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Ishihara Akiharu ❈ Come, you pour broken soul, I’ll teach u to breathe
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Ishihara Akiharu ❈ Come, you pour broken soul, I’ll teach u to breathe
Anonymous
Invité
花が咲いたよ

Ishihara Akiharu ❈ Come, you pour broken soul, I’ll teach u to breathe Empty
Ishihara Akiharu
I am perfect as I am
CREDITS TO SUTURE
nom Ishihara
prénom Akiharu
âge 19 ans
date de naissance 28 Octobre 2000
lieu de naissance Tokyo, Japon
nationalité Japonais
origines Japonaises
études Cursus en arts appliqués / graphiques pour devenir illustrateur de roman et de conte
logement Vit dans le luxe chez son père et la belle-mère, quartier de Shinjuku
sexualité Ego-sexuel mais ce serait hors de propos de le surnommer Narcisse
situation Seul avec son très complet et coûteux matériel à dessin
By the strength to be yourself
E.goïste || P.rétentieux || C.ash Akiharu est un garçon digne, fier et égocentré qui ne s'intéresse pas aux autres, indifférent à leur joie ou à leur peine. Non soucieux de leur opinion car seule la sienne compte en ce monde si prompt à méjuger ce qui vit. A son allure très soignée et à son port constamment haut, à son attitude hautaine et aux regards condescendants qu'il pose autour de lui, sur chaque être bipède, chaque objet que son champ de vision central effleure, l'on comprend aisément que le nippon se prend pour un prince en possession de tous les droits de jugement qu'il désire. Après-tout, personne ne se prive d'émettre des suppositions, de porter des accusations et de spéculer des conclusions aussi hâtives qu'infondées, autant leur retourner royalement l’amabilité à tous. Un prince isolé qui a pour habitude d'être seul à chaque minute, chaque seconde de sa vie. L'amitié, il n'a jamais su ce que c'était ou en a égaré tous les souvenirs et n'a donc pas eu le moyen d'en ressentir l'encombrant manque depuis des années lumières. Sa confiance se mérite et ne se bafoue pas. Une insensibilité prioritairement dûe à son train-train quotidien, à son éducation stricte dépourvue de sentimentalisme superflu, à la conviction bien ancrée qu'il n'y a qu'en soi-même que l'on doit croire et à une ombre opaque, une tache d'encre toxique, qui gâche le tableau blanc de son existence depuis 11 ans sous les traits acérés, crispés, ulcérés, de sa malvenue belle-mère. Akiharu ne se souci pas des répercussions de ses actes ou de ses paroles. Il est franc, cru, cassant. C'est un moralisateur qui ne craint pas de remettre un professeur à sa place et le directeur de son ancien lycée en personne garde un souvenir très acide de cet impertinent élève à la langue éhontée. Son père et sa richesse ne le protégeaient pas contre l'exclusion qui lui pendait au nez car il devait apprendre à répondre de ses actes et à en assumer les poids cumulés sur ses jeunes épaules. Ainsi serait-il prêt à se tenir droit face aux attaques extérieures, en particulier lorsque c'était lui la cause de ces agressions verbales (ou physiques) et aussi cinglantes pouvaient-elles être à son égard. C'était son souci d'être lui-même qui poussait Aki' à une si périlleuse honnêteté. Au final, il n'a jamais été renvoyé d'aucun de ses établissements privés, preuve que le fils Ishihara avait appris sans aide à défendre ses positions de manière convaincante bornée et effrontément polie.

S.tudieux ||  C.réatif || M.aniaque Personnalité sensible, rêveuse et fantasque qui pose ses yeux aux reflets excentriques sur la flore, la faune qui l'entoure avec une bienveillance et une douceur qu'il ne réserve à aucun être humain (d'après ce qu'il prétend). Même pas à un bébé. Ce qu'on peut être laid et braillard quand on vient de naître... Au milieu de la nature, il se sent serein. Elle lui apporte la paix bénéfique dont il a besoin. Son esprit transforme tout, pratiquement rien n'est réaliste dans son monde. Depuis que l'art l'a fait sien, il n'a de cesse de tout styliser par la mine de son crayon ou par l'imaginaire de sa pensée. C'est ainsi qu'il respire. Là est son oxygène constamment renouvelé. Étudiant sans gêne qui étale ses cours ou son matériel à dessin sur l'entière surface du banc comme s'il était sien, il n'hésitera pas à vous expulser sans détour si vous avez l'impertinence d'occuper le siège sur lequel il a pour habitude de s'installer à son aise. Akiharu a le don de passer pour un intello avec ses lunettes posées sur l'arrête de son nez, lui-même penché au-dessus de ses leçons ou de ses notes rigoureusement tracées de son écriture raffinée. Voisin de classe qui n'aime pas discuter, qui cafte les perturbateurs avec désinvolture dès que ça lui chante. A croire qu'il aime se faire mépriser par ses camarades de campus... Qui penserait cela aurait bien tort. Il fait mine de n'en avoir cure mais quel être humain, quel adolescent, cela ne finirait-il pas par blesser d'être constamment rejeté et mis à l'écart à cause de son caractère difficile à vivre ? Voilà une des raisons pour lesquelles Akiharu nourrit un mépris général envers les gens. Il se sent incompris et il les sait incapables de traduire pour eux-mêmes qui il est. Aux yeux de l'illustrateur toutes ces personnes sont trop simples d'esprit pour mériter le sacrifice de son attention, de sa compassion, de ses vulnérables sentiments. Un troglodyte au plumage noisette ne lui ferait pas craindre de voir son âme déchiquetée par d'égoïstes écervelés aux réactions démesurées. Son apparence est sa défense. Chic et parfois vintage est son charisme fait de jouvence qui peut aussi se peindre de notes d'extravagance. Il n'a pas peur de combiner lentille, teinture capillaire et rouge à lèvres voyants si telle est son inspiration du moment. Quitte à donner l'impression de sortir tout droit du royaume fictif de Final Fantasy. Jeu-vidéo dont il est fan ! Et il veille particulièrement à ce que son look ressorte toujours harmonieux, équilibré. Jamais en surplus de tel élément de mode. Enfin, dois-je réellement préciser que l'artiste insupporte la saleté ou les faux plis ?

