Elle ne viendra pas tu te fais des idées. Elle n'en voudra pas de ton invitation.Elle ne voudra pas de ta robe. C'est trop tard. Mais t'as tenté le coup quand même.T'as acheté une robe, une robe qui t'a cou^té assez cher mais tu t'en fous. Tu l'a fait. Parce que tu lui avais promis. Oui ce jour là alors que vous jouiez dehors, tu lui avais promis qu'un jour elle serait habillée comme une vraie princesse, que tu lui offrirait des millions de rose, des robes de luxes, une jolie maison et une vie de rêve. Et t'as jamais oublié. Même si au fond, elle doit penser que si. Parce que tout ça n'est jamais arrivé. Mais ça prendre du temps. Alors t'a décidé d'amorcer la chose. De lui prouver que tu n'as rien oublié. Qu'il te fallait juste du temps pour y arriver. T'as fait envoyer cette robe chez elle. Dans un paquet assez conséquent parce qu'il ne fallait pas qu'elle soit froissée, le prix a bien évidemment était enlevé, mais pas l'emballage. A cette robe est accompagné une invitation à un repas. Tu as donné rendez vous, ce soir, à vingt heure. Tu l'attendrais devant le restaurant. Tu ferais envoyer une voiture pour la chercher. Tu n'irais pas la chercher, parce que tu n'étais pas foutu de gérer la déception que pouvait engendrer son refus. Et elle n'avait pas à assister à ça.

Alors à vingt heure pétante une voiture avec chauffeur s'est garé devant chez elle. Est ce qu'elle est monté dedans ou non, tu ne le sauras que si elle arrive jusqu'ici. Ou si le chauffeur t'appelle pour te faire part de son refus. T'es devant le bâtiment depuis cinq bonnes minutes. En avance, parce que tu déteste être en retard. T'as mis un costume parce qu'il fallait que tu sois à la hauteur de sa beauté. T'inspire. Regarde ton portable pour la quinzième fois. Parce que tu regarde l'heure, et peut être un message, même si tu préférerais ne pas recevoir de mauvaises nouvelles. Tu pose le regard sur chaque voiture qui s'arrête devant le restaurant. Non. Jusqu'à ce qu'elle apparaisse enfin. Aussi inespéré que ce soit, elle sort bel et bien de la voiture que tu as commandé pour la récupérer. Tu reste surpris, mais ravi au fond il faut l'avouer. Il y a bien qu'elle pour te mettre dans cet état. Tu t'approche alors d'elle. La robe lui va bien, tu t'es pas tromper sur la taille.Tu inspire alors avant d'arriver à sa hauteur. « Bonsoir.. » Un fin sourire étire tes lèvres bien que tu sache très bien que cette soirée allait être compliquée. Mais elle était venu et ça c'était déjà pas mal. Tout n'était pas perdu.

Sakura était dans sa chambre, fixant l’imposante boîte qu’elle avait posé sur son lit double, les bras croisés, comme si elle voulait se protéger de quelque chose. Des sentiments contradictoires qui étaient en train de semer la pagaille dans sa tête peut-être ? Ou bien tous ses souvenirs d’enfance autant heureux que malheureux ? La jeune femme baissa de nouveau les yeux sur la petite carte qui accompagnait le présent. Une invitation à un repas ce soir. Tout cela était signé de la part de Ren. Soupirant pour la 5ème fois en moins de deux minutes, Sakura s’assoit sur le matelas, toujours dans l’indécision la plus totale. Elle lui avait clairement fait comprendre la dernière fois qu’elle ne voulait plus le voir, ni qu’il se mêle de ses affaires.

