Nom Saito Prénom Đoàn Âge vingt-ans. Nationalité nippone Origines thaïlandaises de sa grand-mère Sexualité homosexuel (forcé) études / Métier droit (vise le job d'avocat) | Caractère « Même à quatre pattes et dans la boue, mon esprit restera debout » Ses yeux maquillés, ses oreilles percées, ses bagues à chaque doigt et ses lèvres charnues ; rien n'y trompe, Đoàn est irrémédiablement gay, et pourtant. Non pas qu'il soit efféminé tant que ça, ses habitudes et son comportement ont tout de l'attrait masculin et viril qui caractérise les hommes modernes dans leur cliché. Un brin macho, frimeur et surtout frivole, il ne dénigre pas la femme, lui vouant un respect presque divin, mais ne se prive de les taquiner en simulant les rabaisser plus bas que terre. Son rire est communicatif, et ses sourires qui étirent ses lèvres en un rectangle particulier transparaissent sa joie de vivre. Et pourtant. Chez le nippon, tout n'est qu'apparence, physique, carapace et mensonges. Du charme dont il joue auprès des hommes, à la vanité qu'il dégage, de l'assurance qui le transporte à ce tempérament de feu dont il est le prisonnier, rien n'est vrai.
A commencer qu'il n'est pas gay, et que l'idée même de sortir avec un homme répugne sa fierté d'adolescent presque adulte. Il n'a simplement pas le choix, obéissant sans broncher aux ordres qui lui sont donnés par une mère un peu trop décalée. Il est soumis, incapable de se battre, et trop sérieux. Plongé dans les études, en dépit de sa carapace qui le place au sommet des hommes les plus attirants, il est de ceux qui ne tiennent pas l'alcool pour n'avoir jamais bu, et qui ignorent tout de la volupté d'une soirée entre homme et femme. Bien plus innocent qu'on pourrait le penser, mais irrémédiablement doux et sensible dans sa fragilité.
Histoire Son petit frère est androgyne malgré son surpoids flagrant, victime de la mesquinerie de ceux de son âge. Sa grande sœur est une punk idéaliste qui lutte pour le droit des femmes à ne vivre que pour ça, dans sa bulle. Son père est un joueur de poker qui ne sait bluffer, et qui dépouille sa famille chaque soir. Sa mère quant à elle, sa chère mère, elle est le soutient, celle qui trime pour ramener l'argent, celle qui dirige d'un bras de fer cette supercherie grotesque, et celle qui aime. Celle qui concilie tout le monde ; le lien entre chacun d'eux. Il eut pourtant fallu que Đoàn soit atypique, différent, et qu'il ne se fonde pas dans cette famille droit sortie d'un manga : comprenez qu'il était bien trop normal.
Certains auraient pu rire. Ce fut d'ailleurs le cas de chacun des amis qu'il ramenait à la maison, qui trouvaient sa famille parfaite dans leur genre, amusante même, et se plaignaient de la leur. Pour le jeune homme, c'était un véritable enfer. Soumis à une mère qui jouait à la fois le rôle de l'homme et de la femme, docile et effacé dans cet univers trop coloré, il n'eut jamais connu que l'obéissance la plus complète. A tel point qu'il n'était qu'automate, ne demandant rien, n'obtenant rien, agissant juste. Scolairement en réussite la plus totale grâce aux heures passées à étudier sous la demande de sa génitrice, socialement en échec pour ne plus avoir le temps de sortir, Đoàn encaissait les coups durs et s'enfermait dans sa bulle, son univers.
Peut-être n'était-il qu'un jouet, un simple objet dont on se lasse ? Pourquoi se retrouve-t-il ici alors qu'il aurait pu être l'homme à tout faire encore vingt ans ? Il ignore ce qu'il fait ici : sa mère s'est toujours chargé de tous ses papiers comme on le fait avec un enfant ne sachant lire. La vérité est qu'elle l'a toujours aimé et espéré le meilleur pour lui à sa façon, le poussant à partir pour un endroit plus bénéfique. Elle lui a néanmoins recommandé d'être moins sage, d'être différent à sa façon et, pourquoi pas, d'être homosexuel pour se faire plein d'amies féminines. Il n'a pas saisi le sous-entendu, et chacun sait comme il est obéissant envers sa mère. Il est arrivé il y a quelques jours avec pour seuls renseignements un plan, et une valise. Bien sûr qu'il connait cet endroit, par ses nombreuses brochures notamment, mais c'est encore sous le choc qu'il a déposé ses affaires.
« Si on demandait à Đoàn s'il est heureux, il ne pourrait répondre par la positive. Après tout, il est encore un adolescent, et il est normal à cet âge de se sentir brusqué, asservi, malheureux. Mais c'est également le propre de l'adolescent d'exagérer sa vie. J'ai connu sa mère, à Đoàn. Un rayon de soleil, elle n'a du lui demander qu'une ou deux fois de passer le balais, et encore. » |