Hj : désolée pour le retard :'( en plus j'adore ce rp

Ayame, une fois ses premières frayeurs passées, trouvait la présence d’Hotaru vraiment sympathique. Il était guilleret, joyeux et il semblait respirer la bonne humeur. Et même si elle ne pouvait pas s’empêcher d’avoir des a priori envers les hommes, elle trouvait qu’elle l’avait jugé un peu trop vite au début, quand il avait frappé à la porte. Au final il était poli et gentil, et en plus il dessinait, comme elle. C’était un premier pas comme un autre, mais c’était très encourageant de savoir qu’elle pouvait sortir en compagnie d’un voisin de palier sans faire une crise cardiaque. Peut-être que le traumatisme commençait enfin à se dissiper un peu, il était temps cinq ans plus tard quand même.

Sur le trajet, les deux voisins avaient parlé de nourriture pour accompagner le chocolat chaud, et elle s’était enthousiasmée à cette idée. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas pris le temps de s’octroyer un tel moment de réconfort gustatif. En vivant seule, elle allait souvent au plus simple et au plus économique, puisqu’elle ne travaillait toujours pas.
Elle avait également fini par se présenter, malpolie qu’elle était d’avoir attendu je ne sais combien d’échanges avant de se faire rappeler à l’ordre. Hotaru avait répété son nom et prénom en joignant ses mains telle une prière, en lui disant qu’il était enchanté. Décidément, il était plein de surprise et très amusant ce jeune homme.

Une fois dans le Lawson, Ayame avait proposé qu’ils se séparent pour plus d’efficacité, et Hotaru avait acquiescé avant de désigner un lieu de rendez-vous une fois fini. Alors qu’il disparaissait dans un rayon lambda en fredonnant, Ayame se dirigea à l’opposé, dans le rayon des cafés et autres poudres. Elle ne dénicha malheureusement pas de boîte avec du chocolat en poudre mais trouva un paquet contenant plusieurs doses de poudre instantanée, un peu comme avec le café. Elle opta donc pour cela, sachant qu’elle ne trouverait pas mieux ce soir, et dénicha un paquet de marshmallows. Il fallait aussi du lait, qu’elle se hâta d’aller récupérer au rayon frais. Ce n’était pas donné, le lait au Japon, mais un plaisir coupable n’était généralement pas bon marché.

Ayame fut la première à revenir au point de rendez-vous. Elle en profita pour rédiger un message qu’elle montrerait à Hotaru une fois celui-ci de retour.

J’ai trouvé des marshmallow, ça peut être bon dans le chocolat ! Maintenant, j’ai trop faim. Dépêchons-nous de rentrer à la résidence !

Alors qu’elle finissait de rédiger son petit texte, Hotaru débarqua à son tour, et, tout sourire, elle lui tendit le téléphone afin qu’il lise le contenu. Ils se dirigèrent ensuite vers la caisse pour régler leurs petits achats. Il semblait avoir trouvé des choses délicieuses pour leur goûter nocturne. Heureusement que sa mère n’était pas là pour voir ça, elle deviendrait folle à l’idée de voir sa fille se nourrir essentiellement de sucreries le soir !

Hj: Pas de soucis, prends ton temps je l'aime beaucoup aussi ce rp **

Hotaru ne connaît rien de sa voisine de dortoir, mais il est ravi qu'elle vienne avec lui pour une chose aussi banale que boire un chocolat chaud ensemble. En chemin, son ventre parle pour lui et propose à la jeune fille de prendre à manger, histoire d'accompagner leur boisson sucrée. ça ressemble un peu à la séance de thé des Britanniques, sans le thé. à la fin, ça se transformera en goûter, à force d'ajouter des options à l'idée de base. Hotaru adore grignoter, surtout les bonbons mais il ne pense pas que ceux-ci soient bien assortis avec un chocolat au lait. Discuter ainsi allège l'atmosphère et permet aux deux adolescents de s'entendre, d'être sur la même longueur d'onde sans trop en faire. D'ailleurs, il demande son nom à la jeune fille, apprenant ainsi qu'elle se prénomme Ayame. Ce sera plus simple pour lui, pour l'appeler, que de savoir comment le faire. Avec cette réponse, le bleuté ne peut qu'être enchanté et faire une petite courbette pour montrer sa bonne humeur.

