Hanami &
Jun

En ce mois de décembre, la nuit tombe rapidement faisant nuit alors qu’il allait être 19 heures. Une heure à laquelle certains étudiants revenaient seulement, d’autres prévoyaient d’aller manger et le reste, sont tranquillement au chaud dans leurs chambres respectifs. On pourrait penser que tu sors aller chercher à manger, mais en réalité, tu te dirigeais discrètement vers le dortoir des garçons. Vêtue d’un long manteau de la tête aux pieds et d’une robe en laine de couleur blanche, sans négliger le bonnet sur la tête, tu te maintenais au chaud jusqu’à destination et espérer ne pas croiser un œil curieux. Parvenant à l’entrée de l’immeuble, la marche rapide et à la fois silencieuse tout en jetant un regard sur un numéro : 206.

Mais qui donc cherches-tu ? Prendre le risque de se faire prendre par ici ne te ressemble pas. D’ordinaire, c’était ton frère qui se faufilait vers ta résidence, et maintenant voilà que tu le fais à ton tour, mais pour un autre garçon. « Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour garder ce secret. Tu vois la chambre numéro 206 et un soulagement parvient à ton visage, n’avoir croisé personne et pouvoir enfin être plus au chaud.

Toquant à la porte, tu profites de retirer ton bonnet sous peine d’être légèrement décoiffée. Chose que tu profites de faire en passant un coup de main pour retirer l’effet électrique des cheveux au tissu.

Hanami &
Jun

Ce rendez-vous était dans le cadre de votre contrat secret, mais aussi parce qu’il fallait bien apprendre à vous connaître plus au moins pour combler le manque. Toi-même ne sait pas vraiment définir ce que vous êtes réellement l’un pour l’autre tellement que c’est une situation ambiguë.

La porte s’ouvre laissant apercevoir Jun, tu entres sans plus tard et tu t’installes tranquillement sur le bord du lit sans sous-entendu. Ce dernier préparait les boissons, il a dû patienter ton arrivée alors tu réponds : « Merci à toi. ». Une chambre tout ce qui a de plus ordinaire sous tes yeux, mais à l’image de ton partenaire, elle était chaleureuse. Ton apparence et ton langage corporel pouvait déceler une petite timidité, mais c’était la première fois que tu te retrouvais dans une chambre de garçon autre que ton frère, et cette fois-ci, il n’y a pas de lien de sang qui sépare si les choses en venaient à une autre.

Le fait de boire réchauffait déjà ton organisme, tu étais contente de pouvoir être au chaud et le thé de Jun n’est pas mauvais, tournant ton regard sur celui-ci, tu ne pouvais pas t’empêcher de lui trouver un certain charme. « C’est plutôt cozy chez toi, j’aime bien. », à ta façon de commencer à converser sur un petit compliment.

Hanami &
Jun

Un sourire s’esquissa à la vue des cactus sur son bureau, une plante qui au moins ne risquait pas d’être noyée ou de dessécher par négligence. Tu ne pouvais pas en dire autant puisque ta chambre t’a été attribuée tout juste cette année et bien que tu te sois permis de la décorer comme bon te semblait… Il y avait encore à ajouter. Que pouvais-tu dire, toi, qui n’a jamais eu de chambre à proprement parler au sein du cocon familial et tu ne pouvais pas dire à Jun que la plupart du temps, tu te sentais en sécurité dans la chambre de ton frère. Un léger soupir, tu réponds : « J’espère que tu trouveras assez vite. Pour ma part, on ne peut pas dire que je me sois encore appropriée de ma chambre… ».

Tu sentais que le thé t’avait réchauffé au point que tu avais oublié que ton manteau était toujours sur tes épaules car rentrée sans plus attendre dans la chambre de Jun. Profitant de le retirer et le poser soigneusement comme ta chère mère t’avait sermonné dans le passé avant de retourner ton attention sur le garçon et répondre à sa question. « Nous sommes en train de travailler avec la pastel et l’aquarelle sur divers paysages… Je dois admettre que ce n’est pas aussi simple que de faire un portrait. ».

Hanami &
Jun

Ton niveau était encore novice par rapport à celui de Jun ou encore de Yume, c’est normal puisque tu n’es qu’en première année. Certaines choses te paraissaient encore un peu complexe parce que tu ne les avais pas acquises. Comme l’art néo-expressionnisme dont tu ne savais pas que c’était une peinture qui intégré un style violent sur les émotions ou provoquant de ce que tu pouvais comprendre. « C’est fou comme on a toujours à apprendre davantage avec l’art ».