' I'm not the kind of simple boy
that your little mind can reach. '
Démarche cadencée évoquant le balancier équilibré d'un top-modèle qui ne chutera jamais du haut de son mètre 72. Un pied enchaîne son avancée devant l'autre avec la prestance d'un noble sans que les solides chevilles ne commettent l'irréparable faute de s'entrechoquer. Mouvance aérienne de l'anatomie humaine encore en croissance sous ses beaux habits aux tissus rares et aux manchettes hors de prix. Gestes délicats aux flexions et aux rotations précises qui n'autorisent aucune erreur de calcul. Épiderme naturel aux pores épurés, au doux toucher rivalisant avec la légèreté d'un nuage printanier ou peau finement tissée de soie, de velours, de satin aux envoûtantes fragrances florales, fruitières, sucrées. Collier luxueux dépendant de son cou, lâché dans le vide au-dessus duquel il se laisse porter avec plus d'élégance que la pendule d'une antique horloge. Bagues de métaux précieux qui enlacent ses doigts et où miroitent les aveuglants rayons solaires sur leur surface impeccablement polie. Marginal de charmant aspect qui pose sur vous ses yeux où se rencontrent et valsent tous les secrets de ses talents artistiques d'illustrateur à l'imaginaire fertile. Iris aux pigments changeants ouvragés de complexes ornements immatériels que seul leur propriétaire est capable de percevoir puisque c'est en lui que dansent ces énigmatiques codex.

' I fly too high in this space for your frail wings.
You'll crashed to the ground if you try to get my level.'


Ce jeune homme au port altier et à langue de fer se nomme:

Akiharu Ishihara.
By the secrets spread by the unknown


' L'on dit que les natifs du Scorpion
comprennent l'évolution de l'Univers. '



Quant à savoir si c'est une légende
ou un fait authentique...


____No One Never Knew____

Dreamy Way


Ishihara Akiharu ❈ Come, you pour broken soul, I’ll teach u to breathe Tumblr_pz00niWDGb1w7k7d4o6_540 Ishihara Akiharu ❈ Come, you pour broken soul, I’ll teach u to breathe 2cec82cff041557792a252059d874e154ac19149


#1 Portal

La dernière fois, il avait fait une erreur. Il ne la renouvellerait pas. Akiharu osait à peine respirer, ses pieds étaient nus et ils faisaient progresser sa marche comme si c'était du cristal invisible qui s'étendait sous leur plante. Une avancée lente, empreinte de précaution, alors qu'il observait les astres tout autour de lui comme si ces sphères galactiques cachaient d'indéfinissables créatures prêtes à lui bondir dessus à tout instant. Jusqu'ici il ne lui était jamais rien arrivé... mais la voie lactée était un endroit si méconnu des humains que Mère Prudence lui susurrait de rester vigilant. Les astronomes, les astronautes, tous ces scientifiques pourront bien déclarer ce qui leur plaira, leurs connaissances de l'univers devaient être aussi infimes qu'un risible grain de pigment en poudre. Effrayé par cet espace infini, il s'arrêta finalement en ce que son instinct lui indiquait être le centre. Le centre de sa mémoire. Le centre de son monde. Là où se cachaient tous les composants en son absence, protégés par un bouclier indiscernable. Time to go inside yourself... but don't do the same mistake as before or it will end identically. Prenant une inspiration, le garçon vêtu de blanc resserra son étreinte autour de ses nombreux outils de création, les yeux rivés vers le sol inexistant. Ça le rassurait de les maintenir contre son coeur... mais à présent, il devait les inhaler à l'intérieur. Fermant les yeux, il inclina la tête en arrière et respira profondément. Ses poumons gonflèrent son buste d'air. Une fois. Deux fois. Trois fois. A la recherche de son propre rythme. Le plus paisible qu'il puisse atteindre. Sous ses mains, ses crayons, ses ustensiles, ses récipients, ses feuilles, ses craies, ses tubes de peinture, sa tablette électronique, la totalité de son matériel illustratif se changea en énergie. Une énergie qui disparut graduellement au niveau de son myocarde comme pour en combler les vides internes. Lorsqu'il rouvrit les yeux, Akiharu sourit. Il avait réussi. Rien n'avait chuté pour s'écraser, se briser, s'étaler, sur le parquet de l'espace, cette fois, et la différence était gargantuesque.

L'énergie répandit sa chaleur dans toute son enveloppe corporelle et s'étendit au-delà par le contact tactile de sa voûte plantaire. Une lumière d'un bleu céruléen jaillit sous ses talons et forma des traits luisants dans l'obscurité des ténèbres alentour. Les lignes rectilignes s'entrecroisaient, se contournaient, se chevauchaient, à perte de vue et changeaient aléatoirement de teinte. La comparaison la plus classique que je puisse vous faire est celle de maintes toiles d'araignées multicolores nouées les unes aux autres sans qu'il soit possible d'en voir la fin. En haut, en bas, en arrière, en avant, en diagonale, partout. Au bout d'un fil en photon ou au croisement de deux de ces tracés éclatant s'ouvrait un portail. Le portail vers un souvenir. Akiharu n'eut pas besoin de chercher lequel il voulait revivre en premier. Il savait où il se trouvait et s'était dirigé vers lui en enjambant, en écartant, en sautant ou en rampant entre les mailles de sa mémoire. Il était loin... rendu flou par la distance et caché par tous les autres morceaux de passé mais il put toucher sa surface ovale du bout du doigt... et se faire happer par sa rassurante attraction maternelle.
Mother, I miss you so deeply…

