Ah ce soir tu sors. Et ce n'est pas pour bosser ! Ouais, ça te ferais presque bizarre tiens. Mais t'as pas le temps de penser à ça hein, tu vas pleurer ton boulot quand même. Tu comptes bien en profiter pour t'éclater cette nuit, jusqu'au petit matin. T'as enfilé un body assez moulant il faut l'avouer, ainsi qu'un simple jean, les habits les plus simples sont les plus efficace hein. Les cheveux détachés parce que t'en as pas trop l'occasion, tu attache toujours trop vite au travail, pour éviter qu'ils sentent la bière en cinq minutes. Une fois maquillée tu voilà fin prête à faire la fête.
Tu ne mets pas longtemps à rejoindre ton petit groupe d'amis au bar. Et tu ne perds pas ton temps pour commander non plus. Ton premier verre avalé tu te dirige vers la piste de danse pour te défouler, te libérer, et tu te laisse porter par la musique. Jusqu'à ce qu'un type vienne te coller assez rapidement. C'est dingue qu'on ne puisse plus danser tranquille hein. Pourtant la plupart te foutent la paix, mais y a des mec qui sortent du lot, et pas dans le bon sens du terme ! Tu l'éloigne une fois, deux fois, trois fois. Tu l'envoie bouler, tu parle sèchement, t'es même une vraie connasse, jugeant son physique, entre autre. Mais non, il ne lâche pas l'affaire. Est ce qu'il est trop bourré ou quoi ?
Tu soupire et cherche un moyen de t'échapper. Ah ! Le voilà. L'ultime solution. Dire que t'as un mec, mais surtout, le prouver. Bon t'as pas de mec mais tu vas en trouver un. D'ailleurs en voilà qui semble attendre sa commande au bar, il est seul, sûrement venu avec un groupe de pote qui attend plus loin. Ni une ni deux tu t'avance vers lui, toujours suivie par l'abruti. Et sans même lui demander son avis tu t'accroche à son bras avec un grand sourire. « Honey ! Me revoilàààà ! » T'as parlé assez fort pour que ton admirateur entende. Puis au regard étonné de l'homme que tu viens d'agripper tu ajoute rapidement, cette fois ci plus doucement, pour qu'il soit le seul à entendre. « Joue le jeu, je réponds au questions après c'est promis, s'il te plaît s'il te plaît, me laisse pas dans la merde ok ? » Tu souris innocemment avant de poser ta tête contre son épaule, il faut jouer le jeu jusqu'au bout hein. Bon tu vas peut être pas l'embrasser même si au moins le message serait plus que clair hein ! Puis tu tourne le regard vers l'autre type qui se place à côté de toi. Tu souris alors à nouveau. « Tu vois,, je ne suis pas libre ! » Plus qu'à espérer qu'il ait compris ce gros lourd là. Il sera triste mais tant pis hein, il trouvera bien une fille qui voudra de lui. Une fille désespérée.
Ce soir il y avait un social prévu avec les membres du club de Basket. La reprise aurait lieu bientôt et il était important de consolider les liens amicaux avec les membres de l’équipe. Les garçons avaient donc tous décidé d’aller manger un morceau en ville puis de sortir un peu faire la fête. Ca faisait longtemps que Ken n’était pas sorti avec quelqu’un d’autre que Ren. Il n’était pas de nature très fêtarde en général, mais son meilleur ami avait su réveiller le party-man en lui dès la fin du lycée, au grand dam d’Hikaru à l’époque, qui voyait les sorties au bar d’un mauvais œil. Ou du moins pas tant que ça, mais disons qu’elle-même ne s’y sentait pas à sa place donc elle n’accompagnait jamais le jeune homme. Décidément, il avait besoin d’une fille plus dynamique et enjouée, qui aimait sortir et s’amuser, prendre du bon temps.