Arrivés dans le commerce, les deux jeunes décident de se séparer pour réduire le temps des courses. Ayame irait chercher le chocolat et le lait de son côté, tandis que Hotaru s'occuperait des collations. Heureux comme jamais, il lui donne rendez-vous à l'endroit où ils sont arrivés et part ensuite dans l'un des rayons. Ayant pensé à prendre un panier au passage, le garçon rempli celui-ci avec divers sachets et boîtes de biscuits. Il ne pensait pas à en prendre autant, mais dès qu'il tombe sur un truc, il est tenté. Un produit après l'autre, il remarque sa vile tentation qu'une fois le panier remplit aux trois quarts. De toute façon, ce n'est pas perdu, pense-t-il en continuant sa recherche de friandise. Du pocky, au melon pan, en passant par les meltykiss et koala no machi, ainsi que bien d'autres produits aux parfums divers et variés. Hotaru ne s'arrête vraiment pas à une sorte de gourmandise, que ce soit du chocolat, du biscuit ou snack en tous genres.

Impossible de savoir combien de temps il a perdus dans ces rayons, à entasser toutes sortes de sucreries, mais il revient finalement au point de départ. Ayame est déjà là, à l'attendre avec son téléphone en main. Il espère ne pas l'avoir fait attendre trop longtemps... Quand il s'agit de flâner, Hotaru perd vite la notion du temps.

« ▬ Des marshmallow? Trop cool ! J'adore ça ~ »

Qu'il argumente avec son éternel sourire. Hotaru lui montre son panier avec une moue faussement désolée et guillerette, signe qu'il ne se sent pas coupable d'en acheter trop. C'est lui qui règle pour les friandises, autant qu'il se fasse plaisir! Se dirigeant vers la caisse, il laisse passer sa nouvelle amie en première.

« ▬ Je n'ai pas pu m'arrêter en voyant toutes ces bonnes choses. »

Il tente une explication, mais dans le fond il n'a pas besoin de s'excuser pour cette folie sucrée. Au contraire, Hotaru est content de dépenser pour ça et de partager avec la jeune fille. Ce n'est pas tous les jours qu'il se le permet, donc pour une fois, il fera exception à la règle! Une fois leurs achats payés, Hotaru récupère les nombreux sacs plastiques contenant les snacks.

« ▬ Si certains te plaisent, n'hésite pas à les prendre pour toi. Je ne compte sûrement pas tout manger. »

Un énième sourire et lui fait signe de rentrer, direction leur dortoir.

HJ : han je suis contente de lire ça, ils sont trop mignons, je vais accélérer un peu sinon dans 10 ans on y est encore mdr

Ayame attendait patiemment à la caisse que son nouveau camarade nocturne revienne. Il en mettait du temps, elle se demandait pourquoi. Pourtant, quand elle le vit arriver chargé de friandises à ne plus savoir qu’en faire, elle ne put s’empêcher d’écarquiller les yeux d’un air surpris, avant de sourire et de laisser s’échapper un léger son s’apparentant à un rire. C’était plus ou moins le seul son que la jeune femme pouvait actuellement produire.
Une fois qu’il fut à sa hauteur, elle lui avait montré son téléphone et son idée d’avoir acheté des marshmallows. Hotaru était comme un enfant, il était hyper enthousiaste à l’idée de goûter comme ça, et avoua son vice quant au monticule de friandises qu’il avait rassemblées dan son panier. La jeune fille lui adressa un sourire sincère et amusé, se surprenant elle-même d’arriver à être aussi naturelle avec un garçon. Peut-être parce que son côté enfantin et détaché lui faisait oublier qu’il était un homme après tout. Ou peut-être qu’elle était sur la voie de la rédemption, cinq ans plus tard.

