comme si c'était normal et que t'étais là juste pour me dire "Coucou, Wu Jo, comment tu vas ? Je passais acheter deux-trois chocolats et te dire bonjour par la même occasion comme ça fait longtemps". Ouais, d'accord... Bonjour, Min-Ho, je vais bien mais d'où tu sors ? J'ai un peu l'impression d'halluciner, là, sans vouloir t'offenser. Il eut un rire doux. Six ans que nos chemins se sont séparés, quatre qu'on ne s'est pas reparlés. Ça fait une trotte. Il se tut quelques secondes. Je partage la même impression que toi. Je ne pensais pas qu'on se reverrait. J'avais l'intention de chercher à savoir ce que tu étais devenu mais je ne me suis pas imaginé qu'on se rencontrerait à nouveau. A vrai dire, c'était drôle comme Min-Ho venait de traduire par ses propres mots, les pensées muettes de Wu Jo. De toute évidence, il semblait que chacun d'eux se trouvait dans le même état d'esprit. J'ai... J'ai un peu la sensation qu'on discute comme si on s'était quittés hier et en même temps... je sens qu'on a plein de choses à se faire redécouvrir. Je veux savoir ce qui a changé et ce qui n'a pas bougé. Je veux savoir qui est le Min-Ho qui se prélasse dans l'herbe juste à côté de moi. Wu Jo eut un sourire affectueux puis, sans prévenir, il donna une petite tape sur l'abdomen de son camarade avant de se relever. Viens, allons nous étendre là-bas, près de la rive. Ce sera mieux. Lève ton élégante carcasse, Min-Ho !
L'âme de sportif prit les devants. Oui, il était assez fatigué de cette journée lui aussi, des semaines qui l'avaient précédée, mais il avait encore l'énergie pour bondir sur ses pieds et se diriger avec entrain en direction de la vaste étendue d'eau à quelques mètres de là. Une brise lui caressait les cheveux tandis qu'il marchait, les mains dans les poches, foulant l'herbe de ses chaussures. Wu Jo n'était pas si rassuré et à l'aise qu'il ne s'en donnait l'air. La complicité qui les avait unis par le passé était encore là. L'amitié avait résisté à la distance et à l'absence. Néanmoins, il avait peur. Peur de se heurter à l'inconnu, à ce qu'il ne soupçonnait pas. Il avait ressentie cette crainte plus d'une fois depuis que Min-Ho était très récemment revenu dans sa vie. Une crainte sous-jacente qui avait le chic pour s'envoler dès qu'ils se parlaient avec cette aisance familière. Ce soir, ils auraient des réponses aux questions qu'ils se posaient. Pas à toutes, sans doute. Mais l'heure était à la connexion indicible qui les liait depuis toutes ces années et, peu importe ses appréhensions, Wu Jo pressentait que ça allait bien se passer. Oui, ça irait. Croire était un de ses mots-clés.

Quand ils arrivèrent à l'endroit prévu, Wu Jo s'arrêta et laissa Min-Ho s'allonger le premier avec un geste d'invitation encourageant. Puis, au lieu de venir à côté de lui, le corps parallèle au sien, Jo fit autrement et s'allongea en sens inverse. Sa tête reposait à côté de celle du chef de projet, dans le sens contraire, de sorte à ce que l'épaule de Min-Ho soit au-dessus de son crâne et vice-versa. La ligne de leurs yeux au même niveau, à suffisamment de centimètres de distance pour éviter de causer un quelconque malaise de proximité ou, du moins, ne serait-il pas trop conséquent. De toute façon, Wu Jo comptait sur Min-Ho et son franc-parler pour le lui dire s'il avait besoin qu'il s'écarte. Là il contempla les frondaisons des cerisiers, le ciel visible au travers des ramures, en croisant paisiblement ses mains sur son buste, l'oreille tendue vers le relaxant son de l'eau toute proche qui se mouvait dans son lit.


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Un Temps pour Renaître, un Temps pour se Reconnaître [FB] ❖ Hyun Min-Ho  Empty
Min-Ho avait l’ombre d’un sourire enchantée face à ses louanges émerveillées et dont il en était très touché. Sa tête avait bivouaqué vers l’obscurité en ayant perdu quelques-unes de ses idées désormais éreintées.

— C’est ce que je souhaitais donner auprès de tout visiteur : les habitués, les moins initiés, les touristes et les passagers pour qu’ils s’arrêtent le temps d’un instant et découvrir avec les yeux charmés. Les décorations florales étaient mon idée, ainsi que la disposition de chacun entre les traiteurs et le reste des festivités. Quoi de mieux que de pouvoir prendre en photo ou être pris en photo dans un cadre fait exprès, pour ensuite de laisser guider par la musique et l’odeur entêtante ? Ce fut une expérience très enrichissante, enivrante pour quelqu’un de mon niveau.

