Opportuniste + Rusée + Maligne + Taquine + Susceptible + Tactile + Énergique + Terre à terre + Sportive + Secrète + Directe + Indépendante + Forte + Rancunière + Dominatrice + Charmeuse + Dure + Sensible + Impatiente + Gourmande + Manuelle + Débrouillarde + Dépensière


Karu est le genre de fille avec du caractère qui ne se laisse pas écraser par les autres. Elle s’affirme et crie haut et fort ses valeurs et ses pensées, n’a pas peur de blesser ou de casser. Si quelque chose lui déplait, elle le fait savoir et jamais on ne la forcera à des actes qu’elle ne veut pas faire. Dominatrice, elle mène son monde à la baguette, se sert de ses charmes pour se faire servir et ne se soumet pas à la volonté des autres. Indépendante, elle a apprit à se débrouiller seule et est capable de réparer à peu près tout ce qu’elle touche, simplement pour ne pas avoir besoin d’appeler un homme en bleu de travail pour toucher à sa voiture.

Sensible, Karu a un petit cœur qu’elle cache bien profond sous son épaisse carapace. Elle se fiche de l’avis des inconnus, mais ceux de ses proches la touchent plus qu’elle ne voudrait l’admettre. Susceptible, elle ne supporte pas les critiques et interprète souvent mal les choses ; fière, elle n’avoue jamais avoir tort. Quand elle aime quelqu’un, elle lui montre avec des câlins et des taquineries, mais elle reste secrète et garde pour elle sa personnalité brute. Maligne, elle repère rapidement les bons plans et saute sur toutes les occasions pour gagner un yen et le dépenser aussitôt, que ça soit pour des desserts ou des pièces de mécano.


Ne se laisse pas marcher sur les pieds + Aime bricoler et réparer les trucs + A toujours un bouquin dans son sac + Maîtrise parfaitement les langues de Shakespeare et Molière + Est toujours partante pour des magouilles rentables + Se fiche de ce que les gens pensent d’elle + A rarement froid, se promène en t-shirt en plein hiver + N’aime pas les animaux susceptibles de la mordre + A mangé ses croutes et bu sa soupe quand elle était enfant mais se trouve minuscule + Est loin d’être riche mais aime acheter des trucs inutiles + A accepté de simuler une relation avec un gars pour couvrir son orientation sexuelle et rétablir sa réputation à elle + Porte en pendentif un écrou rouillé offert par son père

Noël a toujours été la fête préférée de Karu. Petite, le 24 décembre, elle et sa mère prenaient la voiture pour aller chercher son père au travail et tous les trois partaient en voyage. Ils ne savaient jamais où, choisissaient le premier avion qui partait de l'aéroport et s'envolaient, pour Hawaï, Paris ou simplement une autre île de l'archipel. Parfois, ils arrivaient dans un pays de rêve, passaient Noël au soleil et sur la plage, parfois ils étaient dans un pays en guerre, détruit ou simplement peu développé. Et chaque fois ils étaient heureux, qu'ils se retrouvent en Italie ou en Syrie.

En vingt ans de vie et dix-neuf Noëls, Karu avait visité tous les continents et un bon nombre de pays différents. C'est pour ces voyages qu'elle a appris à parler anglais très tôt, grâce à sa mère professeur de langue dans un lycée à Kobe. Elle a ensuite appris le français à la fin de son enfance et apprend actuellement le coréen et le mandarin. Elle connait aussi quelques mots en russe et en espagnol, mais pas assez que pour tenir une conversation. Elle a toujours aimé apprendre, possède une culture générale impressionnante et assimile tout ce qu'elle entend... ou plutôt ce qui l'intéresse.

Enfant, elle aimait beaucoup l'école, pour les cours plus que pour ses copines, peu nombreuses. Elle a toujours été plus proche des garçons, fille trop masculine pour les autres. Jouer à la poupée ne l'intéressait nullement ; elle préférait jouer aux petites voitures ou avec des pistolets en plastique qu'elle pointait sur ses camarades en riant. Déjà à l'époque, elle savait qu'elle ne finirait pas mannequin ou princesse, comme rêvaient de devenir ses camarades filles. Les métiers manuels la tentaient plus, et elle ouvrait de grands yeux émerveillés quand son père venait la chercher dans son bleu de travail.

Maçon, c'est lui qui lui a tout appris. Il prenait souvent Karu sur ses chantiers, la laissait tenir le volant de ses machines et lui mettait du ciment sur les joues pour tracer des marques de guerre. Il lui montrait à la maison comment connecter une lampe aux câbles électriques, comment réparer une fuite ou comment purger les radiateurs. C'est lui qui lui a tout appris, oui, lui qui lui a offert une vieille voiture rouillée à ses seize ans pour qu'ils la réparent ensemble, lui qui lui a appris la douleur d'un abandon.