Prenant ton sac afin de savoir si tu avais le matériel qu’il te fallait, organisée comme tu es, tu avais préparé tes affaires la veille. Au niveau de tes stylos, tes pastels, tout y était. Répondant à la question de Jun : « J’ai quelques feuilles cela devrait suffire et j’ai tout ce qu’il faut pour les crayons. ». Sans y faire attention, ta photo prise lors de ta sortie avec ton frère au parc était tombée lorsque tu avais farfouillé ton sac pour sortir tes matériaux. Habillée en tenue adorable avec ton manteau à oreilles d’ours et de ton frère vêtu de vêtements clairs, rose et blanc. Cette photo en la regardant, on y voyait le plaisir que vous avez eu lors de cette incroyable journée surprise organisée par ton frère aîné. Tu voulais l’encadrer précieusement dans ta chambre, mais n’avait pas eu le temps d’acheter un cadre.

Au moment où tu t’abaisses rapidement pour la ramasser…

Hanami &
Jun

Remerciant Jun par un regard pour avoir pensé à mettre sa palette sur la petite table chose à laquelle tu avais oublié telle une idiote. L’esprit certainement ailleurs cela t’a perturbée sans doute. Souriant aux dires de Jun, tu ne pouvais être que d’accord avec lui. « L’art aide vraiment à nous y retrouver, c’est comme un jardin secret. ». Une façon d’aider à enterrer le passé, construire un présent et assurer un avenir que tu avais choisi de te lancer dans l’art afin de savoir qui tu souhaites être réellement. Longtemps protégée par ton grand-frère, dépendre d’une certaine façon sous lui financièrement, l’avoir vu sacrifier sa scolarité pour toi. Toutes ces petites choses t’ont bien fait comprendre à quel point il était important que tu saches quoi afin d’alléger le fardeau et compenser une triste vie de famille inexistante par une nouvelle famille, remerciant par la même occasion d’avoir eu un frère qui veillait sur toi.

Tu craignais la réaction de Jun à la vue de la photo, bien évidemment, tu savais qu’il voyait Kannon en horreur pour ce que ton frère lui a fait subir malgré que tu ignores les détails. Difficile de ne pas lui en vouloir quand on est la victime, en quelque sorte tu pouvais comprendre la réaction de Jun, mais pour toi, ton frère fut tout même limite un père alors que ce n’était pas à lui de l’élever. Autrement dit ton cœur était entre les deux, ton empathie envers Jun commençait à se former au fur à mesure de vos rencontres tandis que ton amour fraternelle envers ton frère est parce qu’il est le seul qui reste de ta famille, il est ta famille. Demander un enfant de choisir papa ou maman, cela relève de l’impossible. Tu avais récupéré la photo pour la ranger si rapidement dans ton sac.

L’ambiance de la chambre était clairement devenue froide et tu t’en voulais presque d’avoir été maladroite avec la photo. Observant en réfléchissant quoi faire afin de résoudre cette froideur, tu sursautes lorsque le cactus tombe avec son pot comme s’il lui aussi avait absorbé toute la souffrance jusqu’à exploser. Puis vint à Jun de s’excuser, mais tu savais que cela ne suffisait pas. Baissant la tête, ton regard sur tes mains, avec une petite voix douce, mais déterminée. « Je sais que mon grand-frère a été un gros con avec toi, j’ignore les détails c’est vrai. Mais je tiens à m’excuser pour tout, prendre le mal qu’il t’a fait si possible, je ne peux pas effacer ce qu’il a fait pour toi et d’autres… ».

Prenant une pause dans ton discours, tu relèves la tête et te diriges pour être face à Jun et ajoute le regard droit dans les yeux. « J’ai le nom d’Hirabayashi dans le sang que ça plaise ou non, mais j’ai mes propres décisions et je tiens à t’assurer que je ne suis pas lui. Dorénavant, je ferai amplement attention et je souhaite t’apporter ma bienveillance même si tu ne pourras jamais oublier le passé. ». Un grand rebondissement de ta part, surtout une surprise que tu te fais car tu ne parles pas énormément restant en retrait et observant ton entourage. C’était une prise de risque avec le discours que tu viens de faire, mais peut-être que pour faire en sorte de donner un sens à ce contrat, il était temps que tu dises tes quatre vérités sur ce que tu penses de tout ça.