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Aujourd'hui c'est son dernier jour de cours, aujourd'hui il quitte l'université Chuo est ce qu'il est triste et nostalgique ? Non, pas vraiment, à vrai dire il se dit qu'il faut qu'un chapitre se termine pour pouvoir en ouvrir un autre non ? Il ne sait pas trop ce qu'il va faire, il n'a pas réussi ou plutôt il n'a pas cherché à rester à Tokyo. Non, il ne sait pas trop pourquoi mais ici rien ne le retient non ? Alors pourquoi se donner du mal pour y rester ? Cette année a été assez spéciale pour lui, il a rencontré Jun, un étudiant assez bizarre qu'il a appris à apprécier il a aussi rencontré Renji. Il n'est pas son professeur et pourtant le destin semble s'acharner sur eux. Ils n'ont fait que tomber l'un sur l'autre et s'entrainer mutuellement dans la merde, heureusement que tout ça prend fin et qu'il va pouvoir reprendre le cours de sa vie. Oui, il peut aussi oublier son petit taff d'hacking à Nara c'est mort tout ´ça !

Nous retrouvons donc Ji Yeong devant les portes de l'administration, oui, il doit régler un dernier petit problème pour enfin pouvoir partir et faire sa vie. Son gros carton posé à côté de sa valise et de son sac de sport le brun ne perd pas de temps et entre dans le bureau pour signer ce fichu papier. Il remercie la secrétaire qui lui souhaite une bonne continuation et quitte le bureau. Ce sont les bras chargés qu'il traverse pour la dernière fois le campus. Aaaaah que de souvenirs ! Il se voit encore fuir pour sa vie hahhaha.... Non ce n'est pas drôle Il pousse un soupir même à cette pensée. Regardant un peu autour de lui il remarque qu'il est bel est bien le seul encore présent sur le campus. Ah ils sont déjà tous partis ? Oui, on dirait bien.... Il hausse les épaules et c'est en quelques minutes qu'il arrive devant les portes d'entrée de l'université.


Ouf ! Enfin ! Car ça commençait à peser, puis charger comme ça il ne peut pas aller bien loin ! Ben oui, deux sacs, une valise, son sac de cours et un carton c'est grave chiant et compliqué à transporter. Est-ce qu'il a toutes ses affaires ? Non, il reste encore trois cartons mais il enverra des personnes aller les prendre. Parce que oui, dans le train c'est possible. Il ne sait même pas comment il va débrouiller avec tout ça. Il pousse un long soupir avant de prendre son téléphone et d'appeler un taxi pour venir le chercher et le ramener à la gare. C'est une fois son coup de fil terminé qu'il s'étire avant de pousser un long bâillement. Aaaaah il a pas dormi cette nuit... Il ne sait même pas pourquoi en plus, il ferme les yeux quelques millièmes de seconde pour se les frotter et c'est lorsqu'il rouvre qu'il est là, devant lui, il plisse les yeux et ne tarde pas prendre la parole.

"Un problème ?"

Qu'est-ce qu'il fait là ? Les cours sont finis depuis bien longtemps, alors pourquoi ?

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L’année scolaire est enfin terminée et me voilà débarrassé d’un certain nombre d’incapables qui devraient envisager une réorientation car la musique n’est clairement pas faite pour eux. Certains me jugeront, diront que je suis trop sévère, peut-être cruel mais le monde de la musique l’est bien plus. Alors je leur rends service en les aidant à abandonner une voie qui n’est pas la leur et dans laquelle ils ne trouveront jamais de travail. Quand on est un musicien raté, on le reste pour toujours.

Comme souvent, je traine un peu dans mon bureau avant de rentrer. Je viens de donner mes derniers cours et j’aimerais ne pas avoir à revenir parce que j’aurais oublié d’emporter quelque chose. Après avoir fait un dernier tour, je me dirige vers la sortie du campus et c’est là que je tombe sur lui. Décidément ! Je vais finir par croire que c’est le destin qui le met à chaque fois sur ma route. Toute l’année scolaire n’a été jalonnée que de rencontre fortuite de ce type mais puisqu’il ne m’a pas vu, je pourrais juste l’ignorer, non ? Sauf que mon regard s’attarde sur toutes ses affaires. Il a l’air de déménager, certainement parce qu’il a eu son diplôme et qu’il ne reviendra plus. Tant mieux, ça veut dire qu’on ne se reverra plus. Je sens une étrange sensation m’envahir alors que cette idée traverse mes pensées mais je la chasse rapidement de mon esprit. Elle mais surtout l’étrange sensation qui m’a envahi et qui était… déplacée ? Bizarre ? Effrayante ? Bref, n’y pensons plus.

