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Attaphan Decha  ϟ  Shirahata Olivia

Encore une fois, Cha avait désobéi à ses parents. Encore une fois, il avait eu droit à une remontrance dans les règles de l'art. Une heure passée assis sur le canapé du salon à regarder sa mère faire les cent pas sur ses talons aiguilles, usant la moquette à chaque passage, et à écouter son père lui expliquer par a+b pourquoi il devait aller en cours et cesser ses activités nocturnes. Une heure de perdue, une heure qu'il aurait pu passer avec Shota, à embêter Reiya ou à repeindre une façade avec Shin.

Tout ça parce qu'il avait fait le mur la veille pour aller passer la nuit chez son meilleur pote. Alors okay il avait été puni à cause d'une interrogation foirée, mais quand même ! Pour une fois qu'il ne faisait rien d'illégal en plus. Ils avaient juste passé la soirée à mater des films dans la chambre de Shota, se gavant de pop-corn et tentant de griller Reiya au sortir de la douche. En vain, malheureusement... Ce dernier savait qu'il était là et s'était vêtu entièrement avant de sortir de la douche. Dommage, hein ? Un autre jour, peut-être.

Quand ses parents eurent fini le sermon habituel - tu vas rater ta vie, il faut que tu étudies, après tout ce qu'on a fait pour toi, c'est comme ça que tu nous remercies, bla bla bla - Cha eut l'autorisation de rester dans sa chambre toute la journée. Ouais bah on était samedi, merci les vieux quoi ! Sans discuter, il était monté au premier se réfugier dans sa piaule, claquant la porte pour montrer son mécontentement. S'allongeant sur son lit, il fixa le plafond quelques minutes, s'assurant par là que ses parents ne décideraient pas de venir lui parler une dernière fois. Et quand il fut sûr qu'il n'y aurait rien de plus pour aujourd'hui... il fit le mur.

Sautant par la fenêtre sur le toit du garage puis se laissant tomber au sol, il se faufila dans les rues, aussi discret qu'un chat sauvage, un sourire narquois sur le visage. C'était si facile de les berner, ou du moins le pensait-il. Il ne se doutait pas que sa mère le regardait partir depuis la fenêtre de la cuisine, le téléphone porté à son oreille. Elle appelait Olivia, ancienne avocate de la famille devenue amie et conseillère des Attaphan. Elle espérait qu'elle puisse remettre son fils sur le droit chemin, lui demandait de le chercher dans le parc, où elle pensait que Cha irait se planquer.

Et elle avait raison, Cha se dirigea droit vers le parc, pour être tranquille, manger une glace et marcher au milieu des gens. Il aimait bien cet endroit, plein de vie et de joie, où il croisait des dizaines de visages et ne s'ennuyait jamais. Ici, il y avait toujours quelque chose à regarder et à faire, un enfant à éviter, un chien qui le faisait sursauter. Il se paya une glace au chocolat et s'assit sur un banc, croisant les jambes en tailleur. Il regardait passer les gens, les chiens qui jouaient, les pigeons qui ramassaient les miettes. Il ne resterait pas longtemps, juste assez pour manger son cornet puis il irait vider une bombe de couleur ou deux sur une façade, un pied de nez à ses parents qui le croyaient dans sa chambre. En pleine journée, oui, mais il connaissait des endroits où personne ne le verrait... Oui, c'était un bon programme. Et il serait rentré dans sa chambre avant l'heure du dîner.


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for the god's sake !

+ OOTD + Perchée sur ses talons aiguilles matte noire de 10 cm de chez « Oscar De La Renta », Olivia finissait son maquillage habillé mais discret tout en soulignant ses lèvres du parfait « Velvet Matte – Dramadouce » de chez Christian Louboutin. Elle s’était apprêtée pour un réunion importante qui se tenait à la bourse de Tokyo, qui allaient traiter des sujets importants, comme la sortie du Royaume-Unis de l’Union Européenne, qui inquiétait beaucoup les financiers. Pantalon large noir de chez « Bottega Veneta » et blouse en mousseline verte sapin de chez « Deveaux ». Ses cheveux étaient lâchés avec une organisation très stricte et retombaient parfaitement sur son épaule. Ses boucles d’oreilles enfilées, elle prenait ses affaires en direction du chauffeur qui l’attendait en bas de son appartement.