Devaient-ils tous porter un nom aussi... orgueilleux ou héroïque ces navires ? Il est vrai qu'ils étaient monstrueusement immenses, mesuraient souvent plus de 300 mètres de longueur, plus de 40 de large et plus de 50 de hauteur. On les surnommait à juste titre les "immeubles flottants". On y dormait, on y mangeait, on y vivait, on s'y amusait par centaine et par centaine d'âmes de castes diverses. Une fourmilière humaine titanesque où étaient même admis les animaux de compagnie. De nombreux services y étaient établis : espace restauration, espace détente, espaces loisir, piscine d'extérieur ou d'intérieur, chambres, toilettage pour toutou et minou, etc... Mais de là à inscrire DRAKON en lettres d'or calligraphiées sur le flanc droit de sa proue, ce n'était pas un peu too much ? Akiharu ne savait pas qui avait eut l'idée de le baptiser ainsi mais cette personne devait avoir un égo' gros comme la Planète Terre. Père était le PDG d'une compagnie maritime qui construisait des paquebots de ligne et d'agrément mais ce n'était pas lui qui choisissait les noms de tous ces navires. Si ? Non, il n'était pas tout seul à décider de ça, il approuvait ou il refusait les propositions qui lui étaient faites et... Le petit garçon jeta un regard désillusionné à son géniteur. DRAKON... Vous auriez pu trouver plus original et qui donnait moins l'impression de rouler des biceps, quand même ! Levant les yeux au ciel, l'enfant de 8 ans fit volte-face pour abandonner son paternel à ses ennuyeuses et sempiternelles affaires de businessman. Sa mère devait être occupée à la manucure et Fumiya....... Une petite minute ! Où était-il passé le "petit-frère" ?! Oh mon dieu, comment avait-il pu l'oublier ?? Les jumeaux avaient tantôt échappé à la surveillance de leur gardienne et s'étaient mis à arpenter joyeusement le pont comme des petits filous jusqu'à retrouver leur père, si englouti par ses bavardages professionnels qu'il n'avait pas remarqué la présence de ses deux fils, et Aki' s'était mis à flâner tout seul. Résultat : Fumi' n'était plus nul part en vue. Une effroyable catastrophe.

Le deuxième né était revenu sur ses pas pour chercher le premier partout. Sans l'appeler, sans se faire remarquer, il ne voulait pas alarmer le patriarche tout près et se faire vilainement gronder. En courant dans tous les sens, il s'était efforcé de ne pas imaginer les pires scénarios : kidnapping, noyade... Omg, omg, omg ! Mon dieu, Fumiya et sa manie de regarder par-dessus bord, il aurait pu basculer et... Noooooon !! Hors de question. C'était impossible. Sa panique, dans ses souvenirs erronés, avait duré des heures avant que la sauveuse n'arrive et que son effroi ne s'estompe grâce à elle. Okāsan. Unique source d'amour à profusion. Contrepoids à l'autorité rigide du chef de famille. Elle portait sa progéniture dans ses bras protecteurs et Aki courait déjà vers elle pour participer à leur étreinte. Rassuré, en sécurité, son jumeau retrouvé, tout contre leur mère. A eux trois, ils ne faisaient qu'un et, cet après-midi là, tout se passa... presque comme à la maison. Avant d'être emportée par une maladie foudroyante, quelques mois plus tard, Seri Ishihara avait eu le temps d'apprendre bien des choses essentielles à ses deux garçons durant leur vie commune, des choses que leur père ne leur aurait pas enseignées lui-même. En regardant les mouettes voler et crier au-dessus de leurs têtes, en essayant de les imiter ou en les regardant pêcher, Akiharu avait appris à aimer les animaux, à les respecter, eux et leur environnement. Il ne se ferait jamais à l'odeur du sel écumant, au vaste inconnu représenté par l'étendu océanique et le mal de mer lui donnerait la nausée chaque fois qu'il embarquerait sur un bateau quelconque. Cependant, les paquebots lui rappelleraient de tels souvenirs de bonheur qu'il aimerait encore y grimper même à l'âge de 90 ans. Mère leur avait appris à jouer, à s'amuser, à profiter du temps présent. Elle leur avait inculqué le partage en leur apprenant à créer des choses pour les donner en cadeaux aux membres de leur famille ou à leurs amis lors des fêtes. La bienveillance, la bonté, la générosité, tout cela venait d'elle...

Le soir venu, à l'heure du coucher, Seri Ishihara s'était installée entre Akiharu et Fumiya dans le lit des jumeaux. Le "cadet" était blotti contre leur mère et ils riaient avec gaieté en se remémorant la journée écoulée, faite de jeux, de blagues, de distractions multiples et de méchantes railleries sur la malheureuse gardienne à qui ils avaient brillamment échappé. Akiharu, ne sois pas si vilain ! Lui ?! Vilain ? C'était elle la vilaine kid-sitter qui était incapable de prendre soin d'eux et d'être suffisamment clairvoyante pour repérer quand ils projetaient de s'échapper en douce ! Réprobatrice mais aimante, mère lui avait pincée une joue et cela avait dégénéré en partie de chatouilles. Jusqu'à ce que vienne l'heure de lecture du conte pour s'endormir. Un conte illustré, of course, darling ! Avec tout plein de belles images et de beaux dessins pour alimenter leurs rêves ! Gourmand, Aki ne s'était pas contenté de cette histoire et avait réclamé une BD pour terminer. Sinon, pas question de fermer l’œil ! Pas un manga, une bande dessiné de grand format, avec couleurs & co. Il y en avait de tellement superbes ! Madame Ishihara porta son choix sur un récit qui se passait sur la terre ferme. Akiharu ayant rendu son dîner tantôt à cause de son mal de mer, mieux valait éviter que cela se réitère. Un conte des Frères Grimm adapté en épopée nippone : Les Musiciens de Brême. Fumiya s'était déjà endormi, lui... en le remarquant, Aki avait glissée sa main sur le dos de la sienne pour les joindre sur le ventre de leur mère. Finalement, lorsqu'il s'en alla à son tour pour le monde des songes, il rêva d'une grue du japon dansante qui jouait de la harpe avec ses serres et d'une carpe koï volante dont les écailles et les plongeons ondoyants émettaient de mélodieux sons cristallins. D’autres animaux et créatures du folklore japonais se joignirent également à eux, tous doués dans un art différent. Les Ishihara dansaient insoucieusement au beau milieu de ce tableau romanesque et mythique, même le patriarche.

Tout en dormant, Akiharu avait un sourire pur accroché aux lèvres. L'un des derniers qu'il eut esquissé, alors persuadé que l'avenir leur réservait maints autres moments de félicité bénie.

La même année, leur mère mourut.
La même année, leur belle-mère apparut.
Et toute cette heureuse utopie disparut.