Mais pourtant … il venait de tenir une de ses promesses, celle qu’il avait oublié durant des années à ses yeux. Quand elle avait ouvert le paquet, elle n’en avait pas cru ses yeux : une vraie robe de princesse. Le tissu était si doux, d’excellente qualité, la couleur était magnifique. Elle avait dû coûter une fortune. Même en dealant pendant plusieurs semaines, elle n’aurait pas pu se l’acheter. Néanmoins ça la laissait septique. Tentait-il de l’acheter ? C’était un rêve de gamine cette robe … mais pourtant elle avait gardé ce rêve tout au fond d’elle, en espérant qu’un jour il se réaliserait peut-être. Et maintenant que ce rêve était à sa portée, du bout des doigts, elle hésitait. Tant d’années s’étaient écoulées. Pourquoi s’accrochait-il comme ça ? Malgré tout ce qu’elle lui avait dit ? Et il était quand même parti, la laissant seule, s’enfoncer de plus en plus.

Pourtant la voilà qui venait d’enfiler la robe, juste pour voir. Elle s’observa dans le miroir en pied, brisé à quelques endroits. Qu’elle était belle cette robe. Même en colère, elle ne pourrait pas la revendre pour se faire de l’argent. Elle avait envie de croire, d’imaginer qu’elle était une princesse, comme lorsqu’elle était enfant. Sakura avait tellement rêvassé que le klaxon d’une voiture la fit tressaillir. Elle jeta un coup d’œil à la fenêtre avant de regarder l’heure : 20 heures déjà. Elle hésita quelques secondes avant de se décider. Après tout, elle venait d’avoir une robe gratuitement. Et elle allait manger à l’œil. Pourquoi se priver ? Elle ne serait pas obligée de lui parler durant tout le repas. Cela lui laissait quand même l’amère sensation d’être payée pour être à ses côté. Elle n’avait pas envie de devenir comme sa mère.

Assise dans la voiture, la jeune femme réalisa que c’était la première fois qu’elle se faisait conduire quelque part. Elle réfléchissait à quoi dire à Ren. Merci ? Hum, ce n’était pas naturelle au vu de leur relation, mais quand même, elle restait polie. Elle n’eut pas le temps de réfléchir plus longtemps qu’elle était déjà au restaurant. Sortant de la voiture, Sakura se rendit compte qu’elle était un peu nerveuse. Pourquoi ? Son regard se posa sur le jeune homme qui approchait. Elle ne put s’empêcher de garder une attitude glaciale envers lui, se contentant de faire un signe de tête avant de détourner le regard. « Merci pour la robe. » dit-elle rapidement, la politesse venant de prendre un pas sur son aversion. « Tu achètes souvent les femmes de cette façon ? » demanda-t-elle, amère. Elle avait du mal à se laisser aller, à juste profiter de ce rêve éveillé de petite fille. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à la prochaine fois où il partirait. Car il partira, il l’avait déjà fait.  

T'y croyais vraiment que très peu. Tu t'attendais à ce qu'elle ne vienne pas, mais au fond t'as gardé espoir quand même. Parce que t'as misé sur le fait que ça lui rappelle de bons souvenirs. Que ça lui rappelle que t'avais promis ça. Tu te doute qu'elle se méfiera. Tu sais très bien que ça ne va pas être simple. Qu'elle ne va surement pas arriver tout sourire. Parce qu'elle t'en veux. Tu le sais. Et tu vas essayer de changer ça, de lui prouver que t'es pas parti pour l'abandonner, mais pour être à la hauteur de ce qu'elle mérite. Tu inspire en la voyant sortir de la voiture. T'es quelque peu soulagé qu'elle soit venue. Et qu'elle ait enfilé cette robe qui lui va à ravir. Elle te remercie, rapidement, tu sens que c'est presque automatique. Et la suite de ses paroles te crispe un peu, mais tu ne montre rien. Toi, acheter une fille ? T'as que ça à foutre tiens.  Et puis elle s'imagine quoi ? Que tu profite d'avoir de la thune pour  sortir avec plusieurs femmes d'aillée. Elle te prends pour un bâtard à ce point. Tu sais même pas si ça te choque ou si juste ça te blesse.