Plongée dans ses pensées en lisant le programme et les recherches qui avaient été faites sur les participants à cette réunion, Olivia n’avait pas senti son téléphone vibrer dans son sac. Le palais de la bourse de Tokyo se dessinait devant elle, impatiente de revoir ses anciens partenaires de la Bourse de Londres. Juristes, avocats, financiers, RH, tous les secteurs de la finance allait se rencontrer pour établir un programme jusqu’en 2025.

Regardant l’heure sur sa Rolex, elle était en avance et demandait à son chauffeur de s’arrêter un instant pour éviter d’être prise dans les bouchons. Consultant son téléphone, elle remarquait un certains nombresd’appel de la part des  Attaphan. Quand ils l’appelaient, c’était soit pour un dîner de gala soit parce que leur fils avait encore fait des siennes. En étant en pleine journée, il était très certainement question de bougre de fils qui n’écoutait personne, sauf peut-être elle, mais son autorité étant très limitée avec les jeunes, c’était cocasse.

Prenant l’appel, elle discutait de banalité avec Madame  Attaphan, comme deux bonnes copines, avant que le sujet épineux vient casser la bonne humeur d’Olivia. Après plusieurs minutes de discussion, de soupire, d’agacement et d’un haussement de voix, Olivia comprenait l’inquiétude et la détresse qui pointait dans la voix de son amie. Lui souriant au téléphone, elle lui assurait qu’elle ferait son possible pour le raisonner. Et puis Olivia avait de l’affection pour le jeune Cha, qu’elle avait vu pousser doucement au travers des différentes missions qu’elle avait eu pour les  Attaphan.

Renonçant à sa magnifique journée à la Bourse de Tokyo, Olivia indiquait à son chauffeur de prendre une autre direction, elle avait un rendez-vous urgent. Elle appelait sa secrétaire pour lui indiquer qu’elle ne pourrait pas être présente et que son adjointe devait y aller à sa place. Après un certain nombre de cris de surprise et d’inquiétude, elle devait rassurer toutes les personnes qui travaillaient avec elle, avant de littéralement les assassiner avec une menace. Qu’ils lui lâchent la grappe, elle était leur boss, ils devaient faire ce qu’elle disait. Raccrochant de façon vive, elle imaginait la façon dont elle allait recevoir Cha et lui faire passer toutes ses envies de mettre au défi ses parents. Dans sa tête, 30 scénarios étaient réalisables, mais tous menaient au même point, la prison. Un comble pour une avocate.

Olivia jetait son téléphone sur la banquette beige de la Rolls qui la conduisait dans un des nombreux parcsde Tokyo. Elle regardait au travers de la vitre les paysage filés, les yeux remplis de regret. Son chauffeur, inquiet, la regardant du coin de l’œil, avant de se prendre un regard noir de la part d’Olivia.

Arrivée à l’orée du parc, elle descendait de façon hautaine pour faire comprendre aux gens de pas l’approcher, elle était déjà assez énervée ainsi. Son trench-coat noir de chez « Burbbery » enfilé, elle prenait son sac et partait d’un pas déterminé dans une direction bien précise. Le marchand de glace, c’était un véritable enfant, un gamin pourri gâté qui avait gâché la journée d’Olivia, la prochaine fois elle mettrait ses sentiments en premier et considérerait les autres après.
Voyant une tête bleu manger énergiquement sa glace, le sang d’Olivia n’avait fait qu’un tour. Adieu jolis et fidèles escarpins de chez « Oscar De La Renta ». L’escarpin évitait de justesse la tête du jeune homme. Avançant avec un pied chaussé et l’autre nu, elle luttait pour ne pas lui envoyer l’autre en pleine figure. Attrapant frénétiquement son deuxième escarpin, elle fonçait sur Cha, avec l’envie de lui crier au visage tout l’énervement qu’elle avait. Qu’il fasse ses bêtises, mais qu’il les fasse sans que ça lui retombe dessus, elle avait une vie !

