(#) Re: what are you doing ? ♦ ichinose & yan ϟ Jeu 29 Oct - 0:04
what are you doing ?
tenue ♦ Je le supplie du regard de me dire quoi faire. Je veux réellement l'aider et le comprendre, même si je sais parfaitement que ce ne sera pas simple. Si mes pensées vont au bon endroit, une personne encore inconnue pour moi lui fait regretter de vivre, et pour un gamin de 22 ans, ce n'est pas l'idéal pour se construire. Il a besoin de soutien, de preuves qu'on l'aime, et je ne ressens pas cela chez lui. J'ai l'impression qu'il manque de beaucoup de choses, et ça ne me plaît absolument pas. Jamais je n'aurai pensé avoir ce genre de réflexions sur un gosse, mais Shin est différent des autres. Il a accepté que je l'aide, sans pour autant réussir à s'ouvrir. Je lui laisserai du temps, autant qu'il en faudra pour qu'il ait confiance en moi.
Après mes paroles, il mord sa lèvre inférieure, j'en viens à me demander ce à quoi il pense, s'il connaît déjà la réponse à ma question, et s'il a décidé de me communiquer quelque chose d'important. « Prouve-le-moi. » Je ne réfléchis pas plus longtemps avant de lui répondre « d'accord » avec un signe de tête positif. Je ferai tout pour lui montrer que je ne suis pas « tout le monde », et que personne ne sera capable d'y arriver, à part moi. Je m'accrocherai jusqu'au bout, quoi qu'il m'en coûte. Je reste pantois quelques secondes, lorsqu'il s'enfuit de notre étreinte. Je le fixe, un peu dans le vide, parce qu'il s'est retourné, reportant son attention sur les légumes. J'ai un peu de mal à le suivre. Une fois, il me prend dans ses bras, celle d'après, il me fuit pour faire autre chose. Que dois-je comprendre ?
« Est-ce que tu as un cuiseur de riz ? Je vais faire un riz sauté aux légumes et à la viande hachée. Je pense que tu en auras assez pour toi et ta femme. » Je hausse un sourcil. Ma femme ? Mais où va-t-il tirer pareilles conclusions ? Ai-je l'air marié ? Ou même en couple ? En colocation ? À l'entrée, aucune paire de chaussures féminines, que ce soit des baskets, des bottes, ou des talons hauts. Dans mon appartement entier, il n'y a aucune photographie de mariage, de couples, de batifolage ou même de romance. Je n'accroche déjà pas d'images de ma famille … Ma sœur m'a souvent dit que j'étais une personne vide, tout comme les murs de chez moi, que je semblais trop insensible et détaché des choses précieuses. Je pense seulement que les souvenirs sont les meilleures photos que nous pouvons garder des personnes chères. Mes parents étaient et sont toujours très importants pour moi, les êtres que j'ai aimé le plus au monde jusqu'à aujourd'hui, et je sais parfaitement qu'il n'en sera jamais autrement. Je suis un peu perdu dans mes pensées, avoir ce genre de souvenirs en mémoire ne me laisse pas insensible, bien au contraire de ce que pense ma sœur.