#2 Portal
Au sortir de ce souvenir, l'orphelin avait les joues humides de larmes. Rare manifestation de la fêlure qui nichait sous sa carapace telle une crevasse sans fond cachée sous des couches de matières résistantes. Cette faille n'exigeait pas d'être comblée pour disparaître. La combler comment ? En la bourrant de quelque chose d'autre ? Ce serait trop artificiel pour être durable. Il lui fallait réunir les deux segments divisés, en une seule surface parfaitement unie et lisse pour qu'il guérisse. Or c'était impossible car il n'y avait qu'une femme dans toute l'immensité de la galaxie qui aurait été capable de réaliser cet exploit : celle-là même qui reposait désormais sous une pierre tombale au cimetière parmi de nombreux autres corps ensevelis. Un lieu où, si cela n'avait tenu qu'à lui, Akiharu n'aurait jamais mis les pieds. Ni lors des funérailles... ni à un temps ultérieur. Ce nom chéri gravé sur la pierre, cette épitaphe terne inscrite au-dessous, sans parler du cerc... Il s'émiettait un peu plus de l'intérieur chaque fois qu'il se retrouvait face à ce roc grisâtre. Tu parles d'un hommage. Des fleurs fraîches, de jolies gravures, du marbre poli; du bois ciré. D'accord, c'était bien plus révérencieux que de recouvrir le défunt d'un linceul et de se contenter de le jeter dans une fosse. Mais comparé à la douleur de la perte, tout ceci faisait figure de dérision...

Les sillons liquides reflétaient la lumière des nombreux rayons mémoriels projetés dans son esprit. Jamais dans sa vie de moins de 20 ans il ne connaîtra un chagrin qui aspirera aussi gloutonnement son énergie comme si une centaine de sangsues affamées d'essence vitale l'avaient vidé de plus de la moitié de sa capacité à ressentir la joie et le bonheur. Sa perception de l'amour aussi était amputée. Aki se sentait seul depuis la disparition de Madame Seri Ishihara. Quelqu'un, un jour, a dit qu'une mère est dieu aux yeux de son enfant. Il est des cas où cette déclaration se révèle irréfutable. Akiharu... Une voix qui résonne en écho dans sa dimension. Elle provient du souvenir qu'il vient de quitter mais a le même âge que la sienne. 19 ans. Les notes musicales d'un piano semblent l'accompagner. Une main se pose sur son épaule mais l'interpellé demeure allongé sur le sol vertigineux. Anéanti. Aki, relève-toi... Cinq doigts se referment sur lui, là où son coeur bat. Pour une fois, il n'a pas la force de lui répondre et, encore moins, de faire ce qu'il lui demande. Arrête de te croire seul, tu ne l'es pas. Bien sûr que si. Et il gémit de faiblesse lorsque son double le contraint, non sans effort, à se tenir sur ses pieds. Si, je suis seul, Fumiya. Je suis aussi seul que tu l'es toi-même. Il le lui avait déjà expliqué, son frère savait ce que ses affirmations signifiaient. Nous naissons seuls. Nous mourrons seuls. Nous vivons donc seuls. Ainsi est-ce. Des jumeaux ne naissent pas seuls. Oh si, les jumeaux aussi naissent seuls. Il n'y a que les siamois, peut-être, qui peuvent se vanter d'être ensemble du premier jusqu'au dernier souffle d'air. Ce-disant, échappant une plainte, le corps d'Akiharu recommença de s'affaisser comme en proie à une gravité dont il était le seul à ressentir les pesants effets. La poigne de Fumi se fit plus ferme et leurs quatre mains entre-nouèrent leurs phalanges. Tu es en train d'oublier de respirer. Je suis là pour te le rappeler. Ensuite, nous devrons avancer. J'étouffe, je ne peux pas respirer sans elle. Je ne veux pas continuer... Pas avec cette espèce de sorcière charognarde qui est là pour sans cesse nous rappeler ce que nous avons perdu... Respire avec moi. S'il-te-plaît. Fais-le pour moi, tu n'as pas le droit de m'abandonner. Pas auprès de cette harpie qui tu veux te faire un devoir de réduire en charpie. Un léger sourire naquit. Au premier quart tendre, au second quart désabusé, au troisième quart moqueur et au dernier quart machiavélique. Briser cette femme serait merveilleux... une belle consolation pour tout ce qu'elle leur avait fait subir depuis qu'elle s'était attribué leur patronyme. Fumiya... Il était la seule personne vivante à qui Akiharu ne voulait pas se fermer. Alors, avec un soupir fatigué, il se redressa. Le dos contre le torse de son frère et tous deux se mirent à inspirer et à expirer à l'unisson. Telle une seule entité.

Un pas après l'autre, il marchèrent en direction du prochain souvenir. La graine de scientifique devait traîner la graine d'artiste derrière lui pour que cette dernière accepte de passer à la suite. Réticent, la main accrochée à celle de son frère comme un grappin, Akiharu fixait l'horizon avec un rictus de malveillance constante sur le visage. Je te le répète pour la énième fois : je ne veux pas y aller. Pourquoi tu viens, dans ce cas ? Parce que tu m'y obliges. Je ne t'oblige pas à m'agripper la main. Non... Enfin, si. Puisque c'est toi qui a pris la mienne, c'est tout comme. Tu veux que je la lâche ? ...Devine. Ils continuèrent leur progression sans modification. Fumiya était le guide. Il l'emmenait à cette étape qu'Akiharu haïssait si crument. Quand ils terminèrent de se frayer un chemin entre les mailles de lumière, l'illustrateur ne bougea plus. Ce portail-là était... effrayant. Dis-donc, quand tu hais quelqu'un, tu ne plaisantes pas, toi... Il n'y a que cette femme au monde que je hais à ce point. L'autre portail avait oscillé entre des tons bleu, violet et rose pastel. Il était paisible et reflétait la bonté, la joie, les émotions positives, l'amour. Celui qui s'élevait devant eux était agressif, rougeâtre et semblait enveloppé d'un brouillard fumant. Sa forme n'était pas ovale mais plus... explosive. Bon... il faut qu'on le franchisse, Aki. J'ouvre la voie ? Il fit une dénégation de la tête et renforça sa poigne sur la main de Fumi avant de répondre d'un ton qui ne permettait aucune objection. Ce n'est pas à toi de le faire. D'ailleurs, il n'y a pas de voie à ouvrir. Akiharu vint prendre son jumeau dans ses bras et le serra très étroitement contre lui, c'en était inconfortable. Il sentit son frère faire de même. Tous deux prirent une inspiration comme s'ils s'apprêtaient à plonger dans une marre d'eau bouillante... et Akiharu les propulsa de toutes ses forces à l'intérieur du portail.
I politely hate my mother-in-law.