« For the God’s sake ! »

Appuyant son escarpin sur l’épaule du jeune homme, elle dardait ses yeux noirs de colère sur lui, exprimant un rictus mauvais sur ses lèvres cramoisies. Elle avait envie de l’étrangler lui et son sourire nias et enfantin.

« Si je n’étais pas avocate, crois moi, tu serais six pieds sous terre, pieds et mains liés, gamin. »

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Attaphan Decha  ϟ  Shirahata Olivia

Profitant de l'instant, Cha était tranquillement en train de manger sa glace en regardant la vie défiler devant lui. Il faisait calme en même temps qu'il y avait de l'animation, et il se sentait à sa place. Il entama son cornet, le froid de la glace mordant ses dents, puis leva les yeux juste à temps pour voir un escarpin voler vers lui. Lâchant un cri surpris, il se pencha inutilement, la chaussure passant juste à côté de son épaule.

Et puis la voix d'Olivia retentit, furieuse, et Cha avala son biscuit de travers. Que faisait-elle là ? Comment l'avait-elle trouvé ? Posant ses pieds au sol, il redressa le dos pendant qu'elle s'avançait avec sa deuxième chaussure en main. Elle l'appuya ensuite sur son épaule, le fusillant du regard. Si elle pouvait le tuer avec ses yeux, le garçon serait déjà mort depuis longtemps... Et la menace qu'elle proféra ensuite confirma son impression, le faisant trembler d'appréhension.

O... Olivia ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Nerveux, il lorgna sa chaussure puis leva le regard sur le visage de l'avocate. Amie de la famille, ses parents faisaient souvent appel à elle pour essayer de remettre Cha sur le droit chemin, le forcer à étudier et aller en cours, l'empêcher de faire le mur et d'aller taguer les murs de la ville. Alors oui, la jeune femme avait sur lui une certaine autorité - plus que ses parents - mais elle n'arrivait à rien avec lui. Elle le terrorisait quelques minutes et puis il oubliait, lui qui agissait sans jamais se soucier des conséquences de ses actes.

Ma mère t'a appelé encore ? T'étais pas obligée de venir tu sais... Un texto pour aligner nos histoires et c'était bon.

Il cligna des yeux, puis donna un coup de langue dans sa glace qui commençait à couler sur ses doigts. Il ne comprenait pas pourquoi sa mère s'obstinait à déranger Olivia pour des bêtises en sachant que ça ne changerait rien. Personne ne pouvait le faire changer, personne ne pouvait le calmer et le discipliner. Peut-être que si ses parents acceptaient de le laisser étudier l'art au lieu du commerce il ferait des efforts, mais en attendant, il n'avait aucune raison de leur faire plaisir.

En plus cette fois j'ai rien fait de mal.

Il leva les yeux au ciel, ne comprenant pas pourquoi ils avaient appelé Olivia pour une histoire de film alors qu'ils la laissaient tranquille quand il revenait au milieu de la nuit les doigts couverts de peinture. Allez comprendre, c'était une logique de vieux !


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for the god's sake !

+ OOTD + Olivia avait envie de l’enterrer sous terre. Elle ne supportait pas les gamins qui en faisaient qu’à leur tête, sous prétexte d’avoir de la pression familiale. Elle aurait aimé avoir une famille qui avait les moyens de financer ses rêves et ambitions sans compter un sous.

Mais elle ne pouvait en vouloir à Cha pour ça, tout du moins elle lui en voulait, mais pas pour ces raisons. C’était un chic type, un peu à l’écart du monde où il était né, avec une perception du monde plus terre-à-terre et moins bling-bling.