Voilà que le club se retrouvait à boire des coups dans un nightclub réputé de Roppongi Hills. S’il y avait eu des filles dans le club, Ken aurait peut-être évité ce genre d’endroits. Mais la plupart des membres du club était célibataire et en manque de fête, et ce n’était pas avec la rentrée que cela allait s’arranger. Boarf, Ken ne s’empêchait jamais de sécher les cours parce qu’il avait eu une soirée trop arrosée la veille. Ce soir, certains membres ayant baito le lendemain tôt avaient raccroché après le bon repas, où Ken avait mangé un délicieux Tonkatsu, mais un petit noyau d’oiseaux de nuit avait persisté jusqu’ici. Ils n’étaient donc plus que quatre mais décidés à profiter de l’une de leurs dernières soirées de vacances. Bah, ils ressortiraient même la rentrée passée mais pas les veilles de tournois, Ken mettait un point d’honneur à ce que ses joueurs soient sobres et reposés.
Par chance, ils avaient réussi à trouver une table et si au début ils s’étaient posés pour discuter, ils commencèrent rapidement à aller et venir. Lorsque l’un d’entre eux disparut sur la piste de danse pour aller draguer, Ken avait annoncé qu’il allait se chercher un verre. Les deux autres n’avaient pas fini le leur et restaient donc ici à garder la table. A peine avait-il passé commande qu’il sentit qu’on s’accrochait à son bras sans retenue aucune, et qu’on lui criait « me revoilàààà » dans l’oreille. Ken soupira discrètement, encore une meuf bourrée qui le confondait avec son mec. Hein ? Jouer le jeu ? Ne pas la laisser dans la merde ? Ah ben non, elle savait pertinemment ce qu’elle faisait. Vla l’embrouille qui arrivait. Mais Kenken le preux chevalier ne laissait jamais une damoiselle en détresse, ja-mais ! Il ne dit rien histoire de ne pas perdre en crédibilité.
Ken tourna la tête et aperçut le mec que la jeune femme essayait de fuir. Il n’avait pas l’air bien méchant, mais un peu lourdeau il fallait le dire, et bien éméché aussi. Il n’avait pas non plus l’air convaincu par l’attitude de l’inconnue et la sienne. Autant dire que notre basketteur national allait devoir redoubler d’ingéniosité ! Il posa sa main sur la tête de la jeune fille aux cheveux d’un rose vif, et lui ébouriffa gentiment les cheveux, comme un copain ferait à sa petite amie. Il colla un sourire sur son visage et dit :
« Ah tu es là, je te cherchais. Tu as bien dansé ? J’ai déjà commandé mais tu veux quoi ? Comme d’habitude ? »
Il avait pris un tel risque en ajoutant cette dernière phrase. Si la fille lui répondait uniquement « oui », il allait devoir commander un truc au pif et comme il n’était jamais vraiment allé aborder une nana dans un bar, il ne savait pas ce qu’elles aimaient boire. Ah merde, il prendrait un cocktail au pif. Et il allait se prendre une belle ardoise car ici ce n’était pas donné, mais le portefeuille Anzai était rarement vide, l’un des seuls avantages à être un fils à papa (seulement de nom bien sûr). En tout cas il allait devoir trouver une solution car ses potes du Basket allaient finir par rappliquer et, lourds qu’ils seraient, seraient capables de balancer un truc du genre « ah ben mon salaud t’es parti draguer ? », et si l’autre gugus l’entendait il comprendrait que leur couple était factice. Il priait pour que ses amis restent à table.