Tu inspire et entre avec elle dans le restaurant. « Cette robe te va très bien. » Tu donnes ton nom au serveur. Ne réponds toujours pas à sa remarque, ,tu attends d'être installé pour ça. Arrivé à la table tu tire sa chaise pour qu'elle s'y installe avant de t'asseoir face à elle. Tu lèves finalement les yeux vers les siens. Ils sont toujours aussi bon. Et ça t'énerve presque d'être comme ça. T'aurais du comprendre. T'aurais t'éloigner quand elle te l'a demandé. T'aurais du lâcher l'affaire. Mais tu peux pas. Parce que c'est elle. Et qu'il n'y a qu'elle que tu veuille dans ta vie, et tu le sais. Et il te faudra du temps pour te défaire de cette idée, si ça peut arriver un jour. Au fond, t'espère qu'elle y croit encore quelque part, intérieurement. Ouais t'y crois comme un con. T'as beau réfléchir y a des trucs où tu reste bloqué. Comme Sakura. Ouais y a eut des fille qui ont tenter de t'approcher. Mais t'as jamais pu, t'as jamais eut de relation séreuse, parce qu'elle a toujours été présente, dans ton esprit. Alors ouais, t'as eut des relations courtes, d'une nuit, ou deux, mais ça reste rare. Et ça t'importe peu, t'as pas le temps d'y penser, parce que t'es trop occupé à bosser les cours, te préparer à la vie en entreprise.

Tu te décide finalement à prendre la parole. « Je ne t'achète pas Sakura. Je tiens seulement mes promesses. » Elle va t'envoyer chier, sans doute, encore, te dire que c'est trop tard. Mieux vaut tard que jamais non ? « Tu n'y crois sans doute pas mais j'ai rien oublié. » Jamais.

Sakura ne savait pas pourquoi elle avait enfilé cette robe (sans doute pour réaliser son rêve d’enfant), ni pourquoi elle avait finalement grimpé dans la voiture qui était en train de la conduire au restaurant. Dans un petit coin de son esprit, elle espérait sans doute croire que rien n’avait changé de l’époque de leurs promesses d’enfant, que Ren réaliserait tout ce qu’il lui avait promis, qu’ils vivront heureux tous les deux, confortablement. Mais rapidement, toute la colère, la déception et l’amertume refirent surface. Elle n’avait pas été tendre avec lui, mais il était quand même parti, abandonnant. Il n’avait pas cherché à s’accrocher et l’avait laissé. Et ça, elle avait du mal. Sortant de la voiture, la jeune femme aperçu Ren et elle sentie son cœur s’affoler légèrement. Pourquoi ? Mais quand il se rapprocha d’elle, elle se crispa. Elle ne répondit pas à sa salutation, se contentant de lui faire un signe de tête, avant de toutefois le remercier pour la robe. La politesse n’avait pas complètement disparu. Néanmoins, elle attaqua directement après. Sakura avait cette désagréable sensation de se faire acheter pour l’accompagner au restaurant. De se retrouver à la place de sa mère tout bonnement. C’était sans doute mal juger Ren, mais elle avait du mal à être objective face à lui. Elle qui était si douce habituellement.

Rentrant dans le restaurant, Sakura observa les lieux, peu habituée à des endroits aussi chics. Le commentaire de Ren sur sa robe la fit tressaillir et son cœur loupa un battement. Wesh, calme-toi. Elle suivit Ren et le serveur sans dire un mot, et prit place sur la chaise que le garçon lui avait tiré. Lèvres closes, la jeune femme croisa le regard du garçon qui s’était installé face à elle. Elle se souvenait de leurs jeux d’enfants, de toutes leurs promesses, leurs rêves. Elle n’avait rien oublié, rien du tout. Elle avait juste mis tout ça de côté, pensant que rien ne se réaliserait. Qu’elle n’était pas destinée à cette vie de toute façon. Et puis Sarawa était arrivé et les garçons avaient suivi et depuis elle avait retrouvé une vraie notion de famille, de solidarité, de soutien. C’est Ren qui amena le sujet des promesses sur la table, lui assurant qu’il n’avait rien oublié de son côté. Sakura, les bras croisés, le dos contre sa chaise le regardait sans rien dire, le jaugeant du regard avant de baisser les yeux. « C’est un peu tard … » souffla-t-elle sans méchanceté. « T’étais où quand j’avais besoin de toi ? » ajouta-t-elle, d’une voix si basse qu’elle ne savait pas s’il l’avait entendu. « C’est trop facile de revenir comme ça, comme si rien ne s’était passé. » lui lança-t-elle, relevant la tête avec un air de défi sur le visage. Le serveur vient les interrompre pour leur donner le menu, Sakura le remercia et l’ouvrit, cachant son visage derrière. Elle n’avait pas encore digéré le retour de Ren et tout ce que ça représentait pour elle.

