Yûna est le genre de fille qui énerve. Non pas par son caractère en lui-même, mais par le fait que tout semble lui réussir. C’est frustrant de voir que certaines personnes peuvent arriver à leur fins dès qu’elles décident d’entreprendre quelque chose. Mais, même si Yûna a la chance de faire partie d’une famille aisée, ce n’est pas pour autant que tout lui est acquis. Elle se donne elle-même les moyens de réussir, c’est une battante qui fait tout pour mener à bien ses projets. Les obstacles qui se dressent devant elle ne lui font pas peur, elle fera toujours son possible pour arriver au but qu’elle s’est fixé. Il n’est pas dans ses habitudes de baisser les bras ou de se décourager. Mais prétendre qu’elle ne profite pas de son statut serait mentir. Bien sûr qu’elle profite de l’argent de ses parents, bien sûr que ça rend les choses plus faciles, elle ne dira pas le contraire. Si elle désire quelque chose, il lui suffit d’un seul mot pour l’obtenir, ça n’est pas plus compliqué. Et d’ailleurs, ça se voit. Une garde-robe bien emplie, le dernier portable à la mode, elle ne se refuse rien.

Mais Yûna est aussi une fille généreuse. Peut-être qu’elle gaspille l’argent de ses parents pour des choses sans utilité, mais pas uniquement. Elle s’est engagée bénévolement auprès d’une association qui vient en aide aux animaux abandonnés et elle fait des dons importants tous les mois. Au-delà de ça, elle ne profite pas égoïstement de l’argent et du statut de sa famille. Si l’un de ses proches a besoin d’aide, elle sera la première à réagir. Elle pourrait donner son bras si ça pouvait aider une personne qu’elle aime.

Sans parler d’argent, on peut dire que Yûna est une fille intelligente. Pas une surdouée, mais travailleuse. Elle sait que les études sont importantes et c’est la raison qui l'a poussé à s’y consacrer sérieusement, et ce même si elle désirait devenir une sportive professionnelle. En effet, Yûna rêvait de devenir une nageuse professionnelle. Elle s’entraînait depuis qu’elle était enfant, elle s’est découvert cette passion très jeune lors d’une croisière avec sa famille. C’est le sentiment de liberté qui l’a fait aimer la natation, voir la mer et le ciel à perte de vue, tout cet espace, elle a directement adoré.

Yûna aime également faire la fête, les sorties, les nuits blanches passées à danser. Oui c’est une fêtarde qui aime s’amuser, ayant de l’énergie à revendre, il n’est pas rare de la voir traîner tard en boite de nuit. Si elle boit ? Jamais avec excès, elle préfère garder l’esprit clair pour ne pas faire une connerie qu’elle pourrait regretter après.

Niveau relationnel, Yûna n’a pas de véritable problème de ce côté-là, sa bonne humeur et son entrain font d’elle une personne agréable à vivre. La seule chose qu’elle ne peut pas accepter est l’hypocrisie, assez empathique, elle repère facilement un mensonge, il vaut donc mieux ne pas tenter sa chance avec elle. Mais en dehors de ça, il n’est pas difficile de gagner son amitié. Sa confiance par contre, c’est une autre histoire. Elle est assez méfiante par nature et ne révélera que le minimum a une personne qu’elle vient de rencontrer. D’après elle, la confiance ne peut venir qu’avec le temps. Et il y a des secrets qu'elle ne pas prête de confier au premier venu.
Et les garçons ? Yûna a beaucoup flirté quand elle était adolescente, jusqu'à sa rencontre avec Reio, rien ne les destinait à être ensemble, ils étaient si différents et pourtant ils ont vécu un véritable amour. Mais depuis qu'il a décidé de sortir de sa vie sans lui donner de véritable explication, Yûna n'a plus jamais éprouvé pareil sentiment pour un autre.

Toujours pleine d’énergie et d’entrain, il semble parfois que Yûna soit inébranlable, que rien de l’arrête, que rien ne lui fait peur. Ce n’est pourtant pas le cas. Il y a bel et bien une chose qu’elle redoute. Yûna est claustrophobe. C’est bien la seule chose qui lui fasse peur, les petits espaces et le noir. L’état de panique est tel qu’elle peut finir à l’hôpital en état de choc. C’est la raison pour laquelle on ne la verra jamais utiliser un ascenseur et ce même s’il y a un nombre important d’étage à gravir. Sa claustrophobie a été causé par un traumatisme de l'enfance dont l'origine n'est autre que son frère

Une grande chambre d’hôpital. Des cris de douleur. Une main qui en sert une autre. Des encouragements. Et enfin, après des heures, des cris de bébé, des larmes de bonheur, des sourires mais surtout de la fatigue…

Le jour de sa naissance, Yûna se sera faite attendre. Une nuit entière pour ses parents avant de la voir pointer le bout de son nez. Ce mignon petit bébé les aura fatigués avant même d’être née. A croire qu’elle annonçait déjà qu’il serait difficile de tenir le rythme avec elle. La petite dernière de la famille Mizushiro était enfin parmi nous. Elle aura eu la chance de naître dans la bonne famille, tout du moins en apparence. Son père étant le patron de la plus grande chaîne hôtelière du pays et sa mère une publicitaire reconnue dans le milieu, au moins, elle ne manquerait de rien. Sauf peut être de leur présence.