« O... Olivia ? Qu'est-ce que tu fais là ? »

Elle ignorait totalement les paroles du jeune homme, lâchant la prise qu’elle avait avec son escarpin sur l’épaule du jeune homme. Soufflant de dépit, elle boitait jusqu’à son escarpin laissé pour mort sur la pelouse. Les passants la regardaient d’un œil suspicieux, s’écartant ou en jurant tout bas. Elle avait des traits japonais, étant donné ses origines, mais de légers airs occidentaux de sa mère apparaissaient, laissant entrevoir le mélange de ses origines. Lorgnant méchamment les passant, elle attrapait son escarpin, qui par chance, n’avait pas une éraflure ou trace de boue.

Ses chaussures aux pieds, elle prenait place aux côtés du jeune homme. Sa coiffure n’avait pas été chamboulée par toute cette action, mais Olivia passait une main dans ses cheveux et réajustait son manteau. Elle regardait au loin, cherchant comment calmer sa frustration, mais aussi discuter calmement avec son petit protégé.

« Ma mère t'a appelé encore ? T'étais pas obligée de venir tu sais... Un texto pour aligner nos histoires et c'était bon. »

Olivia voulait rouler des yeux et lui arracher sa langue. Évidemment que c’était sa mère qui l’avait appelé, elle n’avait collé un GPS sur Cha pour contrôler tous ses mouvements. Elle prenait une longue respiration, prenant le temps de mettre ses idées au clair, de redescendre de ses gondes. Olivia était frustrée car sa réunion devait avoir bien avancée et ses collègues devaient apprécier les discutions des plus grands financiers et PDG. L’événement était couvert par les médias, c’est pourquoi elle s’était assez bien apprêtée pour bien paraître à l’écran. Simple mais raffinée, elle se voyait déjà dans le vogue du mois prochain. Une prochaine fois.

« Tu penses que je t’ai collé une puce GPS pour savoir où tu vas ? »

Elle s’était retournée, la mine sérieuse vers Cha, l’air de vouloir le dissuader de continuer sur sa lancée.

« Bien évidemment que c’est elle. Comment veux-tu que je sache où tu cours, dès que tu as les fesses qui te démanges d’aventure ? »

Elle regardait le paysage et les passants qui ne faisaient plus attention à eux. Olivia voyait que Cha en bavait avec sa glace qui commençait à prendre la fuite au travers d’un cornet devenu un peu trop mou.

« J’étais obligée de venir. »

Olivia regardait fixement Cha dans les yeux.

« Tu ne peux imaginer la détresse dans la voix de ta mère. L’inquiétude vibrait dans ses émotions, donc forcément, je me suis inquiétée moi aussi. »

Elle soufflait assez fortement, avant de regarder son téléphone qui était littéralement engloutit sous les messages, les appels manqués et les messages vocaux. WhatsApp n’arrivait même plus à s’ouvrir tant la quantité de messages était énorme.

« En plus cette fois j'ai rien fait de mal. »

Olivia arrêtait de pianoter sur son téléphone, avant de réfléchir aux propos du jeune homme. Le silence planait entre eux. Elle pouvait sentir planer autour d’eux une drôle d’atmosphère. Olivia pouvait comprendre Cha, mais d’un côté elle comprenait aussi la détresse de son amie. Pourtant, Cha n’était pas un vilain garçon, il était à part. Elle se disait qu’il n’était pas né dans la bonne famille, qu’il avait quelques années d’avance sur les tendances, qu’il était un peu trop naïf vis-à-vis de la vie. Olivia appréciait ce côté, un peu intrépide, dont rien ne peut arrêter les rêves et les ambitions.

« Je sais, tu n’es pas un mauvais garçon. »

Olivia regardait le jeune homme se débattre avec son reste de glace, qui avait fait une tâche aux couleurs vives sur le sol. C’était ce côté innocent, d’un garçon qui mange une glace, qui était attachant.

« Mais tu ne peux pas continuer à fuir l’autorité de tes parents. Je comprends que tu subis une pression familiale forte, mais un jour, tu vas devoir les affronter. »

Olivia rangeait son téléphone dans sa poche avant de croiser les jambes et de s’adosser au dossier du banc.

« Je ne pourrais pas te faire la morale ou te secourir à chaque fois. Tu vas devoir faire face à tes parents en tant qu’adulte. Tu as des rêves et des ambitions, c’est le privilège de l’insouciance et de la jeunesse. Mais un jour tu vas devoir les matérialiser ses aspirations. »

Elle se levait du banc, étirant doucement ses membres engourdis.