Le jeune chef de projet était volontairement évasif dans la réponse donnée, lui qui aimait tant ces masses grouillantes qu’il avait voulu tout organisé de façon très déterminée en plus des jugements qu’on avait lui attribuer en tant que jeune étranger. Les hommes ressemblaient actuellement à des chimères se laissant emporter dans une pluie de sensations qui leur sont si chères et dont il partage ses convictions même s’il est entièrement fait de verre. Il avait les pupilles qui papillonnent en voyant son ancien ami indolent en le provoquant lorsqu’il avait mangé le chocolat, rien d’innocent. Il n’en avait été aucunement offusqué, bien trop amusé par la réaction du jeune endiablé qui lui dictait comment manger son chocolat perfectionné.

Puis, sa badinerie ne l’avait quitté en rendant ce sportif presque paniqué lorsque les commentaires devaient être énoncés, il se réjouissait de façon éhontée des expressions passagères et très encrées que Wu Jo lui partageait, cela l’enivrait et le ravivait avec une allégresse presque exaspérée, car ce n’était qu’un début de soirée. Il avait laissé tout le loisir à son compagnon de soirée de chercher les informations qu’il lui avait énoncées, laissant ses iris se poser sur ce grand corps élancé, parcourant des yeux tout ce qui avait tant changer. Les spécificités physiques dont il se souvenait s’évaporaient doucement en laissant place à cette silhouette musclée empli de délicatesse et spontanéité que Min-Ho ne possédait, lui qui était tout très contrôler sur tout ce qu’il entreprenait. Il lui avait même offert un sourire partagé en voyant cet air rassuré et enjoué. Même si quelques pensées disparates s’étaient insinuées dans son cerveau éreinté par cette journée avec ces longues phrases étirées et pas l’ombre d’une réponse constatée, mais en voyant l’air songeur cela l’avait davantage rassuré.

Cependant, les mots prononcés n’avaient la teinte si claire que Wu Jo semblait lui donner. Min-Ho n’était pas aussi aidant et attentionné envers son prochain, mais le faisant lorsqu’il en avait senti le besoin. C’est une particularité de son éducation très encrée qui fait de sa vie et dont il pratique quotidiennement au sein de cette société. « Rêver et ébahir » étaient là des mots qu’il entendait très souvent avec les mariages ou les soirées endiablées, mais elles n’avaient étrangement pas les mêmes sonorités que lorsque son ami les prononçait et il ne savait pas comment réagir sans exagéré comme à l’accoutumé. C’est étrange pour lui de devoir de libérer de mécanismes à l’hypocrisie écœurante et dont il déblatérait de façon conquérante. Wu Jo ne semblait jamais faire dans la dentelle auprès de jeune mortel, contenant vraisemblablement des paroles franches dont les murmures ne dérangent. Mais avec Min-Ho, cela n’en reste pas moins voraces et avec Wu Jo davantage à une caresse avec grâce.

— Je ne fais rien de plus que ce que je dois, tu sais. Tu as proposé quelque chose d’inédit et j’ai senti le besoin de le faire partager et la preuve en est et je n’en éprouve aucun regret, saches-le. Tu possèdes un art que j’affectionne autant que beaucoup qui ne possède aucune barrière linguistique, ni sur l’âge ou l’apparence. Un de ses arts que j’aime tant admirer parce que tu fais partie de ces artistes qui sublime. La reconnaissance, elle n’est pas pour moi, mais pour tes collègues et toi-même. Un autre ou moi-même, quelqu’un se serait obligatoirement arrêté un jour ou l’autre en t’offrant une opportunité. Je n’ai pas fait plus qu’un autre ou moins. Tu dois plutôt relever la tête qui est encore trop basse à mon goût pour admirer les visages émerveillés de tes créations. Avoir le regard haut n’est pas mauvais, cela permet de mieux voir ce qui t’entoure et je sais que tu n’as pas l’impertinence de le faire trop haut pour pouvoir avancer.

Il avait omis volontairement les remerciements de Wu Jo à son égard, plus touché qu’il ne le faut, mais pas assez pour en piper un mot parce qu’il n’arrivait pas à y croire complètement sans que cela ne sonne faux. Il savait que cela n’était que plus vrai et sincère, mais ce pathétique jeune homme ne pouvait complétement accepter les louanges d’un travail peu élaboré dont il n’avait pas pleinement participé. Heureusement que cela n’avait pas été du côté de la haute société sinon les remarques et humiliations n’auront fait qu’augmenter. L’ombre d’un regard triste dont il n’avait pas assez subtilement caché pour ne pas inquiéter, mais laisser de côté pour faire éclater la bonne humeur qui allait s’éterniser. Son sourire angélique avait empli néanmoins l’absence d’allocution pour rire de bon cœur sur ses yeux qui le fixaient tels des rayons, levant les mains en signe de reddition.

— Quand tu veux, ça me permettra de voir le corps d’un vrai sportif. Mais il faut dire que tu as tant changé depuis ces années qu’il m’était impossible de ne pas autant te regarder. Sois-en flatté Wu Jo, car tu vaux la peine d’être regardé, alors n’en rougit pas tant et offre-moi un sourire éclatant.

