Mardi soir. Est ce le meilleur soir pour y aller. Est ce qu'il existe un moment idéale pour ce genre de chose. Pas vraiment. Un moment idéale pour réapparaître comme par magie dans la vie d'une femme que tu as abandonné. Que tu as abandonné au moment où elle avait le plus besoin de toi peut être même. Tu t'en es voulu, tu as failli abandonné, tu as failli refuser ce jour là, mais la mission était trop importante, pour tes patrons mais surtout pour toi. Mais impossible de lui en parler, impossible de la prévenir. Tout ça était interdit. Aucune information ne devait fuiter, tu avais l'interdiction formelle de dire quoique ce soit. Alors tu as disparu du jour au lendemain. Et tu ne peux imaginer sa douleur, sa peur ? Si tant elle qu'elle ai ressenti tout ça, au fond tu n'en sais rien, peut être surtout de la colère. Oui c'est sans doute ça.
Et toi tu pense que débarquer à son travail sans prévenir c'est la meilleure des solution. Peut être un moyen sûr pour toi qu'elle ne s'enfuit pas, qu'elle soit obligée de t'adresser un minimum la parole ? Un peu égoïste de ta part Nao. Tu entre dans le bâtiment et la cherche du regard, on t'a dit qu'elle travaillait ici. Tu t'installe sur un tabouret du bar et observe un peu l'endroit, tout ça ne t'avait pas manqué. Elle fini par revenir après avoir servi des clients. Tu la regarde et esquisse un léger sourire nerveux. bonsoir .. bravo. T'avais pas mieux ?
Une soirée assez calme, elle ne s'en plaignait aucunement. Elle n'aimait pas spécialement le fait qu'elle avait dû recommencer à bosser dans ce genre d'endroit, mais son salaire à la pâtisserie ne lui permettrait aucunement de vivre tout en aidant son père et évité les vielle méthode. Elle alternait entre les tables, souriant de manière professionnelle, évitant avec brio les mains baladeuses qui essayait de la distraire. En sommes une soirée des plus banale, mais très vite son regard se fige sur le client assis à la table qu'elle venait de rejoindre. Son cœur se serre et lui fait mal : Nao. Ce policier qui avait sans le vouloir voler une partie d'elle-même, qui lui avait fait croire le temps d'un instant qu'elle valait mieux que ce qu'elle croyait. Elle n'avait pas pu retenir son geste, sa main était partie toute seule « Je ne veux plus jamais te voir » Un silence dans la salle, les larmes qui lui piquent les yeux. Rei tourne les talons pour se soustraire à son regard sortant par l'arrière s'appuyant contre le mur de la ruelle adjacente au bar. Pourquoi était-il là ? Des semaines, des mois qu'elle n'avait plus aucune nouvelle. Le policier avait disparu peu après son hospitalisation, elle s'était sentie abandonner. Elle avait eu si mal que se reprendre avait été dur, mais elle avait tenu bon. Des pas lui font redresser le regard, il était là, simplement là. Pourquoi ? « Pourquoi tu es là ? » Elle aurait aimé courir dans ses bras, le serrer contre elle profité de cet instant, mais non elle ne pouvait et ne voulait le faire. « Si c'est pour me dire que tu es désolée ne te fatigue pas j'ai compris le message quand tu es partie » Elle essuie ses larmes, elle ne voulait pas qu'il les voit.
Tu ne t'attendais pas à un accueil chaleureux, certes, mais tu n'avais pas prévu non, ou même imaginé que tu prendrais une gifle. Méritée, certes, on peut le dire. Et tu ne dis rien à ce sujet d'ailleurs, tu l'encaisse en silence. Ne plus jamais te voir, est ce réel, ou bien est ce la colère qui parle ? Tu oses espérer qu'il s'agit de la colère. Tu baisse un instant les yeux alors qu'elle s'éloigne. Soupire. Léger temps d'hésitation mais tu finis par la suivre. Tu ne vas pas fuir non plus Nao. Ce serait ridicule et en plus tu ne serais qu'un lâche. Déjà qu'elle doit le penser. Tu n'es vraiment pas parti au bon moment. Votre relation prenait un nouveau tournant, elle commençait à se débloquer, à te faire confiance et on t'a envoyé loin. Sans rien pouvoir lui dire. Tu ne peux que comprendre sa réaction.
