Il était environ dix-huit heures et j’avais rendez-vous pour une représentation musicale dans une salle à Hachioji. Depuis quelque temps, le groupe de musique suivait une troupe de danse. J’étais au violon, car il manquait des violonistes. C’était l’un des instruments que je gérais le moins avec la flûte traversière. Après, quand je dis le moins, j’avais les bases demandées. J’appréciais le fait de pouvoir varier les instruments avec lesquels je jouais. Je remarquais que dernièrement, j’avais du mal à me concentrer sur la même chose. Je ressentais le besoin de souvent alterner sinon l’ennui s’installait très rapidement. Du coup, même si je ne rayonnais pas particulièrement avec cet instrument, je prenais un peu de plaisir quand j’en faisais pendant les répétitions.
J’étais arrivé dix minutes à l’avance devant la salle comme une bonne partie des personnes. Les groupes se formèrent très rapidement, tandis que je restais prendre l’air temps que je le pouvais de mon côté très solitaire.
Les répétitions ont duré plus d’une heure et entre temps, je me suis évadé deux minutes avant la fin pour aller déposer un petit porte-clés dans le casier d’une des danseuses. Cette dernière ne connaissait guère mon identité. Je faisais cela depuis quelques mois déjà, depuis peut-être la troisième répétition ? La première fois que je l’ai vu danser, mes yeux s’en sont émerveillés. Je voulais la soutenir dans l’ombre. Je ne pouvais décrire exactement ce que je ressentais quand je la regardais danser, c’était un peu comme ressentir une certaine liberté, mais cette liberté dont on ignore l’existence.
Le petit objet était une petite pieuvre orange, avec une fleur sur la tête, réalisée en tissu. J’espérais qu’elle le prenne comme un encouragement, un brin de joie dans ce tourment de stress et d’efforts cumulés. Contrairement à l’idée qu’elle le prenne comme un pervers qui la harcèle. En plus de ce petit cadeau, je lui avais laissé un petit mot.
Fait de ton mieux, courage !

Personne n’était dans les parages, toutefois, je m’étais empressé de sortir, car j’entendais les autres arriver. Par chance, je ne croisais personne dans les vestiaires. Dans un des couloirs, quelqu’un m’avait bousculé et je n’avais pas fait attention, mais j’avais fait tomber mes écouteurs. Quelques mètres plus tard, je m’en suis rendu compte, alors je finis par faireele chemin en sens inverse.
Puis, dans un des couloirs, tandis que je cherchais mon bien, une fille me rentra dedans. Le choc fut un peu violent au point de me faire faire prendre le mur. Cinq secondes s’écoulèrent avant que je ne ressente une douleur au nez.
Merde, je saignais du nez.
Je penchais mon visage vers l’arrière, le nez pincé pour éviter au sang de couler davantage. “ Oh non… ” Disais-je avec une mine attristée. Je n’avais pas encore calculé que la personne qui m’avait bousculé était Hana.

Ce soir, il y avait une représentation avec le groupe de danseur que j’avais rejoint il y avait un petit moment maintenant. C’était spécial car ses représentations se faisaient accompagnés d’un orchestre live, ce qui donnait vraiment une valeur ajouté à la performance. Il y avait plus de profondeur et de sentiment, les gens vibraient bien plus comme ça et j’étais heureuse que cette idée ai été trouvé. Après tout c’est ce qu’on voulait, toucher le publique à travers notre art, lui faire ressentir ce qu’on voulait lui transmettre, et toute aide était bonne pour arriver à ça, pour arriver à la perfection.. oui des fois j’étais chieuse avec la perfection, mais je n’y pouvais rien, c’était ça le travail. Être moyen n’était pas acceptable. Nous étions dans un milieu très compétitif, et seuls les meilleurs avaient une chance de s’en sortir et de tirer leur épingles du jeu. Et de toute façon, si tu ne travail pas, et si tu ne ressens pas ce que tu fais au plus profond de toi, le publique le sentira également. Voilà pourquoi je travaillais toujours d’arrache pieds, sans me plaindre, chaque jours toujours un peu plus pour m’améliorer, car l’amélioration était toujours possible quoi qu’on fasse.

