Introverti ▬ Créatif ▬ Réservé ▬ Pessimiste ▬ Peu bavard ▬ Doué ▬ Gentil ▬ Effacé ▬ Passionné ▬ Compréhensif ▬ Calme ▬ Bordélique ▬ Dormeur

++ Ce n'est pas le plus rayonnant des garçons que la planète est connu. Ji Ho ne cherche pas à se faire voir, il a même peur d'être le centre d'intérêt ou de finir au milieu d'une foule.

++ Il craint les regards, n'affectionne pas particulièrement d'être collé et préfère de loin le silence d'une pièce vide que le brouhaha d'un groupe réunis.

++ Il est réservé, assez timide dans son genre.

++ Ji Ho pense que son avis n'a pas d'importance, que les gens ont que faire de ses conseils et quand il pense ainsi, il finit par se murer dans son silence.

++ Quand quelqu'un lui adresse la parole, il a tendance à prendre du temps pour répondre, comme s'il cherchait des mots adéquats pour ne pas se foutre la honte.

++ Sa vision des choses est plus grise que colorée, il a tendance à croire que la moindre chose qu'il fait n'est pas bonne.

++ La photographie n'est pas son seul point fort, mais s'il parvient à vivre de cette passion-là, il n'arrive à rien avec l'écriture. Toujours à penser que c'est laid, horrible à lire.

++  Ji Ho aime le rap, il sait rapper mais ne le fait jamais devant quelqu'un.

++  Il a horreur du café, le goût est infecte d'après lui, pourtant il en boit pour ne pas s'endormir.

++ 12 heures de sommeil, c'est ce dont il a besoin pour ne pas se lever du pied gauche. Ji Ho n'est jamais du matin. S'il ne dort pas 12 heures, il n'est pas rare de le voir somnoler quelque part.

++ Il possède un furet, qu'il a nommé furet.

++ Ses parents vivent toujours à Busan, il a décidé de partir pour vivre sa propre vie et pour oublier les années qu'il a vécu là-bas.

++ Ji Ho a une préférence pour les hommes, ses parents sont au courant et l'acceptent. Pour autant, il ne cherche pas le grand amour. Il pense même ne pas être suffisamment attirant pour plaire à qui que ce soit.

++ Si vous voulez le faire sourire, prenez votre mal en patience et ne lâchez jamais l'affaire, car tôt ou tard il est possible qu'il s'ouvre à vous.

++ Il a un visa travail pour rester au Japon, tant qu'il a un travail.

++ Il a appris le Japonais sur le tas, ça doit s'entendre à son accent, mais puisqu'il ne parle pas des masses... Disons que ça passe.

++ Il fume occasionnellement, au moins une cigarette par jour ou tous les deux jours.

Les cheveux caressés de ces douces mains aux longs doigts, la jeune femme s'amuse à tresser les mèches brunes de son enfant en chantonnant et en souriant. Assis sur un tabouret, les mains serrées sur le vêtement aux teintes roses, le petit garçon bouge doucement ses jambes dans le vide pendant que sa maman le coiffe. Depuis qu'il est né, cette femme a tendance à considérer son enfant comme une fille, une poupée. Elle le dorlote, prend soin de lui, use de surnoms ridicules sans songer à l'impact sur le bambin trop naïf pour comprendre. Ji Ho ne dit rien, il patiente gentiment que sa maman termine d'attacher ses cheveux lui arrivant aux épaules. Quel garçon possède une chevelure aussi longue ? Aucun. Le voisinage n'a jamais percuté que le môme était un garçon, puisqu'ils ont toujours eu affaire avec la mère, plutôt que le père. Un père travailleur, rarement à la maison, jamais là pour défendre sa progéniture des folies de sa femme.

« ▬ Pourquoi tu portes une robe si tu es un garçon? Ma maman dit que tu n'es pas normal.

Les gosses et leur franchise, cruelle franchise. Elle blesse, elle saigne le coeur fragile du petit garçon qui ne comprend pas, qui ne sait pas se défendre. Il a fallu des années à Ji Ho avant de savoir qu'il n'était pas une fille, qu'il ne devait pas s'habiller ainsi, que sa mère avait un souci pour croire qu'il était une fille. Si son père ne l'avait pas découvert, la rumeur ne se serait pas répandu comme de la poudre dans tout le voisinage, jusqu'à l'école primaire. Percuté par les moqueries, le gamin encaisse les railleries de ses camarades, accusant le coup à chaque fois. Il pense que c'est de sa faute, qu'il n'est pas normal comme disent ces femmes, ces langues de vipère. à aucun moment il n'a porté le blâme sur sa mère, la seule fautive dans l'histoire. Si celle-ci a cessé de l'habiller avec des robes ou de lui faire des tresses, elle n'a jamais arrêté de le nommer de différentes manières, mais rarement par son véritable prénom. Ji ho était Ji Ho pour son père et les autres, mais pas pour elle.