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Le noir. Des cris. Des pleurs. La panique. Pourquoi ? Pourquoi lui fait-il vivre ça ? Qu’a-t-elle fait de mal ? Son frère. Elle l’aime pourtant. Pourquoi s’amuse-t-il à l’enfermer dans ce placard ?

Shôji, de 5 ans son aîné. Elle n’a jamais su pourquoi mais il passait son temps à l’enfermer dans un placard dès qu’elle s’approchait de lui. Yûna aura beau faire tous les efforts qu’elle peut pour se faire accepter, son frère la rejettera toujours. C’est à cause de lui qu’elle a développé sa claustrophobie. Ils étaient tout les deux très jeune et si Yûna savait qu'en réalité il ne voulait que la protéger des coups d'un de ses précepteurs. C'était un geste maladroit de la part d'un enfant qui ne voyait pas d'autre solution que de cacher sa petite sœur pour qu'elle ne subisse pas la même violence que lui. Mais il ne le lui a jamais dit, elle ne lui en pas laissé l'occasion.

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L’école. Des sourires. Des amis. Des bonnes notes. La réussite, aussi bien sociale que scolaire. Tout semblait aller pour le mieux.

La nature sociable de Yûna fera qu’elle ne sera jamais seule. De par son statut, elle aurait pu être la cible de personnes uniquement intéressées par son argent, mais le fait qu’elle fréquente les écoles dites réservée à l’élite ne lui feront rencontrer que des gens issus du même milieu qu’elle. Ce n’était pas de sa propre initiative, loin de là. Elle était trop jeune pour faire ce genre de choix, mais ses parents, bien qu'absents avaient des projets pour elle, tout autant que pour son frère.

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Un bateau. Le vent dans les cheveux. La mer. Le ciel. Le bruit de vague. Un sentiment de liberté et de calme infini. L’envie que ça dure toujours.

Cette croisière reste un des moments les plus importants de sa vie. Elle se passionnera pour la mer et commencera la natation après ces vacances-là. Elle avait 6 ans à peine et répétait déjà qu’elle deviendrait la meilleure nageuse du Japon et que si ça n’était pas le cas elle travaillerait sur un bateau pour aider les petits poissons. Cette phrase était dite de façon si mignonne qu’elle faisait sourire gentiment ses parents. Pourtant cette idée, elle l’a encore aujourd’hui, elle veut toujours devenir nageuse et si ce rêve ne se réalise pas, elle deviendrait océanographe.

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De la musique. Du monde. Beaucoup de monde. Un bar. Une piste de danse. Des gens qui sautent et dansent. Des rires. Des flirts.

Une fête de plus. Yûna ne les comptent plus, elle aime s’amuser et danser toute la nuit. Ça lui permet d’oublier qui elle est, de ne plus penser à rien. Ses parents la laisse faire, après tout elle n’a jamais rien fait qui puisse justifier qu’on l’empêche de sortir. Elle se montre responsable et ne boit jamais trop comme certains de ses amis. Il n’est d’ailleurs par rare que soit elle qui doive en ramener quelques-uns chez eux. Elle est certainement bien plus mature que la plupart des ses amis, ça ne la dérange pas, au contraire, il faut bien que quelqu'un soit responsable dans ces cas là.

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Une rencontre, une attirance, un garçon, une inexplicable alchimie, l'amour, le vrai.

Yûna ne se l'explique toujours pas aujourd'hui, tout les opposait, la seule chose qu'ils avaient en commun était la natation. Il était aussi discret et solitaire qu'elle était sociable et extravertie. Pourtant, en dépit des apparences, ils sont tombé amoureux. C'est pour lui qu'elle a appris la langue des signes, lui qui était muet. Il est le seul a qui elle ait raconté pour sa phobie et pour son frère. Il ne l'a jamais jugée sur quoi que se soit, au contraire, il l'a toujours soutenue et protégée. Ce fut la seule et unique relation sérieuse qu'elle aurait. Ils resteront en couple pendant plusieurs années avant qu'il décide de mettre un terme à leur histoire. Yûna n'aura jamais de véritable explication, mais résignée, elle acceptera de le laisser partir. Elle aura du mal à se remettre de cette rupture, d'autant que ce n'était que la première étape qui allait chambouler sa vie.

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Des secrets, des non-dits, une dispute, des mots qu'elle n'aurai pas du entendre, pas maintenant, pas comme ça.

