Au sein du quartier Shinjuku, les rénovations suite aux dégâts causés par le typhon furent terminés. Habitations, boutiques, les circuits électriques et le réseau ont été revus avec une optimisation sur la sécurité afin de mieux anticiper le prochain typhon. Tous ceux du quartier étaient soulagés de retrouver les lieux et même avec appréciation des petits ajouts en bonus offert par le maire pour compenser les terribles pertes. Pour toi, tu étais ravie de revoir ton logement et surtout ta boutique, ton bébé, le cœur de ton travail. Ne pas avoir pu faire les commandes spéciales d’Halloween ont été pénible, annoncer la fermeture aussi n’était pas la chose que tu as aimé faire…

Mais tout ceci est derrière et aujourd’hui, fraîchement arrivée tôt, tu découvres le nouvel agencement de la boutique, appréciant l’ajout de l’alarme et de l’ouverture des portes beaucoup plus dynamisés qu’autrefois où elle se tenait à une seule porte, cette fois-ci c’est avec deux portes. En t’y avançant de plus près, un coin prévu spécifiquement pour que tes clients puissent se poser près des vitres. Ta boutique est devenue un peu plus grande, son ancienne version était réduite à un espace un peu à l’étroit et à deux tables, seulement donc peu de personnes pouvaient se poser… Tu avais presque la larme à l’œil, émue qu’on est pensé à importer ces changements sans que tu demandes. Continuant de parcourir vers l’arrière de la boutique, des appareils modernes et un espace plus lumineux te souriaient et t’accueillaient presque comme si cela pouvait parler ‘Re bienvenue Alice Délice’. Sans plus tarder, tu profites de poser tes affaires dans ton bureau privé car oui, tu avais enfin un espace où te mettre pour remplir la paperasse.

Passionnée et voulant assurer l’accueil du retour de tes clients, tu as préparé avec soin tout un assortiment de pâtisseries, pris soin de copier les français pour leur pain et croissants. Dans la vitrine, on y trouvait des Dorayakis, des madeleines à la japonaise, des Dangos, des muffins à la pâte d’haricot rouge, les fameux gâteaux au matcha et différents parfums. Sans oublier les boissons telles le chocolat, le café, le thé, des lattes, etc. On pouvait dire que tu gâtais avec attention. Finissant d’installer les tables, tu avais pris soin de mettre ton tablier au logo de ta boutique fièrement.

Le son des petites clochettes te parvint en même temps d’avoir mis une musique chill en fond afin d’y apporter une bonne ambiance. Musique en accord avec la période festive de décembre. Allant accueillir ton premier client, tu découvres avec joie qu’il s’agit de Monsieur Kurushima Hideaki, directeur d’une maison d’édition dans le quartier et librairie dans un autre.

« Bienvenue Monsieur Kurushima chez Alice Délice, soyez à l’aise et prenez une place. », annonçant chaleureusement ton accueil. Les gens de l’extérieur pourraient dire que tu brilles au vu de ton sourire.  

Laissant ton premier s’installait là où il souhaitait, tu profites de finir ce que tu entreprenais avant de donner toute ton attention vers celui-ci. Avec le sourire, tu t’approches et réponds à son commentaire : « Je suis heureuse de savoir que vous vous sentez toujours bien ici. Ne pas être dans la boutique pendant un temps a été un vide… Et faire plaisir à mes clients ainsi les discussions passionnantes m’ont plus manqué que tout ! N’hésitez donc pas à revenir, cet endroit sera mieux protégé, j’en fais la promesse. », t’inclinant légèrement avec tout le respect pour valider tes propos.

Tu laissais tranquillement ton client sortir ses affaires, tu finissais par savoir les petites habitudes et en particulier des habitués. Monsieur Kurushima venait faire souvent des pauses, mais surtout profiter de travailler un peu et tu étais heureuse d’avoir fait en sorte que ta boutique apporte ce havre de paix. Retournant toute ton attention sur lui, tu proposes la nouvelle carte de la boutique et de tes merveilleuses idées du jour. « En termes de choix, j’ai pas mal de variétés, mais je vous recommanderai de prendre les dorayakis ou les dangos, le tout accompagné d’un thé vert au matcha à moins que vous préfériez un café avec une once de rose pour relever la saveur ? », le questionnant.

Effectivement, tu avais apporté de belles nouveautés et notamment le café à la rose qui est constitué de simples graines d’arabica et de pétales de roses. Veillant que les saveurs restent neutres, mais à la fois subtiles de se révéler surprenantes.

Tu savais qu’il était idiot d’exagérer sur la protection de ta boutique, il faudrait être un véritable accro à la sucrerie pour oser te voler tes gourmandises, mais on ne savait jamais. Le souvenir de fermer ta boutique à presque 20 heures le soir et en particulier à Shinjuku, la foule est diverse. On n’est jamais mieux prudent et tu étais légèrement gênée par ta réponse à Monsieur Kurushima. Hochant simplement la tête, tu ajoutes simplement : « Vu les allers et venues, on n’est jamais trop prudent… ».

