■ fidèle & loyal : je ne suis pas une personne qui vous laisse tomber à la moindre occasion, c’est probablement mon plus gros défaut. je continue de travailler pour ma famille, mes études ont même été choisies pour leur faire plaisir. ■ réservé : étaler ma vie ? non cela ne fait pas partie de mon caractère. je dévoile très peu de chose sur moi car mes secrets sont bien trop lourds pour être divulgués. ■ bavard : pour éviter les questions sur ma famille et ma vie privée, je parle beaucoup mais surtout inutilement. ■ travailleur : mes journées sont franchement bien remplis, je me demande parfois comment je fais pour avoir des amis. ■ passionné : quand j'aime une chose ou une personne, je me donne totalement ■ lunatique : mes humeurs peuvent changer sur un coup de tête, je suis assez imprévisible. ■ bordélique : le rangement et moi ? nous sommes franchement fâchés. mes affaires trainent partout.

Le restaurant connaissait depuis toujours une certain effervescence en soirée, réputé pour la qualité de ses aliments ainsi que sa décoration traditionnelle, on se bousculait au portillon pour pouvoir y manger. La salle étant petite, les places étaient limitées à une trentaine. Le carnet de réservation était plein des mois à l’avance. C’était de la folie ! L’affaire familiale existait depuis les années 1940 et était restée la même. Chaque homme de la famille Ichinose recevait en héritage cet établissement prestigieux ainsi que la maison de style traditionnelle qui se trouvait à côté. Les épouses ou les femmes s’occupaient du service en salle mais n’avaient aucun pouvoir de décision. Seuls les hommes pouvaient tenir la cuisine et diriger le restaurant. Ce système archaïque était tellement bien établi que personne ne songeait à le révolutionner… en dehors de moi.

Le plus grand malheur de ma misérable existence ? Avoir vu le jour dans cette famille qui ne m’aime pas, que je déçois. Je suis le petit dernier de la famille Ichinose, le seul héritier mâle donc toute cette tradition pesante me retombe sur les épaules alors que j’ai trois sœurs aînées qui seraient ravies de s’en occuper. Mon père est tellement obtus qu’il ne veut pas changer la tradition familiale malgré toutes mes supplications. Cela ne me rend pas heureux de me retrouver en cuisine, à préparer des sushis ou des plats traditionnels. Je voudrais pouvoir danser… mais non ! Ce n’est pas un vrai métier… puis il n’y a que les gays qui dansent… mon père ne peut pas ou plutôt ne veut pas comprendre que je suis fait pour danser. Cela coule dans mes veines comme un besoin vital. Mes sœurs ont essayé de me soutenir contre ma rébellion mais ma mère ainsi que ma grand-mère ont un terme rapide à notre révolte. Comme elles étaient en âge de se marier, on leur a trouvé un gentil époux docile entièrement dévoué à la cause de mon père ou de leur propre famille. Mes meilleurs soutiens ont quitté brusquement ma vie, je suis seul devant les esprits étriqués de ma famille. Ma grand-mère ne m’aime pas, elle passe souvent à me donner des coups de bâtons dans les jambes pour me punir de mes affronts. Cette vieille bique trouve toujours le moyen de me faire des crasses dans mon dos. Ma maman est toute dévouée à mon père, elle ne veut pas le contrarier et me supplie régulièrement d’être un bon fils. Je sais bien que ce n’est pas une mauvaise mère mais parfois je voudrais qu’elle me soutienne, me console et qu’elle cesse de faire l’autruche sur le comportement de mon père. Ce dernier me déteste car je suis une déception pour lui. Le restaurant ne m’intéresse pas, quand je peux m’échapper de mes obligations je ne me fais pas prier. Je passe mes heures libres à danser dans un petit studio pas loin de chez moi. Ma professeure de danse est en guerre ouverte avec ma famille car je gâche mon talent en restant dans ce restaurant. Malheureusement en dehors de tenter de les convaincre de me laisser vivre mon rêve, elle ne peut pas faire grand-chose pour moi. Je sais que je peux aller me réfugier chez elle quand j’en ressens le besoin mais c’est tout… Je dois faire face tout seul à la haine que mon père me voue. Je  dois taire les coups que je reçois quand je le déçois… c’est-à-dire assez souvent. Mon corps est meurtri par les coups, je possède beaucoup de cicatrices que je dois cacher pour ne pas causer d’ennuis. Je ne vais jamais en cours de natation, ni même à l’infirmerie. Je déteste cette famille !

Ma scolarité ? Mon parcours est assez classique, je ne suis pas un génie mais pas un cancre non plus. Mes notes étaient correctes pour prétendre à une place dans la grande université de Chuo. Je pensais que lorsque je finirai le lycée, je pourrais me débarrasser de ma famille… mais en faites non. Mon père m’a assuré que personne ne financerait mes études si je ne fais pas une filière utile pour le restaurant et si je ne continuais pas à travailler avec eux. Pendant un temps, je me suis demandé si je ne pouvais pas trouver un boulot ailleurs pour payer mes études… mais les restaurants se demanderaient pourquoi je voulais absolument quitter une place en or pour venir les rejoindre. Cela amènerait trop de questions… alors j’ai cédé. Je me suis inscrit en Commerce pour leur faire plaisir, je me débrouille mais je n’aime pas du tout ce que je fais. Je continue de danser dans le plus secret mais j’ai moins de temps à consacrer à ma passion. J’ai besoin d’exister aux yeux des autres alors je fais mon rebelle en cours. Oh je ne fais pas des conneries ! Il m’arrive de répondre aux professeurs ou de ne pas vouloir rendre mes devoirs à temps. Je peux perturber un cours en discutant sans que cela me dérange. Je flirte toujours avec les règles, car j’ai toujours dû en supporter. Je ne cause pas assez d’ennuis pour être renvoyé ou pour que l’on interpelle mes parents… même si on est à l’université, les professeurs seraient capables de leur dire ce qui se passe. Je n’ai pas de soutien… enfin… peut-être lui…

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