Si les musiciens s’étaient entraînés, nous en avions fait de même de notre côté, enfin pour la plupart d’entre nous car certains étaient en retard ou encore avait eu un empêchement qui empêchait une venue plus tôt pour les répétions d’usages. Alors que la répétitions avait cessé, je m’étais dirigée vers le vestiaire, ne faisant pas vraiment attention à ce qui m’entourais, concentrer sur la performance que je devrais donner un peu plus tard. En arrivant à mon casier, j’ouvris ce dernier, et instantanément je me rendais compte que quelque chose n’allait pas dans le décors. Effectivement, un invité surprise avait fait son apparition dans ce dernier. Un porte-clé en forme de pieuvre y avait été déposé. Je détaillais le cadeau et je ne pus retenir un sourire. Cela faisait quelques mois que j’avais régulièrement des petites surprise de ce genre, et je devais avoué que c’était agréable de se sentir soutenue, et que ça donnait une force qu’on ne pouvait soupçonné si on n’en faisait pas l’expérience. J’avais toujours voulu découvrir l’identité de la personne qui faisait ça, ne serait-ce que pour la remercier de ce geste. Et puis soyons honnête.. La curiosité me rongeais également. Je regardais une de mes collègue danseuse qui avait l’air d’être là depuis plus longtemps.  « Tu aurais pas vu qui a déposé quelque chose dans mon casier ? » Lui demandais-je simplement. Elle mis une seconde à réfléchir avant de me répondre : « Non mais j’ai vu quelqu’un dans le couloir il n’y a pas longtemps. » Sans plus attendre je fermais le casier et me précipitais presque dans le lieu indiqué par ma consœur. J’étais tellement pressée que, sans le faire exprès j’avais heurter violemment quelqu’un, le repoussant contre un mur. Un jeune homme. Je m’arrêtais instantanément avant de me précipiter vers lui. « Oh non je suis vraiment désolé… On m’appelle Hana le bulldozer parfois, je crois que je comprends pourquoi maintenant. » Je me sentais mal d’avoir été si peu précautionneuse de mes mouvements, dans la précipitation on ne fait jamais rien de bon. « Attends moi là une seconde ! » Je repartis sur mes pas rapidement afin de prendre des mouchoirs que je ramenais illico presto à notre cher ami que j’avais légèrement endommagé. « Tiens prends ça… Jun c’est ça ? Ca va tu vas survivre ? » Si on disait souvent de moi que j’étais froide et avec un caractère de cochon.. Bon il faut dire que c’était vrai, mais je savais également parfois me montrer attentionné avec autrui surtout quand c’est moi qui avait fait une connerie. En plus accessoirement j’avais amoché un des musicien qui devait monter sur scène plus tard. Bah écoutez quite à faire une connerie autant que ce soit une bonne.

Ma main droite pinçait mon nez pour tenter d'arrêter l'écoulement de mon nez. Je penchais mon visage en arrière comme je l'avais souvent vu dans plusieurs films et animés. Ma tête commençait à me tourner un peu.
Hana le bulldozer ? Un petit rire caché s'échappa de ma bouche qui avait la trace d'une traînée de sang. Ce surnom était marrant et mignon à la fois. Je regardais un instant Hana avec ce surnom en tête. À réfléchir tout en l'observant bien, c'est vrai que ce surnom lui allait bien.

Aussitôt arrivée, aussitôt repartie. J'essayais de me relever le temps de son absence, m'appuyant contre le mur et en maintenant la tête en arrière. La jeune femme aux cheveux longs et noirs était revenue vers moi pour m'apporter des mouchoirs que je pris avec volontiers. J'essuyais un peu mon visage et bouchais les deux narines avec de petits morceaux de papier. J'avais la classe internationale, mais j'étais certain que le liquide n'allait plus tomber. Voyant mes mains salies, je les frottais les unes contres les autres. Je devais avoir une mine horrible. " Merci Bulld... Hana. " Oulah, j'avais failli faire une gaffe. Ce n'était pas le moment de me la mettre à dos ou de la mettre en colère. Mon objectif était bien tout autre.

" Tu as oublié quelque chose ? " J'essayais de faire mon innocent. Je ne devais pas me faire cramer. Mon identité devait rester secrète. J'avais peur qu'elle se mette à croire que je suis un pervers ou un fanatique bizarre. Être dans l'ombre me suffisait amplement. Je ne cherchais pas forcément à me rapprocher d'elle, à conquérir son cœur ou je ne sais quoi d'autre comme supposition. Je voyais que Hana se donnait beaucoup de mal pendant les répétitions et je voulais simplement l'encourager dans ses efforts.

