ODTCe matin, il a reçu un appel, un appel qu'il ne pensait jamais avoir, le père de Renji, si au début, il a cru à une blague et qu'il a insulté l'homme au bout du fil il s'est vite excusé lorsqu'il a compris que c'était bel et bien la vérité. Sentant son cœur raté un battement, il écoute les paroles du plus vieux sans trop les écouter, il comprend que Renji est en danger, encore une fois.... Il comprend aussi qu'ils ont besoin de lui pour hacker le système de sécurité et s'infiltrer dans le bâtiment. Merde, il ne sait pas quoi faire, pourquoi ? Parce qu'il repense à comment est ce qu'ils se sont séparés et inévitablement il se sent honteux. Ça fait presque un an, et pourtant, il a toujours aussi peur de revoir Renji. Sauf que là c'est différent, il est en danger, il n'a pas vraiment le temps de jacasser qu'il accepte de toute manière il n'a pas le choix car la voiture pour venir le chercher est déjà aux portes de sa ville. Il a juste le temps de faire sa valise et de prendre le strict nécessaire, car il va revenir non ?


Prévenant sa mère qu'il sort, il n'attend pas sa réponse et sort dehors avec son sac dans lequel il a claqué son boîtier et ses câbles ainsi qu'un cahier et qu'un crayon. Il n'attend pas bien longtemps avant que la voiture ne vienne le prendre devant chez lui. S'asseyant à l'arrière, il ne tarde pas à prendre le portable qui se trouve sur le siège à sa droite. Composant le numéro demander, il écoute les instructions du père de Renji avant de lui donner son adresse mail et de lui demander de lui envoyer les plans du bâtiment. Et c'est pendant huit longues heures qu'il imagine un plan pour pouvoir sortir Renji de là. C'est pendant 8 longues heures qu'il mémorise le plan. Il connaît chaque pièce, fenêtre et couloirs, mais pas qu'il connaît aussi les conduits d'aération.


C'est au bout de huit heures qu'il est accueilli par le père du plus vieux, lui exposant rapidement son plan, il refuse la pause "réparatrice" que lui propose le plus vieux. Non, il n'a pas le temps de manger un truc, il doit sortir Renji le plus vite possible. Et comme prévu depuis le tout début, Ji Yeong se rend seul sur les lieux, il fait nuit noire tout comme ses vêtements et son masque qui le font se fondre dans la masse. Il ne perd pas de temps et repère assez facilement le disjoncteur et posant une petite bombe, enfin juste de quoi faire sauter les plombs, il la programme pour 7 minutes. Il a seulement 7 minutes pour trouver Renji, relisant rapidement la position du plus vieux donné par son père, il prit les dieux pour que ce soit juste, oui, car cette erreur peut leur coûter la vie. Il ne perd pas de temps et casse une vitre avant de monter dans la bouche d'aération refermant cette dernière par la même occasion.


Laissant tout le monde s'affoler à cause de cette infiltration, il se contente de se faire le plus discret se concentrant pour ne pas se tromper de chemin, il rampe doucement jusqu'à la pièce où le plus vieux et censé se trouver et c'est au bout de quelques minutes que.... Bingo, il se retrouve juste au dessus de Renji à quelques centimètres prêt et il lui tomberait dessus ! Regardant sa montre il attend quelques secondes et.... Les plombs ont sauté, ils se retrouvent dans le noir, chose qui a l'air d'affoler les personnes chargées de la surveillance de Renji. C'est sans faire prier qu'il décide d'ouvrir la bouche d'aération, sautant au sol, il atterrit juste devant Renji. Sauf que voilà, il ne voit rien, se mordant la lèvre inférieure, il se souvient de la position exacte de Renji et se tourne vers lui remontant bien son masque et baissant bien sa capuche, il sort sa lampe de poche et le détache avant d'éviter et de rendre un coup. Merde, prenant la main de Renji, il se jette vers la sortie de la pièce. Ji Yeong  souvient toi, tu connais les plans par cœur serrant la main de Renji il le fait tenir son haut avant de reprendre la parole.

"Ne me lâche sous aucun prétexte, si on t'attaque hurle."

Et c'est en se prenant un coup avant d'éclater la tête du mec contre le mur qu'il avance en courant.