Les deux comparses réglèrent leurs petites emplettes gourmandes, heureusement que la mère d’Aya ne saurait jamais qu’elle s’empiffrait de sucre le soir au lieu d’étudier ses cours. Sur le chemin de la résidence, Hotaru l’informa qu’elle pourrait garder les friandises qui lui plaisaient le plus. Acquiesçant d’un hochement banal de tête, ils poursuivirent leur petit trajet et traversèrent bientôt le lobby de la résidence. Le manager était dans sa loge et ils le saluèrent d’un signe de la main avant de regagner l’ascenseur qui menait aux appartements.

Ils avaient décidé de s’installer dans la Communication Room, où ils déposèrent leurs achats. Puis à tour de rôles ils se rendirent dans leurs chambres respectives pour aller chercher leurs affaires : leur matériel et carnets à dessin pour échanger comme prévu, des tasses, des couverts, tout ce qu’il fallait pour leur goûter improvisé.
De retour dans la salle, Ayame commença à s’affairer en faisant chauffer le lait dans une casserole. Silencieuse car appliquée et concentrée, elle tournait le dos à Hotaru qui devait sans doute installer leur butin sur la table basse. Elle était très contente de ce revirement de situation, car elle se sentait progresser, et ce ne pouvait être que bénéfique. Plus tard, elle écrirait à Mia pour lui raconter ses prouesses. Elle passait sa soirée seule avec un garçon pour la première fois en cinq ans. Le fait d’être dans la résidence la rassurait, elle avait eu un peu peur d’aller au combini seule avec Hotaru, c’était aussi pour cela qu’elle avait proposé de se séparer, pour garder un peu de distance. Mais il s’était avéré qu’Hotaru était quelqu’un de gentil et de respectueux, du peu qu’elle avait pu voir.

Une fois le lait chaud, la jeune nippone ajouta le chocolat, remua le tout et une fois la mixture odorante et réconfortante versée dans les tasses, elle ajouta quelques marshmallows qui virent flotter à la surface. Satisfaite, elle éteignit le feu et vint s’installer à la table auprès de son nouveau camarade. Tout sourire, elle tendit sa tasse au jeune homme aux cheveux bleus et récupéra aussitôt son téléphone pour taper un message :

Merci d’avoir patienté, j’espère que ce sera bon ! Quel paquet on ouvre en premier ?

Elle tendit le téléphone puis se saisit d’un de ses carnets et l’ouvrit. Il y avait sur les premières pages le contenu de ses échanges avec Nakazawa Yuzu, sa première amie à Seiseki et qui avait disparu récemment du jour au lendemain, comme si elle ne voulait plus avoir de contact avec elle. Il avait dû se passer quelque chose d’important avec son grand-père, car elle ne répondait plus aux messages. Une vague de froid s’abattit sur les épaules d’Ayame, qui perdit son sourire l’espace d’un instant. Pour se ressaisir, elle tourna les pages du cahier jusqu’à trouver une feuille vierge sur laquelle elle écrirait à Hotaru. Ce serait plus sympa que sur son téléphone …

