Hier soir, j’étais tombé sur une photo instagram de mon aîné Ren, un modèle magnifiquement beau (et je n’en rajoute pas). La voir m’a fait penser que je ne l’avais pas retrouvé depuis longtemps. Sur la photo, je pouvais entrevoir le tatouage que je lui avais dessiné quelques années auparavant, ce qui me fit tirer un sourire bienheureux. D’une pulsion enjouée, j’allais pour lui écrire un message lorsque je me suis arrêté aussitôt. J’allais peut-être le déranger. Il semblait avoir un emploi du temps tout aussi chargé que le mien et il devait sûrement rencontrer des personnes plus intéressantes que moi. Pourquoi voudrait-il m’accorder du temps ? Nous nous connaissions que depuis peu. Notre relation amicale débutait tout juste, nous ne savions pas grand-chose sur l’autre, mais nous nous entendions bien. Je supposais que c’était le cas avec de nombreuses autres personnes pour lui. Il paraissait être le gars qui attirait le monde à lui, la gentillesse et la curiosité.
Un long soupire s’échappa d'entre mes lèvres. À la place de le contacter, je passais l’aspirateur dans ma chambre étudiante. Je vidais la poubelle remplie de papiers et de quelques snacks. J’avais lancé une série sur Netflix pendant que je préparais mes ramens. Pendant que les nouilles ramollissaient, je regardais ma citrouille sur laquelle je n’avais pas encore avancé alors que le concours se terminait demain. Je n’avais plus que ce soir et demain pour la faire. Je devais m’activer, sinon j’allais passer à côté. Sauf qu’au lieu de regarder mon épisode ou de commencer à dessiner sur ma citrouille, j’étais encore plongé sur instagram. Je suis allé sur le compte de Ren et je me suis enfin décidé à lui envoyer un message.
Citation :
Bonjour Ren, aurais-tu un moment à m’accorder ? J’aimerais t’offrir un repas et avoir de tes nouvelles.
Suite à ce message, nous avons échangé pendant quelques minutes. Il m’avait dit qu’il serait libre soir après un shooting photo. Je lui avais proposé un izakaya pour manger et boire en même temps. Je ne buvais pas vraiment, mais prendre une bière ne me dérangeait pas. Du coup, le rendez-vous étant fixé, j’ai tout de suite arrêté l’épisode (de toute manière, je n'avais rien suivi) et j’ai enfilé les nouilles en deux secondes pour me mettre sur la création de ma citrouille d’halloween. C’était dommage de la bâcler ainsi, mais je devais bien arranger les choses pour pouvoir tout faire et de rien annuler.
Le lendemain, j’avais distribué des sacs de bonbons dans les couloirs de ma résidence. C’était une idée lancée par l’université et certains clubs pour remonter le moral des étudiants après le typhon. Une fille de mon club a voulu me faire des moustaches et un petit nez de chat, question d’avoir un déguisement pour l’événement. Elle avait trouvé un serre-tête avec des oreilles pour moi. Elle m’avait mis des paillettes au niveau des pommettes et le tour était joué. Je m’étais laissé faire, car essayer d’aller contre son idée m’aurait plus apporter de problèmes et m’aurait fait perdre plus de temps que de porter tout l’attirail. Le temps que je fasse toutes les portes, il me restait plus que trente minutes pour rejoindre Ren à la fin de son shooting. Je lui avais dit que je le rejoindrais là-bas et que nous irions ensemble à pied à l’izakaya. Une fois le service terminé, j’ai couru pour prendre le premier bus qui allait me déposer au plus près. Je m’étais mis à courir, car je détestais arriver en retard. Je venais à peine d’entrer sur le parking en face d’un gros immeuble gris moderne lorsque Ren en sorti. Revoir son visage si charismatique me provoqua aussitôt presque des bouffées de chaleur et un sourire timide. Je m’approchais de lui tremper, car il s’était mis à pleuvoir. “ Tiens du sucre pour toi, pour t’éviter un mauvais sort. ” J’avais gardé un sac de bonbons après la distribution. J’espérais que ce petit geste allait lui faire plaisir. “ On va manger ? J’ai super faim ! “ Disais-je en me tenant le ventre et en faisant mine de souffrir.