Elle est silencieuse. Du moins pour le moment. Les seules paroles qu'elle t'a dressé sont un merci et une pique à peine dissimulée. Tu ne préfères pas rentrer dans son jeu pour le moment et attend d'être installé pour y revenir. Parce que tu veux être clair, tu ne l'achète pas, et c'est loin d'être ton genre. Tu aimerais qu'elle le sache encore. Tu aimerais qu'elle arrête de voir le mauvais en toit quand tu t'efforce de lui prouver que tu n'as pas tant changé, que l'argent ne t'a pas rendu mauvais, que tu n'as pas perdu tes objectifs de vue. Ni tes promesses. Tu encaisse sa remarque. Trop tard ? Ne dit on pas qu'il vaut mieux tard que jamais ? Et elle s'attendait à ce que tu lui offre une vie de rêve à partir de quoi ? Il fallait bien que tu monte les échelons de la société. T'es qu'un fils d'épicière, rien d'autre. Et c'est pas ça que tu as promis à Sakura quand vous étiez à jouer dans la rue plus jeunes. Tu lui as promis qu'un jour elle aurait une belle, un beau mariage, et tout ce qui va avec. Qu'elle n'aurait plus à s'inquiéter pour l'argent. Plus jamais. Mais ça ne se fait pas en claquant des doigts. Et tu n'as jamais laissé tombé. Tu n'as pas choisit la facilité c'est vrai. T'aurai pu finir dans un gang ou chez les yakuzas ouais, mais est ce que c'est réellement la vie qu'elle mérite ? Non. Pourtant elle a choisit de rentrer dans ce monde de la rue. Elle vend de la drogue. Et ça te fait bien chier. Mais il ne vaut mieux pas revenir sur ce sujet ce soir. Ce soir tu veux lui prouver que tu peux lui offrir ce qu'elle mérite. Que tu n'as rien oublié. Même si elle n'y croit pas. Tu l'entends murmurer et semble déceler ses paroles. Tu retiens un soupire. T'étais où. En train de te démener peut être.

Tu l'observe. Récupère la carte mais la repose sur le table pour pouvoir la voir elle. Bien qu'elle se planque derrière son menu, tu devine les traits de son visage. « Tu crois que ça se fait en claquant des doigts Sakura ? Tu crois que j'me la suis couler douce tout ce temps ? » Tu ne parle pas fort, tu n'es même pas énervé, t'as pas envie de t'énerver tu veux juste qu'elle comprenne, ou du mins qu'elle essaye de comprendre. « J'étais entre les cours et le boulot, pour me faire une place dans la société, parce que sans ça je n'aurai pas pu tenir mes promesses, jamais. On offre pas un mariage de princesse à la femme qu'on aime en travaillant en tant qu'épicier. » T'en as peut être trop dit. T'as pas vraiment réfléchit. Mais qu'importe c'est pas le moment de revenir sur ses paroles ou de paniquer, de toute façon c'est dit. Et tu ne baisse pas le regard. Pas une seule seconde. « Tu aurais pu m'appeler si tu avais besoin de moi. Mais tu as choisis de me rejeter, de toutes tes forces. Alors ouais, j'suis parti devenir un homme meilleur. Quelqu'un qui pourrait te mériter peut être. Parce que si tu m'as jeté c'est que j'étais pas assez bien pour toi à ce moment là. » Et si ce n'était pas ça, c'est comme ça que tu l'as pris. Alors t'es parti prendre des cour aux états unis, apprendre le commerce et ses ficelles pour devenir un jour un grand patron. Mais est ce qu'elle le voit ça ? Non. « Je t'ai jamais laissé tomber Sakura. Tout ce que je fais je le fais aussi pour toi. Pas que pour moi. » Au fond tu te doute que tous ces mots ne valent rien à ses yeux. Et tu t'attends à ce qu'elle te rejette, encore, à ce qu'elle aient de nouveau reproches à te faire. Peu importe, elle pourra te jeter autant de fois qu'elle le veut. Tu ne lâchera pas l'affaire. Et tu ne la laissera pas tranquille, pas cette fois.