« Est-ce qu’elle ne sera pas fâchée que je cuisine pour vous ? » Je lève les yeux au ciel, et croise les bras sur ma poitrine. Je le regarde fixement. Sérieusement, Shin ? Il me pose vraiment cette question ? Je ressens une pointe de tristesse dans sa voix, mais je ne sais pas vraiment comment l'interpréter. Serait-il déçu qu'il y ait éventuellement quelqu'un dans ma vie ? Peut-être aurait-il du y réfléchir avant d'apparaître sur le pas de ma porte. « Je ne suis pas marié. » Je capte son regard, tout en le regardant avec étonnement. Je suis plus surpris par ma déclaration franche et directe que par sa réaction. Je lui montre le dos de mes mains en confirmant mes dires. « Aucune alliance, pas même de fiançailles. » Je réfléchis quelques secondes avant de le tirer vers moi, avec un sourire amusé. « Tu sais quoi ? On va se changer les idées. Arrêtes ça. » Je lui fais lâcher le couteau en le posant sur un plan de travail, et prends un torchon pour essuyer ses mains. J'attrape ensuite l'un d'entre elles et l'entraîne sans le brusquer à ma suite vers le salon. D'un signe du doigt, je lui ordonne de s'asseoir sur le canapé, sans même ouvrir la bouche et vais éteindre les lumières qui vont finir par nous brûler les yeux. J'allume l'écran plat, puis l'allogène : vieille habitude à cause de ma mère. Je pose mes fesses à côté de lui, respectant sans le vouloir une certaine distance entre nos corps et prends la télécommande. « On va commander ce que tu aimes manger et ne rien faire en regardant la télé. Tu es d'accord ? »
« Est-ce que tu as un cuiseur de riz ? Je vais faire un riz sauté aux légumes et à la viande hachée. Je pense que tu en auras assez pour toi et ta femme. » Je me suis détournée de sa présence, de son corps car cette proximité me met plutôt mal à l’aise. Je ne comprends pas pourquoi mon cœur s’emballe ainsi quand je suis près de lui. Je tente de reprendre mes esprits en parlant d’un sujet assez neutre : la cuisine. Je sens bien que mes questions ne sont pas aussi innocentes que je le voudrais. Ma curiosité a toujours été mal placée. On me disait souvent que je devrais tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler car je finirais par avoir des ennuis. Je ne sais pas pourquoi je tiens tellement à savoir si mon professeur partage sa vie avec quelqu’un ou pas. Je dois me mordre l’intérieur de la joue et me disputer pour rester concentrer sur ses légumes. Quelle est son expression pendant que je l’interroge ainsi ? Est-ce qu’il se moque de ma naïveté ? Mon esprit est en proie au doute. Comment vais-je pouvoir partir de chez lui dignement ou avec humour ? Cela risque d’être compliqué. Mon cœur bat fort dans ma poitrine. Je suis tenté de me tourner vers lui ou de tendre la main pour le toucher mais je ne dois pas. Prenant une grande inspiration, je continue de me renseigner. « Est-ce qu’elle ne sera pas fâchée que je cuisine pour vous ? » Oh mon dieu ! Réponds-moi que tu es seul ! Je ne sais pas expliquer pourquoi je ne veux surtout pas entendre que son cœur est déjà pris. Qu’est-ce qui m’arrive ? Je dois rester calme et impassible pourtant j’entends bien que ma voix laisse entendre ma tristesse. Je suis furieux après moi ! Qi Yi est mon professeur ! Je suis seulement son élève. C’est tout ! Notre relation se borgne à ce simple constat alors pourquoi cela me fait autant mal ?
Je suis tellement accaparé par mes pensées que je manque presque sa réponse. Heureusement mes oreilles sont assez fines pour m’apporter ses paroles « Je ne suis pas marié. » Les battements de mon cœur cessent immédiatement. Je me retourne vers lui avec une expression où se mélangent la joie et le désespoir. Pourquoi suis-je si heureux de le savoir célibataire ? Cela ne veut pas dire que son existence est vide. Il est probablement amoureux de quelqu’un. Il ne s’est peut-être pas encore déclaré. ARGH ! Je ne sais pas ce qui me prend mais je ne dois pas penser ainsi. Mon professeur est uniquement un enseignant, il se préoccupe de moi uniquement parce que c’est son boulot. C’est un peu comme les coachs qui sont omniprésents dans la vie de leurs joueurs. Notre relation se résume simplement à ça ! Il a beau me dire qu’il est engagé nulle part, cela me rend triste quand même. Il a dû ressentir que quelque chose n’allait pas car il me tire vers lui puis m’annonce « Tu sais quoi ? On va se changer les idées. Arrêtes ça. » Je suis surpris par son autorité et la situation. Pourquoi ne puis-je pas continuer à cuisiner ? J’ai fais quelque chose de mal ? Se changer les idées ? Il entend quoi par là ? Mon cœur s’affole. Je le laisse m’enlever le couteau des mains et les essuyer avec un torchon. Mon regarde reste fixé sur mes mains comme si les réponses à mes questions se trouvaient inscrites dessus. Que dois-je faire ?