ODT J’ai parfois l’impression que la vie est un éternel recommencement. Après tout, ce n’est pas la première fois que je me retrouve kidnappé et enfermé dans une pièce comme celle-ci. Ç’en est presque lassant. Peu importe qui sont les ravisseurs, le schéma est toujours le même. On s’en prend à moi en pensant pouvoir atteindre mon géniteur. Malheureusement c’est bien mal le connaitre que de croire qu’il céderait face à des maitres chanteurs. Il parait que c’est un yakuza qui n’éprouve aucune pitié vis-à-vis de ses ennemis. A vrai dire, je n’en sais rien car j’ai très peu de contact avec lui. D’ailleurs moins j’en sais, mieux je me porte. Au moins, je ne le trahirais pas sous la menace.

Est-ce que j’ai peur ? La première fois que c’est arrivé, c’est ce que j’ai éprouvé mais en vingt ans, j’ai appris à juste attendre qu’on vienne me sauver. Je n’aime pas l’image que ça me donne. Celle d’une princesse en détresse. Très franchement, ça ne me va absolument pas mais c’est comme ça et je me suis fait une raison.

Quand l’électricité se coupe, je sais qu’ils sont là pour moi. Mon père ne paie pas de rançon et ne cède jamais au chantage mais il vient toujours à mon secours. C’est son seul mérite. Celui de réparer les dégâts qu’il créait volontairement ou non. Attendant patiemment, je suis à la lettre les instructions qu’on me donne. Si je veux m’en sortir, je ne dois pas les discuter. J’ai l’habitude, ce n’est pas la première fois même si ça fait longtemps que ça n’était pas arrivé. La dernière fois, c’était avec Ji Yeong, mais je n’aime pas penser à lui. Chaque fois que ça arrive, je sens mes entrailles se nouer douloureusement alors qu’une sensation étrange m’envahi. Un mélange de colère, de frustration et de tristesse. Alors comme à chaque fois que ça arrive, je le repousse le plus loin possible de mes pensées. Ce n’est de toute façon pas le moment de penser à lui.

Je suis ce gars à travers des couloirs que je ne reconnais pas. Des hommes essaient de nous arrêter mais il s’en débarrasse rapidement. Au moins il n’y a pas d’effusion de sang, c’est déjà pas mal. Et puis soudain il ouvre la bouche et ce qu’il me dit m’interpelle ou plutôt sa voix me semble familière. Peut-être parce qu’il s’agit d’un homme qui travaille depuis longtemps avec mon père ? Non c’est autre chose mais je n’arrive pas à dire quoi. De toute façon, ce à quoi je pense est complètement ridicule. Ça ne peut pas être lui. Pourquoi serait-il là ? Pourquoi travaillerait-il pour mon père ? Je déraille complètement. De toute façon nous ne tardons pas à sortir du bâtiment, couvert par d’autres hommes qui nous embarquent dans une fourgonnette. Maintenant que je suis à l’abri, j’en profite pour le dévisager avant de lui demander :
« On se connait, non ? »
Avant qu’il ne réponde, la fourgonnette prendre un virage un peu trop serré, alors qu’il semblerait que nous soyons pourchassé.  

ODTIls sortent plus ou moins rapidement du bâtiment, et sans encombre heureusement pour eux, ils n'ont pas vraiment le temps de comprendre ce qui se passe qu'ils se retrouvent dans une fourgonnette. Poussant un soupir de soulagement, il laisse tomber sa tête en arrière la laissant contre le mur avant de s'accrocher au mec en face d'eux avant que Renji ne reprenne la parole. Déglutissant avec difficulté, il secoue négativement la tête. Il ne doit pas le savoir, pas après leur séparation qui n'était pas des plus sympathiques. Tournant la tête vers la fenêtre, il pousse un soupir alors qu'ils prennent un deuxième virage. Virage qui lui fait se cogner la tête contre le mur. Perdant son chapeau, il ne peut s'empêcher de lâcher une insulte avant d'écarquiller les yeux. Merde..... Relevant doucement les yeux vers Renji, il croise son regard et....


