On dit de moi que je suis une fille ambitieuse, je ne le nierai pas, j'ai rêve de devenir une star de la danse depuis de nombreuses années et je travail dure pour y parvenir. Et au risque de paraître un peu arrogante, j'ai du talent et je le sais. Je dirai que ça fait de moi quelqu'un de sur de sois. Je sais que dans le monde de la danse, il faut avoir le sens du sacrifices et ne jamais se reposer sur ses acquis, je suis une bosseuse et je ne me satisfait jamais du minimum. Lorsqu'il s'agit du travail, je suis exigeante, envers moi-même, mais également envers les autres.

Je suis une fille très observatrice, j'ai longtemps évolué dans un milieu ou les gens portent un masque en permanence, c'est pourquoi je préfère ne pas me fier aux apparences, je sais que les choses ne sont pas toujours ce qu'elles paraissent au premiers abords.

J'ai une âme d'artiste et de manière générale, j'apprécie tout ce qui touche à la création, je rêve de pouvoir monter mon propre spectacle un jour, que j'aurai entièrement chorégraphié. Je suis également toujours curieuse de découvrir les créations de ceux qui m'entourent, quelles qu'elles soient.

Ayant grandit aux États-Unis, je pense avoir un esprit plus ouvert que la plupart des gens ici, au Japon. Mon père m'avait prévenu que les mentalités ne seraient pas les mêmes. Quoi qu'il en soit, je n'ai pas peur de la différence et de ce qui n'entre pas forcément dans un moule. Ça peut déconcerter et déranger mon entourage, mais j'estime que tout le monde à le droit d'être ce qu'il a envie d'être, n'en déplaise aux autres. Mais encore une fois, il ne s'agit que d'une éducation différente.

Je crois être quelqu'un d'entier et d'honnête, je reconnais que j'ai pu par le passé être fourbe et faire des coups en douce dans le dos des autres. Mais en arrivant ici, je l'ai pris comme un nouveau départ, comme une chance de faire les choses différemment, en mieux.
J'ai néanmoins des mauvais côtés, je suis impatiente et obstinée, il faut que j'aille au bout des choses même si on me prévient que je suis sur une mauvaise piste. J'aime bien donner des conseils que je n'applique pas moi-même. Je crois que je suis plus douée pour aider les autres que pour m'aider moi-même.

Comme je vous le disais, j'en sais assez sur la trahison et les coups bas et lorsque j'en suis la victime, je peux me montrer assez rancunière. J'aime bien faire ramer ceux qui m'ont déçu, voir même les voir ramper avant d'envisager de leur pardonner. Tout dépend de qui vous êtes à mes yeux, plus vous serez quelqu'un d'important pour moi, plus votre trahison me blessera et en conséquence plus ma rancune sera élevée. Vous voilà prévenus.

Vous racontez ma vie n'aurai pas grand intérêt, ne dit-on pas qu'il est préférable de laisser le passer derrière soit et de se tourner vers l'avenir ? Mais puisque vous y tenez, j'essaierai de vous résumer ma courte existence et ce qui m'a mener jusqu'à vous aujourd'hui.
Je suis née d'un père japonais et d'une mère américaine. Mon père a toujours eu en tête l'idéal du rêve américain, pas étonnant donc qu'il ait choisi d'aller étudier le droit aux États-Unis une fois son diplôme obtenu au Japon, il était rêveur et passionné, mais aussi doté d'une intelligence et d'un esprit hors du commun, c'est pourquoi il obtient son diplôme d'avocat sans problème. Il intégra un cabinet d'avocats réputés et  en devint rapidement l'un des associés principals. Sa vie professionnelle était une réussite en tout point, mais il était désespérément seul loin de son pays d'origine. Jusqu'au jour où son chemin à croisé celui de ma mère.
Issue d'une famille aux revenus et à la classe moyenne, elle avait toujours rêvé de s'élever dans la société. J'ai toujours pensé que c'était une opportuniste et une arriviste qui avait jeté son dévolu sur mon père uniquement pour le statut qu'il pourrai lui apporter. Mais lui a toujours semblé éperdument amoureux d'elle, du moins pour ce que j'ai pu en voir. Je crois qu'il est aveuglé et ne perçoit pas son vrai visage, pas comme moi je le vois.