T'as un peu peur qu'il t'envoie chier et qu'il te laisse dans ta merde. Faut avouer que t'es arriver comme une fleur tu t'es accrochée à lui sans prévenir et tu lui as sûrement éclaté un tympan. Mais t'as besoin d'aide t'y peux rien t'as pas trouvé de meilleure solution. Alors voilà t'es là à supplier un mec inconnu au bataillon de te sauver la mise parce qu'un type lourd veut pas te lâcher. Ah, quelle soirée. Alors qu'il lève sa main tu t'attends à ce qu'il te pousse mais non. Tu souris alors niaisement à ses mots. « Oui ! J'ai soif maintenant ! » Tu veux quoi. Bonne question. Comme d'habitude. Ouais mais si c'est pour qu'il prenne un cocktail qui lui coûte un bras, tu vas éviter. Tu fais mine de réfléchir, ignorant royalement l'autre gars bourré. « Mh juste une bière pour l'instant ! » Tu jette un oeil vers l'autre gars qui soupira finalement et part en râlant. T'attends qu'il soit assez loin avant de souffler de soulagement. « Ah enfin ! J'arrivais pas à m'en débarrasser! Merci hein!» Tu regarde ton sauveur et récupère ta bière. « Je t'offre ce verre en échange ! » Tu montres alors sa boisson d'un signe de tête et sort ta carte pour payer. Tu lui laisse pas le choix en fait. Et t'es fière de toi, en plus. Tu bois alors une rapide gorgée avant de tourner à nouveau le regard vers lui. « Je m'appelle Moana ! Enchantée monsieur le preux chevalier ! » Tu ris en trinquant avec lui. Oh quoi c'est l'occasion de faire connaissance avec quelqu'un de nouveau. Il a l'air assez réservé comme type. Mh peut être que tu vas vite le saouler en fait. Mais bon, tu continue, tu te démonte pas pour autant. « T'es venu seul? Ou ... Ou t'as une copine et elle va me tuer d'avoir oser me coller à toi ? » Mh ouais t'avais pas réfléchit à ça. De toute façon tu ne réfléchis jamais avant d'agir mais toujours après. T'es incorrigible t'y peux rien. T'espère quand même que t'as pas engendrer une dispute de couple avec tes conneries.
Le soulagement se lisait sur le visage de la demoiselle aux cheveux roses. Ken lui avait sauvé la mise et elle lui en était reconnaissante. C’est vrai qu’il aurait pu la laisser dans la merde, mais l’idée même qu’une femme se fasse importuner par un mec qui ne comprenait pas le sens du mot « non » l’énervait. Surtout que c’était un sacré problème au Japon, ces filles qui n’osaient pas dire non ou porter plainte et qui donc se laissaient agresser. Après, d’un simple regard furtif, Ken n’était pas sûr que cette fille soit japonaise. Mais il pouvait se tromper.
Elle l’avait orienté pour la boisson à commander et elle avait choisi une bière. Lui qui s’attendait à un cocktail avec un max de sucre, au final elle buvait comme lui ! Bien, il prenait note. Et commandait la fameuse bière. Puis le temps qu’il termine son entretien avec le serveur, l’autre mec avait lâché l’affaire et s’était éloigné. L’inconnue en avait profité pour le remercier en insistant sur le fait qu’elle ne parvenait pas à s’en débarrasser.
« C’est souvent le problème des filles en boîte oui. Ces mecs ne comprennent pas le sens du mot « non », ils sont vraiment trop cons. »
Ken avait déjà quelques verres dans le nez et sa franchise était donc exacerbée, lui qui d’habitude prenait des gants quand il s’adressait aux gens. Une fois alcoolisé, il était totalement désinhibé. Avant même qu’il comprenne ce qui se passait, la demoiselle venait d’annoncer qu’elle lui offrait son verre et avait déjà filé sa carte de crédit au serveur, le rendant impuissant.
« J’aurais pu payer tu sais ! » glissa-t-il en haussant les épaules. « Mais merci du coup ! »
Il lui sourit, amusé de la tournure que prenait sa soirée. Elle se présenta comme étant Moana et leva son verre pour trinquer, il fit donc de même en lançant un « kanpai » enjoué. Les questions fusèrent sans attendre, et il éclata de rire face à la supposition erronée de la jeune femme.