Il panique, merde, il l'a reconnu non ? Aaah putain ! Se levant, il hurle au conducteur de le laisser descendre. Oui, hors de questions de rester avec Renji, il ne veut pas affronter sa colère. Ni même ses propres sentiments à son égard. C'est sans doute pour ça qu'il se met à hurler avant que l'un des mecs avec lui dis de se calmer et c'est menacer d'une arme qu'il se rassoit à côté de Renji. Baissant les yeux vers le sol, il laisse aussi tomber son masque ne voyant plus du tout l'utilité. C'est au bout de 20 minutes qu'ils sont en sécurité, restant assit dans la voiture, il laisse les hommes du père du Yakuza l'emmener hors du véhicule sans doute pour aller voir son père. C'est à ce moment-là qu'il profite de l'inattention de Renji, descendant rapidement du véhicule, il se dirige vers l'un des mecs qui est censé le payer lui donnant son numéro de compte, il range son portable avant de quitter les lieux.

ODT Il me fait un non de la tête pourtant tout me semble tellement familier chez lui. Son odeur, sa voix, sa stature. Je jurerais qu’il s’agit de Ji Yeong même si cette idée… cette pensée est ridicule et complètement folle. Pourquoi se serait-il laissé embarquer dans une histoire pareille ? Surtout après la façon dont on s’est quitté il y a un an. D’ailleurs mes souvenirs me jouent peut-être des tours. Je ne l’ai pas revu depuis si longtemps et on dirait que malgré l’année écoulée, je pense encore à ce sale gamin. J’aimerais dire que je ne sais pas pourquoi mais ça serait mentir même si mon égo refuse de l’admettre.

Au virage suivant, il perd son chapeau et lâche un juron. Nos regards se croisent et le doute n’est plus possible. C’est lui. Je le sens, je le sais. Pourtant je ne dis rien. J’aimerais lui dire mille et une choses mais les mots se bloquent dans ma gorge. Ce sont certainement ses cris qui m’ont coupé dans mon élan. Maintenant que je l’ai reconnu, il veut encore fuir et si un homme de mon père ne l’avait pas menacé d’une arme, il ne se serait pas sagement assis à côté de moi.

Un soupir traverse mes lèvres alors qu’un sourire se dessine sur mon visage. Il est léger, à peine perceptible. A cet instant, je ne sais pas très bien quoi penser de lui, de moi, de nous et de tout ça. Clairement, c’est le bordel dans ma tête et puis j’ai l’estomac tellement noué et le cœur qui bat si vite alors que faisais preuve de tellement de sang froid et de détachement quand j’étais encore otage. C’est ironique, non ?

J’ignore combien de temps la voiture roule avant de s’arrêter dieu sait où. J’imagine suffisamment loin de mes ravisseurs. Que va-t-il leur arriver ? Ils vont certainement tous mourir. Mon géniteur n’a aucune pitié envers ses ennemis et pourtant, ça ne les décourage pas pour autant. Il y en a toujours pour s’en prendre à moi, comme s’ils se pensaient meilleurs que les autres.

La voiture est arrêtée. On me demande de descendre. J’obéis, lançant malgré tout un dernier regard à Ji Yeong avant de descendre. J’échange quelques mots avec le chef des opérations. On me demande de ne pas rentrer tout de suite chez moi. On veut me mettre à l’abri ailleurs mais j’écoute à peine ce qu’on me dit car mon attention est attirée par Ji Yeong qui s’en va déjà. Mon estomac se noue un peu plus et sans me soucier qu’on soit encore en train de me parler, je m’éloigne pour le rejoindre.
« Attend ! Ne pars pas comme ça ! »
Sans un mot de plus, j’efface la distance qui nous sépare et referme mes bras sur lui. Je ne sais pas très bien pourquoi je fais ça. En fait si, je le sais et ça fait un an que j’en meurs d’envie.
« C’est ce que j’aurais dû faire la dernière fois. J’aurais dû tous les envoyer chier en plantant ma voiture là. J’aurais dû sortir et t’empêcher de partir. »
Mon visage niché dans son cou, je murmure ces paroles tout contre son oreille alors que mes yeux sont fermés et que son odeur envahit mes narines.
« Pendant un an j’ai rejoué la scène dans ma tête des milliers de fois. Chaque fois que je quittais l’université ou que j’allais quelque part, j’espérais secrètement t’y recroiser pour qu’on s’insulte, s’engueule et passe du temps ensemble. »
Je resserre un peu plus mes bras sur lui, comme si j’avais peur qu’il ne s’enfuît à nouveau ou qu’il ne soit tout simplement pas vrai.
« Tu m’as manqué Ji Yeong. »

