De caractère introverti, mais de style extraverti. Le prof cache bien son jeu. Il n’aime pas montrer ses émotions et prend son métier au sérieux. Il est droit, un brin autoritaire, mais il ne refusera jamais d’écouter un proche et ses élèves. Il n’est peut-être pas bon pour donner des conseils, puisque dans sa vie, il a souvent fait de mauvais choix. Toutefois, il essaie d’être présent, de donner des petits tips comme dirait la jeunesse. Shin, c’est un homme apaisé, posé et discret. Il est le genre à rester dans son coin. C’est un observateur avec une oreille tendu. Il est loin d’être un violent, limite, il a besoin de se faire violence. Il a une addiction à la cigarette. Il est heureux ? Il fume. Anxieux ? Il s’en grille deux. Triste ? Il s’en grille tout le paquet. Le tabac finira par l’avoir et il le sait. Il a bien tenté d’arrêter, mais il n’y arrive pas. Sa volonté a toujours été mise à l’épreuve que cela soit à cause de son addiction ou de sa maladie. S’il a abandonné son sevrage à la clope, il n’a pas abandonné sa capacité à vouloir reconnaître des visages. Il a beau souffrir de prosopagnosie, il cherchera toujours à analyser les moindres faits et gestes, les tics, le ton d’une voix. Il retient facilement tout ce qu’on lui dit. Il est loin d’avoir une mémoire d’éléphant. Shin, c’est celui qui ne reste pas au lit, qui se lève aux aurores soit pour bosser soit pour écouter de la musique en sirotant un café. Même s’il revient d’une soirée arrosée, il ouvrira ses petits yeux à une heure précise. Cela le frustre parfois, car il est réputé d’être un prof avec des poches sous les yeux. Les élèves le soupçonnent d’avoir un autre métier à côté tel que musicien alors qu’au final, il traduit des livres érotiques. Il admet le faire par choix, quand il s’agit d’un livre bien écrit. C’est loin d’être un obsédé, un pervertis, il aime juste la bonne écriture. Peu de personnes ont connaissance de son deuxième métier. Shin sait très bien le cacher, c’est un homme cabalistique à souhait. Au final, on apprend plus sur lui par ses tatouages que sa personnalité elle-même. En effet, il possède un grand nombre de tatouages. Il en a un derrière l’oreille gauche, un sur le long de son bras droit, sur sa poitrine, au-dessus de son oblique gauche et un dernier sur le mollet. Il a fini par arrêté de marquer sa peau quand il a pris la décision de devenir professeur d’anglais. Il ne faut pas oublier que les tatouages sont mal vu au Japon. Il les dissimule sous ses vêtements, ses cheveux, mais dès qu’il sort du corps enseignant, c’est tout autre chose. Il les montre, s’habille comme la plupart des jeunes. Shin n’accepte pas de vieillir, il en est effrayé.

Un bambin avec des étoiles plein aux yeux. Shinzo était émerveillé par tout ce qu’il voyait. Tout dans ce monde représentait une aventure pour lui. Un tantinet bavard, bien trop curieux, on avait tendance à lui demander de ralentir, d’être plus calme. Si les adultes le trouvaient agaçant, ses camarades eux, le trouvaient surprenant. Le garçon se considérait comme un meneur, il avait ce don de diriger son groupe d’amis ou bien son équipe lorsqu’il pratiquait des loisirs. À l’école secondaire, il s’était mis au challenge d’apprendre un instrument de musique plus précisément la guitare. Il idolâtrait Kurt Cobain & les beatles. Et oui, Shin faisait parti de la vague rock & n’roll. Ses parents préféraient le voir en compagnie d’une gratte, qu’à jouer les faiseurs de troubles. Depuis l’école secondaire jusqu’au lycée, Shinzo possédait un groupe d’amis avec qui il jouait de la musique en interprétant des reprises. C’est à partir de cette époque, qu’il décida de monter son propre groupe de musique dans lequel il avait ce rôle de leader. Shinzo avait cette capacité d’apprendre l’anglais, de s'imprégner du style british. Il ne se voyait pas chanter en japonais. C’était d’ailleurs lui, qui écrivait les paroles.

