Q : Tu es en quelle année et tu étudies quoi à Chûô ?R : Hajime est en première année en fac des arts, orientation danse. N'ayant pas pu faire d'études à la sortie du lycée, il a dû attendre de longues années pour enfin intégrer Chûô et s'exercer plus intensément à sa passion de toujours.
Q : Et à côté des études, tu as un baito ?R : Peut-être pas un baito car pas forcément légal (oups) mais Hajime est hackeur et aide des braqueurs en éteignant les caméras et les alarmes de leurs cibles. Il sert également de chauffeur grâce à sa camionnette, légèrement vieille mais fonctionnelle.
Q : Quel est l’endroit où on risque le plus souvent de te trouver sur le campus ?R : Dans les gymnases, quand ceux-ci ne sont pas occupés. Il n'a pas beaucoup de place dans son appartement pour s'entraîner à la danse donc, en dehors des salles d'entraînement qui sont dédiées aux cours à Chûô, il squatte les gymnases pour perfectionner ses mouvements et sa technique.
Q : A Chûô, est-ce que tu participes à des clubs ou des cercles ?R : Non, il n'aurait pas le temps de s'y consacrer, mais il a intégré un petit crew de danse (avec Akemi), avec qui il s'entraîne de temps en temps. Ce n'est pas le membre le plus régulier de la bande et il zappe souvent des séances, mais quand il est là, il s'investi à fond et se montre irréprochable dans ses chorégraphies.
Q : Tu vis à la résidence Seiseki ou par tes propres moyens ? R : Par ses propres moyens. Pendant le premier semestre, il vivait toujours chez ses parents, mais la cohabitation n'était pas tellement favorable à ses activités souvent nocturnes. Ils étaient toujours sur son dos et le surveillaient d'un peu trop près, donc Hajime a décidé d'utiliser ses "salaires" pour se prendre une colocation à Ichinomiya avec un certain
Hirabayashi Kannon, encore inconnu au bataillon actuellement.
Q : Tu te décrirais comment en quelques mots ? R : Tout d'abord, il est important de savoir que Hajime prend grand soin de séparer ses deux vies, celle de l'université et celle des braquages. Il a donc deux cercles de fréquentations, deux téléphones, deux modes de vie, deux facettes d'une même personnalité.
Quand il est à l'université, il est quelqu'un de passionné, de calme, de sociable et sympa. Il est ce genre de gars qui s'autoproclame le meilleur pote de tout le monde et s'incruste à la table d'inconnus pour faire connaissance. Il est souriant, à l'écoute et rit fort. Il fait des câlins à tout le monde, filles ou mecs, et pose souvent des smacks sur les joues de ses amis quand il est content. Il peut néanmoins se montrer irritable ou colérique quand on le dérange pendant ses entraînements ou quand il est trop fatigué, mais il ne garde jamais rancoeur et un bon plat chaud suffit toujours à lui rendre le sourire.
Quand il est en mode braqueur, Hajime devient quelqu'un de froid, sérieux et concentré. Il chausse ses lunettes pour protéger ses yeux des écrans et fait fonctionner son cerveau à haut potentiel pour aider ses amis et leurs sauver les miches quand les flics arrivent. Il garde une certaine distance avec les autres gars de la bande, ne se laisse pas tellement approcher et câliner, d'un côté pour raison "professionnelle", et d'un autre parce qu'il ne veut pas trop s'attacher à des gens qui risquent de lui être arrachés lors d'un braquage. Cependant, même s'il ne le montre pas forcément, il apprécie beaucoup ces types et serait prêt à se faire choper par les flics si ça leur permettait de s'enfuir.
Entre ces deux vies, il a construit un mur solide. Il ne parle jamais d'une vie aux gens de l'autre et fait toujours en sorte de ne pas paraître suspect. Il explique à ses amis de Chûô qu'il s'entraîne à la danse quand il doit faire un braquage et ne parle jamais de ses facultés de hackeur. Et si ses potes de braquage savent qu'il a repris des études récemment, ils ne sont même pas au courant de sa passion pour la danse et de son désir d'en faire un métier plus honnête. Il est clair que c'est parfois difficile de combiner les deux, il se sent souvent coupable de devoir mentir, mais il se dit que c'est mieux comme ça, qu'il protège tout le monde en ne les impliquant pas, puis il se console avec un bol de glace et un entraînement de danse.
Q : Et finalement, dis-nous en un peu plus sur ton parcours jusqu’à aujourd’hui.R : Hajime est le quatrième enfant de la famille Nakano, le dernier, le soi-disant choyé, soi-disant chouchou trognon que tout le monde aime. Sauf que lui n'a jamais aimé cette place, héritant des fringues de ses aînés, des jeux de ses aînés, d'un coin dans la chambre de ses aînés, etc... La famille était assez modeste et vivait dans un petit appartement de trois chambres, celle des parents, celle de la grande soeur et celle des trois garçons. Constamment serrés les uns sur les autres, ils étouffaient Hajime. Trop de bruit, trop de disputes, trop de monde.
Dès qu'il le pouvait, et ce depuis qu'il fut en âge d'aller à l'école, il squattait chez un copain ou un autre, demandant s'il pouvait aller jouer chez eux pour simplement être au calme, manger un repas complet et jouer aux jeux vidéos. C'est également avec l'un d'eux qu'il commença la danse, d'abord pour passer le temps et s'amuser à reproduire des chorégraphies vues sur internet, puis la passion naquit en lui.