« Non t’inquiète pas, je suis venu avec des potes du club de Basket histoire de profiter avant la rentrée ! Je suis plutôt team célibat moi tu vois. Et toi, tu es seule ? »
Ou comment dire les choses avec délicatesse et tact. Ouais bon Ken, y avait quand même mieux comme approche pour faire connaissance avec une jolie jeune fille ! J’te jure …
Heureusement que t'es tombé sur un type cool. Il aurait pu te laisser dans la merde, ou profiter de la situation et être lourd à son tour. Tu aurais été obligée d'aller t'accrocher à un autre mec encore,ou bien une fille. Quoique non, qui sait, certains mecs trouvent excitant alors. Bon, c'est pas la peine d'y penser il a pas l'air d'être un chiant. Tu ris un peu à sa réponse. « Mais c'est exactement ça ! Et encore con, t'es gentil hein ! » Ouais t'aurais été un peu plus vulgaire, mais tu vas t'abstenir, pour une fois que tu parle avec un mec sympa tu vas pas le faire fuir hein ? Ce serait dommage. Bon, il l'air d'être déjà bien alcoolisé, mais, ça va encore. Et puis, ça a l'air bien fun tiens.Est ce que quand il ne boit pas c'est le genre de type un peu coincé ? Peut être, mais tu ne le connais pas tu ne peux pas savoir, ce ne sont que des suppositions. Il aurait pu payé tu hausse les épaules en récupérant ta carte avec un sourire. « Je n'ai aucun doute sur le fait que tu ai un compte en banque rempli ! » Tu ris un peu et récupère ta bière ensuite. Après avoir demandé s'il était venu seul ou si tu allais te faire éclater par une copine jalouse. Bon elle aurait le droit, tu le connais pas tu viens le coller comme ça, en le faisant passer pour ton mec en plu. Mana tu cherche les problèmes. Mais heureusement pour toi il est célibataire. Heureusement et intéressant ? Mh, qui sait. Enfin, ça a pas l'air d'être le genre à avoir des plan cul comme ça là sur un coup de tête, si ? Boarf. Qui sait, on ne connaît pas les gens après tout. Tu souris et trinque alors avec lui. « Alors, à la team célibat ! » Tu bois une gorgée avant de poser ton verre en souriant.. « C'est trop compliqué d'être en couple, y a trop de risque d'être déçu alors... J'en ai fini avec tout ça. » Mais pourquoi tu lui raconte ta vie Moana ? Tu te reprend et le regarde à nouveau. « Alors comme ça tu fais du basket ? T'es à l'université chûô ? Et tu m'as pas dit ton nom ! » Ohlala cet interrogatoire. C'est ça qui fait fuir les gens Moana t'as toujours pas compris ? Non.
Si Ken s’attendait à ce que sa soirée chill entre mecs pros du ballon orange change de cap comme ça, il aurait ri. Il n’aurait plus qu’à raconter ça à Ren et ils trinqueraient ensemble en riant bien fort comme à leur habitude. La jeune fille avait un accent bien à elle, il aurait pu penser qu’elle était du Kansai mais ça sonnait plus étranger que ça. Il ne saurait pas dire d’où elle venait, et peut-être aurait-il l’occasion de le lui demander plus tard.
« Ouais on me dit souvent que je suis gentil. »
Mais plutôt gentil dans le sens bonne poire quoi. Ken c’était le bon copain, celui qui vient à la rescousse de tout son entourage et qui s’en balance des conséquences. C’était celui qu’on pouvait appeler à n’importe quelle heure qu’il rappliquerait s’il jugeait la situation urgente et importante. C’était aussi le genre de mec à écouter les histoires de tout le monde, à vouloir tellement aider qu’il finissait par tout se prendre dans la gueule tel un boomerang.
Lorsqu’elle paya sans lui laisser le temps de le faire, il annonça qu’il aurait pu payer et elle lui rétorqua qu’elle ne doutait pas du fait qu’il avait un compte en banque bien rempli. Hein ? Elle insinuait quoi au juste là ?
« Tu insinues que j’ai une tête de fils à papa ou quoi ? »
Bah super. Mais bon, Ken était un bon vivant, et il rit de bon cœur à la boutade, ne se formalisant pas pour si peu. Et puis c’était vrai, la fortune de son père était réelle et il ne s’en privait pas non plus. Finalement ils trinquèrent à la team célibat, et Ken descendit le quart de sa pinte de bière d’un trait. Il avait soif, cette altercation avec l’autre débilos l’avaient réveillé. Il ne s’attendait pas à ce que la jeune fille se mettre cash à se confier à lui en revanche. Mais il ne la comprenait que trop bien.
« Tu prêches un convaincu là. L’amour ça fait mal. »
Une petite pensée pour Hikaru, et voilà qu’un voile d’amertume se posa dans son regard. Elle lui avait bien brisé le cœur celle-là ! Il ne s’en était jamais remis. Heureusement pour lui, la dénommée Moana enchaîna sur autre chose et ils n’auraient peut-être pas besoin de s’étendre davantage sur le sujet.