Les années ont eu beau passer, les enfants n'oubliaient pas le petit garçon en robe. Des enfants devenus adolescents, assez grand pour comprendre, mais encore plus mesquin que par le passé. Ji Ho était le garçon bizarre, celui qu'il ne fallait pas trop approcher. Dans sa bulle, il s'est renfermé dans son petit monde à écouter de la musique, à écrire des paroles ou à prendre des photos. Beaucoup de photo, du paysage, des gens, des animaux, de tout. C'est comme ça qu'il l'a rencontré, lui. Ce garçon plus âgé, plus grand, mais toujours souriant. Une esquisse trompeuse pour un idiot trop crédule. Il l'avait pris en photo par hasard, croisant son regard avant d'être abordé par l'inconnu. De fil en aiguille, le dialogue s'est fait et ils se sont rapprochés. Son premier amour, sa première véritable relation. Une amourette de collège, une erreur de jeunesse. Ji Ho n'avait que quatorze ans quand il a couché pour la première fois, avec ce gars dont il pensait tout savoir. S'il savait à quel point il se trompait....

« ▬ Si tu voyais ta tête. Désolé, mais qui voudrait d'un garçon comme toi? »

Qu'est-ce que ça voulait dire « comme toi » ? Qui était-il? Comment était-il? Ji Ho n'a su que bien plus tard, après avoir donné sa première fois à cet enfoiré, que ce n'était qu'un pari entre potes. Il n'était pas fâché, ni blessé, mais déçu. Purement et simplement déçu. Trop de fois les enfants l'ont touché, écorchant son coeur, mais lui ... Lui, il n'a fait que le décevoir et le mettre à terre. C'est de sa faute si le garçon n'a pas su retrouver l'amour, ni croire en lui-même. Sa confiance s'est envolé avec sa virginité, le clouant au sol.



« ▬ C'est très joli. C'est toi qui l'a prise? »

Une question qui lui est rarement adressée et qui le surprend. Ji Ho pose ses yeux sur la jeune fille aux longs cheveux qui observent les clichés accrochés sur le tableau. Elle laisse ses doigts glisser sur le papier glacé avec un sourire tendre et des yeux captivés. Ji Ho la trouve belle, mais cette soudaine gentillesse le rend muet. Il opine du chef, tordant ses doigts entre eux pendant que l'étudiante continue de parcourir les photos.

« ▬ Tu es doué, tu devrais en faire ton métier. »

Dit-elle, se tournant cette fois-ci dans sa direction comme pour observer sa réaction. Le visage du brun est complètement rouge, la gêne le serrant la gorge. Il bégaye, tente quelque chose pour ne pas paraître stupide, mais il parvient juste à la faire rire. C'est la première fois depuis longtemps qu'il n'a pas reçu un tel compliment. Un compliment sincère, surtout. Un sourire maladroit se faufile sur ses lippes, répondant simplement à la demoiselle. Il est heureux, mais il ne sait comment accueillir ce sentiment qui lui a fait défaut ces dernières années. Cette discussion a été le début de son histoire, sa motivation dans ses études, dans son projet d'avenir. Il se savait « doué » dans la photographie, alors il s'est concentré là-dedans. Si seulement il avait partagé ses textes comme il le faisait avec ses photos, peut-être que sa future place dans cette agence serait plus importante.



Ses études terminées, Ji Ho s'est lancé dans nombre de démarches pour se trouver du boulot. Demande sur demande, il a essuyé des tonnes de refus ou de silences. Il ne s'est jamais senti aussi misérable qu'en étant sans rien, à vivre chez ses parents, à dépendre d'eux alors qu'il voulait voler de ses propres ailes. Désespéré par le tournant de cette vie, il a tenté l'impossible en envoyant des CV dans d'autres pays, là où il trouvait de la demande. Des mois sans retour, des mois à vivre dans l'angoisse de ne pas être à la hauteur, quand un beau jour, il reçut cet e-mail. Ses photos plaisaient, sa manière de voir les choses semblait attirer l'attention et lui donner sa chance. Il n'avait pas prévu que le poste soit au Japon, ni qu'il lui faille partir si loin de chez lui et obtenir un visa de travail. Une décision s'imposait, mais quoi qu'il pense de cette dernière, il savait en son for intérieur que c'était la meilleure chose à faire. Pour tourner la page, pour ne plus être ce garçon bizarre, jugé et mis de côté. Ji Ho voulait devenir quelqu'un, même s'il était toujours fidèle à lui-même. Changer n'est pas chose aisée, ça ne se fait pas en une journée et peut-être n'a-t-il pas assez d'une vie pour y parvenir....