Les journées s'enchaînent et le temps passe à une vitesse que tu n'arrive pas à te poser réellement. Tu pense à la dernière soirée que t'as fait, au dernier moment que t'as passé avec Ken. A la dernière fois que t'as vu Sakura. En parlant d'elle, tu galère toujours autant. Est ce qu'il y aura un jour où elle te pardonneras ? Où elle comprendra ? Tu commence à atteindre ton but. Tu n'es pas encore au sommet mais tu as mis un pas dans le monde du commerce. Directeur commercial. Tu pensais que tu mettrais bien plus de temps pour y arriver. Mais il faut croire que tu as fais tes preuves. Ton père est fier de toi. Incroyable. Rare. Non pas que tu cherches son approbation, mais au fond de toi, un peu quand même.
Quoiqu'il en soit. Tu passe un journée de dingue au boulot, encore, tu enchaîne les rendez vous, en présentiel, au téléphone, en visio. Tu fais ton boulot à l'avance si tu le peux. Anticipant au maximum. Le soir tu reçois un message de Jun, un étudiant en art que t'avais contacté pour qu'il te dessine un tatouage. Il avait du talent, tu ne pouvais le nier. Et même si t'es pas du genre sociable, tu l'aimais bien au fond. Vous discutez de temps en temps. Et il te propose de manger ensemble pour prendre de tes nouvelles. Elles ne sont pas énormes mais pourquoi pas. Tu lui propose de le rejoindre après ton shooting du lendemain. Une de tes rares soirée de libre. Mais qu'importe, ça te ferait peut être du bien de changer d'air.
Le lendemain ta journée passe à la vitesse de l'éclair. Tu ne vois qu'à peine le temps passé et ton shooting touche déjà à sa fin quand tu regarde l'heure. Enfin libre pour aujourd'hui ? Tu rassemble tes affaires une fois changé et tu rejoins le jeune Jun à l'extérieur. Vous semblez arriver en même temps. Tu esquisse un sourire au cadeau qu'il te tend. merci Tu range le sachet de bonbon dans ta poche de manteau avant de relever les yeux vers lui. Serait il entrain de jouer la comédie ? t'exagère pas un peu dis moi ? Enfin, à y penser, t'as plutôt la dalle aussi, t'as pas vraiment eu le temps de manger à midi. allons y. J'te suis. c'est toi le maître de la soirée. T'attends de voir où il va t'emmener tiens. Tu suis le mouvement tranquillement avant de t'installer une fois arrivé. Une fois ton manteau retiré tu jette un oeil à ton téléphone avant de le poser sur le bord de la table. alors comme ça j't'e manquais ? tu souris un peu, taquin.
Maintenant que tu as Ren devant toi et non derrière un écran, tu le trouves encore plus beau qu’il ne l’était déjà sur les photos. Les raisons de sa carrière dans le mannequinat étaient très simples à comprendre quand nous l’avions en face. Il est grand, beau, musclé et il a du style. Clairement, ce mec avait tout pour lui. Il a dû avoir un nombre incalculable de filles à lui courir après. D’ailleurs, il doit avoir un sacré panel de noms notés sur sa liste de filles avec qui il a passé la nuit. Ce n’était pas pour mal le juger, au contraire, c’était le genre de truc qui te fascinait. Toi, fallait retourner l’histoire à l’envers pour que ce soit appliqué. T’avais aucune fille qui te courait après parce que : de un, tu n’étais pas très sociable ; de deux, tu étais maladroit ; de trois, tu avais toujours ton premier amour non abouti en tête ; et de quatre, t’avais peut-être… un peu peur. Tu n’avais jamais embrassé quelqu’un sur la bouche et tu n’étais jamais sorti avec quelqu’un. Tu te préoccupais plus de tes études, de ton art et de tes activités extra-scolaires que des relations. Du coup, quand les personnes autour de toi parlaient de baisers ou de trucs en rapport avec le contact humain, tu te faisais tout petit ou pire, tu sortais de la pièce. Personne n'était au courant de ce détail, il faut dire que ce n’est pas non plus quelque chose à crier sous tous les toits. Et de toute manière, les gens doivent s’en foutre pas mal.
Bref. Tu t'es mis à regarder sur le côté quand il te fit la remarque sur ton comportement exagéré. Mince, il t’avait grillé. “ Je ne vois pas de quoi tu parles… “ Et lorsqu’il a dit que tu étais le maître de la soirée, tu as plié ton bras, serré contre ta poitrine, les yeux noyés d’un sentiment de force et d’accomplissement. “ Yosh, let’s go ! ” Disais-tu d’un ton peut-être un peu trop enthousiaste, comme si tu allais gagner une guerre.