« Oui, je suis capitaine de l’équipe de Chûô. Tu dis ça parce que y a pas beaucoup d’universités dans le coin ou parce que t’étudies là-bas aussi ? Et ouais, je suis un boulet pardon, je manque à toutes mes obligations ! Moi c’est Ken, ouais genre comme Ken et Barbie je sais. »
Il commençait à anticiper la blague. Si la poupée iconique n’avait pas eu un succès fou au Japon, il restait persuadé que Moana, avec un tel prénom, n’était pas 100% japonaise et avait peut-être vécu à l’étranger. Elle rirait sûrement à sa blague vu qu’elle semblait drôle et bon public.
« Et d’ailleurs, Moana, c’est un prénom de quelle origine ? »
On dit souvent qu'il est gentil, ah. En général c'est pas toujours toujours un compliment. Enfin, il a l'air de dire ça comme si c'était pas forcément une qualité. Se ferait il souvent prendre pour un abruti ? Tu l'observes. « ça veut dire quoi ça ? Tu ferais tu souvent avoir ? » Tu lui souris un peu avant de boire une gorgée. Si c'est ça, c'est pas cool. T'es pas le genre à utiliser ou profiter des gens, t'as des défauts, mais pas celui là. Tu ris alors à la suite de ses mots. Eh Oh, serait il vexé à cette idée ? Qu'est ce que tu en sais toi tiens si c'est un fils à papa, mais peut être que c'est le cas du coup ? « Parce que c'est le cas ? Non je disais ça dans le sens où autrement t'aurai sûrement rien dit ! » Ouais t'avais l'habitude hein, des crevards qui étaient trop près de leur argent. M'enfin, riches ou pauvres, ça n'y changeait rien, ils étaient tous pareil ces escrocs profiteurs là ! Là tu pensais bien qu'il aurait pu te l'offrir, mais c'est ta façon de le remercier. « Juste que je doutais pas que tu aurais pu payer quoi ! » Finalement le sujet passe à autre chose. L'amour. Ah ouais, pas forcément mieux mais bon t'aurai pu juste dire ouais et passer à autre chose. Mais non, il a fallut que tu te plaigne quand même un peu. T'es pas possible. En plus, qu'est ce qu'il s'en fout lui de ta vie nan ? C'est dingue ça de te confier à n'importe qui. Merci l'alcool, et pourtant t'as pas bu beaucoup. Heureusement tiens, pour le coup.Mais tu préfère pas t'attarder sur le sujet, et tu sens que lui non plus. C'est pourquoi tu parle de l'université. Tu souris en terminant ta bière. T'avais soif ouh. Oh capitaine de l'équipe carrément. Excusez nous monsieur. Tu ris un peu. « Ouais j'étudie là bas, gagné ! J'suis en art du spectacle ! » Il s'en fout. peut être pas. T'en sais rien. Tu ne peux pas empêcher ton sourire en coin à sa remarque au sujet de son prénom. Ah Ken, l'idéal de temps de petites filles. T'aurai pas pensé à faire la blague tiens. « Eh j'y aurais même pas pensé ! Et est ce que tu coup t'es tout aussi musclé ou tu lui fais pas honneur ? » Tu pouffe de rire. Ohla. T'es lourde. Si lourde. Peut être que tu vas le gêner. Oh bah tant pis hein. T'es comme ça de toute façon tu peux pas changer en claquant des doigts. Tu te redresse un peu. « J'ai des origines Hawaïenne très cher ! Et j'ai vécu aux états unis, si jamais, pour l'accent t'sais.. » Ouais parce que t'as bien conscience que t'as pas un accent typique, enfin, t'sais pas trop mais pas d'ici en tous cas.