Une âme de rocker, il fit ses premiers tatouages sans l’accord de ses parents, à des endroits très discret. Il avait seulement 18 ans. Bien que son groupe rencontrait peu de succès, il en avait assez afin de se produire dans des bars ou en première partie de concert. Le groupe possédait même un fandom. Pour Shin, c’était clair, son avenir sera dans la musique. Malheureusement, un drame se produisit et son désir a été compromis.

Shinzo possède seulement des briques de son accident. Il savait qu’il revenait d’un concert et que les membres de son groupe se tenaient non loin derrière lui. Suite à ça, c’était le trou noir complet. Les médias racontent qu’un jeune lycéen s’était fait renverser et qu’il était un miraculé, car malheureusement, le conducteur quant à lui, ne s’en est pas sorti. Suite à ce tragique accident de la route, Shin est resté plusieurs semaines dans le coma. Il a ouvert pour la première fois les yeux lorsque les premières feuilles de l’automne sont tombées. Les séquelles de son drame ont été la perte de la mémoire. Enfin, c’est ce que les médecins ont pensé. Le musicien n’avait pas reconnu ses parents aux premiers abords et encore moins son groupe de musique et pourtant, lorsqu’il se remit à gratter, notre ami savait rejouer des chansons qu’il avait écrit par le passé. Finalement, après être remonté sur scène, il eut sa première crise de panique. Il ne reconnaissait plus les membres de son groupe, ni même son fandom situé au premier rang. Plus tard, les médecins ont fini par diagnostiquer le problème. En effet, le jeune Shinzo souffrait de prosopagnosie.

Le monde s’écroulait sous les pieds du jeune homme. Comment allait-il s’en sortir s’il ne reconnaissait plus les visages ? De plus, la solitude le gagnait. Rare ceux qui souffrent de cette maladie, Shinzo n’avait que le corps médical sur qui s’appuyer. Il ne souhaitait plus sortir le bout de son nez. Sa chambre était son abri et l’univers comics ainsi que les jeux vidéo, étaient son monde. Il se plongea également dans la littérature, plus précisément la littérature anglaise, un univers dans lequel il n’avait nul besoin de reconnaître les visages. Shinzo finit par sortir lui-même de sa dépression, il savait au fond de lui qu’il ne pouvait pas vivre sur le dos de ses parents éternellement. Il reprit ses études en s’orientant vers les langues étrangères. Pendant ce temps, Shin fit face à sa maladie. Cette dernière n’ayant pas de traitement, il n’avait pas d’autres choix que de distinguer les personnes par le son de leur voix ou leurs aptitudes. Peu à peu, le garçon prit ses repères, ce qui l’aida à se familiariser avec ses camarades de classes, ses professeurs et sans oublier ses collègues. En effet, il avait pris la décision de travailler afin de financer ses études. Il enchaîna donc des petits boulots, puis il accepta un job plutôt bien payé. Ce dernier consistait à traduire des livres anglais en japonais, mais plus tard, il fut autant plus rémunéré quand il se lança dans la traduction de la littérature érotique.

À la fin de ses études, Shinzo avait dorénavant un nouveau but dans la vie, il souhaitait enseigner l’anglais. Il commença par devenir intermédiaire dans des centres de formations, mais il se mit à exercer véritablement son métier au sein de l’université de Chûô. Aux yeux de ses élèves, Shin est considéré comme un professeur étrange, puisqu’il a une façon de prêter attention au moindre mouvement, au moindre son dans la salle. Il possède également avec lui, un carnet noir. Certain, vous diront qu’il s’agit de son Death Note alors qu’en vérité, il écrit le nom et prénom de chaque personne qu’il côtoie, en précisant leurs caractéristiques, c’est également une autre façon de lui permettre de les reconnaître. Tout ce que Shinzo espère, c’est qu’il garde cette maladie pour lui le plus longtemps possible. Il déteste à l’idée de devenir un jour, une bête de foire.