Il m’entraine dans son salon où je dois m’asseoir sur le canapé. Étrangement son autorité ne m’effraie pas. Docilement je me rends sur le canapé et prend place au bord. Je ne suis pas chez moi, je ne vais pas m’installer comme je le fais ordinairement. Ce serait malpoli ! Qi Yi éteint les lumières en dehors de l’allogène puis prend place près de moi. Je le regarde faire sans rien dire. Je ne sais pas ce qu’il a en tête et cela m’angoisse. « On va commander ce que tu aimes manger et ne rien faire en regardant la télé. Tu es d'accord ? » Son annonce me surprend. Je le regarde avec des yeux ronds comme des soucoupes. Il est sérieux ?! Je me penche vers lui, posant une main sur l’une de ses cuisses. « Tu es sérieux ? » Ma voix doit trahir mon excitation. Un grand sourire étire mes lèvres. « On peut vraiment commander quelque chose à manger ? On va vraiment regarder la télé ? » Qi Yi ne peut pas imaginer comment ses activités me paraissent merveilleuses. Je n’ai pas le temps de regarder la télé et il est interdit de commander à manger chez moi. Mes yeux pétillent. « Waouh ! On peut commander ce que je veux ? Je vais pouvoir prendre des kilos !!! » Je lui prends la main et la pose sous mon t-shirt sur mes abdos. « Regarde comme je suis maigre ! Je n’ai pas le droit de manger autre chose que la cuisine de ma famille. » Je ne rends pas compte que mon geste peut être hyper sensuel. Je dois quand même avouer que sentir ses doigts sur ma peau me provoque des frissons délicieux dans le dos. Pourquoi ai-je envie de sentir ses mains partout sur mon corps ? Je ne remarque même pas que j'ai la bouche entrouverte légèrement et que ma position peut prêter à confusion. Je suis près de lui, mes genoux touchants sa cuisse. Je lâche sa main et me recule. « Euh… comment on fait ? »
(#) Re: what are you doing ? ♦ ichinose & yan ϟ Lun 2 Nov - 0:45
what are you doing ?
tenue ♦ S'il est venu ici, c'est bien pour se changer les idées. Cuisiner … Je ne sais pas si c'est vraiment la bonne solution de le laisser faire, ou même de l'aider. Cela doit être une corvée pour lui de préparer des plats, aidant certainement sa famille avec le restaurant familial. Cependant, je ne peux pas me permettre de le remettre dans le même contexte que son quotidien, je dois changer cela, même si ce ne sera pas grand chose, n'étant pas habitué à recevoir un invité. Je lui demande donc d'arrêter ce qu'il fait. Du moins, je ne lui en laisse pas le choix, je retire doucement le couteau entre ses doigts, le balance dans l'évier, aux côtés des légumes et prends un torchon environnant pour essuyer ses mains mouillées. Je fais bien attention à ne pas être trop brusque, mais peut-être suis-je trop doux. Je ne sais pas vraiment.
Je ne nous laisse pas le temps de réfléchir à la question, saisis l'une de ses mains encore un peu humides malheureusement, et le tire à ma suite jusqu'au salon. Bien que ce ne soit pas loin, puisque la cuisine n'est pas une pièce à elle seule, je me permets d'apprécier ce simple contact. Il perturbe non seulement mes habitudes, mais en plus je me découvre des tendances étranges envers ce gosse. Je dois me ressaisir immédiatement avant que mes pensées n'aillent trop loin. Arrivant près du canapé, d'un signe de doigt, je le lui montre, signifiant qu'il doit y prendre place, tandis que je m'occupe de la luminosité. Je ne suis pas très poli, mais je ne m'en rends compte qu'après. Ce sont des gestes qu'avaient mes parents, et visiblement, je deviens comme eux en vieillissant. Ce petit souvenir me fait très légèrement sourire, avant que je ne reporte mon attention sur le gamin, assit au bout du canapé. Je lève les yeux au ciel avant de poser mes fesses non loin de lui à mon tour, laissant tout de même une petite marge entre nos deux corps. Distance de sécurité ? Peut-être.