Certains jours, ils jouaient sur des pianos séparés. Chacun le sien. D'autres, comme ce jour-là, ils se partageaient le même. "L'aîné" n'était pas aussi doué en chant que le cadet mais c'était normal. Fumiya n'avait pas pris de cours de vocalisme. Akiharu, si. Ce, dès son plus jeune âge. Dès qu'il fut en âge de vouloir quelque chose et de savoir le formuler avec assez de précision pour l'obtenir. Leur musique était en harmonieuse synchronisation et la voix du vocaliste s'élevait avec clarté, contrôle et beauté dans les vastes mètres carrés du somptueux salon lorsque la damnée voleuse fit son entrée. Fausse note. Son majeur venait de glisser sur la mauvaise touche. Il jeta un regard en biais à la marâtre élégamment vêtue qui s'installait dans un canapé en demandant à ce qu'on lui serve une tasse de thé puis il reprit sa partie. Indifférent. Les minutes s'égrenèrent avant que le pianiste ne se lève. Rompant l'intimité jumelle et l'instant musical pour aller s'asseoir dans un fauteuil près de la vouivre aux écailles satinées. Akiharu et les bonnes manières, c'était une histoire diamantaire. Faux-semblant. Haïr poliment. C'était divertissant et cela aiguisait la ruse. Il l'épuiserait jusqu'à l'os, en la tourmentant avec bienséance, sa cible ne sachant parfois discerner si le garçon de 12 ans était sincère ou hypocrite et il sentait, quand il faisait mouche, que cela l'éreintait. Elle le méritait. Elle qui l'avait achevé en prenant la place de sa bien-aimée mère biologique. Depuis le trépas de la précédente Mme Ishihara, Akiharu s'était renfermé. Reclus. Ne s'ouvrant plus que pour son frère et personne d'autre. Sauf qu'à l'annonce du remariage hâtif de leur père... c'était comme si son propre géniteur lui avait porté le coup de grâce. Dès lors il les avait haïs tous les deux, un monstrueux croc jaillissant particulièrement contre cette intruse au cruel air suffisant. Fort bien, fort bien... Malvenue à toi La Seconde, prépare-toi à vivre un courtois enfer, toi qui est venue subtiliser la place de ma véritable mère.

S'adapter à ce nouveau quotidien avait été très dur. Le deuil de son père avait été trop bref. Lui, il n'avait jamais aimé Seri Ishihara puisque leur mariage n'avait d'autre nature qu'une union avantageuse entre deux familles fortunées. Cet homme incarnait tout l'inverse de l'affection : la distance. Nul besoin de chercher plus loin pour comprendre pourquoi le coeur d'Akiharu s'était tant refroidi. S'il n'avait pas eu l'amour de son frère pour le soutenir... comment aurait-il tourné ? Il avait bien quelques refuges non-négligeables, néanmoins : le dessin, la lecture, les arts sous leurs formes diverses -dont la mode-. L'aspirant illustrateur avait souvent le nez dans ses livres, ses contes, ses romans ou ses biographies de célèbres artistes internationaux. Dès qu'il avait un crayon, un stylo, une craie, un pinceau ou même un stylet entre les doigts, il traçait des lignes, des formes... colorisait des espaces vides. Sortir à une exposition artistique ou même mettre les pieds dans un musée aux trésors historiques l'aidait à trouver l'inspiration. Aki' aimait les opéras, les ballets, les pièces de théâtre, tous ces divertissements qui avaient généralement le don d'ennuyer les adolescents de sa génération qui, eux, étaient plus calés high tech. Le cinéma, c'était une perle, il fallait bien l'admettre. Mais le gaming, on pouvait s'en passer... Ses journées étaient rythmées par ses centres d'intérêts artistiques, ses querelles parfois violentes avec la belle-mère, ses jeux complices avec son bien-aimé frère et...  le bruit des toux, le son des chutes, la silhouette de Seri Ishihara qui s’affaiblissait de semaine en semaine, des souvenirs qui le hantaient sans même qu'il ne s'y attende. Lorsqu'il était seul, vacant à ses activités ou essayant de se reposer. Elle lui manquait... Elle lui manquait tellement. Et se rappeler des derniers instants où il avait été si impuissant à l'aider à guérir était une torture pour Akiharu. Une torture qui lui faisait exécrer les hôpitaux puisque là avait été sa dernière demeure et d'autant plus haïr l'affreuse intruse qui avait établi domicile chez eux, où elle n'avait aucunement sa place.

Et voilà. Il y avait trop longtemps qu'un réel conflit n'avait plus éclaté. Fumiya était resté jouer du piano et Akiharu avait soupçonné son jumeau de jouer un air doux et apaisant dans l'espoir d'amadouer la tension montante. Peine perdue, sweety... Pardonne-moi de chercher à pousser la harpie à bout. Je veux qu'elle se brise en mille éclats, alors peut-être un jour, exigera-t-elle le divorce et nous laissera enfin en paix. Des cliquetis sur une table, des dizaines de perles précieuses reconnaissables roulant dans tous les sens et tombant sur le prestigieux tapis avec des tintements mats. Des rescapées. Celles de la robe de collection d'un grand couturier, achetée aux enchères à un prix faramineux, un... soi-disant héritage familial perdu récemment retrouvé. La belle-mère y tenait plus que tout. La menteuse. Il s'agissait, en fait, d'un cadeau de son premier amour déchu. Akiharu l'avait entendu en parler au téléphone. Une occasion en or de lui faire payer sa précédente insulte à la mémoire de la défunte pour qui elle n'avait que mépris. En fourrant les tissus souples brodés d'argent dans l'ouverture de la machine à laver, il avait revu la luxueuse broche surmontée d'une pierre d'opale et gravée des initiales I.S., jetée dans les égouts sous-prétexte superficiel que ce bijou était passé de mode... Aki l'avait gardé comme un talisman depuis quatre ans... et cette abominable garce s'en était débarrassé comme d'un détritus qui sentait le moisi. Soit. A présent, elle en payait le prix. Son hurlement avait été d'une stridence à en éclater le verre et la marâtre avait bondit sur son bourreau avec toute la hargne dont elle était capable. Leur bataille avait été laide et rude, telles deux chats qui avaient sortis leurs griffes et s'étaient bousculés avec brutalité sur les meubles. Évidemment, il y avait eu de la casse et le thé contenu dans son récipient les avait tous les deux brûlé par endroit mais cela ne les avait pas arrêtés. Akiharu s'était fait autoritaire en lançant à Fumiya de tout filmer avec son portable ou de prendre des photos... ainsi ils auraient des preuves contre elle à montrer à leur père. Et ils pourraient s'en servir, plus tard, pour ruiner la réputation de cette s... Allons, restons poli.