Moana avait touché dans le mille. Il se faisait souvent avoir, c’était exactement le mot. Sa gentillesse sans limite se retournait parfois contre lui, et ce, contre son gré. Parce que dans ce monde, il y avait des gens mal intentionnés qui aimaient profiter des gens. Mais Ken avait depuis longtemps cessé de se formaliser pour ces gens-là. Il sourit de manière un peu ironique et dit :
« Dans le mille. Tu me stalkes ou quoi ? »
Il avait ri en disant la fin de sa phrase, car il préférait tourner ça sous l’angle de la rigolade. Et c’était amusant de voir que cette fille qui ne le connaissait que depuis quelques minutes tombait juste sur beaucoup de points le concernant. Autant en rire que s’en offusquer, non ? La preuve était que juste après elle avait deviné sans le savoir que c’était quelqu’un qui avait de l’argent. Non mais c’était tellement incroyable qu’il en serait presque choqué au final. Elle semblait amusée de la situation et elle n’avait pas dit sa phrase précédente en supposant qu’il était un gosse de riche, mais plutôt que s’il n’avait pas pu payer, il aurait fait profil bas et n’aurait rien dit. Ah, c’était donc ça …
« Eh bien sans le savoir t’as encore visé juste, t’es devin ? Disons que si mon père me déshérite du jour au lendemain j’aurai un peu plus de mal à payer mes bières quoi ! »
Ils riaient de bon cœur et finirent par trinquer, Moana but sa bière assez rapidement, comme pour étancher une soif qui la tiraillait depuis des heures. Ken, lui, savoura plus lentement le breuvage. Une chance que le bar se trouvait non loin de la résidence, ce ne serait pas trop dur de rentrer s’il finissait un peu trop éméché après tout. La discussion dériva sur un sujet tout de suite moins drôle : l’amour. Un mot qui semblait tabou pour les deux protagonistes, si bien qu’ils changèrent de thème de manière accordée, sans même avoir besoin de se concerter au préalable. La conversation s’orienta alors vers l’université, le club de Basket et le fait qu’ils fréquentaient le même campus. Décidément, on allait de coïncidence en coïncidence ! Ils devaient vraiment avoir des parcours opposés pour qu’il n’ait jamais remarqué sa tignasse rose nulle part ! En même temps, arts du spectacle et commerce, c’était pas vraiment la même came hein.
« Arts du spectacle ! Rien à voir avec moi, pas étonnant qu’on ne se soit jamais croisés. T’es donc dans la fameuse faculté qui a été créée récemment pour innover à Chûô ? »
Il avait suivi de loin cette nouvelle histoire permettant d’accueillir de nouveaux étudiants d’horizons plus variés. Trois ans que cette section artistique était ouverte, et elle fonctionnait du feu de dieu. Il était en deuxième année (la première, avant le redoublement) quand cette annonce avait été faite. Si seulement ils avaient investi dans des études sportives en parallèle, il se serait inscrit direct ! Avant de se faire buter par sa mère. Quelle casse-pied elle aussi, avec ses histoires de mariages arrangés et d’héritage d’entreprise ! Il s’était ensuite présenté et avait fait une blague sur son prénom, à laquelle Moana répondit qu’elle n’aurait même pas fait le rapprochement. En revanche sa remarque sur ses muscles fit mouche et il éclata de rire. Il but une gorgée de bière avant de répondre et rétorqua en riant :
« Pourquoi ça t’intéresse ? Tu veux voir ? Ca se mérite tu sais. Enfin, tu dois te douter que si je suis capitaine de l’équipe de Basket …. »
Je dis ça, je dis rien ! Si le capital sympathie de Moana restait inchangé ou augmentait encore d’ici la fin de la soirée, il l’inviterait peut-être à assister à un entraînement ou un match après tout. Il s’était aussi permis de lui demander d’où lui venait son prénom exotique, mais par chance, hyper facile à prononcer pour un Japonais. Mo-A-Na. Fastoche. Mais sans doute n’avait-il pas le bon accent, pas comme aux States quoi.
« Hawaï ! J’adorerais y aller un jour, c’est comment ? C’est aussi idyllique que ce qu’on voit à la télé ? Et pour l’accent, maintenant que tu le dis, c’est vrai que t’as pas l’air d’être du Kansai quoi ! »
Il sourit et reprit quelques gorgées de sa pinte, en arrivant bientôt au bout.