« On va commander ce que tu aimes manger et ne rien faire en regardant la télé. Tu es d'accord ? » Sa réaction n'attend pas, ses yeux s'arrondissent largement et je prends le temps de l'observer avec attention. Sa surprise ne semble pas désagréable, et je ne tarde pas à confirmer mes pensées avec ce qu'il suit. « Tu es sérieux ? » Mes yeux se portent sur la main qui vient de se poser sur ma cuisse. Ce n'est plus de la surprise qui agrandit mes paupières, mes globes oculaires vont carrément rouler sur le sol. Je n'ose même plus bouger, la proximité entre nos visages me rend vraiment bizarre. À le voir d'aussi près, je me dis que c'est un très beau gamin. J'essaie vainement de chasser ce genre de pensées. Je ne dois pas, qu'est-ce qu'il me prend ? Son sourire est communicatif, mes lèvres s'étirent bien malgré moi, mais je suis tout de même heureux de le voir dans cet état, qu'avec des larmes salissant ses joues. « On peut vraiment commander quelque chose à manger ? On va vraiment regarder la télé ? » Je me contente de hocher la tête pour confirmer ses dires, oubliant progressivement qu'il soit si proche de moi, et que son souffle se répercute sur mon visage.
Il a l'air vraiment heureux d'entendre ma proposition, mais plusieurs autres questions hantent mon esprit. Quel genre de vie a-t-il chez lui ? Avec ses parents et ses sœurs ? Est-ce qu'elles vivent encore avec eux ou bien ont-elles une vie ? Sur qui peut-il compter lorsqu'il a besoin de parler ? Je me le demande réellement, parce que s'il est ici, c'est qu'il n'a pas grand monde. Cette constatation m'attriste. « Waouh ! On peut commander ce que je veux ? Je vais pouvoir prendre des kilos !!! » Sa main vient chercher la mienne pour la poser sous ses vêtements, sur son ventre. Je peux aisément ressentir ses muscles, mais aussi sa taille fine. Je m'apprête à lui répondre que oui, il peut commander ce qu'il veut, mais mes mots se bloquent lorsque je me rends compte que je touche le corps d'un de mes étudiants. « Regarde comme je suis maigre ! Je n’ai pas le droit de manger autre chose que la cuisine de ma famille. » Je ne l'entends qu'à peine. Cette peau sous mes doigts … L'envie de la caresser et de la serrer dans ma paume me prend, c'est incontrôlable, mais avant même que je ne réagisse, il se recule de moi. Je tente de garder mon calme, Shin ne semble même pas affecté par ce qu'il vient de faire. Me toucher à la cuisse, passe encore même si ça ne se fait pas, mais m'inciter à glisser mes doigts sur sa peau … Mon cœur devient fou. Je dois vite reprendre le contrôle de la situation.
« Euh… comment on fait ? » Je me reconnecte au présent, et lui adresse un sourire, que je ne calcule même pas. Je me lève machinalement et vais prendre ma tablette sur mon bureau pas loin. Je la lui tends et prends place à côté de lui de nouveau. « Cherche ce que tu veux manger dans un premier temps. » Je suis encore troublé par le fait qu'il ait été si proche, et qu'il soit si à l'aise maintenant. Mon cœur a du mal à se remettre de ses émotions, et mon corps a réagit par quelques frissons. Si pour lui ce genre de contacts est normal, alors je devrais simplement m'y habituer.