Hj: Pas de pression, je sais être patiente

Quand il s'agit de grignoter tout et n'importe, Hotaru est au rendez-vous. Il ne peut pas venir dans un magasin avec une seule idée en tête car il trouvera forcément des achats supplémentaires et involontaires à faire. à la base, il ne pensait pas en prendre autant mais ce n'est pas comme s'ils allaient tout manger d'un coup ou que ce n'était pas conservable dans le temps. Les dates de péremption sont suffisamment éloignées pour qu'il ne culpabilise pas d'avoir autant acheté en une seule fois. Retrouvant la jeune fille à la caisse, il explique rapidement la raison de cette attente et apprend aussi qu'Ayame a pris des marshmallows pour leur chocolat chaud. Ce goûter va vite se transformer en un repas à part, avec beaucoup de sucreries. Une fois les produits payés, ils n'ont qu'à récupérer leurs sachets de courses et quitter la supérette. Hotaru se dit après coup qu'il a vraiment exagéré, mais cette pensée lui effleure l'esprit qu'une microseconde avant de se focaliser sur sa joie habituelle et son envie d'ouvrir tous les paquets. D'ailleurs, il a même proposé à Ayame de se servir si ça lui plaisait.

De retour à la résidence, ils saluèrent le manager avant de rejoindre la communication Room où ils comptent se faire une bonne pause bien méritée. Ce qui devait être au départ une simple envie de boire un chocolat chaud à une heure déraisonnable, se change en moment de partage avec sa voisine de palier. Et il apprécie ça. Un instant spontané, sans réel plan et œuvrer sur un coup de tête. C'est toute la vie d'Hotaru, ça, d'agir sur des désirs soudains et inexpliqués. S'il devait tout planifier, dans ce cas il ne ferait pas grand-chose.

Après avoir déposé le résultat de leurs courses, chacun s'absenta pour récupérer des affaires dans leur chambre. Le bleuté s'empara carrément de son sac où carnet et matériels de dessin furent rangé en toute hâte. Quand il revient dans la pièce commune, il laisse son sac d'affaire sur une chaise libre et s'occupe de déballer les sachets de gourmandises. Ils sont nombreux, mais ça ne semble pas le déranger d'encombrer la table avec son trésor. De son côté, Ayame prépare les chocolats, une douce et agréable odeur alléchante flottant rapidement dans l'air. Hotaru s'en délecte, sentant déjà la faim due à la gourmandise faire des siennes.

Déjà installé à la table, Hotaru sourit à la jeune fille qui lui tend la tasse pleine et la remercie d'un mouvement du menton. ça sent bon, c'est le moins qu'il puisse dire. Avec les marshmallows, ça donne cet effet esthétique et joli comme sur les photos qu'il voit sur instagram.

« ▬ Rien qu'à l'odeur, je suis sûr que ça sera un délice! Hum~ Celui-là? »

Il attrape une boîte de biscuits chocolatés en forme de champignon, où il est écrit « kinoko no yama » sur le dessus du paquet. Montrant son choix à sa nouvelle amie, il attend son approbation avant de l'ouvrir. Entre-temps, le garçon l'observa ouvrir son carnet, la mine abattue, avant de tourner les pages. Il n'avait pas eu le temps de voir la raison de son changement d'humeur et, malgré son extravagance, il n'ose s'immiscer autant dans la vie privée de sa camarade.

« ▬ Tu préfères le chocolat ou la fraise? J'ai trouvé des gâteaux au thé vert aussi, mais c'est plutôt amer. Faut aimer. »

Tout en énumérant ses choix, il attrape le produit en question et l'examine vite fait. Il y a tellement de sucreries sur la table qu'il perdrait un temps fou à tous les décrire. Au moins, il y en a pour tous les goûts, les siens et ceux d'Ayame.

La Communication Room était désormais envahie par une agréable odeur de chocolat chaud. Ayame les avait déposées sur la table, fumants. Chacun sa tasse. Quant à Hotaru et ses drôles de cheveux bleus, il avait déballé toutes leurs victuailles sucrées sur la table et maintenant ils n’avaient que l’embarras du choix pour avoir leur dose de glucides et de bonnes caries à venir.
Le jeune homme semblait très satisfait de l’odeur et de l’aspect des mixtures surmontées de marshmallows moelleux, et cela décrocha un sourire à la demoiselle. Elle se sentait particulièrement détendue en la présence de son voisin de palier, sans savoir expliquer pourquoi. Pour une fois, elle n’avait pas peur. Enfin, si le jeune homme tentait un mouvement brusque à son égard elle s’enfuirait certainement à toutes jambes mais elle ne sentait pas complètement tétanisée à l’idée de partager un moment sympathique avec un parfait inconnu. Le fait d’être à la résidence avait un côté rassurance, cela allait sans dire.