Et justement, en essayant de ne plus penser à tout ça, je me suis rapproché de lui sans vraiment m’en rendre compte. Comme si mes pas m’avaient mené à lui malgré moi. Pourquoi faut-il que nos chemins ne fassent que se croiser continuellement ?
« Non, je me demandais juste comment tu allais faire avec tous tes bagages. Tu sais que le taxi risque de te prendre un gros supplément ? »
Parce qu’il prend un taxi, non ? A moins que quelqu’un ne vienne le chercher ? Je ne sais pas pourquoi, cette idée me contrarie au point que je finisse par lâcher un soupir.
« J’ai du temps à tuer, viens je te ramène. »
D’ailleurs sans attendre sa réponse, je prends une partie de ses affaires et lui fait signe de me suivre jusqu’à ma voiture. Ce n’est pas la première fois que je vais jouer les chauffeurs pour lui alors il la connait et devrait la repérer facilement.

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Il arque d'abord un sourcil à sa phrase, pourquoi ? Pourquoi alors qu'il a été aussi désagréable avec lui la dernière fois ? Il plisse les yeux sans vraiment trop comprendre et ne tarde pas à le se suivre prenant le reste de ses affaires. Vraiment, il va vraiment le ramener jusqu'à Nara ? Oui, on dirait bien, enfin quand il va savoir qu'il doit se prendre 6 heures de route dans la tronche, il va sans doute abandonner. C'est une fois devant sa voiture qu'il le regarde charger ses affaires, chose qu'il ne tarde pas à faire avant de faire le tour et de monter dans sa voiture coté passager attachant sa ceinture, il est bien décidé à ne pas partir de si tôt. Il se racle cependant la gorge lorsque vient le moment fatidique de lui dire où il va.

"J'habite à Nara."

Il plante son regard dans le sien espérant qu'il ne le vire pas de véhicule et c'est lorsqu'il met en marche le moteur qu'il lâche un petit soupir de soulagement. Il ne le regarde pas un peu gêner sans vraiment savoir pourquoi il préfère reporter son attention vers la fenêtre et regarder le paysage qui défile devant ses yeux. Se mordant la lèvre inférieure, il ne tarde pas à reprendre la parole et c'est sans le regarder qu'il lui lance un peu honteux de lui.

"Excuse-moi de t'avoir mal parlé la dernière fois."

Pourquoi est ce qu'il s'excuse ? Sans doute parce qu'il sait qu'il ne va plus le revoir et que cette idée le met vraiment mal. Pourquoi ? Il n'en sait rien, il sait juste que ça le rend terriblement triste et c'est sans doute pour ça qu'il pousse un long soupir avant de se pencher vers la radio. Oui, il fait comme chez lui et surtout, il est curieux de voir quel genre de musique peut bien écouter Renji. C'est une fois la radio de mise qu'il se retient de rire et se contente de s'installer confortablement contre le siège et ne tarde pas à fermer les calant sa tête contre la vitre.

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Nous rangeons ses affaires dans le coffre de ma voiture puis je m’installe au volant, attendant qu’il ait mis sa ceinture pour démarrer. Quant à notre destination, il ne tarde pas à me l’annoncer et sans savoir pourquoi, un nœud se forme dans mon estomac. Ça n’a rien à voir avec la distance ou peut-être que si. Nara c’est loin. Très loin même et une fois qu’il y sera, quelle est la probabilité pour que nous nous rencontrions fortuitement comme nous avons pris l’habitude de le faire toute cette année ? Alors c’est donc bel et bien la dernière fois que je croise ce casse-pied. Un sourire satisfait devrait être dessiné sur mes lèvres mais ce n’est pas cas. C’est comme si j’étais un peu triste mais c’est ridicule. D’ailleurs j’essaie de faire comme si je n’étais pas touché par tout ça et me contente d’acquiescer avant de démarrer. Nara, ce n’est pas si loin… C’est six heures de voiture et ensuite ? Nous ne nous reverrons plus.