Est-ce que mes oreilles ont bien entendu sa proposition ? Je ne sais pas comment gérer cette subjection de sa part. Est-ce que je dois mal le prendre ? Il a peur de que je l’empoisonne ? Pourtant je vais uniquement utiliser des produits se trouvant dans ses placards et son frigo. Il ne veut pas avoir à faire semblant d’aimer ma cuisine ? C’est bien la première fois que l’on refuse que je prépare un repas alors je ne sais pas comment je dois réagir. Je me laisse faire docilement pendant que Qi Yi retire de mes mains le couteau et prend un essuie pour me sécher les mains. Ce contact quelque peu maternel me fait rougir de plaisir. Cette douceur, cette retenue dont il fait preuve me rendent heureux. Personne ne m’a encore touché ainsi. Je pourrais me mettre à pleurer devant tant de bienveillance de sa part pourtant je me retiens. Je ne veux pas l’inquiéter et encore moins soulever des questions. Quand il a fini de m’essuyer les mains, pas entièrement mais son initiative est tellement adorable que je ne lui dirai rien, il m’ordonne silencieusement de m’installer sur le canapé. Étrangement j’obéis mais en plus cela me fait plaisir. Je ne dois pas avoir toute ma tête pour trouver son ordre adorable. Je m’installe au bord du canapé car je ne suis pas chez moi, je ne veux pas que mon professeur pense que j’ai de mauvaises manières. Lorsque ce dernier prend place près de moi, je me sens super nerveux. Je ne comprends pas pourquoi mais sa présence provoque des émotions étranges en moi.
« On va commander ce que tu aimes manger et ne rien faire en regardant la télé. Tu es d'accord ? » Cette proposition provoque une explosion de joie en moi. Qi Yi ne peut pas imaginer comment cette perspective est paradisiaque pour moi. A la maison, il est carrément interdit de manger autre chose que les plats que nous cuisinons avec les restes du restaurant. Ne pouvant pas avoir une journée uniquement pour moi, je ne suis jamais sorti avec mes camarades. Je vais enfin savoir ce que cela fait de manger autre chose que la cuisine de mon père ! J’en suis plus qu’heureux ! Ma joie est peut-être un peu excessive car je pose ma main sur la cuisse de mon professeur puis attrape sa main pour la glisser sous mon t-shirt. Ses doigts posés sur mes abdos, je lui fais remarquer que je suis maigre mais en même temps c’est un mensonge. La danse a sculpté mon corps. Mon ventre est aussi dur de la pierre et mes tablettes de chocolat se sentent très facilement. Je me mords la lèvre inférieure parce que je n’ai jamais parlé de ma passion de peur de provoquer des moqueries. On se défoule déjà assez sur ma personne chez moi pour que je donne de quoi le faire en dehors. C’est difficile pourtant de garder le secret sur ma passion. Mon esprit est aussi confus par les sensations étranges que provoque la pression des doigts de Qi Yi sur mon ventre. Est-ce normal de ressentir des frissons ? Est-ce normal de vouloir sentir sa main parcourir mon corps ?
