De base introverti et gentil, l'entourage de la famille Yamada a toujours aimé ce petit garçon mignon et calme. En grandissant, il développa un charme presque féminin avec beaucoup de douceur et de délicatesse dans sa gestuel et sa manière d'être. Il n'a jamais été très sociable et il n'a jamais été le premier à se faire des amis à cause de son emploi du temps très chargé. Il oscillait entre l'école, les cours particuliers et le club de dessin. Néanmoins, il savait être attentionné. Il n'oublierait jamais un anniversaire.

Il n'est pas beaucoup entouré et il est préférable ainsi, car il a tendance à tout donner. Il est le gars qui se fait avoir, écraser à cause de sa bonté.
Aujourd'hui, il essaye de corriger cette gentillesse pleine de naïveté et de s'endurcir davantage.

Il cherche constamment à s'améliorer et donne le meilleur de lui-même en art, envers sa famille et pour son club.
Il est encore quelque peu maniéré ce qui lui laisse encore des airs efféminés. Il aime les objets féminins, mais cette attirance ne lui enlève guère une délicate virilité de part son physique musclé et solide.

Les années le font doucement goûter aux vices de ce monde et le mènent vers un croisement dont il se sait encore vers quel chemin se diriger. Il est un jeune homme un peu égaré de cette ville où il erre dans les rues la nuit.
Il se sent rapidement sans souffle lorsqu'il est dans la foule. Il supporte de moins en moins le bruit environnant qui a tendance à lui donner des maux de tête. Alors, il a pris ses habitudes de déambuler le soir arrivé, se sentant plus confortable, la nuit, qui l'inspire et qui l'aspire.

Ledit "petit génie du crayon" est né à Tokyo au sein d'une famille dès plus banales, un stéréotype presque décevant, que tout le monde peut s'imaginer : Une mère au foyer qui s'est occupée de l'éducation de ses trois enfants et un père qui travaille dans une bonne entreprise de quoi fournir à la petite troupe une situation confortable sans extravagances. Dès petit, Jun a mis le nez dans le monde de l'art. Les parents lui répétaient qu'il pouvait choisir sa propre voie, mais l'une des premières choses que sa mère a fait, c'était de l'inscrire à un cours de peinture et de piano. Elle souhaitait fort, TRÈS fort, qu'au moins un de la famille soit d'une âme artistique. Elle a vu une grande sensibilité dans le cœur du dernier.
Et dire que sa grande sœur a passé toute sa vie à répondre aux attentes ardues des parents pour offrir à ses frères une liberté dans leur choix de carrière... Pour ne pas l'attrister, Jun lui dira toujours que c'était sa décision et que personne ne l'a forcé. Et pourtant...
Il a voulu abandonner plusieurs fois. Il ne trouvait aucune inspiration, les courbes étaient imparfaites, les ombres manquaient de réalisme et globalement, ses créations étaient fades et pas abouties.
Avec la persévérance de sa mère, il s'est tenté à plusieurs types d'art. La musique, la peinture, la sculpture, l'art digital, la couture, etc.

C'est un jour, quand il fit face à l'amour que l'inspiration lui est venue. Une nouvelle et jeune professeure venait d'intégrer les cours d'arts plastiques. Il était tombé sous le charme naturel de cette femme à sa dernière année de lycée. Il ne lui a jamais montré tout l'intérêt qu'il avait à son égard, sauf une fois, lorsqu'il fit son portrait au fusain. Il lui avait laissé sur son bureau, le dernier jour d'école avec un mot disant :

Il avait fait un nombre incalculable de dessins d'elle. Elle était sa muse, son sujet préféré qui lui donnait une aise incroyable dans la création et peu importe le support utilisé.

Grâce à un concours d'art qu'il a gagné au lycée, il intégra facilement la même université que sa sœur. En soit, il aurait pu choisir n'importe laquelle, peut-être une plus spécialisée dans son domaine. Cependant, il voulait se rapprocher d'elle et notamment la surpasser. Durant ces dernières années, Jun avait alimenté une soif insatiable de se perfectionner. Il voulait réussir, et même exceller pour que la fierté de la famille soit UNIQUEMENT sur lui. Il aimait toujours autant sa famille, mais il sentait le besoin de reconnaissance.

Au cours de ses années d'études à l'université, il a développé le mal de l'artiste. Il déprime, il se sent seul et incompris. Son art devient de plus en plus sombre et odieux. Il découvre la sensualité et l'érostime d'un jeune adulte frustré par son premier amour.

Le temps défile et Jun se demande si l'art est vraiment fait pour lui, si c'est bon pour lui ou s'il fait simplement ce qu'on lui a dit de faire.
Ce qu'il sait en revanche et ce qu'il veut, c'est se satisfaire, enlever ce goût amer qui colle sa langue depuis trop longtemps maintenant.