J’étais parfois un cas, il fallait le dire, il fallait être honnête. Je n’étais pas une des personnes les plus douce qui existais et je marchais souvent sans faire attention. Ce surnom n’était pas sortit de nul part, forcément il y avait une raison à toute chose. Et si pourtant je pouvais faire preuve de délicatesse dans mes mouvements lorsque je dansait, dans la vrai vie s’était une toute autre histoire. Je me demandais souvent comment se contraste pouvait être si flagrant d’ailleurs. Mais bon, tant pis je suis comme ça et je ne pouvais rien y faire, les autres allaient devoir vivre avec ça ! Et malheureusement pour ce pauvre Jun, il fut ma victime de la journée. Le pire, c’est que j’y avais été franco et que je l’avais amoché bien comme il faut ! J’étais pressée, il s’est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment, que dire de plus. Je me suis excusée comme je le pouvais, même si ça ne rattrapais pas les dégâts que j’avais pu causer, et dans le cas présent une petite hémorragie du nez. J’avais été dans les vestiaires en quatrième vitesse, histoire de lui rapporter des mouchoirs pour qu’il puisse essayer de limiter les dégâts.

Je souris légèrement alors qu’il avait été sur le point de m’appeler par mon surnom. Il a beau s’être rattrapé je l’avais quand même grillée pour ça ! Mais c’est de bonne guerre, je ne me mettrais pas en colère alors qu’il allait simplement dire la vérité. Je restais près de lui, et ne pu me retenir de pouffer alors qu’il se retrouvais avec du papier dans les narines pour arrêter l’écoulement. J’essayais de me retenir, mais j’avoue que c’était une scène.. Comique. « Excuse moi… Mais t’es vraiment sexy avec ça. » Ironie quand tu nous tiens. Je le préférais quand même au naturel, il avait plus de charme sans ses petits ajout de papier.

Je reprenais finalement mon sérieux alors qu’il me posais une question. Oublier quelque chose ? Je ne compris pas sur l’instant puis finalement je me rappelais le pourquoi du comment j’étais si pressé à l’en percuté aussi violemment. « Non je cherchais quelqu’un. Tu aurais pas vu une autre personne passé par là par hasard ? Qui viendrait du vestiaire ? Ca te parles ? » Évidemment, j’aurai pu faire le rapprochement avec un peu de jugeote, mais je crois que j’avais un peu trop été perturbée par la collision pour que l’information monte directement jusqu’à mon cerveau dans la seconde.

Je bougeais le nez de gauche à droite, car les morceaux de papiers me gênaient un peu. Je sentais mon nez s'assécher, alors que je venais de perdre pas mal de sang. Ce liquide chaud sèche plus rapidement que prévu. C'était dégueulasse, j'en avais sur mes vêtements. La saleté me donnait envie de prendre une douche. Sauf que c'était un peu compliqué puisque je n'avais rien amené avec moi pour pouvoir le faire. Je n'avais ni serviette, ni savon, ni quoique ce soit d'ailleurs, sauf mon instrument et mes partitions.

Face à mon apparence actuelle, Hana se mit à rire discrètement. Elle se moquait de moi et je pouvais très bien la comprendre. Que pouvais-je faire à la place de ces morceaux de papiers ? Dans l'immédiat, j'étais au naturel. Je n'étais pas obnubilé à me rendre charmant devant la demoiselle. " Ne te moque pas de moi. C'est de ta faute si je suis comme ça. " Disais-je avec une légère moue triste collée au visage.

J'étais content de la voir de bonne humeur pendant quelques secondes. Je ne lui avais pas permis de voir ce ressenti, mais il était bien là.
Hana était une jeune femme très jolie et son petit ami devait être très fier d'être avec elle. Oui, pour moi, c'était une évidence qu'elle soit en couple. D'ailleurs, j'espérais que mes petits cadeaux ne le mettait pas en colère, si ce dernier en était au courant.

Elle cherchait quelqu'un... par chance, elle n'avait pas fait la mise en commun entre cette personne et moi. J'étais sauvé. " Quelqu'un ? Mmmh non, je n'ai vu personne. " J'essayais de jouer la comédie. J'aurais pu lui dire que j'avais croisé un mec, partir au courant, mais j'étais très mauvais menteur. Elle m'aurait attrapé dans mon mensonge directement. J'espérais vraiment qu'elle ne trouve pas la réponse. J'avais un peu peur de sa réaction. " Pourquoi ? Cette personne t'a agressé ? " Je posais des questions, un peu au hasard pour me faire passer pour un innocent dans l'histoire. Néanmoins, j'étais intéressé de savoir ce qu'elle pensait des actions secrètes que je répétais depuis un certain temps.