Cette idée tourne en boucle dans mon esprit alors que la voiture s’éloigne du campus. Nous ne nous disons rien. Nous n’avons jamais été très bavard l’un envers l’autre non pas parce que nous n’avons rien à nous dire, juste que c’est dans notre nature. Dans un sens, on se ressemble un peu et cette histoire me fait légèrement sourire même si elle me fait me sentir bizarre. Je n’ai pas le temps d’y réfléchir davantage qu’il rompt le silence en premier. Je lui adresse un regard avant de me concentrer sur la route et de lui dire :
« Ne t’en fait pas pour ça. On s’est toujours très mal parlé toi et moi, non ? »
Je laisse échapper un léger rire en repensant à toutes ces fois où on s’est presque insulté mais également tout ce qu’on a vécu ensemble. Malgré tout, on en a des souvenirs en commun et c’est amusant de se dire que nous n’avons jamais cherché à les partager. C’est arrivé comme ça et ça n’arrivera plus puisqu’il s’en va à Nara…

Sans m’en demander l’autorisation et toujours avec ce sans gêne qui ne le quitte jamais, Ji Yeong allume la radio. Je ne dis rien. Je le laisse faire comme chez lui, parce que c’est ce qu’il a toujours fait.
« Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? »
Je lui adresse un rapide coup d’œil, me demandant s’il s’est déjà endormi. Le trajet risque d’être long mais ça n’a aucune importance. D’ailleurs je ne veux même pas savoir pourquoi je fais ça pour lui. La réponse n’a aucune importance puisqu’on ne sera reverra pas et je peux bien l’avouer, je trouve cette idée particulièrement contrariante, non c’est même pire que ça…

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Il profite de la musique et du calme apparent et ce sentiment de ne rien voir mais du juste entendre et sentir l'odeur de Renji lui fait remonter une foule de souvenirs. Il ne dit rien et se contente d'essayer de penser à autre chose, mais les souvenirs sont persistants, pourquoi ? Pourquoi est ce qu'ils lui font mal ? Il n'en sait rien et ne préfère ne pas chercher à savoir. Heureusement pour c'est le plus vieux qui reprend la parole et c'est toujours sans ouvrir les yeux qu'il reprend la parole pour lui lancer.

"Chercher un travail"

Oui, c'est une question assez bête, il ne comprend pas pourquoi Renji la lui a posée, ça ne lui ressemble pas. Non, ça ne lui ressemble pas de s'intéresser à lui, et surtout au point de lui poser une question bête comme celle-ci. Il finit par pousser un soupir et ne tarde pas à ouvrir les yeux. Se redressant un peu et profite d'un feu rouge pour planter son regard dans celui de Renji. Oui, c'est la fin, ils ne vont plus se voir, c'est finit, ils vont chacun faire leur vie de leur côté.

"Tu t'attendais à autre chose ?"

Non, il le sait, il ne demande ça que par politesse, c'est tout, il n'y a aucune arrière-pensée derrière. Il finit par pousser un long bâillement qu'il étouffe avec sa main sur sa bouche avant de reprendre la parole.

"Tu ramènes tous les élèves comme ça ?"

Oui, pour lui, c'est louche et on peut clairement dire que la réponse à cette question l'intrigue au plus haut point. Pourquoi ? Sans doute parce que sa réponse va lui permettre de savoir s'il est plus important que les autres à ses yeux.

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Chercher du travail. Oui c’était évident quoique certains élèves s’autorisent à prendre quelques mois voir une année de vacances avant de se lancer dans le dur monde du travail. Un comportement oisif que je n’approuve pas vraiment et dans un sens je suis content de constater que Ji Yeong n’appartient pas à cette catégorie. D’ailleurs je ne fais aucun commentaire, je ne réponds même pas quand il me demande si je m’attendais à autre chose. Je me contente de rester concentré sur la route, esquissant simplement un léger sourire comme si finalement sa réponse me satisfaisait et c’est le cas.

Et puis il finit par me poser cette question à laquelle je n’ai pas envie de répondre mais que je ne peux tout simplement pas ignorer. Arrivant à un feu rouge, je ralentis et laisse échapper un léger soupir avant de tourner mon regard vers lui lorsque la voiture s’arrête.
« Non. Tu es le premier et tu seras le dernier. »
Le feu passe au vert et je reporte à nouveau mon attention sur la route, content de ne pas avoir à m’étendre sur le sujet. Après tout, puisqu’il ne m’a pas demandé pourquoi je le faisais, je n’ai pas besoin de le préciser, n’est-ce pas ? Même si je reconnais que mon comportement est étrange. Moi-même je ne me l’explique pas ou plutôt je n’ai pas envie de le faire. Il est plus facile mais surtout plus simple de se dire que je le fais pour être certain d’être débarrassé de lui, non ?
« Pourquoi tu ne reste pas travailler à Tokyo ? »
Ça ne me ressemble pas de m’intéresser aux autres comme ça et surtout pas de poser ce genre de question mais je préfère l’interroger plutôt que l’inverse. D’une certaine manière j’essaie de l’empêcher de me poser des questions gênantes dont je ne suis pas certain d’assumer les réponses.