L'avant-bras gauche d'Akiharu fut profondément entaillé en glissant accidentellement sur les débris de la théière réduite en miettes, ce jour-là. Il en garderait une longue cicatrice à vie. La marâtre, elle, s'était blessée au dos lorsqu'il l'avait violemment projetée contre la table basse et serait condamnée à boiter tout aussi longtemps. Le point positif à cet épisode, c'était qu'il avait eu pour résultat de considérablement les calmer. La haine règnerait encore en reine dans le futur mais elle ne provoquerait plus de bagarre aussi fracassante que celle qui venait d’avoir lieu.

#3 Portal
L'illustrateur était ressorti du portail à la hâte mais il s'était rapidement fait rattraper par sa moitié qui l'avait alors arrêté net en attrapant son poignet gauche. Akiharu tenta vivement de se dégager mais le Fumiya de ses songes semblait décidé à remonter sa manche au-dessus de son coude. Tu es en train de froisser le tissu ! Roule-le soigneusement en le pliant par étape, pas en le repoussant comme un bourrin ! Avec son frère, c'était tolérable, mais en tant normal il détestait montrer une partie de son corps à quelqu'un. Excessivement pudique. A cause de ça, il ne se mettait jamais en maillot de bain lorsque la famille se rendait à la plage. Pas moyen de le faire plonger dans l'eau de toute façon, il ne savait pas nager et la mer lui faisait peur. S'il devait se rendre dans un sauna ou un jacuzzi, ce serait avec la garantie de voir apparaître 0% de compagnie intempestive et se réserver toute une salle à son usage exclusif juste pour 60 minutes de détente n'en valait pas la peine. D'un air réprobateur, Fumiya lui releva son avant-bras nu, exposant la longue estafilade diaphane à ses pupilles. Ça, plus jamais. Ce jour-là, ça avait dégénéré beaucoup trop loin. Si ça avait touché l'artère, tu crois que les pompiers seraient intervenus à temps ? Akiharu avait assez honte pour s'abstenir de riposter. Il se souvenait à quel point le jumeau avait eu peur lorsque le sang avait taché table, tapis, canapé et morceaux de porcelaine. Lui-même en avait tremblé, la douleur avait été atroce. Allait-il se vider de tout son stock d'hémoglobine ? Si oui, combien de temps lui restait-il ? De toute évidence, il avait déraisonné pour rien d'autre que de nombreuses sutures. Je t'ai déjà promis que ça ne se reproduirait pas... Je suis vivant, non ? Viens, éloignons-nous d'ici, maintenant. Il reboutonna sa manche et serra la main de Fumi' pour reprendre leur avancée. Les fils lumineux laissaient des espaces larges entre les astres tout autour d'eux et ces mailles s'écartaient d'elles-mêmes de leur passage depuis que son jumeau l'accompagnait. En chemin, d'un seul geste souple du bras droit, tel un chef d'orchestre,  il ferma simultanément tous les portails rougeoyants pour ne laisser aucune onde particulièrement négative ouverte. Il clôtura également les un tant soit peu discordants. Sauf un... qui lui fit pousser un soupir. La déplorable misère qui s'acharne à me pourchasser est-elle donc destinée à n’être causée que par des femmes ? Là... Tu vas y t'y rendre tout seul, je ne peux rien pour toi, cette fois. Mais je serai là pour réparer les pots cassés... Je ferai de mon mieux, en tout cas. Je le sais bien... Où est-ce que tu vas aller ? Dans mon propre univers ! Akiharu sourit. Ah ! Le petit scientifique prend la fuite vers ses formules mathématiques qui me provoquent des céphalées ? Tout à fait exact ! Akiharu prit le visage de son frère entre ses mains et l'embrassa sur le front avant de le regarder s'éloigner avec un petit pincement au coeur. Sa silhouette disparue en s'évaporant au bout de 50 mètres. Ils se retrouveraient au réveil.

