Pour que vous compreniez mieux comment ça se passe pour la communauté LGBT au Japon, cette annexe est faite pour vous.
Droits- Dépénalisation de l'homosexualité en 1880
- Majorité sexuelle identique à celle des hétéros
- Droit pour les gays de servir dans l’armée
- Droit de changer légalement de sexe (seulement depuis 2003)
- Autorisation de donner son sang pour les gays
L'homosexualité au JaponIl faut dire que ça n'a pas toujours été bien vu. En 1873, le Japon a carrément condamné la sodomie, bien que cette loi jugée illégale a été abrogée sept ans plus tard.
Actuellement, rares sont les personnes à assumer aimer les personnes du même sexe que soi.
En 2019, une étude estime que seulement 8,9% de la population serait LGBT. A noter que les coming-out sont assez rares et ne sont pas vraiment bien vus étant donné les valeurs qu'il y a dans ce pays.
Beaucoup choisissent l'option d'avoir une double vie à savoir de se marier avec une personne du sexe opposé, avoir des enfants pour répondre aux critères de normalité, et à côté d'avoir une vie avec une (ou plusieurs) personne(s) du même sexe.
Certains autres choisissent de garder un célibat éternel quitte à passer pour des "vieilles filles" ou des "vieux garçons", ce qui est également mal vu au Japon étant donné que le mariage est sacré là-bas.
Une fois les homosexuels sortis du placard l'on peut dire qu'il y a comme un
isolement social de la part des personnes qui entourent la personne homosexuelle. Il existe de nombreuses associations LGBT+ au Japon qui luttent contre ces problèmes que les jeunes homosexuels rencontrent, néanmoins ça reste intégré dans les mœurs du Japon de rester caché pour mieux vivre et au fond beaucoup préfèrent ceci plutôt que d'être rejetés par ceux qu'ils aiment.
On peut également parler de
racisme professionnel étant donné que des LGBT peuvent très bien se faire licencier avec pour motif d'être homosexuel ou transgenre.
N/B : A noter que la plupart des love hôtels refusent l'accès aux personnes de même sexe. Il est donc préférable de se renseigner avant toute chose pour être certain qu'un love hôtel vous accepte.
Des droits timides pour la communauté LGBTLes communautés japonaises LGBT cherchent à se fondre dans le paysage pour ainsi ne pas devoir rompre des liens professionnels ou amicaux durement acquis.
Avant de pouvoir parler des questions de l’adoption et de la GPA qui sont encore loin d’être à portée de main, le combat actuel porte sur l'union civile, c'est à dire le simple fait de pouvoir partager officiellement le même toit et également de pouvoir se protéger mutuellement.
Une ancienne pratique consiste d’ailleurs à s’adopter entre partenaires pour être enregistré sous le même livret de famille et ainsi se garantir ne serait-ce qu’un droit de visite à l’hôpital en cas de maladie lourde par exemple.
En 2015 il fut annoncé qu'un contrat de concubinage entre personnes du même sexe est désormais toléré mais seulement dans certains coins du Japon. On peut tout d'abord citer :
- Les arrondissements de Shibuya, Setagaya et Nakano à Tokyo ;
- Les capitales des préfectures de Naha (Okinawa), Sapporo, Fukuoka et Osaka ;
- Et les petites villes d’Iga (Mie) et Takarazuka (Hyogo).
N/B A noter que rares sont les couples à profiter de cette reconnaissance. Et comme on peut l'imaginer ce concubinage n'a pas la même valeur qu'en France. Ce concubinage permet uniquement de pouvoir vivre avec une personne du même sexe ou encore partager une assurance maladie.
La transidentité au JaponAutre combat : il est possible depuis 2003 de "changer de sexe" (ou plus précisément d'avoir recours à un traitement hormonal ou des opérations pour passer d'un sexe à un autre) légalement.
Cependant, vu que le mariage homosexuel n’est pas reconnu au Japon, la personne doit nécessairement être célibataire, sans enfant ou majeure.
Ces conditions posent de ce fait certains problèmes à la justice japonaise, notamment dans le cadre des mariages binationaux où le changement de sexe provoque théoriquement l’annulation de l’union au Japon alors que cette dernière peut rester valable dans le pays d’origine du partenaire expatrié. Une jurisprudence doit statuer sur le fait de pouvoir garder ou non un visa d’époux(se) pour la personne transgenre.
La politique envers les LGBTPas de surprise là-dessus. On peut considérer qu'en vue de l'aspect conservateur des politiciens, ils sont peu favorables à apporter leur aide aux personnes LGBT.
C'est sans compter sur le parti libéral-démocrate qui se montre assez réservé à toute avancée législative pour les droits des LGBT+. Par son silence et son incapacité depuis des années à faire des lois envers les minorités sexuelles, la Diète japonaise encourage d'une certaine manière les dérapages publics de certains politiques.
La notion d'homophobie n'étant pas énoncée au Japon, elle n'existe officiellement pas et les auteurs de propos injurieux ne sont pas inquiétés par la justice. Seules les préfectures de Tokyo et d'Ibaraki ont pris les devants en promulguant une loi locale anti-discrimination.
Et c’est à chacune des grandes entreprises au Japon de se positionner sur le sujet ; certaines comme SEGA, SoftBank ou encore la Poste japonaise, sponsorisent ainsi la Tokyo Rainbow Pride.
Les gays friendlyA Tokyo, dans le quartier de Shinjuku, on peut voir énormément de bars et clubs LGBT.
Par ailleurs, le temple Zen Shunko-in à Kyoto célèbre des mariages gays depuis 2011, et le parc d'attractions Disney à Tokyo organise depuis 2013 des cérémonies symboliques de mariage entre partenaires du même sexe.
En ce qui concerne les rencontres sur internet, c'est sans doute le meilleur moyen de connaître des personnes LGBT étant donné qu'ils ont moins de mal à s'afficher sur les sites de rencontres que dans la vraie vie.
Côté démonstration publique, il est à noter que les japonais sont assez réservés et s'il est tout à fait possible pour deux personnes du même sexe de se tenir la main dans la rue, on ne verra néanmoins que peu de couples gays (voire même hétéros) s'embrasser dans la rue.
Néanmoins, lors des soirées l'on peut voir des personnes du même sexe se rapprocher physiquement notamment en dansant collés-serrés mais c'est principalement vu comme une boutade plutôt que comme tentative de drague.
On peut néanmoins s'avouer positifs car à l'heure d'aujourd'hui environ 78% d'avis favorables à la légalisation du mariage homosexuel chez les personnes de moins de cinquante ans.
En conclusion ce n'est pas si désespéré que ça. Mais il y a tout de même beaucoup de choses qui se doivent d'être prises en compte par la politique japonaise. (Merci à notre ancien membre et admin, Nate, pour la rédaction de ce texte très instructif.)