Est ce que tu le stalk ? T'es folle mais pas encore à ce point là. En plus tu le connais pas, non mais c'est quoi ça ? Il rit. Tu le sais. Tu le vois. Et tu fais de même. « Promis que non ! » Comme si t'avais que ça à faire tiens même si bon, on va pas se mentir, ça pourrait peut être arriver un jour, et on sait jamais hein. La vie est pleine de surprise que toi même tu ne soupçonne pas. Et tu touche encore juste quand tu suggère qu'il a le porte monnaie bien rempli, mais bon t'avais pas deviné ça en vrai, juste que si c'était pas le cas, il aurait pas dit qu'il pouvait payer quoi. Tu pratiques les hommes depuis un moment maintenant pour le savoir. Tu ris à nouveau un peu. « Noon, t'as découvert mon super pouvoir. » Vas y Moana, rajoute des conneries t'as raison. T'es épuisante. « Plus sérieusement,, j'suis sûre que tu trouveras le moyens de t'en sortir ! » En vérité t'en sais rien pourquoi tu dis ça. Tu ressens le besoin de.. le rassurer ? C'est quoi ça, c'est nouveau. C'est pas toi ça. En temps normal t'aurai dit un truc du genre ah c'est dommage ça obligé de passer à l'eau mais non, là t'as été sérieuse, deux secondes certes mais quand même. Et ça te fait bizarre. Tu te retiens de faire l'étonnée. Ne pas montrer que tu te trouble toute seule. Wouh, c'est dur ça.
Puis vous parlez de l'amour.Mais heureusement le sujet bascule sur les études. Est ce que c'est réellement mieux ? Boarf. Ouais, la nouvelle fac, c'est ça. Tu hoches la tête vivement. « Exactement ! Ils l'ont ouvert juste pour moi tu savais pas ? » Ah voilà on retombe dans la connerie. Tu ris à nouveau. Est ce que t'es réellement drôle ? Tant que tu te fais rire hein. On va dire que oui.
Il enchaîne sur sa carrure, enfin ses muscles, s'il en a t'en sais rien en vérité. Tu ricanes à sa phrase. « Ne me tente pas. » ça se mérite ? Mais tu le mérite. Juste parce que tu es toi. Pas besoin de plus. « C'est bien une phrase de pudique ça : ça se mérite. » Tu souris, taquine. Oh quoi, si on peut plus rire. Tu termine ta bière. Capitaine de l'équipe de basket. Ouais, pas faux. « Moi tant que je n'ai pas de preuves je ne me prononce pas ! » Tu ris, un peu, encore, décidément, tu ne t'arrête plus. Ah Hawaï. Est ce que c'est idyllique. Eh bien... Eh bien t'en sais rien en fait. Tu hausse les épaules. « J'ai pas énormément de souvenirs j'avoue... J'y ai vécu que trois ans.. et j'avais dix ans..et quelques soucis alors j'ai pas réellement profité du paysage, et du pays.. J'y retournerais peut être un jour. pour me remémorer ça..De ce que je me souviens c'était beau ! » Ouais, un jour peut être. Un jour peut être t'auras aussi les couilles pour retrouver ton père. Si ça se trouve il se la coule douce, là bas. La nostalgie pointe le bout de son nez, et tu la chasse rapidement. « Enfin bref ! T'es d'ici toi ? » C'est vrai ça t'en sais rien.
Cette Moana était décidément très amusante, Ken ne regrettait nullement ce revirement de situation pour sa soirée. En revanche, il était surpris que ses collègues ne se soient pas encore manifestés parce que cela faisait un moment qu’il n’était pas revenu. Peut-être avaient-ils atteint un seuil d’alcoolémie trop élevé pour s’en rendre compte, ou alors ils étaient trop occupés à draguer des minettes sur la piste de danse. Ce n’était pas son problème, il était content de faire connaissance avec une fille sympa, décoincée et drôle. Ca faisait longtemps qu’il n’avait pas autant ri. En même temps ces derniers l’ambiance ne s’y prêtait pas tant que ça : entre Ren qui était déprimé à cause de Sakura, les entraînements de Basket à l’approche des premiers matchs de la saison, les études et la pression de sa mère avec la fiancée arrangée qu’il lui avait collée … Voilà voilà hein.