Les battements de mon cœur deviennent irréguliers. Je ferme les yeux en espérant qu’il n’a pas vu ma confusion. Je ne comprends pas pourquoi je ressens une telle chose pour lui. Je dois avouer que Qi Yi est vraiment beau et que ses lèvres donnent envie de les caresser, de les embrasser. Oups ! Il faut vraiment que je prenne mes distances. Je recule en faisant comme si je faisais une telle chose avec tout le monde mais ce n’est pas le cas. Personne ne me touche ainsi et je ne touche personne comme ça. Je ne sais pas ce qui me prend. Je voudrais fuir mais en même temps je veux rester près de lui. Je lui ai demandé de me prouver qu’il resterait près de moi quoiqu’il arrive. Que penserait-il si je le fuyais juste parce que mes pensées m’ont effrayé ? Cela me perturbe car je n’ai jamais eu envie que l’on me touche ainsi…
Me tendant sa tablette, il me dit de chercher ce que je veux manger et on commandera. Je regarde la tablette avec des yeux grands comme des soucoupes. C’est bien la première fois que j’ai entre les mains un tel engin électronique. Je vois mon reflet dans l’écran. Est-ce normal ? Je me mords l’intérieur des joues car je ne sais pas quoi faire. Est-ce que cela s’allume tout seul ? C’est comme mon téléphone ? Ma sœur Aruka m’a offert pour mon dernier anniversaire un super téléphone Samsung mais elle a mis au moins deux semaines pour m’expliquer comment il fonctionnait. Je ne suis pas très amateur des nouvelles technologies parce que je n’ai pas la possibilité d’en avoir. Je ne gagne rien en travaillant au restaurant familial. Mes parents estiment que le faites de m’héberger est bien généreux de leur part alors me donner un salaire même pas en rêve. Je suis frustré de ne pas savoir me servir de sa tablette. Je la fixe comme si elle allait me dire quoi faire. Machinalement, je tends la main vers lui pour attirer son attention mais je ne remarque pas immédiatement que mes doigts caressent sa nuque. Je me tourne vers lui, les larmes aux yeux. « Qi Yi… » Je me mords la lèvre pour me retenir de pleurer. Ma main caresse toujours sa nuque. « Comment cela fonctionne ? » Je suis frustré de devoir lui demander son aide mais je n’y connais vraiment rien !!!!
(#) Re: what are you doing ? ♦ ichinose & yan ϟ Dim 8 Nov - 21:49
what are you doing ?
tenue ♦ Je ne sais pas vraiment comment interpréter ses gestes. S'ils sont réellement innocents, sans arrières pensées, ou s'il pense que je vais réagir. Je pourrais avoir l'impression qu'il me charme, mais ses réactions sont tellement naturelles que je doute qu'il soit aussi fourbe ou confiant à ce niveau-là. Je me demande même s'il a déjà eu des relations, parce que si c'était le cas, il ferait un peu plus attention à ses mouvements. Mettre ma main cuisse est une chose déjà plutôt sérieuse, du moins pour moi, mais m'amener à caresser sa peau nue sous ses vêtements, en prétextant qu'il veut me montrer à quel point il est mince … C'est déjà un peu plus indécent. Je vais bientôt passer pour un pédophile, ou un pervers, s'il continue sur cette voie, même si je n'ai que vingt-huit ans et qu'il est majeur, mais psychologiquement, ça m'affecte assez de savoir que nous sommes aussi proches. J'aimerai pouvoir lui en toucher un mot, mais je ne peux pas. J'aurai peur qu'il le prenne mal, qu'il se braque ou que je veuille moi-même le prendre de nouveau dans mes bras. Il est peut-être encombrant dans la vie de quelqu'un qui vit seul, mais rapidement, je m'habitue à sa présence. Ce n'est pas si mal d'avoir un peu de compagnie, de conversation, du mouvement dans l'appartement. Je n'ai même pas un bocal à poissons, pour prétexter que je ne suis pas seul, je ne m'attache pas à ce genre de choses.
La décoration de mon appartement en soi est banale. Aucun effet personnel, juste un coup de peinture, des meubles et de l'électronique. Rien de mirobolant, de fabuleux, d'extraordinaire. Pas de photos d'amis, de famille, de soirées, de souvenirs. Il n'y a vraiment rien de tout ça, sur les murs ou sur des surfaces plates. Mes parents le faisaient, mais j'ai arrêté de m'attacher à des images figées depuis longtemps. Shin est quelqu'un qui manque d'affection ou de faits normaux. Même regarder la télé semble être inhabituel vu son état lorsque je le lui ai proposé, et c'est un fait qui me trouble. De plus en plus de questions sur son quotidien de vie me narguent, mais je ne peux pas lui en parler. Pas maintenant. Alors je m'esquive un peu en me levant du canapé afin de chercher ma tablette. Inutile de prendre mon ordinateur portable pour une si petite recherche. Il ne suffit que d'un bouton pour allumer la tablette, pas le pc. Je la lui mets dans les mains sans penser une seule seconde qu'il ne saurait pas s'en servir. Quel jeune ne touche pas à la technologie de nos jours ? Je prends de nouveau place à côté de lui, au même emplacement, gardant une certaine distance, afin que je ne repense pas à mes doigts sur sa peau lisse.