Sur le trajet qui était court, tu as raconté ta journée à Ren. Sans t’en apercevoir, tu avais parlé pendant tout ce temps. Une fois arrivés, vous avez pris place à une table un peu au hasard, mais qui n’était pas trop entourée d’autres personnes. Dès que tu posas ton fessier sur la chaise, tu t’emparas de la carte. En réfléchissant, tu allais prendre une bière et des brochettes de bœufs, des gyozas et des Takoyakis. Lorsque tu as terminé, tu as fermé la carte et juste à cet instant précis, Ren te posa une question qui te fit rougir. D’emblée, ton regard alla se cacher vers le sol. “ Mmh… Un petit peu. “ Tu n’étais pas bon menteur, alors autant lui dire la vérité. Même si cela pouvait être très embarrassant et qu’il allait peut-être te fuir juste après cette réponse. Afin d’éviter un vide, qui selon toi, serait plus malaisant, tu rajoutas : “ Je regarde de temps en temps tes photos sur instagram. Et il y a quelques jours, j’ai eu l’envie de te revoir. “ Zut, peut-être allait-il comprendre qu’avant ce n’était pas le cas. Il allait peut-être mal le prendre. Tout à coup, tes yeux inquiets venaient à confronter les siens. “ Enfin, j’ai voulu te revoir d’autre fois, pas qu’aujourd’hui. “ Tu remarquais le second sens que pouvait avoir cette phrase. Non, non ! Tu n’étais pas intéressé par Ren, enfin pas… t’es incroyable. “ Enfin, c’est pas ce que tu penses. “ Toute cette histoire, c’était terminée par un soupir de désolation. Un jour, tu y arriveras.
Tu observe le plus jeune faire son cinéma. Mort de faim, n'est ce pas un peu exagéré ? µIl y a des moments où tu aimerais avoir encore cette innocence, ce côté enfantin, libre. Sans trop de préoccupations, ou bien, un peu moins que celles qui t'occupent en ce moment. Entre le boulot dans l'entreprise, les shooting, et Sakura. Ah Sakura. T'aimerais bien que ça évolue, qu'elle finisse pas comprendre. Réellement. Qu'elle te laisse à nouveau entrer dans sa vie, sans que tu force les choses. Sans que tu sois contraint de payer une danse privée pour passer un moment seul avec elle. Mais tu sais, tu sais que c'est pas encore gagné. Ca fait un moment que ça dure, et tu ne lâche pas. Va savoir pourquoi. Pourtant ce ne sont pas les filles qui manquent, mais aucune, oui aucune ne lui arrive à la cheville. Aucune ne te fais suffisamment envie pour que tu ne passe ne serait-ce qu'une heure avec elle. Tu as des aventures, physique, d'un soir, de quelques heures à peine, rien de transcendant, à vrai dire ça ne t'intéresse pas, et plus le temps passe et moins il y en a.
Tu observe Jun. Il ne sait pas de quoi tu parle. Léger sourire. Tu finit par le suivre. Et tu t'installe à une table plutôt tranquille. Tu ne regardes pas la carte. Tu sais ce que tu vas commander. tu finis par lui poser la question. Une question qui le fait rougir. Tu ne dis rien, tu sais qu'il est timide, tu pense savoir qu'il est impressionné, peut être. Tu ne te sens pas supérieur à lui pour autant. Disons qu'il a la chance de pouvoir ressentir ces émotions, simples, la timidité. La gêne.
Le voilà qu'il s'embrouille dans ses réponses, plus maladroite les unes que les autres. Si tu ne le connaissais pas tu pourrais te poser des questions. Mais tu sais, tu sais qu'il est juste maladroit, franc, mais qu'il n'a pas les mots pour le dire sans que ça paraisse louche. Tu lâche un rire. tu sais que tu peux m'écrire quand tu veux tu n'es pas fermé à la discussion. Tu mets parfois du temps à répondre, c'est vrai. Mais tu réponds toujours. La preuve, tu es là, ce soir. C'est que tu as trouvé du temps pour lui.
Le serveur vient à vous, tu passe commande avant de laisser le jeune homme le faire à son tour. Puis une fois que le serveur est repartis tu repose le regard sur lui. Alors, qu'est ce que tu raconte de beau ? comment ça se passe à chuo ?