Lorsque j'étais petite ma mère m'a un jour demandé ce que je voulais faire dans la vie. Encore pleine de l'innocence conférée par mon jeune âge, je lui ai candidement répondu que je voulais devenir danseuse. Il est vrai qu'aussi loin que ma mémoire me le permette, j'ai toujours aimé danser. Mais aurai-je choisi de faire carrière dans le domaine si j'avais eu le temps d'y réfléchir ? J'imagine que nous n'aurons jamais la réponse. Ma mère m'a inscrite très jeune dans les meilleures cours de danse, dans l'unique but de faire de moi l'une des meilleures du pays. Tout  les sacrifices et tout les coups bas étaient bons pour que j'obtienne des résultats, sans quoi ce n'était que remontrances et mépris. Dans les premières années, je voulais tellement qu'elle soit fière de moi que j'ai consentit à tout les efforts, faisant de moi une enfant seule et isolée, n'ayant pour seul passe temps que la danse. Jour après jour, je n'avais qu'un objectif en tête, devenir la meilleure et rendre ma mère heureuse. Parce que c'est bien de cela qu'on parle, l’irrépressible envie d'une gamine de voir sa mère lui sourire et lui renvoyer tout l'amour qu'elle a pour elle. Mais j'ai vite appris avec les années, que la réalité n'était pas cette image idéalisée que j'avais de ma relation avec elle. Ma mère n'était qu'une femme froide avide de reconnaissance pour qui seule la réussite sociale comptait et j'étais son faire valoir pour briller en société. J'étais l'enfant prodige de la danse de qui elle pouvait se vanter.

J'aurai pu tout abandonner, j'aime à penser que mon père m'aurai soutenue, lui qui n'est qu'amour et bienveillance pour ses filles et surtout pour moi, son aînée. Mais malgré tout, la danse restait la seule chose qui me faisait vibrer... et probablement la seule chose que je connaissais également. Alors j'ai continué et ai petit à petit éloigné ma mère de ma vie. En entrant au lycée, j'ai choisi une école dans laquelle je pourrai être interne. Mon père était retissant au début mais je l'ai persuadé que c'était la meilleure école qui soit et que c'était ce qu'il y avait de mieux pour mon avenir. Alors il a cédé.

Je dois reconnaître qu'être une fille a papa a des avantages et que j'en ai largement profité. Rien que mon nom a fait de moi la reine du lycée et c'est sans remords que je marchais sur les autres pour affirmer ma position. Mais j'ai fini par prendre conscience que je ne faisais que reproduire le comportement que je reprochais tant à ma mère. A la seule différence que moi au moins, j'avais l'excuse de la bêtise adolescente. Enfin, c'est ce dont j'aimerai me persuader aujourd'hui, mais je suis obligée de reconnaître que j'ai causé des dégâts qui peut être ne seront jamais réparable. J'ai sans doute poussé à bout, blessé et harcelé d'autres élèves rien que pour montrer que j'étais forte et que rien ni personne ne pourrai se mettre en travers de mon chemin. J'ai réalisé trop tard que je faisais fausse route et que forcer l'admiration en imposant un pseudo règne de terreur ne faisait pas de moi quelqu'un d'heureux, au contraire, je restais au final, toujours aussi seule. Et ironiquement, je faisais plus que jamais la fierté de ma mère. Cette femme qui avait de grands projets pour moi. Jusqu'au jours ou un scandale sexuel a éclater au sein même de mon lycée. Une sombre histoire de coucheries entre professeurs et élèves en échanges de passe droits, bonnes notes et autres privilèges. J'avais vaguement entendu  des rumeurs à ce sujet, mais j'avais toujours préféré me tenir éloignée de ce genre de chose. Si je devais obtenir quelque chose dans le domaine de la danse, je voulais que se soit par moi même. Je profitais déjà bien assez de l'argent de papa. Et puis, rien ne vaut une bonne compétition dans les règles pour démonter à quelle point j'étais la meilleure et de loin. Parce que malgré tout, je restais en tête des classements. J'étais douée et tous le savaient.

Seulement cette histoire n'a pas plu à mon père qui a alors pris une décision radicale, me renvoyer au Japon. Pays dans lequel je n'avais jamais mis les pieds, mais qui selon lui ne pourrai qu'être bénéfique pour moi. Se serai selon lui, l'occasion de renouer avec mes racines. Et comme au final il est le seul homme qui compte dans ma vie, je me suis pliée à sa volonté. Il m'a toutefois permis de terminer mon année en cours à Chicago, ma dernière année de lycée, avant de décoller pour le pays du soleil levant.

Je débarquais donc à Tokyo à la rentrée suivante, d'abord hébergée chez mes grands parents que je ne connaissais que très peu. Je décidais de m'inscrire dans la fac de Chuo dans leur nouvelle section artistique. Pourquoi ce choix alors que j'aurai certainement pu entrer dans une grande école d'art ? Simplement parce qu'il s'agissait de l'université que mon père avait fréquentée lorsqu'il était jeune. Quitte a renouer avec mes racines, autant jouer le jeu jusqu'au bout et marcher dans ses pas. Je choisi donc bien évidement de poursuivre des études de danses, mais également de prendre des cours de théâtre, qui sait, j'aurai peut être l'opportunité de jouer dans des comédies musicales. Deux années se sont ainsi écoulées et avec l'ouverture de la nouvelle résidence, je décidais de demander à mon père l'autorisation de devenir interne. J'avais besoin de plus de temps et d'espace à moi et j'ai beau aimer mes grands parents, je n'ai jamais réussi à me sentir véritablement chez moi lorsque j'étais sous leur toit. J'avais été habituée à plus de liberté et j'avais besoin de retrouver ça. Ma troisième année arrive bientôt à son terme et je ne peux pas vous dire de quoi mon avenir sera fait.