Min-Ho était moins guindé dans les paroles que dans sa posture ou gestuel d’un danseur éternel. Il se souvenait de la première fois qu’ils s’étaient rencontrés et le même regard fixe qui lui avait lancé. Elle était moins prononcée et hautaine qu’à l’époque où le jeune blondinet jugeait tous les autres comme étant d’une caste inférieure à sa supériorité. Heureusement que cela avait changé. Il en avait payé le prix fort en humiliation dès ses quatorze ans, mais ne regrettera jamais complètement d’être entré dans ce monde adulte si méchant. Il l’avait émis aucun autre jugement en l’ayant oublié avant d’apprendre à le connaître et l’avoir fait changer de comportement pour être plus honnête. Wu Jo était toujours l’un des seuls où Min-Ho avait une transparence qui le mettait mal à l’aise.

— Je te retourne le compliment Wu Jo. Ma santé en a pris un léger coup depuis quelques années, mais je compte reprendre une activité qui m’avait manquée et avec un chocolatier tel que toi à mes côtés, j’ai dans l’idée de penser à mieux manger également. Quant à toi, tu as l’air athlétique, tes gestes sont mesurés et tes muscles roulent sous tes vêtements, grand sportif ? Tu as toujours eu un côté intrépide voir impétueux contrairement à mon impassibilité polaire. Je n’avais pas dû être facile à l’époque, ou du moins, plus difficile qu’aujourd’hui.

Il avait laissé le temps à son ami de s’exprimer avant de reprendre sur les paroles précédemment énoncées, en hochant la tête tout aussi rêveuse et avec ardeur. Parce que Min-Ho sait qu’il possède un comportement que peu envie tant sa froideur et sa maturité frôle l’absurdité pour un jeune de son âge si beau pour affrioler, mais au tempérament trop rationnel pour avoir une amitié fidèle et dont il laisse s’échapper comme si cela lui était égal pour ce faciès semblant vénal.

— Jamais je n’aurai pensé te retrouver au Japon. J’imaginais plus ou moins la situation en toute franchise, ne m’étant pas trompé sur les chemins que nous avons choisi déjà plus jeune et dont tu as l’air épanoui. Comme toi, j’ai tant de questions qui trotte dans ma tête sans se poser et qui attente impatiemment d’entendre les tiennes. Je veux tout autant découvrir le sportif qui se tient à mes côtés, le grand bavard qui se dresse avec pas autant de fierté qu’il ne le devrait.

Il se leva pour le suivre et se poser en regardant avec curiosité la façon dont Wu Jo s’installait, avant de lui offrir un sourire à se damner. Il s’autorisa plus tard à poser sa tête sur son épaule lorsque Wu Jo parlera plus longuement, car l’heure était aux questions qui miaulent prestement. Son diaphragme s’était soulevé sans laisser échapper une seule sonorité, profitant de ce calme dont il avait tant besoin et de ce soutien.

— Raconte-moi. Raconte-moi une fois que l’on s’est perdu de vue. Je veux en savoir davantage sur toi autant que tu peux le raconter. Je poserai les questions pour assouvir la curiosité. Un peu sur toi, ce que tu as fait avant d’en arriver là. Et même comment tu en es arrivé là. Je te vois plus aisément dans les pays chaud et animés comme les États-Unis ou l’Australie qui regorgent de créativité et moins le Japon qui est plus enfermé et stricte. De même que la chocolaterie et ce que tes parents pensent de tout cela. Tu avais l’air très proche donc je pense que tu gardes toujours des contacts ? J’aimerais également savoir tes choix et ce que tu as entrepris jusqu’ici pour faire ce que tu fais aujourd’hui avec la passion qui se lit dans ton regard. N’oublie pas tes doutes et tes difficultés rencontrées Wu Jo. Je ne te raterai pas sur ça. En somme, je veux un peu tout savoir. Nous avons la nuit pour cela.


Il avait cette curiosité qui avait besoin d’être assouvie pour se reposer en toute sérénité. Quand le moment viendra, il déposera une part de lui sur son épaule pour s’obliger à se libérer, car il en a la possibilité sans en être jugée par un ami qui le connait, qui sait qui il est. Et en ce sens, il sait qu’il n’a pas à avoir cette crainte qui le tiraille pour parler de ce qu’il demande actuellement à Wu Jo et le mitraille. Peut-être souhaite-t-il qu’il parle tant de lui que le jour pointera le bout de son nez pour qu’il n’ait pas à tant parler. Mais dans un autre sens, il a réellement envie de lui partager ce qu’il a entreprit et peut-être lui avouer les problèmes rencontrés et les difficultés qu’il a dû surmonter. Il ne sait pas vraiment et va se laisser porter sur l’instant. Il ne va pas tout lâcher soudainement, étant trop difficile pour le moment et à voir en fonction de la réceptivité qui lui sera accordée. Si tel est le cas alors il balancera quelques informations tout bas, mais s’il ne l’y oblige pas alors il s’enfermera et se confinera tout en sachant que cela n’est pas la solution ici-bas.



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