C'était à ses dix-sept ans, quand Karu et son père avaient remis la voiture sur la route. Ils avaient fait un tour en ville, mangé une pizza et une glace, et le lendemain il était parti. Plus de nouvelles, pas même une carte pour son anniversaire ou pour Noël, pas un coup de fil pour dire qu'il allait bien. Mais Karu n'a pas pleuré, n'a rien montré. C'était là une chose qu'elle tenait de sa mère, cette force intérieure qui n'extériorisait rien, cette carapace épaisse qui protégeait des coups. Ses sourires étaient toujours radieux, ses notes scolaires toujours aussi bonnes. Le seul changement fut peut-être l'accentuation de son besoin d'indépendance, son dégoût face à l'attachement sentimental.

Elle avait gardé quelques amis, les aimait, mais ne dépendait pas d'eux. Elle sortait avec eux selon ses humeurs, leur faisait des calins pour la forme plus que par besoin. Elle n'avait partagé avec personne sa douleur ou sa tristesse, gardait tout pour elle. Personne ne connaissait vraiment le fond de sa personnalité et, à vrai dire, personne ne cherchait à savoir. Ils voyaient une fille forte et impressionnante et ils s'en contentaient. C'était pas plus mal, après tout, ça renforçait sa carapace...

Quand l'heure fut venue de choisir un projet de vie et d'entrer à l'université, Karu du choisir entre le côté littéraire de sa mère, dont elle avait hérité, et sa passion pour la mécanique qu'elle partageait avec son père. Elle opta finalement pour Chûô, à Tokyo, en option littérature. Elle aurait pu choisir les langues, apprendre celles qu'elle ne connaissait pas encore, mais c'était là quelque chose qu'elle pouvait faire seule, alors pourquoi payer des gens pour l'ennuyer ? Habitant assez loin de la capitale, elle a décidé de prendre une chambre à la résidence pour ne pas avoir à travailler pour payer un logement.

Dès le début de sa première année, la jeune fille a postulé pour devenir cheerleader. Cette fois, elle avait décidé de se faire des amies filles, de se débarrasser un peu de son côté garçon manqué. Elle avait toujours été souple et était douée en gymnastique, alors pourquoi pas ? Elle n'avait pas pensé être prise, ne l'avait même pas été, d'ailleurs, mais une des filles s'était blessée et elle avait été appelée pour la remplacer, provisoirement dans un premier temps. Finalement, elle s'est amélioré si vite que la capitaine l'a gardée dans l'équipe à titre définitif.

Les premiers mois se passèrent donc entre les cours, les sorties entre copines et les entraînements de cheerleader. Et puis, juste avant l'été, tout a dérapé. Elle sortait avec un mec, un abruti de sportif sans cervelle qui voulait juste coucher. Comme elle ne voulait pas s'attacher, Karu se fichait pas mal de n'être qu'un faire-valoir accroché à son bras, mais il n'était pas question qu'elle lui offre son intimité. Elle a refusé. Une fois. Deux fois. Dix fois. Et puis il a perdu patience... Il a essayé de la prendre de force, elle lui a mis un genou dans les parties, il a ruiné sa réputation. Il a raconté à tout le monde quelle salope elle était, comment elle l'avait soi-disant baisé comme une diablesse. Tout le monde l'a vue comme une pute.

Puis un autre gars a profité d'elle, mais de façon platonique. Il était homo mais n'assumait pas, avait besoin d'une fausse copine et savait qu'elle avait besoin d'une nouvelle réputation. Alors elle faisait semblant et il la remerciait et l'encourageait avec des petits chèques. Karu avait l'impression de se vendre, obligée de l'embrasser en public, de lui sourire, de l'aimer, mais ça en valait la peine. Assez vite, les gens ont oublié l'histoire de la pute pour se concentrer sur la rumeur du "ah merde il est pas gay alors ?". Rien que pour ça, elle acceptait de traîner avec lui même si aucune forme d'amour ou d'amitié n'existait entre eux ; dès que les yeux étaient loin d'eux, ils s'écartaient, dégoûtés l'un de l'autre, et probablement un peu d'eux-mêmes...

Cette année, Karu va probablement devoir passer Noël avec Youta, prendre des photos pour donner le change, raconter comment c'était merveilleux et romantique... Bref, de quoi la dégoûter de cette magnifique fête.