Ses mots te faisaient plaisir, mais avec ton petit complexe face à tes interactions sociales, généralement maladroites, tu doutais un peu de leur véracité. “ C’est gentil, mais tu es très occupé, tu as beaucoup à faire et je me sentirais bien plus mal si je savais que je venais à te déranger. ” Disais-tu en te frottant l’arrière de ton crâne avec un sourire mal aiguisé. En soit, tu étais une personne occupée. Entre tous tes différents cours, ceux en suppléments que tu te donnais, tes clubs, les cercles, les devoirs et les choses administratives, tout ce gros merdier te prenait du temps en fin de compte. Tu arrivais jusqu’ici à tout gérer, mais tu fatiguais à force. Surtout que tu voulais profiter un peu plus, faire les activités qui devaient être banales pour un étudiant que toi, tu n’avais pas encore fait. Sortir de temps en temps dans les bars ou les boites de nuits, te faire des amis, fricoter avec des gens, aller au cinéma, bref. Mettre un peu plus de piment dans ta vie était ton objectif de cette fin d’année.
Le servira arriva et tu lui fis la liste de ce que tu avais relevé auparavant et prenant soin de ne pas oublier la bière, qui sera la seule de la soirée. Il semblait sympathique, en tout cas, il avait un beau sourire. Lorsqu’il vous laissa seuls, Ren te questionna sur tes dernières nouvelles et sur ta vie étudiante. Un long soupira illustra si bien ta réponse. “ Rien d’extraordinaire. Peut-être que j’en attends de trop. “ Tu jouais avec les baguettes en face de toi. Tu devais rencontrer Yumi demain pour donner les bonbons au gagnant. Et le lendemain de votre rencontre, tu avais une soirée spéciale “frissonnante” selon le post facebook. C’était une soirée halloween sur inscription. Tu t’étais lancé dans cette aventure, espérant te faire vibrer de l’intérieur. “ Et toi ? Le boulot ça va ? “ Le serveur apporta les bières en premier et repartit chercher les premiers plats. Avant qu’il ne revienne, tu te penchas un peu en direction du bel homme pour lui chuchoter : “ Ton cœur a été capturé ? “ Tu te demandais s’il était toujours célibataire ou si une jolie fille avait réussi à le faire craquer. Ses histoires d’amours, tu n’en savais rien, mais tu n’en étais pas moins curieux. Le serveur réapparu pour apporter les différents plats commandés. Pendant ce temps, tu restais silencieux et impatient d’entendre les réponses de grand garçon.
Il a peur de te déranger. Tu souris un peu, c'est mignon. Et gentil aussi. Mais tu n'es pas trop le genre à te laisser déranger. Tu réponds quand t'en as envie, quand t'as le temps, alors qu'il t'écrive à n'importe quel moment ne te changera pas la vie. Dans le sens où ça ne peut pas te déranger. sache que ça reste possible, tu sais que si je suis occupé je ne réponds pas tout de suite, mais c'est tout. inutile de débattre plus longtemps à ce sujet. Tu reste quand même assez surpris qu'il te pense très occupé. Même si en soi ce n'était pas fo. Se rendait il mieux compte que toi de ton emploi du temps de ministre ? Peut être. Peut être que toi tu faisais en sorte de ne pas y penser. Et pourtant tu ne t'arrêtais jamais.
Tu lui souris un peu. Demandant alors des nouvelles de sa vie universitaire. Est ce que c'est toujours pareil ? Tu te pose la question comme si cela faisait des années que tu n'y étais plus, alors que ça ne fait que quelques mois. C'est dire si ta vie défile. Tu ne vois même pas le temps passer. rien d'extraordinaire. Ah vraiment. Tu l'observe. N'y a-t-il vraiment rien ou ne veut il pas en parler ? Tu réfléchis. rien du tout ..? est ce que tu insiste, totalement.
Puis viens ton tour. Le boulot ça va. Tu hausse les épaules. disons que ça ne s'arrête jamais peut être aurais tu besoin de vacances ? Un peu. Et pourtant elles ne sont pas encore arrivée, les vacances. Tu ne peux pas te le permettre. La question qui suit te fais tiquer. ton coeur est il pris hein. Pour être pris il l'est oui. Plus que de raison d'ailleurs. Peut être devrais tu apprendre à te détacher d'ailleurs. Mais c'est impossible. Tu lâche un rire nerveux. Attends que le serveur pose les plats et reparte. Tu l'observe. cela fait bien longtemps qu'il a été capturé.. comme tu dis et jamais relâché. Pas une seule seconde. Il lui a toujours appartenu. Malheureusement on ne peut pas dire que tu sois en couple à proprement parler. seulement c'est bien compliqué .. tu lâche un soupire. je l'ai .. abandonné, si on peut dire; en tous cas c'est comme ça qu'elle le voit. Quand bien même c'était pour elle, pour vous. Tu l'observe. c'est une longue histoire.. il a surement autre chose à faire que d'écouter ton histoire avec Sakura.