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Il se retient de rire à sa réponse et se contente de regarder par la fenêtre, il est le premier et le dernier ? Hein ? Intéressant... Ou pas, il ne sait pas pourquoi il est content de savoir ça. Il finit par reporter son regard vers lui lorsqu'il reprend la parole et ne peut s'empêcher d'arquer un sourcil, pourquoi il lui demande ça ? Il n'a aucune raison de revenir à Tokyo même pour y trouver un job... Il pousse un petit soupir et ne tarde pas à reprendre la parole.

"Pourquoi ? Je n'ai rien ni personne qui m'attend là-bas"

Il y a bien Jun, mais c'est différent, c'est juste une connaissance, une personne qu'il arrive à supporter. Avec le recul, s'il avait connu Jun plus tôt ils seraient peut-être devenus amis non ? Sans doute, dommage que le brun soit entré dans sa vie aussi tard. Puis, il n'y a pas que lui, et c'est sans se rendre compte qu'il relève les yeux vers Renji. Profitant qu'il soit concentré sur la route, il ne dit rien et se contente de le regarder avant de tourner la tête pour ne pas paraître bizarre. Aaaah cette situation commence à vraiment le rendre fou et c'est sans doute pour ça qu'il reprend la parole.

"J'ai faim... Tu peux t'arrêter à la première aire de repos que tu vois"

Il le regarde quelques secondes seulement pour avoir sa réponse avant de tourner la tête vers le paysage se mordant la lèvre inférieure mal à l'aise. Heureusement pour lui, tout ça sera bientôt fini... Oui, une fois à Nara tout sera terminé, ils ne se reverront plus et ils reprendront le cour de leur vie chacun loin de l'un de l'autre.

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Il marque un point. Il n’a rien ni personne qui l’attende à Tokyo. Je suis stupide. A quoi je m’attendais comme réponse ? Mieux vaut que j’évite d’y répondre. J’aurais l’air ridicule et ça serait surtout indécent. Mais Renji, à quoi es-tu en train de penser exactement ? Vraiment, c’est n’importe quoi. Ça ne te ressemble pas, tout comme rendre à ce point service à ce sale gamin qui ne t’a apporté que des ennuies ou des soucis à chacune de vos rencontres. J’ai beau le savoir, je n’arrive pas à faire disparaitre complètement cette sensation qui ne me quitte pas depuis tout à l’heure.

C’est Ji Yeong qui me tire de mes pensées en me disant qu’il a faim et qu’il a déjà envie qu’on s’arrête sur une aire de repos. Je soupire pour la forme et jette un coup d’œil aux panneaux de signalisation, cherchant celui qui m’indiquera la distance qui nous sépare de notre première halte. J’oublie parfois à quel point il peut être exigent, surtout quand il a faim. Bizarrement, ça ne m’agace pas. Je me dis juste que ça me manquera peut-être un peu quand il ne sera plus là. Au moins, je pourrais me promener tranquillement sans jamais tomber sur lui au détour d’un coin de rue… L’idée devrait me réjouir mais ce n’est pas le cas.
« On y sera dans moins de cinq minutes. J’en profiterais pour faire le plein. »
Non, je ne cherche pas à lui faire la conversation. Je lui donne simplement une information utile. Je ne suis pas du genre à parler inutilement, ni à vouloir sympathiser avec quelqu’un même si depuis le temps, on commence à bien se connaitre. Enfin si on peut dire ça comme ça.
« Si tu ne trouves pas de travail à Nara, reviens à Tokyo. Ça sera plus facile pour trouver du travail. »
Est-ce que je m’inquiète pour lui ? Bien sûr que non ! Est-ce que c’est une veine tentative pour le faire revenir à Tokyo ? N’exagérons rien. Et puis pourquoi j’aurais envie qu’il revienne m’enquiquiner ?

J’actionne mon clignotant et m’engage sur la voie de décélération pour quitter l’autoroute et rejoindre l’air de repos la plus proche, qui se compose d’une station-service et d’un fastfood.
« On va commencer par manger, ensuite on ira à la station-service. »
Je n’ajoute rien et me contente de me garer sur le parking.

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Il hoche la tête ne détournant pas le regard du paysage qu'il trouve tout d'un coup plus intéressant que le voyage en lui-même. Il ne relève pas sa seconde phrase, non, il ne veut pas lancer une nouvelle discussion sur ça. De toute manière, il n'a pas envie d'en parler, il veut retourner chez lui, non pas pour sa famille qui est tout sauf une famille, mais plus pour la tranquillité. Il connaît Nara, c'est calme et pour tout vous dire pour lui, c'est plus facile d'aller là-bas que de rester à Tokyo. Il regarde la voiture s'engager vers une aire de repos et hoche la tête aux paroles du plus vieux avant de sortir de la voiture et de le laisser faire le plein. Il s'éloigne et entre dans la station essence et utilise leur toilette avant d'appeler sa mère. La prévenant qu'il sera sans doute là un peu plus tôt que prévue. Revenant ensuite vers Renji, il ne tarde pas à reprendre la parole.