Une ombre était venue assombrir le tableau, lorsqu’elle avait ouvert le malheureux carnet avec les premiers échanges avec Yuzu. La nostalgie l’avait aussitôt envahie, et ses émotions avaient dû se traduire sur son visage. Heureusement pour elle, elle avait décidé ce soir de ne pas se laisser abattre et avait vite tourné les feuilles pour laisser ce souvenir là où il avait sa place : au creux de sa mémoire. Hotaru l’avait de toute façon extirpé de ses pensées en proposant d’ouvrir un paquet de Kinoko no Yama, des biscuits au chocolat en forme de champignon qu’elle affectionnait particulièrement. Elle avait confirmé en levant le pouce en l’air en signe d’approbation, plus visuel qu’un discret hochement de tête. Il avait enchaîné en lui demandant si elle préférait le chocolat ou la fraise, et avait ajouté qu’il avait même trouvé des gâteaux au matcha. Elle adorait ça aussi. Souriant, elle s’empara de son carnet et d’un crayon, puis dessina une tablette de chocolat à la va-vite avec un cœur à côté pour lui donner sa réponse. Elle écrivit juste à côté « j’adore aussi le matcha » puis elle tendit le carnet à Hotaru pour qu’il puisse voir son gribouillis. Pendant qu’il observait, elle porta le chocolat chaud à ses lèvres. Le liquide brûlant lui réchauffa le corps et le cœur et elle réalisa qu’elle en avait bien besoin et que sa rencontre avec le jeune homme tombait à pic.

Ayame reprit son crayon et écrivit autour de son dessin précédent un petit message à l’adresse de son nouvel ami.

Je suis désolée de ne pas pouvoir m’exprimer normalement. Ca doit être ennuyeux de devoir toujours attendre que j’écrive un truc … Et toi, c’est quoi ton goût favori ? Fraise, chocolat ?

A ce petit message elle gribouilla un petit visage mi-boudeur mi-triste la représentant, pour alléger la profondeur de son texte. En effet, dans ce moment en particulier, elle aurait donné cher pour avoir une belle voix pour s’exprimer, et discuter allègrement tout en dessinant avec Hotaru. Peut-être que cela reviendrait, qui sait. Les médecins s’étaient toujours dit confiants à ce sujet, les cordes vocales n’étaient pas blessées, il fallait juste dissiper le traumatisme.

En un certain temps à loger dans cette résidence, c'est la première fois pour le jeune homme de partager un goûter à pas d'heure de la soirée. Même s'il aime boire du chocolat chaud à n'importe quel moment de sa journée, normalement il le fait seul. Comme quoi, le fait de manquer d'à peu près tout pour se faire son breuvage fut la meilleure idée du siècle, ainsi il a pu rencontrer sa voisine de palier et faire plus ample connaissance. Il n'aurait pas cru se poser dans la communication room pour boire sa boisson chaude et manger des sucreries en compagnie de la demoiselle. Un instant innocent, de plaisir et de partage. Même si elle ne parle pas, il parvient à la comprendre d'une façon ou d'une autre et même à suivre le déroulement de cette situation. Pour cela, Hotaru est assez attentif. Il prend soin de ne pas faire de bêtise malgré sa maladresse, pour ne pas embêter ou blesser sa camarade. Après tout, s'il arrive à chuter en trébuchant dans le pied d'une chaise, il aussi doué pour dire ce qu'il ne devrait pas dire. Heureusement que les choses se passent bien entre deux, tel un accord en commun.