Par la suite, tu avais proposé toutes tes nouveautés en laissant le temps à ton client de choisir, le choix en question fut rapide. Des Dorayakis avec un thé vert au matcha pour monsieur. Comme perdu dans une dimension où vous n’étiez que deux, tu n’avais quasiment pas fait attention à la cloche des portes pour apercevoir qu’effectivement des personnes attendaient. Monsieur Kurushima t’en fait la remarque, mais te rassure qu’il n’ait pas l’intention de partir. Sans te rendre compte que tes joues viraient un peu au rouge, tu t’inclines par respect avant de dire à ce dernier. « Il est temps que je sers leurs estomacs et je viendrais aussitôt avec votre commande. ».

Rejoignant le comptoir et te faisant des petits mémos, tu t’empressais de servir les premières personnes. Des commandes classiques telles : un café noir avec un simple croissant, un chai latté avec des glaçons accompagné d’une pâtisserie caramélisé, etc. Tu ne savais pas combien de temps cela t’a pris, mais toujours avec le sourire et la patience, tu venais de finir de servir la dernière commande à emporter. N’oubliant pas ton client spécial, tu prépares soigneusement sa commande et te dirige de nouveau vers sa table. « Tenez votre commande, désolée de l’attente. Au moins, les gourmands furent satisfaits. », dis-tu avec le sourire espiègle.

Discrètement, tu veillais sur ton client fidèle et toujours aussi charismatique avec les lunettes, tu ne pouvais t’empêcher d’admirer son travail de loin. Tout comme toi avec tes créations comestibles, tu offrais une palette de couleurs riche et suffisante pour tous les goûts et c’est ce qui rendait ta boutique unique. Bien qu’une foule eût fait son entrée, et dont tu t’étais occupée sans plus tarder, tu ne souhaitais pas déranger monsieur Kurushima, mais sa commande prête, tu lui apportes comme promis. A vrai dire, tu ne savais pas ce qui se passait entre vous. Arrivée il y a un an dans les parages, vous vous êtes rencontrées la première fois un peu après l’ouverture, au fur à mesure des jours, celui-ci venait régulièrement et se poser pour continuer à faire son travail dans le plus calme et naturel qu’il soit. Cela t’avait intriguée, et à la fois charmée de rencontrer un homme si élégant et respectueux, c’est tellement une rareté de nos jours. C’est seulement récemment que vous vous parliez davantage comme si vous aviez tous les deux choisis de vous observer mutuellement et vous rapprocher naturellement. Ce dernier ramène ma présente au temps présent pour me dire que je n’avais pas à m’excuser et qu’il m’avait demandé de lui apporter sa commande après. Il était vrai, mais c’était la moindre des choses. « Je ne vous contredirai pas, mais premier arrivé, premier servi, je tenais à ne pas vous négliger. C’est toujours un plaisir pour moi, vous savez. », lui souriant sincèrement.

Soudain, il te sort son porte-monnaie, légèrement surprise sur le moment, il te répond qu’il veut déjà payer et c’est sans doute bientôt l’heure du départ. Mais quelque chose qu’il dit ensuite attise ta curiosité, son souhaite de te parler avant qu’il se dirige vers la sortie. Je ne dois pas me montrer impatiente ! De quoi donc il souhaite me faire part, quelque chose d’assez important ? Intime… ?

Tu réponds en essayant d’être le plus sage possible : « Je vous rends la monnaie restante, j’espère que ce moment vous a toujours été agréable. Et bien entendu, je serai totalement à votre écoute pour… votre demande. », souriant avec tes petites joues légèrement rosées.

Tu n’avais pas vu l’heure passée entre le mouvement de foule, mais également le fait que la présence de cet homme te tienne bonne compagnie. Etrangement, cela ne te gênait pas tellement qu’on puisse t’observer travailler, tu aimais et savais ton métier par cœur après tout. Pourtant ton esprit est troublé par ce qu’il souhaite te demander, il a réglé d’avance de manière à pouvoir partir après. Ta curiosité fut piquée et comme une floppée de papillons en train de mener la danse au sein de ton estomac. Finissant d’emballer les commandes à livrer, tu profitais également de préparer la liste pour le lendemain afin de gagner du temps et de t’organiser au mieux. Alors que tu étais en train de finir dans ton bureau, tu avais laissé la porte ouverte pour entendre monsieur Kurushima demandait des cafés pour ses collègues. Entre temps, sa proposition d’être sa cavalière au bal de noël te laisse surprise, mais également rougissante. T’approchant de lui, tu réponds : « Ce serait un immense honneur de vous tenir compagnie. ».

Tu n’avais pas spécialement anticipé le bal, ne voyant personne, mais le fait que monsieur Kurushima te propose t’apporte comme un certain changement dans l’air et puis ce sera plus amusant d’aller avec une personne qu’on apprécie. Sans plus tarder, tu prépares les cafés, soigneusement emballés dans un sac et y glissant quelques pâtisseries offertes par la maison pour lui donner. Ce dernier prit avec plaisir et offre un grand sourire à ton égard te disant qu’il sera ravi de se retrouver au bal en ta présence et c’est ainsi qu’il part pour son travail. Te laissant de nouveau seule au sein de ta boutique.