Autour de son cou pendait le collier qu'il cachait en permanence sous chemise estivale ou pull hivernal. Le pendentif tout simple, en cet or blanc qu'il surnommait "le métal stellaire", sans gravure, renfermait deux photographies miniatures en noir et blanc : une de sa mère, une de son frère. Il aurait pu y apparaître aussi mais... Akiharu n'aimait pas beaucoup être pris en photo ni même capturé en vidéo. Se regarder soi-même sur une image... pour une raison secrète, cela le dérangeait. Néanmoins, lorsque cela faisait plaisir à ses êtres chéris, il s'y pliait. Pour eux. Il lui arrivait de faire un selfie par accès de curiosité pour le supprimer juste après. Les clichés de sa personne n'étaient pas son service à thé à la fleur de lotus. Désormais seul, il pivota de nouveau vers le portail à la forme indéfinissable. Son contour était vaporeux, fait de lumière comme tout ce qui était sorti de lui tantôt, symbole de tout ce qui incarnait son bonheur. Un bonheur capable d'être entaché comme l'avait démontré le portail précédent. Un bonheur qui pouvait vaciller, comme le témoignait le portail présent. ' N'oublie pas de respirer ', lui avait-il rappelé. Il le fit. L'appréhension s'envola. C'est grâce à toi que je respire. Grâce à mère. Grâce à tous ceux et ce que j'aime. La voilà sa force d'être lui-même jusqu'au bout. Une combinaison de tout ce qui a un sens et une importance à son âme. Ses armes passives se matérialisèrent. Dans sa main droite, un porte-mine métallique à gomme et réserve interne. Gravé des mots "Dreamy Way". Sous son bras gauche, sa large pochette à dessin. Elle était bleu ciel et renfermait des feuilles pleines. Lunette sur le nez, il l'ouvrit avec une élégance naturelle, chaque mouvement corporel, chaque pulsation cardiaque, chaque respiration pulmonaire était uni. Liés les uns aux autres avec harmonie. Seri lui souriait. Fumiya lui souriait. Et... Yumiko lui souriait. Trois portraits parfaits. Ornementés de formes qui représentaient la personnalité des visages crayonnés avec un réalisme saisissant. Aux couleurs un peu fantaisistes qui leurs donnaient vie. Akiharu fit habilement tournoyer son porte-mine entre ses doigts et celui-ci se changea en multiples pigments aériens dont il se servit pour quelques rajouts. A la fin, son propre faciès apparaissait sur chaque portrait. Aucune de ces personnes n'était plus seule sur ces trois représentations différentes de l'Amour avec un A en lettre capitale. Totalement comblé, l'artiste referma son étui et franchit le dernier portail avec une assurance qu'aucun individu ne saurait mettre à terre.
I never thought that I could fall in love with someone.

Leur duo avait gagné un prix l'année dernière (17 ans), lors d'un concours de pole dance catégorie junior. Ils étaient alors, avec d'autres participants qualifiés, les représentants de leur lycée, un établissement privé que tout le monde ne pouvait pas se vanter d'intégrer. Question d'argent. Question de moyenne scolaire élevée. Akiharu avait eue une raison plutôt spéciale de se mettre à la danse, vers l'âge de 10 ans. Apprendre à se mouvoir avec légèreté, fluidité, souplesse et grâce jusque dans la pliure de son petit doigt ou jusque dans la démarche de ses jambes. Supprimer la raideur des membres et du corps lorsqu'ils se tiennent droits. Son professeur particulier était polyvalent, il avait donc pu lui faire la demande de lui apprendre des mouvements très variés plutôt qu'un style de danse en particulier. Ensuite, la danse devenant un plaisir par lequel il pouvait exprimer son univers d'une nouvelle manière, il se fit enseigner le contemporain et l'avant-gardisme. A la recherche de sa moving identity. Et à 16 ans, il fit une rencontre, à la sortie d'un cours d'art plastique alors qu'il faisait irruption dans la salle aménagée pour les pratiquants du 6ème art. Une fille de bonne famille, de son âge, aux longs cheveux bruns qui lui descendaient jusqu'à la taille, dansait autour d'une barre métallique. Toute la poésie que l'anatomie humaine était capable d'exprimer se déployait devant ses yeux. Aki n'a pas été rapide à comprendre qu'il venait de succomber à ce que les romantiques appellent : le coup de foudre. Yumiko était belle, douée et gentille. Résister à ses sourires, se retenir de les lui rendre, était une véritable épreuve de volonté. Au départ, elle lui apprit les techniques de pole dance puis devint sa partenaire artistique au détour d'assidus rendez-vous hebdomadaires.

Bientôt, ils partagèrent plus qu'un seul centre d'intérêt et se fréquentèrent en dehors de leurs horaires habituels. Petit à petit, Yumiko apprit à connaître Akiharu. A travers les œuvres qu'il lui montrait, elle comprenait qui il était. Il y avait bien plus en lui qu'un adolescent distant, égoïste et "hors du monde". Comment pouvait-on créer des scènes d'amitié, de complicité, d'amour, aussi pleines de tons vivants, si emplies d'émotions fidèles, sans les avoir ressentis soi-même ? Elle avait lu dans ses iris, vu qu'il était touché par ce qui se passait autour de lui contrairement à l'aura d'indifférence et de dédain qu'il dégageait ordinairement. La rupture d'un couple, la naissance d'une relation, le désespoir d'un élève renvoyé de son école, la perspective de son avenir fichu en l'air, la joie d'une bande d'amis qui se chahutent ou même l'affection que l'on peut avoir pour son chien. Akiharu était empathique. Pourquoi rejeter tout contact avec autant d'obstination ? Pourquoi refuser de se lier à quiconque d'autre que son frère ? Elle avait remarqué sa tristesse sous-jacente. Sa solitude l'affectait plus qu'il ne l'avouait. Il enviait ces moments où deux-trois copains sortaient en ville faire les fous, où une petite fille partageait une glace avec son père qui riait avec elle de leur visage barbouillés. Qu'est-ce que ça faisait d'aller dans un parc d'attraction et de faire les montagnes russes ? Le grand huit ? Les trains fantômes ? Se goinfrer de barbe à papa, de churros ou de frites huileuses -berk, que de salissures- ? Ce devait être amusant, plus drôle qu'il ne se le figurait si les gens aimaient tant faire toutes ces choses débiles et sans importance... Il était déjà accro de ses moments de complicité fraternelle avec Fumiya. Sans doute deviendrait-il accro à tout ça aussi, s'il s'y laissait aller. Sauf que ce serait dévier de la ligne directrice que lui avaient indiqué son éducation, ses adversités qui l'avaient rendu méfiant, la personnalité qu'il s'était fabriquée au travers des années. Donc, bye bye friends, cola & childish games !