Les deux adolescents ont décidé de se montrer leurs dessins, encore une chose qu'il n'aurait pas espéré de sitôt avec la jeune fille. Quand le courant d'air a fait voler ses croquis tout à l'heure, Ayame s'était empressée de ramasser l'un d'eux tombé devant le bleuté. à ce moment-là, il pensait qu'elle n'oserait jamais dévoiler son talent pour l'art alors qu'il était prêt à montrer le moindre de ses esquisses. Voyant qu'elle est perdue dans ses pensées, Hotaru lui propose d'ouvrir un paquet de biscuits chocolatés. Avec son accord, il entame les gâteaux et sourit en tendant la boîte à son amie. Honneur aux dames, comme semble dire son regard. Puis il enchaîne sur des petites questions, voulant savoir ses préférences gustatives, mais aussi pour dire qu'il avait pris des biscuits au matcha. Prenant son carnet, Ayame se mit à dessiner pour répondre à la question du bleu, lui offrant à nouveau l'opportunité de sourire.

« ▬ Super! J'avais peur d'être le seul à tout manger si tu n'aimais pas. Au fait, c'est trop mignon comment tu as dessiné la tablette. »

Sa bonne humeur se fait entendre dans son timbre de voix, tandis qu'il pose le carnet sur la table, proche d'elle. Hotaru récupère sa propre tasse et goûte le chocolat, savourant ce parfum sucré et délicat. ça fait du bien, pour la chaleur du breuvage mais aussi pour son effet apaisant après une longue journée de cours. Lâchant un léger soupir après sa dernière gorgée, il garde sa tasse entre ses doigts pour les réchauffer. Du coin de l'oeil, il la voit reprendre son crayon pour écrire un nouveau mot. Déposant sa tasse sur la table, il se penche pour voir ce qu'elle a écrit.

« ▬ Pourquoi tu t'excuses? ça ne me dérange pas du tout! Moi? Huum, j'aime les deux. Je ne pourrais jamais choisir entre la fraise et le chocolat, surtout quand tu peux les combiner. C'est encore meilleur les fraises au chocolat! »

Il trépigne sur place en parlant de ses préférences, tel un gamin devant un sapin de Noël.

« ▬ ça me fait penser, tu sais parler le langage des signes? J'ai toujours été curieux là-dessus, mais les seules banalités que je sais dire me sont déjà sortie de la tête. »

Un petit rire lui échappe, alors qu'il parle de sa maladresse. Comme tous les adolescents, il est curieux et traîne sur le net, se posant des tonnes de questions qui l'emmènent parfois sur des vidéos auxquelles il n'aurait jamais posé son attention en temps normal.

« ▬ Je ne sais pas si je peux te poser cette question mais... Tu as toujours été... Enfin, sans voix? »

Demande-t-il avec précaution, se risquant sur un terrain qu'il ne connaît pas et qu'il appréhende un peu. Ce n'est pas pour l'embarrasser ou quoi que ce soit d'autre qu'il demande cela, mais bien parce qu'il s'intéresse à son cas. Pour savoir davantage à son sujet, pour sympathiser et aussi un peu parce qu'il est vraiment très curieux de nature.

Quelle aventure, tout de même. Ayame passant la soirée avec un garçon qu’elle venait de rencontrer. Comme quoi, avec de la volonté, tout pouvait arriver. Elle ne perdait pas espoir que sa voix revienne un jour. En plus, elle avait réussi à prononcer un son l’autre fois avec Yuzu, avant que celle-ci ne disparaisse dans la nature sans plus jamais donner de nouvelles … Son cœur se serra à cette pensée. Elle avait été sa première amie à la résidence lorsqu’elle était arrivée en avril dernier, en dehors de Mia et d’Anna qu’elle connaissait déjà d’avant. C’était important pour elle. Elle avait même pensé commencer à développer des sentiments amoureux pour la jeune fille, chose qui ne lui était jamais arrivé auparavant. Et elle était partie. Sa chambre avait été vidée, elle ne répondait plus sur LINE, rien. Ca l’avait attristée et affectée. Mais elle se relèverait, comme à son habitude. Et sa rencontre avec Hotaru tombait à pic car ça lui changeait un peu les idées. Il était gentil et avenant, pas imposant, ni intrusif, il était doux et elle n’avait pas spécialement peur de lui.