ODTC'est une fois qu'ils ont échangé leurs numéros qu'il tourne le dos au mec qui est censé le payer. Il fait quelques pas, sentant son cœur s'alourdir à mesure qu'il s'éloigne. Il se fait violence pour ne pas se retourner et courir vers lui, ce sera mal venu surtout après avoir pété un câble dans la fourgonnette. Poussant un long, il se contente de marcher avant d'entendre la voix de Renji, arquant un sourcil, il se retourne et.. Il fait un pas en arrière, mais la distance qui les sépare est vite coupée par Renji qui le prend dans ses bras. Le souffle coupé, et la chaleur de plus vieux enveloppant Ji Yeong ce dernier ne peut s'empêcher de poser sa main sur son torse pour le repousser avant d'entendre les paroles du brun. Écarquillant un peu les yeux alors que ce dernier pose sa tête dans son cou, il serre doucement le haut du japonais. Sentant sa gorge se serrer, il refuse de pleurer en public et c'est sans doute pour cela qu'il le repousse un peu baissant les yeux vers le sol, il ne tarde pas à reprendre la parole.

"Toi aussi..."

Portant son regard vers lui, il sent son cœur se serrer un peu alors que Renji ne semble pas lui tenir rigueur de son comportement, il se mord cependant la lèvre inférieure avant de lui dire.

"Est-ce qu'on pourrait parler ailleurs, je suis mal à l'aise...."

Même si les hommes de main de son père ne semblent pas les écouter, il n'est pas dupe et sait pertinemment que ce n'est pas le cas. Sentant son cœur battre un peu plus il va faire quelque chose qu'il n'aurait jamais pensé faire. Il entraîne Renji contre l'avis des hommes de main de ce dernier qui se mettent à hurler. Merde, qu'est ce qu'il est en train de faire ? Il ne le sait même pas lui, mais il sait une chose, il ne veut plus être séparé de Renji et c'est sans doute pour ça qu'il a accepté de travailler pour son père.

ODT Il ne dit rien mais sa main serre mon vêtement, ce qui est un bon indicateur de ce qu’il ressent. Dans le fond, Ji Yeong est un peu comme moi. Maladroit avec les mots mais surtout avec ses sentiments. Est-ce pour cette raison que je me suis attaché à lui ? Parce que nous avons tous les deux mauvais caractères ? Je n’en sais rien et dans le fond, ça n’a aucune importance.

Il finit par se dégager de mon étreinte. J’imagine que c’était un peu embarrassant comme situation. Ce genre de démonstration public ne nous ressemble pas et pourtant, je n’ai pas trouvé d’autres manières pour le retenir et lui dire ce qui m’a pesé durant cette année écoulée.

La réponse de Ji Yeong est courte, concise et je n’attends rien d’autre de sa part. Simplement savoir que je lui ai également manqué, me suffit. J’acquiesce ensuite, à ses paroles suivantes, jetant au passage un rapide coup d’œil par-dessus mon épaule, vers les hommes de mon père qui ont poliment et pudiquement détourné le regard. Mon homosexualité est connue de tous. Je ne m’en cache pas même si je ne suis pas du genre à le montrer en public. Ce qui vient de se passer était exceptionnelle et je n’en ai pas honte.

Avant que je ne réagisse, Ji Yeong m’entraine loin de mes garde-fous, qui se mettent à crier pour nous demander de revenir. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres alors que je resserre mes doigts sur la main de mon cadet. Je me mets alors à courir en l’entrainant vers une rue plus fréquentée. Ici, nous aurons de meilleure chance de trouver un taxi. Lorsque j’en aperçois un de loin, je lâche la main de Ji Yeong pour lui faire signe. Il ne tarde pas à s’arrêter devant nous et après avoir ouvert la portière, je lui fais signe de monter le premier. J’ai toujours mon portefeuille, ce qui n’est pas le cas de mon téléphone portable. Quant à notre destination, je m’en contre fiche tant que je suis avec Ji Yeong.
« Commencez à rouler, on vous donnera notre destination dans un moment. »
Je tourne mon regard vers celui qui n’a jamais cessé de quitter mes pensées. Nous savons tous les deux qu’on ne peut pas immédiatement rentrer chez moi, mais au moins nous pouvons mettre le plus de distance entre les hommes de mon père et nous.

