Bruyante - grande gueule - sang-chaud  - mais les pieds dans le plat - franche .
L’éducation dont Tomoe a reçue fut la même pour elle que pour ses frères. Il n’y a pas eu de différence d'éducation entre eux. Tomoe ne se laisse pas marcher sur les pieds et fait savoir quand elle n’est pas d’accord. Depuis le collège, elle est vue comme une délinquante par ses professeurs et camarades. Elle s’est fait un nom au collège parmi les cancres de sa classe. Au collège, elle sèche les cours et traîne en ville. Quitte à être considérée comme une moins que rien par la société, Tomoe est à fond est n’est jamais là ou on l’attend. Elle a raccroché au lycée parce qu’elle a rencontré un professeur qui la prenait comme elle était. Elle s’est mise à travailler pour avoir son diplôme. Quand elle veut quelque chose, elle se met à fond pour l'avoir.

Tomoe ne dira jamais qu’elle a tord, même si elle s’en rend compte. Au mieux, elle se fait pardonner d’une certaine façon, au pire, personne n’en saura rien. Envers ceux qu’elle aime, elle est entière. Elle ne sait pas faire semblant de toute façon. Sa grande gueule lui sert de rempart pour se protéger. Elle est passionnée et n’hésite pas à venir en aide à ses amis si besoin. S’il y a une chose dont elle à horreur, c’est qu’on s’en prenne à ses potes. Elle serait prête à se mettre dans les ennuis jusqu’au cou pour eux. Quand elle se plonge dans un truc qu’elle aime, c’est à fond. Elle est souvent insatisfaite de son travail même si aux yeux des autres, il touche la perfection. Pour elle, ce n’est pas encore assez. Elle veux la perfection et pas autre chose.

D’un autre côté, elle reste une femme avec une certaine sensibilité. Pudique sur le fond de ses sentiments, elles ne les montres pas souvent et use parfois de subterfuge. Le plus souvent, c’est le rejet et son comportement, ci-dessus ressort le plus.



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J’ai été élevée par Kamiya Shinzo. Il avait déjà deux garçons de trois et huit ans. Il était marié à l’époque, mais sa femme est partie du jour au lendemain. Elle a laissé ses fils, son mari et moi seuls. Shinzo avait hérité d’un petit garage qu’il tenait de son père, qui lui-même l’avait hérité. Il n’a jamais fait de grandes études, je crois même qu’il n’a jamais eu cette envie. L'aîné de ses fils était à l’inverse de son frère et moi, très studieux. Il aimait passer son temps à lire et rêvait d’aller à l’étranger. J’étais bien plus proche du deuxième. Tous les deux, nous aimions faire du skate. Enfant, nous écoutions la même musique et poursuivions le même rêve.

Depuis toute petite, j’ai su que je voulais devenir mécanicienne. J’ai toujours aimé aider Shinzo au garage. Il y avait ses employés toujours contents de me voir, parfois, ils me laissaient regarder ce qu’ils faisaient ou plaisantaient sur le fait que ce n’était peut-être pas un endroit adapté pour moi. Shinzo disait toujours que je devais faire ce que j’avais envie et que les rêves étaient importants. Son fils aimait bien les études, pourquoi je ne pourrais pas aimer les voitures ?

Au primaire, je traînais avec une bande de garçons. Il était difficile de parler de voitures avec des filles. Au collège, les choses ont un peu changé avec mon corps. Je devenais plus féminine. J’avais toujours les cheveux mi-long que je cachais souvent avec une casquette. Quand j’ai commencé à avoir des seins, j’ai tout fait pour les cacher aux garçons. La fille d’un employé à Shinzo est venue me parler. Ses fils lui avaient parlé de moi parce que je devais, selon eux, aussi avoir des repères féminins. C'est en partie due à notre rencontre que je me suis reconnectée avec ma féminité. Petit à petit, je me suis affirmée. J’aimais toujours les mêmes choses, mais je me sentais plus en phase avec mon genre. Dès le collège, j’ai commencé à apercevoir les règles du jeu qu'impose la société. Il y a eu cette fille un jour. Elle n’avait rien de particulier, rien de très intéressant, elle était comme tout le monde. Des filles l’ont prise en grippe, et puis le cercle de concerner s'est étendu à toute la classe. J’ai frappé une fille pour défendre l’autre et toutes les deux nous avons fini dans le bureau du professeur principal. J’ai trouvé ça tellement injuste qu’il nous prenne comme responsable et nous demande de nous excuser. Je n’ai pas accepté de m’excuser et j’ai été punie contrairement à ma camarade qui s’excusait presque de savoir respirer. Les garçons du collège, qui étaient du côté des filles, sont venus nous voir, mes amis et moi pour nous donner une leçon. On s’est battu et comme ce n’était pas notre première fois, des camarades ont été suspendus. Ils ont fini par ne pas remettre les pieds au collège, six mois avant la fin de l’année.

Je suis passée en seconde dans un petit lycée professionnel. Le professeur principal était un peu étrange. D’abord, il tenait absolument à nous aider, intervenait souvent même dans notre vie privée. Il a fait croire à plusieurs reprises à mon père que sa voiture était cassée juste pour lui parler de moi et de mes absences répétées au lycée. Il cherchait à me comprendre et c’est peut-être ce qui m’a poussé à retourner en cours. À la fin du lycée, j'ai eu mon diplôme et à 18 ans, j’ai commencé à travailler dans le garage de Shinzo. Ses deux fils étaient partis pour leurs études, le deuxième était au Japon, le premier était parti aux états-unis après avoir économisé assez en travaillant. À 18 ans, j’ai eu mon permis de conduire. J’ai commencé à m'intéresser aux courses de voitures, mais courir n’était pas ce que je préférais. Réparer, créer, arranger les voitures, c’est ce qui m’a toujours fait vibrer.