Il est vrai que Ren était en droit ou non de répondre aux messages. C'était un adulte, il avait toutes ses dents et il semblait avoir toute sa tête aussi. Toutefois, il a bien spécifié qu'il ne répondrait pas tout de suite, et non pas, qu'il ne répondrait pas du tout. Ce qui est une différence à noter, car il prendrait la peine de t'envoyer un message à un moment donné ou un autre. Tu ne connaissais pas vraiment Ren, néanmoins, tu pouvais certifier qu'il était un garçon très agréable. Il était beau, il avait de la conversation et il était sympathique. Il t'impressionnait presque même, il avait tant pour lui. Clairement, vous étiez deux genres d'homme différent, mais votre relation reste malgré tout positive.
Devrais-tu creuser ce qui est récemment arrivé ? Devrais-tu parler de l'apparition de Kannon dans ce quartier, alors qu'il avait disparu depuis plus de trois ans de ta vie. Tu ne lui avais jamais parlé de ce qui s'était passé. D'ailleurs, personne n'était au courant de cette histoire sauf la bande de Kannon. Seuls les coupables de ton harcèlement connaissaient cette partie de ton passé. Tu n'allais pas crier sous tous les toits que tu étais une victime au lycée. Que tu te faisais frapper, pousser, qu'on te volait de l'argent et tes affaires. Quelle image aurait Ren de toi s'il savait cette vérité. Les yeux baissés, tu pris en main ta bière et lui répondu d'une voix basse. " Rien qui n'en vaille la peine d'être raconté... " Tes lèvres sont venues se fondre avec le liquide gazeux pour te faire taire.
Dans ton regard se lisait de l'inquiétude. T'espérais au moins que le grand gaillard prenait soin de sa santé avec son emploi du temps trop chargé. " Fais attention à toi. " Tu pris avec des baguettes un Takoyakis pour en déposer un, devant lui, dans sa coupelle.
Alors, le cœur de Ren était bien pris. Tu te demandais qui était l'heureuse élue et surtout à quoi elle ressemblait. Tu t'imaginais une jolie jeune fille, douce et élégante aux longs cheveux noirs. Tu pensais que ce serait son style. L'atmosphère était devenue un peu plus triste à cause de tes questions. Alors, pour tenter de raviver les flammes, tu levas ta bière pour trinquer avec lui. " Allez, santé ! "
Quand tu observes Jun, tu constates qu’il n’a pas forcément envie de te parler de sa vie. Tu peux comprendre. Tu serais bien le dernier à pouvoir le lui reprocher. Rien qui ne vaille la peine d’être raconté. Se pense-t-il inintéressant à tes yeux ou bien estime-t-il que sa vie ne soit pas extraordinaire. Quoiqu’il en soit tu sens qu’il n’est pas confiant sur ce point. Tu ne diras rien parce que ton but n’est pas de le mettre plus mal à l’aise qu’il ne l’est déjà. Tu te contentes d’un je vois, si jamais, n’hésites pas Tu n’en as pas l’air comme ça mais t’es plutôt une bonne oreille quand il s’agit d’écouter les histoires des autres. Et t’es loin d’être le premier à juger les gens. Au contraire. Déjà parce que qui serais tu pour le faire et ensuite parce que si quelqu’un vient à se confier à toi c’est bien pour être entendu et compris et non pas pour entendre un jugement quelconque.
Tu bois une gorgée de ta boisson et esquisse un sourire quand il te demande de faire attention à toi. Tu hausse les épaules. ne t’inquiète pas, je suis assez résistant Même si des vacances ne te ferais pas de mal. Enfin ce ne sera pas pour tout de suite. Et le sujet suivant te fait déjà à autre chose qu’à tes vacances prochaines. Tu retiens une grimace. Ah. Ton cœur. Si seulement c’était moins compliqué. En réalité tu ne sais même pas comment expliquer tout cela, il faudrait reprendre l’histoire à ses débuts pour qu’il puisse comprendre quelque chose non. Pourtant il semble ne pas vouloir te poser plus de questions. Peut être a-t-il compris que c’était un peu douloureux pour toi. Pour une raison que tu ignore Jun a toujours facilement lu à travers tes paroles. Plutôt étrange et assez déstabilisant au départ. Pourtant, ça ne te dérange pas tant que ça au final.