ODTEst-ce que tout ça lui ressemble ? Non, pas du tout, mais bon il y a un nouveau début à tout non ? Restant silencieux, il laisse Renji s'occuper du taxi et se contente de monter dedans. Merde, il ne sait pas comment se comporter et ce genre de comportement ne lui ressemble pas du tout, c'est sans doute pour ça que lorsque Renji reporte son regard vers lui, il baisse les yeux. Mais... Depuis quand est ce qu'il est aussi gêné ? Aaaah merde, Ji Yeong réveille toi ! C'est au bout de quelques secondes qu'il se penche vers le conducteur portable en main, il lui montre l'adresse avant de se caler dans le siège et de porter son regard vers Renji.

"J'ai sommeil, j'ai donné l'adresse d'un hôtel."

Libre à Renji de le suivre ou pas, de toute manière il est tellement mal à l'aise qu'il n'osera pas lui proposer de venir avec lui. C'est sans doute pour ça qu'il reporte son regard vers l'extérieur. Regardant le paysage défiler devant ses yeux, il reconnaît rapidement les lieux et ne tarde pas à comprendre qu'ils ne se trouvent plus très loin de son hôtel. Son cœur se serre à mesure que le taxi s'en approche et c'est lorsque le chauffeur lui annonce qu'ils sont arrivés qu'il esquisse un léger sourire un peu triste avant de reporter son regard vers Renji et de reprendre la parole.

"Merci, j'ai de l'argent, je peux payer ma course."

Sortant son portable, il paie par carte et ne tarde pas à sortir du taxi, marchant exprès, super, lentement, il espère que le plus vieux viendra avec lui. Même s'il n'ose pas le lui dire, il se baisse exprès simulant de refaire son lacet. S'il te plaît Renji, vient...

ODT Ji Yeong baisse les yeux avant de se pencher vers le chauffeur pour lui montrer l’écran de son téléphone portable. Intrigué, j’attends en silence qu’il m’explique où il veut aller. Quand il me dit qu’il a sommeil et que nous allons dans un hôtel, j’acquiesce avant de murmurer à mon tour :
« Moi aussi je suis fatigué. Ils ne m’ont pas laissé dormir. »
J’ai également mal partout. Rester assis et attaché sur une chaise pendant si longtemps, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux. Mes muscles sont encore tout engourdis mais je m’en fiche car la seule chose qui compte à cet instant c’est lui. Je ne pensais jamais le revoir et pourtant, il est là. Il est revenu pour moi alors je peux bien assumer ce que je ressens pour lui, non ? Ce n’est pourtant pas facile d’admettre que j’ai des sentiments pour un homme qui a la moitié de mon âge. Je crois que c’est la première fois que ça arrive mais je ne dois pas laisser un détail de ce genre tout gâcher. Pas après ce que nous venons de vivre.

Quand le taxi s’immobilise, Ji Yeong me devance pour payer et à ses paroles, je ne peux que pousser un profond soupir. Est-ce qu’il essaie de fuir à nouveau ? Probablement et ce n’est que lorsque le chauffeur me demande si je descends aussi ou s’il doit me déposer ailleurs, que je quitte mes pensées.
« Non ça ira. Je descends aussi ici. »
Je quitte le taxi et rejoins Ji Yeong. Une fois à sa hauteur je lui demande :
« C’est l’hôtel où tu es descendu ? Tu crois que tu pourrais me prêter des vêtements propres ? »
Nous faisons à peu près la même taille même si nous avons des goûts vestimentaires très différent. Cela dit, je ne vais pas faire le difficile et puis, ça sera l’occasion pour moi d’avoir directement son odeur sur moi. Elle m’a tellement manqué toute cette année écoulée.
« J’ai aussi besoin d’une douche et d’un endroit où me cacher le temps que ça se tasse. »
Hésitant un instant, je finis par me rapprocher de lui pour lui glisser dans le creux de l’oreille :
« Mais surtout je veux rester avec toi. »
Mon cœur bat plus vite en prononçant ces mots remplis de sincérité. Il est temps d’arrêter de se voiler la face et d’assumer ce que je ressens pour lui.