« Quoi que tu décides de faire, je t’épaulerai. »

Se tournant en direction de Cha, elle lui tendait la main, comme à un petit garçon.

« Mais pour le moment, je dois te faire la morale. De ce fait, j’ai le droit de te torturer jusqu’au petit matin ! »
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Une puce GPS... C'était une plaisanterie de la part d'Olivia, mais Cha se demanda une seconde si sa mère ne lui en avait pas collé une, elle. Comment savait-elle toujours à quel endroit envoyer l'avocate pour qu'elle le trouve ? Était-il si prévisible ou était-elle trop intelligente ? Le sixième sens maternel, ou un gadget électronique qui bipait dès qu'il s'écartait de la zone autorisée ? Il plissa les yeux puis les leva au ciel quand Olivia confirma que sa mère lui avait téléphoné, enjolivant cette affirmation de termes fleuris et poétiques.

Elle exagère, je suis plus un gosse...

Quand Olivia lui dit qu'elle était obligée de venir, Cha fut sur le point de lui rappeler qu'elle aussi était adulte quand elle enchaîna. De la détresse dans la voix de sa mère ? De l'inquiétude ? Laissez-le rire ! L'avocate avait du confondre ces émotions avec la colère et la déception qui devaient percer dans la voix de sa chère mère... Elle n'était pas inquiète qu'il lui arrive quelque chose, mais plutôt qu'il bousille sa réputation. Pas inquiète de savoir ce qu'il voulait mais seulement ce qu'elle avait prévu pour lui. Un avenir terne et sans couleur, sans joie, sans art. Juste de la paperasse, un bureau et une fenêtre donnant sur la seule forme de beauté qu'il pourrait jamais voir...

Arrête, tu sais comme moi qu'elle s'inquiète plus de mon avenir que de ce qui pourrait m'arriver aujourd'hui...

Il soupira, ajoutant que, cette fois, il n'avait rien fait de mal. Pas de course poursuite avec la police, pas de bagarre esquivée par sa fluidité, pas même un petit tag sur une boite aux lettres. Olivia le consola en disant qu'il n'était pas un mauvais garçon, et lui mangeait sa glace, ne voulant pas la laisser fondre. Il avait l'impression d'avoir la même discussion chaque fois que sa mère lui envoyait Olivia, et il était lassé.

Puis l'avocate changea de discours, lui disant qu'il devait faire face, affronter ses parents et réaliser ses rêves. Facile à dire ça ! C'étaient ses parents qui payaient Chûô et, si il décidait de changer d'orientation, ils lui couperaient les vivres. Sans études en dessin, il pouvait dire adieu à sa carrière d'artiste... En restant en commerce, au moins, il gardait un peu d'argent pour vivre, pour payer ses bombes de peinture.

Il regarda la main d'Olivia, engloutissant la pointe de son cornet. Que voulait-elle faire ? Où voulait-elle l'emmener ? Il la regarda en plissant les yeux, méfiant. Si elle comptait le ramener chez lui, c'était mort. Et il courrait plus vite qu'elle, handicapée par ses talons et le terrain inégal. Même si elle se mettait à pieds nus, elle ne pourrait jamais rattraper Cha s'il se mettait à pleine vitesse.

C'est un piège ?

Son regard passait du visage d'Olivia à sa main, méfiant.

Et tu sais bien que je peux pas affronter mes parents, pour ça il faudrait déjà qu'ils m'écoutent. Je leur dit depuis des années ce que je veux faire de ma vie et ils s'en fichent. Tout ce qu'ils veulent c'est un héritier pour leur entreprise bidon... Ils sont même pas à la tête du truc, quoi, je comprends pas pourquoi c'est si important de me coller derrière un bureau pour le reste de ma vie...

Il soupira, passa une main dans ses mèches bleues puis, après un dernier regard vers le visage d'Olivia, pris sa main et se leva. Tant pis si c'était un piège...


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