Moana promettait qu’elle ne le stalkait pas, et fort heureusement, vous imaginez le malaise sinon ? Ahaha. Elle parlait aussi de super pouvoir par rapport au fait qu’elle tombait toujours dans le mille le concernant. Il rit de bon cœur, quand elle lui annonça sérieusement qu’elle savait qu’il s’en sortirait.
« Ton super pouvoir … ! Ca doit être pratique non ? De deviner la vie des gens en avance. Par contre ne t’en fais pas pour moi, tant que je fais semblant de bien vouloir reprendre l’entreprise familiale, mon père me laisse accès aux finances familiales, autant en profiter tant que c’est encore possible ! »
Ken s’était un peu trop dévoilé sans le réaliser. D’ordinaire, il évitait de parler des affaires familiales, encore moins en présence d’inconnus. Non seulement ça ne regardait personne mais en plus le jeune homme n’avait aucune envie d’être associé à Anzai le père, sa fortune et sa mentalité de mec de la haute. Il était une personne très simple, passionné de sport, et voulant une vie normale.
Heureusement la conversation dérivait doucement sur la fac, leurs activités et … Les muscles saillants de Kenken. Bon. Grosse discussion là. Il éclata de rire après l’intervention de Moana. Elle ne perdait pas le Nord cette petite ! Ses joues avaient quelque peu rosi, un peu gêné par la franchise apparente de la jeune hawaïenne, mais il ne s’était pas vexé pour autant. Il ne s’attendait juste pas à ce qu’elle lui sorte aussi cash qu’elle ne se prononcerait pas tant qu’elle ne verrait rien. Et il ne savait pas si c’était l’alcool, le long célibat, ou le fait qu’il la trouvait mignonne mais il aurait été capable de l’embrasser sous une impulsion, là, comme ça. Mais il se retint, parce que ça aurait été vraiment malvenu. Même si c’était quelque chose qui se faisait souvent en soirée de bécoter la première venue pour passer un bon moment. Ce n’était pas la mentalité de Ken.
Il lui avait donc posé une question sur sa ville natale, Hawaï, pour changer un peu de sujet. Elle lui avait expliqué qu’elle n’avait que peu de souvenirs de l’époque où elle avait vécu à Hawaï mais que dans sa mémoire c’étaient plutôt de beaux paysages. Elle aimerait bien y retourner. Il essaya de ne pas faire son curieux et de ne pas lui demander quels genres de soucis elle avait eu, et lança en souriant :
« Allez, on va à Hawaï pour les vacances de Noël ! Vendu ? »
Il ne savait pas si Moana le prendrait au pied de la lettre ou rirait de sa naïveté, mais il voulait détendre l’atmosphère, et oublier que l’instant d’avant il avait failli faire quelque chose de très stupide. C’est le moment que choisirent ses comparses de l’équipe de basket pour rappliquer. Ils venaient se resservir à boire et avait remarqué leur capitaine au bar en bonne compagnie, c’était donc tout naturellement qu’ils s’étaient approchés en disant :
« Ah bah capitaine, c’est du propre, tu nous as lâchés pour aller draguer une jolie fille ! Veinard ! Ehehehehehe »
Ken les maudit intérieurement, et leur collerait un entraînement démonique pour se venger du malaise qu’ils venaient de créer. Mais il était persuadé que Moana avait assez de recul et d’humour pour prendre cela à la légère.
« En parlant de draguer, pourquoi vous n’allez pas voir les filles là-bas sur la piste de danse ? Elles vous dévorent du regard depuis des heures. »
Il ne savait pas si c’était vrai, il voulait juste se débarrasser d’eux et s’excusait d’avance auprès de ces demoiselles qu’il venait d’envoyer dans la gueule du loup, faisant à ces filles ce qu’il venait d’éviter à Moana. Mais bon, à la différence que ses camarades de basket n’étaient pas de gros lourds dégueulasses, ils étaient pas trop moches et plutôt sympa, juste un peu concons quand ils étaient bourrés.