Tu prends ton verre, le tend vers le sien pour trinquer. à la tienne Tu bois une nouvelle gorgée avant de poser ton verre à nouveau. Tu manges enfin le takoyaki qu’il a déposé devant toi et souris un peu. très bon tu manges un peu avant de poser tes baguettes pour faire une pause. Tu regarde Jun. tu as plutôt bien choisi le restaurant Un léger sourire puis. Tu sais, ça ne me dérange pas de parler de .. Sakura. Peut être que ton avis pourrait m’aiguiller. qui sait, peut-être avait-il la solution pour que tu récupères Sakura ?
Le sujet de Kannon était encore compliqué à aborder. Pourtant, plusieurs années se sont écoulées depuis le lycée, mais les souvenirs restent puissants. Ren ne te connaissait pas entièrement et tu ne voulais pas l'inquiéter avec ce genre de chose. Ce qui t'importait pour le moment, c'était de passer un bon moment que lui, prendre de ses nouvelles et manger tout en essayant d'oublier le passé. Sa réaction te fit plaisir, car l'homme ne chercha pas à creuser plus. Il ne te forçait pas la main pour raconter tes problèmes et ta vie en générale. Son indulgence envers toi le faisait encore gravir l'échelle du mec parfait.
Jusqu'ici, Ren ne t'avait jamais parlé de cette fameuse fille. En tout cas, son intérêt pour elle devait vraiment être du sérieux. Tu pouvais sentir dans sa voix et voir dans son regard sa sincérité envers elle.
Tu grignotais à ton tour un des petits délices et mis ta main devant ta bouche pour répondre à Ren. "Mmh." Ton regard balaye le lieu. De temps en temps, tu venais ici parce que tu trouvais le coin sympa et chaleureux. La nourriture était bonne et le propriétaire était un homme vraiment cool. L'ensemble permettait de passer un agréable moment, surtout quand nous sommes bien accompagnés.
Tu trempas à nouveau des lèvres dans la bière, très mousseuse. Tu léchas le tour de tes lèvres pour enlever la mousse. Puis, à la remarque du bel homme, tu t'aies mis à légèrement rire de malaise tout en grimaçant. " Je ne sais pas si je suis le mieux placé pour te conseiller... " Cachotier, tu vérifias que personne ne vous écoutait et tu t'approchas un peu plus de lui pour lui dire d'un ton plus bas. " Je ne suis jamais sorti avec quelqu'un. " Est-ce que ça faisait de toi un looser ? Allais-tu devenir un magicien parce que tu allais sur la voie d'être puceau à tes trente ans comme dans le drama Cherry Magic!... Un soupire de désespoir t'arracha la gorge pour ensuite voir ta bouche se remplir d'alcool.
Discuter de ton vie amoureuse autour d'un repas, ça fait bien longtemps que tu l'as pas fait. en général c'est avec Ken et vous êtes là comme deux cons à pas savoir quoi faire des femmes qui sont dans vos vie. Entre toi avec Sakura qui te jette plus qu'autre chose et qui t'en veut à mort et lui avec sa Moana qui sait pas ce qu'elle veut. Ouais non, vous êtes pas aidé. Puis pas plus doué l'un que l'autre visiblement. Bien que Ken est plus doux et patient que toi. Et encore, tu trouve que tu fais preuve d'une grande patience avec Sakura en ce moment.
Tu esquisse un sourire à l'aveux de Jun. Il n'a jamais eu de relation, et alors ? Tu hausse les épaules. est ce qu'on a besoin d'avoir de l'expérience pour donner son avis ? suivant les sujet c'est vrai que c'est mieux de savoir de quoi on parle. Mais en ce qui te concerne, là, toi et ta pseudo relation. je te demande pas un avis d'expert, juste, une vision différente ? Au fond, tu ne veux pas le forcer non plus. Tu mange un peu avant de relever les yeux vers lui.
tu lo'bserve un peu, intrigué de pourquoi il n'est jamais sorti avec quelqu'un ? après tout il a le temps. Et puis le bordel que c'est franchement, est ce qu'il rate quelque chose ? Oui, quand même un peu. Tu peux pas dire que tu regrette ce que tu as et vis encore avec Sakura, aussi compliqué cela soit il. enfin ne te sens pas obligé surtout Sourire léger à nouveau, pour le rassurer. Au fond tu peux bien te débrouiller tout seul, quand bien même tu galère pas mal. Au fond, t'avais qu'à pas partir non, c'est pas ce qu'elle te répète, encore et toujours. Que tu l'as abandonné. Alors que tu ne pensais qu'à elle, à vous et votre avenir. Le comprendra-t-elle un jour ?