Sakura avait beau avoir enfilé cette robe, s’être décidée pour monter dans la voiture avec chauffeur, n’avoir pas fui arrivée une fois au restaurant, elle n’en était pas moins encore fâchée contre Ren. Elle avait toujours cette amère sensation d’avoir été abandonné, que le garçon lui a menti pendant toutes ces années, lui faisant miroiter tous ces rêves qui resteront à jamais inaccessibles. Pourtant, elle était dans un restaurant chic, habillée d’une robe qui valait bien plus que tout ce qu’elle n’avait jamais possédé. Une robe de princesse, comme il lui avait promis quand ils étaient enfants. Ça ne voulait pas pour autant dire que tout ira bien entre eux, que tout était oubliés et qu’ils pourraient continuer comme avant. Elle ne manqua pas de le lui dire avant de venir mettre l’un des menus entre eux pour éviter de croiser son regard.

La remarque de Ren la laissa silencieuse. Bien entendu que non, elle n’était pas stupide non plus. Elle soupira bruyamment pour exprimer son mécontentement mais resta silencieuse alors qu’il continuait. Et elle était bien heureuse d’être cachée derrière son menu car la fin de ses paroles la fit écarquiller les yeux et ses joues rosirent à sa déclaration. La femme qu’on aime ? Vraiment ? Elle avait envie de lui crier qu’elle s’en fichait bien qu’il soit épicier, que sa robe ne soit pas celle d’une princesse, que son mariage ne soit pas des plus luxueux, tant que l’amour était là, c’était ça le plus important. L’affection, la confiance, la tendresse, la sincérité, la sécurité, c’était ça qu’elle voulait. Mais elle resta silencieuse, encore un peu ébranlée par cette déclaration. Se reprenant, elle inspira un bon coup avant de baisser lentement le menu, dévoilant juste son regard qui vient s’ancrer dans celui de Ren alors que ce dernier comptait sans doute parler pour deux, se doutant qu’elle resterait silencieuse. Elle en profita pour l’observer. Il semblait sincère dans ses mots, pas une once de mensonge, de cachotteries ou de belles paroles lancées à la légère. Elle tiqua à la suite de son discours et quand il eut fini, elle se permit de répliquer : « Tu racontes n’importe quoi. Je ne t’ai pas rejeté. » dit-elle d’une voix claire. Elle l’avait protégé de tout ça, nuance. De ce monde de la rue si sombre, si complexe et dangereux. Pourquoi vouloir l’entraîner dans ce monde alors que ça ne concernait qu’elle ? C’était sa décision, son choix de suivre Peter. Ren ne comprenait pas, ce n’était pas qu’il ne la méritait pas, c’était elle qui ne le méritait pas, il était trop bien pour elle. Il finit par lui dire qu’il avait fait tout ça pour elle, que jamais il ne l’avait abandonné. « Je ne t’ai jamais demandé de faire tout ça. » lança-t-elle. « C’est toi qui te l’ais imposé tout seul. » C’était peut-être hypocrite car elle en profitait actuellement de tout ce qu’il avait fait, mais elle n’avait rien demandé de particulier. Elle voulait juste quelqu’un qui soit là pour elle, qui l’aime et qui empêche son père d’avoir le contrôle sur sa vie. Car il allait venir l’emmerder un jour où l’autre, elle le sentait. « Pourquoi aller si loin pour faire tout ça hein ? Je ne t’ai jamais demandé de quitter le pays. » ajouta-t-elle alors que son regard s’assombrit. Tout pour s’éloigner encore plus d’elle.