Ils étaient désormais tous les deux à partager un chocolat chaud fumant et des sucreries dans la Community Room, assis par terre à la Japonaise, ce n’était pas le moment de déprimant et d’afficher une mine déconfite après tout. Il fallait qu’elle profite de cette nouvelle amitié naissante. Et qu’elle le raconte aux filles.
Hotaru lui avait demandé ses goûts entre le chocolat et la fraise, et elle lui avait répondu en dessin, ce qui semblait avoir été apprécié par le jeune homme. Lorsqu’il complimenta son « œuvre », Ayame lui sourit chaleureusement, ravie.
Il ne semblait pas non plus décontenancé ou gêné par son mutisme, lui affirmant que ça ne le dérangeait pas du tout. Elle aurait aimé pousser un soupir de soulagement, mais encore une fois, elle ne put produire aucun son et se contenta d’une petite moue mignonne. Et elle se concentra sur sa réponse, sur le fait qu’il ne pouvait pas choisir entre chocolat et fraise. Combiner les fraises et le chocolat était une véritable bonne idée !

Alors qu’elle griffonnait une fraise au chocolat dans son carnet alors qu’elle l’écoutait parler, elle se stoppa et releva la tête en sa direction lorsqu’il lui demanda si elle savait parler la langue des signes. Lui-même connaissait quelques gestes. Elle rougit légèrement, puis reporta son attention sur le carnet pour lui répondre. « Non, je ne l’ai jamais appris. Je connais quelques signes évidents mais c’est tout. » Elle lui tendit la feuille, pensive. Elle s’était toujours refusée à apprendre le langage des signes car c’était avouer qu’elle avait renoncé à sa voix à tout jamais, ce qui n’était pas son cas. Elle ne voulait pas abandonner. Ecrire sur son téléphone ou sur un carnet était contraignant et agaçant, et c’était un rappel quotidien qu’elle devait lutter sans relâche pour retrouver sa voix. Et justement, ce fut la question qui tomba de la bouche d’Hotaru. Elle s’attendait à ce qu’il lui en parle tôt ou tard. Avec Yuzu, elle avait choisi de « mentir », ou du moins de détourner la vérité, mais lui, que devait-elle lui dire ? Elle réfléchit un moment, regardant au loin, puis elle finit par reprendre le carnet, changeant de page au cas où elle aurait besoin de place pour s’exprimer ; elle ne savait pas encore ce qu’elle allait lui dévoiler et écrirait au feeling. « J’ai perdu l’usage de ma voix suite à un traumatisme violent à l’âge de 15 ans. Ca fait 5 ans que les mots sont bloqués dans ma gorge, mais le médecin m’a assuré que mes cordes vocales n’étaient pas endommagées. Je pense que je dois reprendre confiance, surmonter mes peurs et je pourrai à nouveau parler aux gens. En tout cas, c’est mon rêve. Et c’est pour ça que je ne veux pas apprendre la langue des signes. Je ne veux pas abandonner. » Ecrire tout ça avait pris du temps, et elle lui était reconnaissante d’être si patient.