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Hier soir, j’étais tombé sur une photo instagram de mon aîné Ren, un modèle magnifiquement beau (et je n’en rajoute pas). La voir m’a fait penser que je ne l’avais pas retrouvé depuis longtemps. Sur la photo, je pouvais entrevoir le tatouage que je lui avais dessiné quelques années auparavant, ce qui me fit tirer un sourire bienheureux. D’une pulsion enjouée, j’allais pour lui écrire un message lorsque je me suis arrêté aussitôt. J’allais peut-être le déranger. Il semblait avoir un emploi du temps tout aussi chargé que le mien et il devait sûrement rencontrer des personnes plus intéressantes que moi. Pourquoi voudrait-il m’accorder du temps ? Nous nous connaissions que depuis peu. Notre relation amicale débutait tout juste, nous ne savions pas grand-chose sur l’autre, mais nous nous entendions bien. Je supposais que c’était le cas avec de nombreuses autres personnes pour lui. Il paraissait être le gars qui attirait le monde à lui, la gentillesse et la curiosité. 
Le lendemain, j’avais distribué des sacs de bonbons dans les couloirs de ma résidence. C’était une idée lancée par l’université et certains clubs pour remonter le moral des étudiants après le typhon. Une fille de mon club a voulu me faire des moustaches et un petit nez de chat, question d’avoir un déguisement pour l’événement. Elle avait trouvé un serre-tête avec des oreilles pour moi. Elle m’avait mis des paillettes au niveau des pommettes et le tour était joué. Je m’étais laissé faire, car essayer d’aller contre son idée m’aurait plus apporter de problèmes et m’aurait fait perdre plus de temps que de porter tout l’attirail. 
Maintenant que tu as Ren devant toi et non derrière un écran, tu le trouves encore plus beau qu’il ne l’était déjà sur les photos. Les raisons de sa carrière dans le mannequinat étaient très simples à comprendre quand nous l’avions en face. Il est grand, beau, musclé et il a du style. Clairement, ce mec avait tout pour lui. Il a dû avoir un nombre incalculable de filles à lui courir après. D’ailleurs, il doit avoir un sacré panel de noms notés sur sa liste de filles avec qui il a passé la nuit. Ce n’était pas pour mal le juger, au contraire, c’était le genre de truc qui te fascinait. Toi, fallait retourner l’histoire à l’envers pour que ce soit appliqué. T’avais aucune fille qui te courait après parce que : de un, tu n’étais pas très sociable ; de deux, tu étais maladroit ; de trois, tu avais toujours ton premier amour non abouti en tête ; et de quatre, t’avais peut-être… un peu peur. Tu n’avais jamais embrassé quelqu’un sur la bouche et tu n’étais jamais sorti avec quelqu’un. Tu te préoccupais plus de tes études, de ton art et de tes activités extra-scolaires que des relations. Du coup, quand les personnes autour de toi parlaient de baisers ou de trucs en rapport avec le contact humain, tu te faisais tout petit ou pire, tu sortais de la pièce. Personne n'était au courant de ce détail, il faut dire que ce n’est pas non plus quelque chose à crier sous tous les toits. Et de toute manière, les gens doivent s’en foutre pas mal. 
Sur le trajet qui était court, tu as raconté ta journée à Ren. Sans t’en apercevoir, tu avais parlé pendant tout ce temps. Une fois arrivés, vous avez pris place à une table un peu au hasard, mais qui n’était pas trop entourée d’autres personnes. Dès que tu posas ton fessier sur la chaise, tu t’emparas de la carte. En réfléchissant, tu allais prendre une bière et des brochettes de bœufs, des gyozas et des Takoyakis. Lorsque tu as terminé, tu as fermé la carte et juste à cet instant précis, Ren te posa une question qui te fit rougir. D’emblée, ton regard alla se cacher vers le sol. “ Mmh… Un petit peu. “ Tu n’étais pas bon menteur, alors autant lui dire la vérité. Même si cela pouvait être très embarrassant et qu’il allait peut-être te fuir juste après cette réponse. Afin d’éviter un vide, qui selon toi, serait plus malaisant, tu rajoutas : “ Je regarde de temps en temps tes photos sur instagram. Et il y a quelques jours, j’ai eu l’envie de te revoir. “ Zut, peut-être allait-il comprendre qu’avant ce n’était pas le cas. Il allait peut-être mal le prendre. Tout à coup, tes yeux inquiets venaient à confronter les siens. “ Enfin, j’ai voulu te revoir d’autre fois, pas qu’aujourd’hui. “ Tu remarquais le second sens que pouvait avoir cette phrase. Non, non ! Tu n’étais pas intéressé par Ren, enfin pas… t’es incroyable. “ Enfin, c’est pas ce que tu penses. “ Toute cette histoire, c’était terminée par un soupir de désolation. Un jour, tu y arriveras. 