Tu arrives finalement à l'extérieur et la rejoins sans rien dire pour le moment. Pourquoi tu es là hein. je .. Tu te tais à la suite de ses mots. Fronces les sourcils. Qu'est elle aller s'imaginer ? Enfin Nao, que veux tu qu'elle imagine en fait. Elle a du penser que tu as trouver mieux, que tu en as eu marre, que tu l'as laissé tomber, volontairement. Mais ce n'est rien de tout ça. Rei ..
Tu cherches son regard, ses larmes te font mal, tu t'en veux, encore plus que lorsque tu es parti. C'était dur, trop dur peut être. Et la voir , là comme ça, par ta faute, c'est encore pire. Tu préférerais te faire torturer par un de ces trafiquant, ce serait moins douloureux. comment as tu pu comprendre un message que je n'ai pas pu te faire passer ...? Elle n'a pu que supposer les raisons de ton départ et tu le sais, et c'est légitime qu'elle pense tout ça. Quand bien même tu ne peux que deviner ses pensées.
Tu inspires. Sans t'approcher de trop, pour ne pas la faire fuir, encore. Je suis désolé oui. C'est vrai. Tu la regarde. tu as le droit de m'en vouloir pour le reste de ta vie et de ne plus vouloir me voir.. mais.. laisse moi au moins t'expliquer.. Elle en fait ce qu'elle veut après, et tu ne pourras pas lui en vouloir de couper les ponts avec toi. Tu attends son approbation avec une boule au ventre.
Que voulait il qu’elle comprenne ? Disparaître comme ça sans aucunes explications, hormis une envie de ne plus la voir, elle ne pouvait imaginer autre chose. Pourquoi était-elle tombée amoureuse de ce type, pourquoi n’arrivait-elle pas à passer à autre chose ? Il était la devant elle, des mois qu’ils ne s’étaient pas vus, dès mois qu’elle avait essayé de trouver des réponses logiques et pourtant aucune ne s’était imposée à elle bien au contraire. Le dégoût de sa propre personne l'avait simplement fait imaginer les pires scénarios que le policier avait simplement vu la laideur intérieure de sa personne. Connaissant une partie de son secret, une personne aussi sale qu’elle n’en valait pas la peine, donc oui son départ n’avait pu qu’accentuer ses pensées. Fort heureusement elle avait réussi a quelque peu remonté la pente bien que cela fut compliqué. « Comment Nao ? Ton départ après l’hôpital en a dit assez long pour moi » dit-elle simplement.
Elle l’observe, elle était tel un animal blessée en cet instant, elle essaie vainement d'essuyer ses larmes qui ne font que s'imposer silencieusement à chaque fois qu’elle les efface. Voulait-elle entendre ses explications ? Voulait-elle entendre une histoire qui lui ferait plus de mal que de bien ? Elle ne savait pas. Mais quelque part dans le fond elle voulait essayer de lui accorder le bénéfice du doute, croire qu’il ne l’avait pas abandonné parce qu’il le souhaitait, qu’on lui avait peut-être imposé ce départ. C’était justement parce qu’elle voulait le voir pendant tout ce temps qu’elle était en colère, qu’il apparaît au moment où son cœur est moins douloureux. « Si seulement j’arrivais à te détester » un souffle qu’elle laisse échapper plus pour elle-même qu’autre chose « Je t’écoute et après on verra » elle ferme les yeux un instant pour essayer de reprendre contenance.