Il n'avait jamais eu le cran de le lui dire... d'ailleurs, il avait tout fait pour ne pas ressentir ça. S'éloigner, essayer de l'oublier, devenir infréquentable, désagréable à la limite de l'indécence. L'ennui c'est que Yumiko n'était pas dupe. Mais, en ce dernier jour de lycée, qu'est-ce que cela changeait ? Elle qui rêvait de devenir star de cabaret et s'apprêtait à partir en pays étranger pour assouvir son désir de voyage. Lui qui s'apprêtait à lever les voiles pour l'université de Chûô Daigaku où il avait l'intention de suivre un cursus artistique pour devenir illustrateur de romans fantaisistes et de contes pleins de magie. Les yeux rivés dans les siens, ils lisaient tout ce qu'ils avaient tu. Il savait bien ce qu'elle voulait puisqu'il voulait la même chose... Ces deux ans passés avec elle auraient sans doute dû se conclurent par ce geste significatif. Les nombreux entraînements en symbiose, les selfies, les rires échangés, ils s'étaient soutenus lorsqu'ils n'y arrivaient pas, s'étaient conseillés et épaulés pour mieux reprendre la barre d'assaut. Il y avait même ces fois où il l'avait défendu lorsque des abrutis avaient joué les bourrins en se croyant séducteurs. Merci, père, de me faire suivre des séances de self-defense. Bien des fois, cela lui avait été utile de savoir se défendre physiquement. La simple diplomatie n'amadouait pas tout le monde. Non, avec les brutes, il fallait savoir éviter les coups, les bloquer... voire les rendre. Mon dieu, il ne voulait pas qu'elle le quitte et s'envole à des milliers de kilomètres de Tokyo. Mais puisqu'elle avait décidé de séparer leurs destins, ce ne serait pas avec sa main sur sa joue ou avec sa voix douce qui lui quémandait un dernier sourire qu'il lui pardonnerait cet abandon. Comment voulait-elle qu'il courbe ainsi la commissure de ses propres lèvres dans un moment pareil ? Quelle naïve sottise...

Lorsque Yumiko amorça un mouvement qui ne lui disait rien qui vaille, Akiharu rejeta sa main sans ménagement et fit un bond en arrière. Tel Bambi effrayé par une Féline qui le menaçait d'un baiser imminent. Les secondes qui passèrent après ça furent les plus glaciales qu'il eut jamais vécues. Il eut un mal fou à prononcer ses deux derniers mots avec une fausse impassibilité : Adieu, Yumiko. Ses chaussures crissèrent lorsqu'il se détourna et se mit à marcher comme s'il avait peur d'entendre ses talons aiguilles le poursuivre. N'y tenant plus, il se mit à courir à en perdre haleine. La peur ? Non. La souffrance. Aki' pleurait et ne voulait pas que quiconque en soit témoin. Derrière lui, une jeune fille s'était écroulée sur ses genoux, le visage dans ses mains graciles, la jupe de sa délicate robe beige étalée autour d'elle comme les pétales d'une fleur qui vivait le plus déchirant des chagrins d'amour. Ils n'avaient jamais formé un couple. Alors, pourquoi diable avaient-ils la sensation de vivre une rupture ?



La crevasse n'était autrefois
Qu'une unique branche profonde
A présent, elle étirait ses doigts
En de multiples craquements sinistres




derrière l'écran
dis nous tout
pseudo Vueli.e
âge 28 ans
présence Entre 3 et 7/7
avatar Lee Dae Hwi (AB6IX)
un petit commentaire Voilà, Wu Jo se dédouble  :hi:

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花が咲いたよ

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AKIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII heart heart heart

Tu sais ce que j'en pense hein mais j'aime TROP TROP TROP ce perso, vivement ramener le frangin :**:

Fight pour la fin :hug:

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Welcome back babyyyy :cute:

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Où est-ce que je signe? je l'aime déjà ce bonhomme ! :hot:
En plus avec Daehwi heart
Je ne sais pas pourquoi mais y a des chances que je vienne t'harceler pour des liens :y:
Rebienvenue et bon courage pour ton histoire heart

Anonymous
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Rebienvenue par ici heart
Bon courage pour la suite !! coeur

Anonymous
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OOOOOH Un chouette personnage à venir !

Courage avec ta fiche o/

Anonymous
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Re-bienvenuuuuue ! Il a l'air fort coolos ce perso **
Hâte de lire !

Anonymous
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Hey :y:

Bon tu sais déjà tout ce que j'ai pu dire sur Aki donc j'attends impatiemment la suite avec son histoire :3:

Bon courage pour la finir :hug:

Anonymous
Invité
花が咲いたよ

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Jimin - WOUHAAAAAA, nan mais l'accueil ! Quand j'avais lu ton message, j'étais en mode : "Omg, tant d'amour, comment je vais survivre ?"  :**:

Et moi j'aime TROP TROP TROP mon futur brother, tu sais ce que je pense de ce que tu m'as déjà montré, c'est une tuerie aussi, I love it/him  :hot:  

Merci pour tes encouragemeeeents, I will fight you can trust me :hug:

Ming Mi - Thank you lovelyyyy :cute:
Les cheveux de ton perso' je les dévore des yeux à chaque fois que je les regarde bave
#ouij'aiunfaiblepourlescheveuxbleus,chut

Kyouhei - Où est-ce que tu signes ? Attends, wait #farfouille dans ses papiers
Alooors, ici, là, en bas... je te passe mon plus beau stylo alors je veux ta plus belle signature :cute: #pan
Eh oui, comment veux-tu résister à Daehwi ? C'pas possible heart

Harcèle-moi, j'adore ça  bave   :3:
Et merci Jijiii (trop l'habitude de t'appeler comme ça) :aah:

Lucas - Merci Dusty (oui, je sais, y a pas de y dans ton pseudo :y: ) heart
Je viendrais mettre du chocolat partout sur la fiche à Shiki après parce que ça fait une éternité que j'aie des idées à te proposer avec Wu Jo and I need to rp with you coeur

Anna - Merci petit lapin blanc (j'ai décidé toute seule que t'étais blanche, oui...  tu sors ) qui offre des cadeaux aux homosexuels mal lunés au lieu de leur donner des tartes  :plz:  coeur

Ayame - Merci pour le compliment, l'accueil et la hâte, Ayaaaa ! :3
A voir si le perso' paraîtra toujours aussi cool à la fin de son histoire, mouahahah  killer

Si An - Yes, je sais déjà tout... et j'ai une tonne de choses à te répondre, pour changer :') Mais ce sera plus simple de faire ça après validation, quand Aki' n'aura plus aucun secret pour toi -et pour les autres non plus, en fait- parce que là il y a pleeeeiin de choses qui sont passées sous silence heart

Merci Laymes, ça devrait bien se passer :hug:

Anonymous
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花が咲いたよ

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woaw, je suis fan de ce petit être narcissique. :hot:
Re-bienvenue mini coeur

花が咲いたよ

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