Ses mots te faisaient plaisir, mais avec ton petit complexe face à tes interactions sociales, généralement maladroites, tu doutais un peu de leur véracité. “ C’est gentil, mais tu es très occupé, tu as beaucoup à faire et je me sentirais bien plus mal si je savais que je venais à te déranger. ” Disais-tu en te frottant l’arrière de ton crâne avec un sourire mal aiguisé. 
Le servira arriva et tu lui fis la liste de ce que tu avais relevé auparavant et prenant soin de ne pas oublier la bière, qui sera la seule de la soirée. Il semblait sympathique, en tout cas, il avait un beau sourire. Lorsqu’il vous laissa seuls, Ren te questionna sur tes dernières nouvelles et sur ta vie étudiante. Un long soupira illustra si bien ta réponse. “ Rien d’extraordinaire. Peut-être que j’en attends de trop. “ Tu jouais avec les baguettes en face de toi. Tu devais rencontrer Yumi demain pour donner les bonbons au gagnant. Et le lendemain de votre rencontre, tu avais une soirée spéciale “frissonnante” selon le post facebook. C’était une soirée halloween sur inscription. Tu t’étais lancé dans cette aventure, espérant te faire vibrer de l’intérieur. “ Et toi ? Le boulot ça va ? “ Le serveur apporta les bières en premier et repartit chercher les premiers plats. Avant qu’il ne revienne, tu te penchas un peu en direction du bel homme pour lui chuchoter : “ Ton cœur a été capturé ? “ Tu te demandais s’il était toujours célibataire ou si une jolie fille avait réussi à le faire craquer. Ses histoires d’amours, tu n’en savais rien, mais tu n’en étais pas moins curieux. 
Il est vrai que Ren était en droit ou non de répondre aux messages. C'était un adulte, il avait toutes ses dents et il semblait avoir toute sa tête aussi. Toutefois, il a bien spécifié qu'il ne répondrait pas tout de suite, et non pas, qu'il ne répondrait pas du tout. Ce qui est une différence à noter, car il prendrait la peine de t'envoyer un message à un moment donné ou un autre. Tu ne connaissais pas vraiment Ren, néanmoins, tu pouvais certifier qu'il était un garçon très agréable. Il était beau, il avait de la conversation et il était sympathique. Il t'impressionnait presque même, il avait tant pour lui. Clairement, vous étiez deux genres d'homme différent, mais votre relation reste malgré tout positive.
Dans ton regard se lisait de l'inquiétude. T'espérais au moins que le grand gaillard prenait soin de sa santé avec son emploi du temps trop chargé. " Fais attention à toi. " Tu pris avec des baguettes un Takoyakis pour en déposer un, devant lui, dans sa coupelle. 
Le sujet de Kannon était encore compliqué à aborder. Pourtant, plusieurs années se sont écoulées depuis le lycée, mais les souvenirs restent puissants. Ren ne te connaissait pas entièrement et tu ne voulais pas l'inquiéter avec ce genre de chose. Ce qui t'importait pour le moment, c'était de passer un bon moment que lui, prendre de ses nouvelles et manger tout en essayant d'oublier le passé. Sa réaction te fit plaisir, car l'homme ne chercha pas à creuser plus. Il ne te forçait pas la main pour raconter tes problèmes et ta vie en générale. Son indulgence envers toi le faisait encore gravir l'échelle du mec parfait.
Tu grignotais à ton tour un des petits délices et mis ta main devant ta bouche pour répondre à Ren. "Mmh." Ton regard balaye le lieu. De temps en temps, tu venais ici parce que tu trouvais le coin sympa et chaleureux. La nourriture était bonne et le propriétaire était un homme vraiment cool. L'ensemble permettait de passer un agréable moment, surtout quand nous sommes bien accompagnés.