Chaque personne est différente, c'est ce qui fait le charme des gens. Hotaru est très maladroit au quotidien, il n'y a pas un jour où il ne fait pas une gaffe ou une bêtise involontaire. C'est comme ça, même en faisant très attention à son environnement, le jeune étudiant trouve le moyen de se rater. De son côté, Ayame est différente avec son mutisme mais ça ne la rend pas moins intéressante pour autant. Ce n'est pas parce qu'elle ne peut pas parler qu'elle doit être à l'écart ou détester. Au contraire, les gens devraient davantage l'apprécier avec ses autres talents ou avec sa personnalité, plutôt qu'avec les mots dont tout le monde est capable d'en faire usage. Tout comme la luciole qui parle suffisamment pour deux. Les sujets de conversation sont simples, ils s'interrogent l'un et l'autre pour savoir leur préférence, leur goût. C'est léger et agréable, telle une douce amitié fleurissante. Le bleuté se sent à l'aise avec la jeune fille, il s'étonne même de ne pas l'avoir connu plus tôt alors qu'ils vivent à quelques pas de sa chambre. Comme quoi, il a suffi d'une envie soudaine de chocolat chaud pour rencontrer officiellement sa voisine de palier.

Curieux comme il est, le garçon se permet de demander à sa camarade si elle connaît le langage des signes. D'après lui, sûrement une pensée à tort, ceux qui ne peuvent parler ou entendre sont capable de communiquer d'une autre façon. Avec les mains et l'expression du visage, par exemple! Ce style de langage l'a toujours fasciné, hélas il n'est pas doué pour ça et oublie rapidement ce qu'il retient tout aussi vite. à la rigueur, il se souvient du bonjour et du merci car ce sont deux signes qui se ressemblent à peu de chose près. Tout comme lui, Ayame connaît quelques signes, sûrement le plus classique de la liste. Hotaru n'est sûrement pas le mieux placé pour lui apprendre, ni pour l'aider dans un apprentissage de la langue puisqu'il n'a pas bonne mémoire pour ces choses-là.

« ▬ Nous sommes à peu près au même niveau alors. »

Il plaisante, bien que ça ne soit pas totalement faux. Hotaru n'a pas besoin d'être muet ou sourd pour admirer ce langage, il se dit que ça doit être plaisant pour les personnes dans ce cas de « discuter » avec leur propre langue. évidemment, il ne sait pas l'histoire d'Ayame, ni même ce qu'elle ressent par rapport à son mutisme. Finalement, le bleuté se questionne toujours plus sur sa camarade, jusqu'en venir à une question délicate. Bien sûr, il prévient à l'avance qu'elle n'est pas obligée de répondre en se demandant lui-même s'il a le droit de le dire. à la voir écrire si sérieusement, il se dit qu'elle doit sûrement lui répondre avec sincérité ou alors elle envisage de le réprimander mais ça fait long quand même. Un instant de suspens où Hotaru s'interroge sur sa propre initiative. A-t-il bien fait de demander?

La feuille tournée dans sa direction, il prend le temps de lire les phrases expliquant son cas. Un traumatisme violent qui lui a bloqué la voix dans sa gorge, mais ce n'est pas impossible qu'un jour elle puisse reparler. Tout en lisant, Hotaru hoche sa tête comme s'il comprenait absolument tout à son problème et qu'il compatissait avec elle. C'est le cas! Il peut la comprendre, car lui-même a vécu un mauvais souvenir qui a laissé des séquelles.

« ▬ Tu peux reparler, c'est déjà une bonne nouvelle! Je te comprends, faut y croire pour que les rêves se réalisent. »

Si elle continue à s'accrocher, alors tout peut arriver. Hotaru continue de grignoter les différents biscuits en réfléchissant au cas d'Ayame.

« ▬ Je ne sais pas si je peux t'aider en quoique ce soit avec ta voix, mais si jamais tu as besoin, tu sais où me trouver! »

C'est de bon coeur qu'il dit ça. Elle sait où se situe la porte de sa chambre si jamais elle se sent d'essayer de retrouver sa voix. Seule, ça ne doit pas être évident mais à deux, sûrement est-ce plus facile à entreprendre! En tout cas, Hotaru est prêt à se lancer dans ce défi avec elle, car elle mérite de retrouver sa voix et d'être heureuse.