ODTIl sent son cœur rater un battement lorsqu'il entend la voix de Renji, vraiment ? Il l'a vraiment rejoint ? Posant son regard sur lui quelques secondes, il ne dit rien et se contente de reprendre son chemin alors que le plus vieux reprend la parole. Il va vraiment rester avec lui ? Cette nuit ? Et après ? Il va reprendre sa vie à l'université et lui ? Il travaille pour son père maintenant, il a vendu son âme au diable pour sauver Renji.... Mais ça, il ne va pas le lui dire... S'arrêtant lorsqu'il entend les paroles de Renji, il se tourne vers lui et le détaille quelques secondes. Alors c'est lui qu'il aime ? Pourquoi ? Enfin, il a toujours réussi à ne pas s'attacher aux personnes qu'il rencontre alors pourquoi ce prof qui n'était même pas le sien est différent ?

"On fera quoi après ? Demain, et après demain ?"

Est-ce qu'ils vont s'ignorer ? Est-ce qu'ils vont assumer leurs sentiments et si c'est le cas, est ce que Ji Yeong sera prêt à faire rentrer quelqu'un dans sa vie ? Lui qui a toujours tout fait pour être infecte tout le monde. Baissant les yeux vers le sol quelques secondes, il ne tarde pas à relever les yeux et c'est sans vraiment réfléchir qu'il soulève son haut affichant ses cotes, mais pas que, le tatouage de la mafia du père.

"Tu vas faire quoi hein ?"

Non, il ne le provoque pas, mais il sait pertinemment qu'il déteste son père et qu'il répugne de tout son être la mafia. Sauf que voilà, Ji Yeong fait partie de ce monde qu'il cherche tant à fuir. Et s'il se passe quelque chose entre eux mieux vaut que Renji soit au courant non ? Laissant tomber son haut, il ne tarde pas à lui tourner le dos et à rentrer à l'accueil. Oui, s'ils doivent se prendre la tête, il veut le faire dans la chambre et pas dehors devant l'hôtel.

ODT Ji Yeong s’arrête et me fixe plusieurs secondes avant de reprendre la parole, me questionnant sur la suite et je dois avouer que sur le moment, je ne sais pas quoi lui dire. Demain et après demain me semblent si loin ! Je n’y ai pas réfléchi et puis pour le moment tout ce qui compte à mes yeux, c’est qu’on se soit retrouvé. Le reste peut bien attendre un peu, non ? C’est ce que j’aimerais lui dire mais il ne m’en laisse pas le temps car il soulève son t-shirt me montrant ses côtes mais surtout ce tatouage que je reconnais immédiatement. Ce symbole, c’est celui de l’organisation de mon père et immédiatement mon visage s’assombrit alors que je sens la colère m’envahir. Comment a-t-il osé me faire ça ? S’en prendre à Ji Yeong pour m’avoir moi ? Je ne connais pas les termes de leur arrangement et j’aimerais dire que je m’en fiche mais ça serait un mensonge.

Je ne dis rien. Lui non plus. Il se contente de baisser son t-shirt avant d’entrer dans le hall de l’hôtel. Je l’y suis en silence, le laissant récupérer sa clé à l’accueil avant de monter dans sa chambre. Lorsque la porte se referme derrière nous, je referme ma main sur son bras et le tire contre moi. Je ne sais pas quoi lui dire mais une chose est sûre, je ne veux plus laisser quoi que ce soit se mettre entre nous. D’ailleurs respirer son odeur m’apaise un peu et m’aide à retrouver suffisamment de sang froid pour lui murmurer :
« Tu crois que c’est ce qui va m’empêcher de t’aimer ? »
Oui, je viens de lui avouer mes sentiments et je crois que je ne pouvais pas me montrer plus clair avec lui.