Ce jour-là, Jiminie était d'humeur généreuse et altruiste. Oui, elle avait des jours comme ça, des jours où elle voulait faire plaisir aux gens, être dévouée et rendre service... Bon, il fallait avouer que la petite fiesta avec alcool à volonté qu'on lui avait promise après avait fait pencher la balance mais, même sans ça elle serait venue. Vous n'y croyez pas ? Ouais... moi non plus je dois dire, mais Jiminie était persuadée que personne ne se douterait de rien, encore moins son amie de commerce...
Ils venaient de recevoir leurs résultats dans la matinée, et Jiminie avait eu la très bonne surprise d'avoir réussi ses examens. Pas tous, certes, il lui en resterait deux à repasser l'année suivante, mais au moins elle passait en deuxième année et pourrait dire fièrement à son père et au monde entier que même en ayant été trainee pendant un an, elle avait réussi les neuf dixièmes de ses cours. Grâce à Arisa, certes, mais c'était tout de même elle qui avait répondu aux questions alors elle s'en attribuait les trois quarts du mérite, en restant modeste.
Les deux filles avaient un peu discuté après avoir reçu leurs résultats et Jiminie avait compris que Arisa devait libérer sa chambre à la résidence, faire ses valises et rentrer chez elle pour les vacances. Si au début elle s'était montrée désintéressée, elle avait proposé son aide pour les cartons quand elle avait entendu les mots "soirée", "bar" et "alcool" sortir de la bouche de son professeur désigné. Soudain, elle avait eu envie de l'accompagner, de salir ses mains manucurées et d'user ses louboutins à faire des allers-retours avec ses cartons, allant même jusqu'à proposer son coupé sport pour les trajets si Arisa n'avait pas de voiture.
Elles entrèrent dans la chambre d'Arisa à la résidence, Jiminie connaissant les lieux pour y avoir passé du temps tout au long de l'année. C'était principalement ici que la jeune fille lui donnait des cours de rattrapage, compensant ses absences pour ses entrainements de danse et de chant à l'agence. Elle regarda autour d'elle, ayant l'impression d'être entourée d'une montagne d'affaires qu'il faudrait emballer, découragée avant même d'avoir commencé. Il y avait tellement dans une si petite pièce, mais elle s'était proposée alors elle aiderait celle qui lui avait permis de réussir son année.
Bon. Par où on commence chef ?Se frottant les mains, elle retira son manteau en fausse fourrure, dévoilant son pull fin en cachemire, et l'accrocha soigneusement derrière la porte pour ne pas risquer de l'abîmer. Puis elle attrapa un carton et attendit les consignes d'Arisa, décidée à en finir le plus vite possible pour aller faire la fêtes et célébrer leurs réussites respectives.