T'as peut être parlé un peu vite. T'as peut être pas ultra réfléchis à tes paroles. Mais tant pis, de toute façon c'était dit alors il y avait plus qu'à assumer maintenant. Elle ne réagit pas tout de suite. Et Tu continue à parler, parce que tu pense bien qu'au fond, elle ne veut pas te parler, parce qu'elle t'en veut encore. Ouais, t'es parti, ouais, tu conçois ce qu'elle ressent, mais t'aimerais qu'elle essaie de te comprendre aussi ,bien que tu t'attende à des reproches, encore. Elle fini par répondre. Par te dire qu'elle ne t'as pas rejeté. Tu arques à sourcil à ses mots. Pardon ? Tu retiens un rire nerveux. Si ce n'était pas du rejet c'était quoi ? « C'était quoi alors si ce n'était pas du rejet mh ? Un acte de bonté ? De la protection ? » Protection de quoi. Elle n'a pas à te protéger, c'est à toi de le faire, mais ce n'est pas vers toi qu'elle s'est tourné à l'époque. Non, elle a choisit de partir avec ce Peter, de finir à vendre de la drogue et à survivre dans la rue. Qu'est ce qui lui est passé par la tête ? Tu soupire et écoute la suite.

Non, c'est vrai elle t'a jamais demandé de faire tout ça, mais toi tu l'as fait parce que tu as des ambitions, tu as toujours eut des ambitions sinon tu n'aurai pas fait toutes ces promesses enfant. Ouais tu te l'es imposé, ça ne change pas le fait que tu n'as jamais perdu de vue ces promesses à tenir. « Je le sais Sakura.. » Pourquoi partir aussi loin, elle ne t'a jamais demandé de quitter le pays ? Et alors, qu'est ce que ça changeait, que tu sois là ou non elle ne voulait pas de toi de toute façon. Il n'y avait pas de place pour toi dans son nouveau monde alors qu'il y en avait pour elle dans le tien. Tu aurais même pu l'emmener avec toi à New York, si elle n'avait pas choisit la rue. Tu ne lui as jamais dit, parce que tu supposais sa réponse. Non, comme toutes les autres fois. Ou bien va-t-en laisse moi. Tu la regarde, tu ne lâche pas son regard. « Tu aurais pu venir avec moi. Je ne t'ai jamais empêcher de rester dans ma vie Sakura. C'est toi qui est parti, qui a choisit un monde dont je ne fais pas partie. » Tu soupire finalement.  « Ne me dis pas que c'est pile pendant ces deux années que t'avais décidé de me laisser revenir vers toi.. » Vous savez tous les deux que c'est faux. Elle te reproche d'être partie, mais tout ce qu'elle a fait c'était de t'éloigner d'elle.  « Qu'est ce que tu voulais que je fasse ? Que je te force ? Que je t'emmerdes au point que t'en vienne à me détester..encore plus..? » Parce que oui, pour toi, elle te détestait. Et peut être qu'elle te déteste toujours.

Sakura n’était pas fermée aux paroles de Ren, mais elle les prenait avec des pincettes. Tout ce qu’il disait était à considérer prudemment quand on connaissait leur passée. Il venait peut-être de tenir une de ses promesses d’antan, mais pas toutes et surtout, il était parti. Alors oui, elle n’avait pas été tendre avec lui, mais elle n’avait pas eu le choix. Mais elle ne l’avait pas rejeté, elle ne l’autorisait pas à dire ça. Il semblait ne pas la croire, semblait même se moquer d’elle. Elle releva les yeux vers lui, furibonde. « Ouais, c’était de la protection, abruti ! Je te protégeais de ce monde de merde dans lequel je suis, parce que t’avais pas y être aussi ! » cracha-t-elle sans réfléchir, avant de se rendre compte qu’elle en avait peut-être un peu trop dit, mais qu’importe. C’était ses choix et elle les assumait, elle avait eu des intentions derrière ses actes, et pas ceux qu’il pensait.