Je l'observe et attends qu'il fasse quelque chose, mais soit son esprit est lent à comprendre ce qu'il faut faire avec, soit il y a un problème. Il regarde l'objet avec des yeux ronds, comme s'il n'avait jamais vu un truc pareil, ce qui me fait plisser les yeux, de nouvelles questions m'assaillent, mais je n'y prête pas d'attention, concentré sur Shin. Quelques secondes passent, il se contente de regarder fixement la tablette comme si elle allait faire ce dont il a envie par la pensée. Il tend son bras sans même jeter un œil à ce qu'il fait, et en me penchant un peu afin de ne pas avoir sa main sur le visage, je sens ses doigts trouver leur chemin sur ma nuque. Je me replace correctement, comme si de rien n'était, jusqu'à ce qu'il prononce mon prénom sur un ton de supplication. Ses yeux sont brillants et je mords l'intérieur de ma lèvre. Non plus de larmes, je refuse d'en voir de nouveau sur son visage. « Comment cela fonctionne ? » Sans même réfléchir plus longtemps, je m'approche de lui, collant les côtés de nos corps, et passe une de mes mains au dessus de ses bras afin d'appuyer sur le bouton de la tablette. La marque s'affiche avec une petite animation, et l'écran d'accueil apparaît. « Tu as vu où j'ai appuyé ? Il te suffit juste de rester dessus quelques secondes, jusqu'à ce que tu vois l'écran s'allumer. » Je suis absorbé par l'objet, et j'appuie sur l'icône de chrome pour que la page s'ouvre, puis je tape sur la barre de recherche, laissant le clavier apparaître. Je reporte ensuite mon attention sur la présence humaine près de moi et me rends compte que nous sommes vraiment près l'un de l'autre. J'essaie d'en faire abstraction en gardant une expression neutre. « Dis-moi ce que tu veux manger. »
Je tends la main vers lui pour attirer son attention. Mes doigts se posent sur sa nuque avant de caresser celle-ci mais je ne me rends pas compte de mon geste. Je suis bien trop absorbé par cet appareil électronique auquel je ne comprends rien. Mon comportement un peu trop tactile avec mon professeur peut lui causer des ennuis mais surtout des interrogations. Cela serait normal mais je serai embarrassé de lui répondre. Je ne sais pas pourquoi je suis ainsi avec lui. Ce n’est pas dans mes habitudes de me comporter ainsi. Je ne passe pas mon temps à câliner les gens ou les tripoter. Je suis plutôt une personne qui aime mettre une certaine distance avec les autres. Ma vie quotidienne est marquée par la haine et la violence. Ce n’est pas un climat idéal pour laisser des gens y entrer. Je ne voudrais pas que mon père finisse par s’en prendre à eux. Je pense que c’est aussi pour cette raison que je suis toujours puceau à 22 ans. Je me barricade derrière ma forteresse. Je ne laisse personne approcher assez pour venir me sauver… pourtant étrangement je voudrais que mon professeur soit celui qui vienne me délivrer.