Yûna qui passait la plupart de son temps sur le campus de son université s'était décidée à rendre visite à ses parents. Certes, ils n'avaient jamais été très présents pour elle, mais elle avait besoin de prendre du recul après la rupture qu'elle venait de vivre. Et puis, ils restaient sa famille. Seulement lorsqu'elle est arrivée chez eux, elle ne les trouva pas de suite. Un des domestique lui indiqua qu'ils se trouvaient dans le  bureau de son père, mais qu'il serai sans doute préférable qu'elle patiente au salon qu'ils aient fini de régler quelques affaires. Yûna n'était pas du genre à attendre bien sagement et elle était décidé à leur faire savoir qu'elle était là. Mais en approchant du bureau, elle a surpris une conversation, ou plutôt une dispute, qu'elle n'aurai jamais du entendre, que personne n'aurai dut entendre d'ailleurs. Ses parents se disputaient pour une raison qui lui échappe encore aujourd'hui, mais ils semblaient parler de son frère et d'elle. Elle était resté pétrifiée devant la porte tandis qu'elle entendait son père s'énerver au sujet de Shôji, ce frère qu'elle avait fuit toute sa vie et qui était parti pour l'étranger depuis tant de temps. Quant à ce qu'il allait dire sur elle, ce ne serai pas plaisant à entendre non plus. Elle se souvient encore des mots qu'il a prononcé comme si c'était hier. « Et cet ingrat de Shôji, pas fichu de faire ce qu'on lui demande. Je lui ai évité une vie de misère en l'adoptant et c'est ainsi qu'il me remercie ? En s'exilant à l'étranger ? Et Yûna, avec sa lubie de nager, quand je pense que je ne voulais même pas de cette enfant... »
Yûna en avait assez entendu, ou peut être pas. Mais elle ne voulait pas en entendre plus, elle avait quitté la maison, sous le choc de ses révélations. Leur parents leur avaient caché la vérité depuis plus de 20 ans et son cerveau ne savait pas comment gérer toutes ces informations. S'en était trop, elle n'avait pas été désirée et celui qu'elle aimait venait de l'abandonner. D'un seul coup et pour la première fois de sa vie, elle se sentait désespérément seule.

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Un scoop, la une du journal, un scandale, des secrets de famille révélés au grand jour. Et le retour inévitable de son frère.

Il semblerait que Yûna n'ai pas été la seule a écouter aux portes ce jour là. Un des employés de la maison avait apparemment fait preuve d'indiscrétion et c'était empressé de tout révéler à la presse à scandale. Les Mizushiro étaient une famille connue et respectée, mais ils s’apprêtaient à subir une tempête médiatique qui n'épargnerait aucun d'entre eux. La nouvelle avait dut parvenir jusqu'à son frère qui serai très prochainement de retour. Mais ça, Yûna l'ignorait. Elle suffoquait à Tokyo, tout le monde la regardait avec un air de pitié qu'ils avaient, pour la plupart, beaucoup de mal à cacher, soit ça, soit ils se réjouissaient de la situation, ce qui n'était pas franchement mieux. Sur un coup de tête, elle décida de tout laisser tomber, elle devait partir sans se retourner. Elle ne pouvait plus supporter ce qu'était en train de devenir sa vie, elle perdait le contrôle. Alors elle a fait ses valises et est partie, elle n'a prévenu personne, elle n'a donné aucune nouvelle pendant prêt de trois ans. Pendant tout ce temps, elle ne s'est jamais vraiment posée très longtemps, elle a voyagé à travers le Japon, elle logeait chez des habitants en échange de petits boulots et autres services rendus. Son père ne lui a jamais coupé les vivres, mais elle préférait ne pas toucher à cet argent. Vivre par elle même lui permettait aussi de rester introuvable, parce que non, elle ne voulait pas que quiconque puisse savoir où elle se trouvait.

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Pendant son voyage, elle ne s'est pas tenue au courant des histoires de sa famille. Si elle avait voulu couper les ponts, au moins pendant un moment, ce n'était pas pour regarder de loin. Non, elle a laissé tout ça derrière elle et si elle l'avait voulu, ça aurai pu durer longtemps encore. Mais elle en avait assez de vivre comme ça, sans attache, sans rien construire de concret. En partant, elle avait renoncé à ses rêves d'avenir, elle avait laissé tomber ses études et même sa passion pour la natation. Rien n'avait semblé plus important que de s'éloigner, sans quoi elle aurai probablement pété les plombs. Mais à présent, elle se savait assez forte pour les affronter, pour leur faire face, elle ne savait pas trop ce qu'elle attendait de la part de ses parents, sans doute plus rien. En revanche, ce qu'elle ignorait en revenant à Tokyo, c'était que « lui » allait revenir aussi. Yûna ne s'y était pas préparée, elle n'avait pas envisagé une seconde de se confronter à lui, parce que même après toutes ses années, Shôji restait toujours sa plus grande faiblesse.