Elle ne lui avait jamais rien demandé, tout ce qu’il avait fait était de sa propre initiative sans même se concerter avec elle. Ce n’était pas à deux qu’on formait un projet commun normalement ? Il était parti si loin, loin d’elle et de leur passé. Elle n’avait jamais demandé ça. Sakura voulait juste quelqu’un de stable, qui soit auprès d’elle envers et contre tous, et surtout contre son père. Une personne qui réussirait à la sortie de son petit appartement minable qu’elle partage avec sa mère et les nombreux clients qu’elle voit défiler chaque jour et nuit. Ce n’était pas sa faute à sa mère non plus, mais Sakura savait que sa mère n’avait plus de force pour lutter contre son père, elle n’avait plus de force pour mettre sa fille à l’abris et un jour son père en profiterait. Les mots de Ren la heurtent, lui rappellent ces sombres années et le présent. « Je répète que je ne voulais pas t’entraîner là-dedans. » dit-elle en articulant bien, légèrement en colère. « Tu ne vas pas me faire croire que tu veux faire partie de ce monde ? T’as envie d’être mac c’est ça ? Dealer peut-être ? Ou assassin ? » lança-t-elle avant de détourner le regard. Elle secoua la tête, se mordant la lèvre inférieure avant de rester sans rien dire durant quelques secondes. « Je ne te déteste pas … » dit-elle le regard dans le vague. « Je t’envie, tu as réussi à t’en sortir. » ajouta-t-elle.

Elle finit par s'énerver. Par lâcher que oui, c'était pour te protéger plus que pour te rejeter. Tu arques un sourcil, la laisse s'exprimer. Seulement voilà, il se trouve que t'avais pas besoin de cette protection, ce que tu voulais toi, c'était être avec elle. Point. Mais non, il a fallut qu'elle choisisse ce monde. Et elle ne voulait pas ça pour toi. Mais pour elle oui ? Est elle réellement heureuse ? Tu soupire un peu. « T'as pas à y être non plus Sakura.. » Pas du tout même. Tu ne comprends toujours pas comment elle a pu tomber là dedans d'ailleurs. Et tu t'en veux encore de l'avoir laissé filer. Mais même encore aujourd'hui tu ne sais pas comment tu aurai pu l'empêcher. Parce qu'elle avait mis des barrières entre vous. Ou bien, c'est toi qui a vu des barrières infranchissable, maintenant que vous êtes là à en discuter, tu te demande si tout n'était pas qu'un gros quiproquo.

Tu l'écoute alors, lui demande ce qu'elle aurait voulu ? Elle aurait pu venir avec, tu ne lui a jamais dit qu'elle ne devait pas, seulement elle avait choisit ce qu'elle voulait. Elle avait choisit Peter et son monde. Elle ne voulait pas t'entraîner là dedans hein. Vous auriez pu rester proches et elle aurait pu ne pas y entrer elle même. Elle aurait pu s'en sortir autrement, tu l'aurai aidé, t'aurai tout fait pour l'aider. Mais à ce moment t'avais bien compris que ce n'était pas de ton aide qu'elle voulait. Tu lâche un rire nerveux à sa question. Un mac, dealer ou assassin, toi ? Non. Et elle, est ce que c'est ça qu'elle veut pour elle ? « Et toi c'est ça que tu veux pour toi ? » T'as répondu relativement vite, un peu trop peut être. Mais t'es convaincu que ce monde en lui plaît pas non plus. A qui pourrait il réellement plaire d'ailleurs ?

Elle ne te déteste pas. Bonne nouvelle. Elle ajoute qu'elle t'envie car tu as réussi à t'en sortir. Tu l'observe, encore. « Sakura.. » Tu inspire.  « Tu peux t'en sortir toi aussi... » Si seulement elle acceptait la main que tu lui tends. Si seulement elle te laissait l'aider. Tu soupire à nouveau. Tu sens qu'elle va se braquer à nouveau. « Je peux t'aider... » Qui ne tente rien n'a rien.