Ma voix tremble à cause des larmes que je tente de refouler. Je ne dois pas pleurer, je crois que j’ai versé assez de larmes ce soir pour des années. Cela me ressemble tellement pas ce genre de comportement. Je suis surpris de me montrer aussi vulnérable. Mon cœur bat plus fort quand je me rends compte que mes doigts se trouvent sur sa nuque. Je retire rapidement ma main pendant que je le supplie de venir m’aider. Je ne comprends rien à sa tablette. C’est déjà un miracle que je sache me servir de mon téléphone portable. Les nouvelles technologies et moi, nous ne sommes pas de véritables amis pour la simple et bonne raison que chez moi on ne m’offre rien alors avoir quelque chose qui vient de sortir et qui ne date pas des années 50 tient du miracle. Mes parents ont une télévision mais je n’ai pas le droit de la regarder. Je possède un ordinateur portable, cadeau d’anniversaire de mes sœurs. Il a au moins deux ans et je le planque pour éviter que mon père se défoule dessus quand il est en colère. Je voudrais savoir utiliser toutes ses machines mais impossible… Je voudrais seulement être un étudiant normal qui ne se soucie pas de savoir dans quel état d’esprit il va retrouver son père en rentrant. Ma vie est bien compliquée pour mon jeune âge…
« Comment cela fonctionne ? » Je me tourne vers lui pour demander de l’aide. Est-ce toujours aussi désagréable d’être vulnérable ? Je me sens comme un animal pris au piège. Je veux partir en courant pour ne pas révéler mon ignorance. Je retournerai chez moi ? Non je ne veux pas rentrer ce soir. Quand Qi Yi se rapproche, je crois que mon cœur a loupé quelques battements. Sa proximité me rend vraiment nerveux mais je ne lui montre rien. Je me penche aussi sur la tablette pour suivre ses explications. Je me mords la lèvre car je ne comprends pas trop ce que je dois faire. Mes yeux ne manquent aucun de ses gestes mais mon esprit n’enregistre pas. Bizarrement je retiens mieux une chorégraphie en la regardant que des explications. Il semble tellement familier avec tout ça que je me demande bien comment il fait pour supporter ma présence et mon ignorance. « Dis-moi ce que tu veux manger. » Sa question me surprend. Je ne sais pas ! On me laisse pas manger autre chose que la cuisine de mon père alors je ne sais pas ce que je voudrais manger. Mon esprit fonctionne rapidement, il repasse en revue tous les plats dont on m’a parlé mais il ne peut pas se décider. « Je ne sais pas… » Mes yeux restent fixer sur la tablette en me disant que je voudrais bien qu’elle choisisse pour moi puis je me souviens ! Je me lève brusquement et escalade le canapé. Génial ! Je vais passer pour un singe… Je devrais me contrôler quand je suis invité. Cela m’arrive tellement peu que j’en oublie mes bonnes manières. Je crois que Qi Yi n’est plus à ça près. Je fouille dans les poches de mon gilet à la recherche de mon téléphone puis je me rappelle que je l’ai oublié chez moi. Je reviens en trainant les pieds et la mine toute triste. Je reprends ma place près de lui. Je boude un peu avant de lui avouer. « J’avais une photo d’un plat de nouilles que je voulais trop manger mais j’ai oublié mon téléphone chez moi. » Je laisse échapper un profond soupir en m’enfonçant dans le canapé.
Je le regarde en me demandant ce que je vais bien pouvoir choisir comme repas. « Tu ne connaitrais pas des plats de nouilles par hasard ? Ce n’est pas de la cuisine japonaise. Je connais trop bien notre culture culinaire pour te l’affirmer. » Je ne me rends pas compte que je tutoie mon professeur. C’est tellement naturel ! Je le regarde un peu nerveux. « Tu voudrais manger quoi ? » Je ne suis vraiment pas habitué à ce genre de proposition. Il a intérêt à choisir le programme tv sinon on y sera encore demain. Je peux prendre des décisions mais dans certains domaines j’en suis incapable. Au fond de ma mémoire, je voudrais me venir que ce plat est chinois sauf que c’est impossible. Je suis trop submergé par toutes les émotions de la soirée. Je croise les doigts pour que Qi Yi sache de quoi je parle. « Choisis ce que tu veux ! Je ne suis pas difficile ! Je mange tout ! »