"Je ne savais pas que les vieux mangeaient des burger"

Pourquoi est ce qu'il le pique ? Il ne sait pas, par habitude ? Sans doute... Ou peut être parce qu'il essaie de se convaincre qu'il s'en fout de lui et que de ne plus le revoir ne va rien lui faire. Aaaah Ji Yeong, mon pauvre, tu es déjà foutue. Il ne l'attend pas et se dirige déjà vers le fast-food qui se trouve qu'à quelques mètres seulement. Il esquisse une grimace de dégoût lorsqu'il ouvre la porte et que cette dernière et grasse, se retournant pour s'essuyer les mains dans le haut de Renji, il ne fait pas attention à sa réaction et se contente d'aller au guichet pour passer commande.


"Je t'invite."

Oui, c'est la moindre des choses après le voyage qu'il va faire pour lui non ? De toute manière, il n'a pas le temps de terminer de passer commande qu'il donne sa carte au serveur. Prenant le plateau, il se retourne et balaye la salle du regard avant de trouver une place libre, c'est sans trop se bouger qu'il se dirige vers la place en question bousculant au passage quelqu'un Ji Yeong ne prend pas la peine de s'excuser. Non, il s'en fout et ne compte pas s'excuser chose qui semble contrarier l'inconnu qui les rejoint à leur table. C'est une frite dans la bouche et le regard blasé qu'il relève les yeux vers l'inconnu.

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Je me contente de laisser s’échapper un léger rire à sa remarque. Il croyait que les vieux ne mangeaient pas de burger ? Eh bien maintenant il sait qu’ils peuvent aussi en manger. Malgré moi, je me sens un peu blessé dans mon égo. Je sais que ce n’est pas ce qu’il voulait. Entre nous, ça a toujours été comme ça, mais c’est la première fois que je relève à ce point l’une de ses remarques. Peut-être parce qu’elle me renvoie à la figure notre différence d’âge. Je suis vieux, trop même et il fait bien de le relever car je dois moi aussi le garder en tête. D’ailleurs sans avoir à en faire le calcule, je suis presque certain d’être assez âgé pour être son père, ce qui devrait clore définitivement tout débat ou envie étrange qui pourrait naitre au cours de cet étrange voyage.

Je le suis jusqu’au fastfood et le laisse pousser le premier la porte. Avant que je ne me rende compte de ce qu’il fait, il s’essuie la main sur le revers de ma veste. Je grimace légèrement avant d’essuyer ma veste avec ma main gauche, que j’essuie ensuite contre sa manche. Il n’y a pas de raison qu’il ne soit pas lui aussi plein de gras. Comme ça, nous sommes tous les deux assortis et c’est ce que mon petit sourire essaie de lui dire alors que nous entrons dans le temple du gras et de la mal bouffe. D’ailleurs ça sent la friture mais on n’en mourra pas. On a encore une longue route à faire et on a besoin de force.

Alors qu’on se présente au comptoir, Ji Yeong m’annonce qu’il m’invite. J’arque d’abord un sourcil de surprise avant d’acquiescer, me retenant de lui dire que je ne sais pas quand je pourrais lui retourner cette politesse… Quoique sait-on jamais ? Jusqu’à présent le destin s’est obstiné à nous mettre sur la route l’un de l’autre alors qui sait ? Même si plusieurs milliers de kilomètres nous séparent, nous nous recroiserons peut-être. C’est une idée à la fois triste et réconfortante mais je n’ai pas envie d’y penser davantage, alors je la chasse rapidement de mes pensées.

Nous passons commande et je suis Ji Yeong jusqu’à une table un peu plus loin, remarquant à peine qu’il bouscule quelqu’un. En fait, je suis moi-même bien trop perdu dans mes pensées pour ça. Ce n’est qu’une fois installé à une table que je réalise qu’un homme nous y a rejoint. Arquant un sourcil, je demande à mon cadet d’un ton las tout en glissant une fritte entre mes lèvres :
« C’est un de tes admirateurs ? »
Puis me tournant vers le gars en question :
« J’aime manger en paix, alors dis-nous vite ce que tu veux et va-t’en. »
Lâchant sans le vouloir un bâillement, je m’enfonce un peu plus dans mon siège.

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