Ses parents n'ayant pas les moyens de lui payer des cours de danse, il fit fonctionner son cerveau déjà surdoué pour gagner lui-même son argent, en vendant des cookies, des limonades ou en lavant les voitures de ses voisins. Tant qu'il était gosse et mignon, ça fonctionnait, on le payait cher pour le faire sourire, puis il grandit et fut payé normalement, c'est-à-dire des rawettes pour une heure de travail. Néanmoins, avec ces petits salaires et son argent de poche, il gagnait suffisamment pour se payer deux heures de cours par semaine, pas assez pour devenir pro, mais tout de même suffisamment pour progresser.
Quand il eut environ dix ans, sa soeur aînée quitta l'appartement pour rejoindre Tokyo, où elle entra dans une université. Indépendante, elle paya elle-même sa scolarité grâce à une bourse et un boulot d'étudiante, permettant au reste de la famille d'économiser un peu. Après un an, ils purent acheter leur premier ordinateur, un vieux modèle d'occasion, mais c'était leur trésor. Chaque membre de la famille avait droit à une heure par jour dessus, et Hajime n'en manqua pas une minute. Il voulait jouer aux jeux dont ses amis parlaient mais, par manque d'argent, il dû procéder de façon illégale, en regardant des tutos sur "comment craquer des jeux en ligne". Puis une nouvelle passion grandit en lui : l'informatique.
Pendant son adolescence, il délaissa largement ses études, se fichant pas mal des sciences, de la poésie ou de l'histoire japonaise. Tout ce qui l'intéressait était la danse et l'art du hacking. Il économisa son argent de poche pendant des mois entiers pour pouvoir se payer un ordinateur perso, et se choisit un pseudo de hackeur
"NAK∀ME". Au début, il s'amusait simplement à pirater les sites de son école, de grands magasins ou des blogs sans importance. Il voulait juste s'amuser et laisser son tag un peu partout. Puis il s'attaqua à des sites de plus grande envergure, jusqu'à se forger une petite réputation dans le monde informatique.
Côté école, il fit en sorte de toujours avoir la moyenne pour ne pas avoir à repasser ses années. Ses parents étaient déçus, voulaient des notes maximales pour chacun de leurs enfants, mais Hajime s'en fichait pas mal. Quand il serait danseur, il gagnerait beaucoup d'argent, non ? Il s'accrochait à son rêve, pas trop inquiété d'être le seul à y croire. Sauf que, ce qu'il n'avait pas prévu, c'était que ses parents ne pourraient pas lui payer l'université qu'il souhaitait, et que ses notes ne suffiraient pas pour obtenir une bourse. Cette désillusion le poussa à chercher un job à la fin du lycée, quelque chose qui payait bien et ne demandait pas de diplôme...
Et il finit caissier dans un supermarché du coin. Vie de rêve, hein ? Il y resta quelques mois, tout en continuant ses activités de hackeur et ses cours de danse. Puis, un jour, alors qu'il était sur son ordi, il se fit... pirater. Enfin, quelqu'un
tenta de le pirater, mais il lui bloqua l'accès à son ordi en quelques secondes et réinitialisa l'ordinateur de son adversaire en guise de représailles. Quelques jours plus tard, il fut abordé par cette personne, qui lui proposa un job comme hackeur dans sa "bande de braqueurs". Il hésita quelques jours, pesant le pour (argent) et le contre (illégal), avant de finalement accepter son offre. Aussitôt, il quitta son job de caissier et utilisa ses quelques économies pour acheter une petite camionnette d'occasion, un truc rouillé qui fumait à mort, mais dans lequel il y aurait de la place pour son matériel informatique et pour charger ses "camarades".
Ce n'était à nouveau pas son job de rêve, et il n'était pas fier de ce qu'il faisait, mais ça payait beaucoup mieux que d'être caissier et... il pensait honnêtement avoir les capacités nécessaires pour ne jamais se faire choper. Il couvrait les autres, distrayait la police quand ils arrivaient trop tôt, effaçaient les traces de tout le monde et servait de chauffeur à la bande. Cela dura plus de six ans avant qu'il n'ait enfin les moyens de reprendre des études, et il avait donc vingt-cinq ans quand il entra finalement à Chûô, en fac de danse.
Les deux devinrent plutôt compliqués à goupiller, car les braquages ne se faisaient pas seulement le soir, mais il parvint à aménager ses horaires pour que tout colle à peu près bien. Après tout, en tant que chef informaticien de la bande, il avait souvent son mot à dire sur quelle heure serait la plus propice pour telle cible, et faisait en sorte de tout agencer au mieux.
Le dernier problème à l'histoire était sa famille. Ses frères étaient partis et ses parents avaient donc tout le temps qu'ils voulaient pour "veiller sur le cadet". Ils lui demandaient constamment ce qu'il faisait après les cours, pourquoi ils ne le croisaient jamais quand ils allaient au supermarché, pourquoi son ordinateur était toujours verrouillé, pourquoi... Hajime parvint à tenir pendant tout un semestre, puis il en eu marre. Il se sentit sur le point de craquer et ne voulait pas les décevoir encore plus, alors il quitta l'appartement pour se trouver un logement à lui, prétextant qu'il avait un nouveau travail et devait s'en rapprocher. Il tomba sur une annonce pour une colocation pas trop chère et fut accepté ; il emménagerait donc un peu avant la rentrée, le temps de tout mettre en ordre au niveau administratif.