à roppongi, 09.2019.

T'es sorti avec des potes ce soir. Ken a pas pu venir, tu sais déjà plus pourquoi. Enfin de toute façon tu ne lui en tiens pas rigueur. T'es là, à terminé ta deuxième bière.Et tu t'arrêteras là pour ce soir. T'as pas envie de boire plus. Tu vas passer à l'eau pétillante, c'est bien l'eau pétillante. Il faut bien sur que les mec qui t'accompagne te traquent un peu, parce qu'ils ont pas encore vu ton état une fois bourré eux. Si Ken était là il leur aurais déjà dit que non, deux c'est bien. Enfin bref, tu ignore royalement leurs remarques à la con. Un haussement d'épaule et tu décide de te lever pour sortir prendre l'air. Peut être pour rentrer chez toi aussi t'en sais rien. La soirée est bien entamé et en vérité tu t'emmerde un peu là. T'as pas spécialement envie de t'amuser. ça t'arrive de le vouloir, par période.Là ce soir, bof. Alors une fois dehors t'envoie un message pour dire que finalement tu te barre. Qu'ils soient contents ou pas tu t'en tape un peu.

Tu marche sans trop faire gaffe à ce qui t'entoure. Jusqu'à qu'une voix t'arrête net. Tu la connais. T'es certain de connaître cette voix. Sakura. Tu balaye la rue du regard pour finalement la voir discuter avec un type. Elle est dans une petite ruelle parallèle. Sa silhouette est dans l'ombre mais tu peux la reconnaître sans problème. Qu'est ce qu'elle fait là ? A cette heure ci ? Est ce que c'est ce foutu Peter ? Elle le voit toujours d'ailleurs ou pas ? Au fond t'espère que non. Mais quand tu la vois passer ce que tu crois être un sachet de poudre tu fronce les sourcils. Elle guette, comme si il ne fallait pas être vu. Et t'espère, ouais t'espère bêtement que c'est pas de la drogue. Que voudrais tu que ce soit d'autre crétin. Du sucre. L'acheteur n'est pas discret. Il fini par partir. Et tu t'approches. Tu ais même pas ce que tu vas dire. Mais ton corps avance seul, comme un aimant.

Tu rentre dans cette ruelle, et elle te voit. Avant même qu'elle puisse s'enfuir tu t'approche vivement, la bloquant entre le mur et ton corps. Tu lui laisse simplement l'espace de lever la tête pour affronter ton regard. Une main contre le mur, le bras tendu à coté d'elle pour l'empêcher de partir. Tu reste silencieux un moment. Et ton regard croise le sien. Tu ne sais même pas ce qu tu ressens. Tu ne sais pas si c'est de la joie, de la voir toujours ici, en vie, ou bien la tristesse de constater qu'elle traîne toujours dans la rue, qu'elle s'est mise à dealer. C'était donc ça. Est ce que c'était pour ça, que t'as été rejeté comme une sous merde. Vraiment ? Elle a préféré la dogue à toi ? C'est un peu blessant. Toi qui te bats chaque jour pour gagner tes thunes, pour devenir chef d'entreprise et peut être un jour accomplir son rêve. Ouais au fond, une partie de toi pense toujours à elle. A quoi tu joues Sakura.Ouais tu lui dirais bien ça. Mais non, ce n'est pas ça qui sors de tes lèvres. « Tu t'es perdue.. ? » Tu ne parles pas vraiment fort. Juste assez pour qu'elle t'entende. Tu ne lâche pas son regard. Tu la défie presque. Est ce qu'elle va oser te mentir, trouver une excuse sur sa présence ici ? « Qu'est ce que tu fais ici toute seule Sakura ? » Et ton inquiétude a reprit le dessus.

Featuring : Maeda Sakura

à roppongi, 09.2019.

Sakura rejeta une mèche de ses cheveux, agacée. Ce client commençait à lui pomper l’air. Il essayait de négocier et elle se doutait que c’était simplement parce qu’elle était une femme. Il n’aurait certainement pas fait ça avec les garçons. Son regard resta fixé sur l’homme qui tentait d’obtenir une ristourne, de négocier peut-être un autre moyen de payement. La jeune femme lui jeta un regard l’air de dire « ça ne marche pas comme ça alors si tu ne veux pas que j’appelle mes potes, paie, prend ta came et tire-toi vite » et tout ça avec le sourire. Finalement il semble retrouver un peu de raison et lui tend quelques billets que l’étudiante récupère nonchalamment avant de les fourrer dans sa poche et d’y récupérer un petit sachet. Ses yeux passèrent rapidement de droite à gauche, surveillant les alentours. Elle était bien à l’abris des regards là où elle se trouvait, mais on ne savait jamais. La discrétion, toujours. Pas comme son abruti de client dont toute la gestuelle crie qu’il est en train d’acheter de la drogue. Le voilà qui part, ce n’était pas trop tôt. Sakura soupira avant de relever la tête en entendant des bruits de pas. Un nouveau client ?

La jeune femme se figea, reconnaissant aussitôt l’homme qui approchait. Ren. Instinctivement, la jeune femme se redressa, prête à prendre la fuite. Mais il était plus rapide. Elle se retrouva bloquée contre le mur, face au corps du garçon qui faisait barrage entre elle et la sortie. Tss. Elle baissa la tête, se mordant la lèvre, réfléchissant à toute vitesse. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Fière, la jeune femme finit par redresser la tête, croisant le regard de Ren. Tant de souvenirs, de promesses jamais tenues, de déceptions. Et puis surtout, la façon dont elle l’avait traité. C’était mieux ainsi avait-elle pensé pendant très longtemps … jusqu’à ce soir. Sa voix glissa jusqu’à ses oreilles et la jeune femme fut quelque peu vexée. Pour qui la prenait-il ? Une fillette qui a perdu ses parents au centre commercial ? « Je sais parfaitement où je suis. » répondit-elle, sur le même ton, en gardant son regard ancré au sien. Elle avait sa fierté et surtout, elle était têtue.  « Je suis une grande fille, je n’ai besoin de personne pour me promener où je veux. »  dit-elle avant de rajouter.  « Ça serait plutôt à moi de poser la question, qu’est-ce que tu fais ici ? Tu n’avais pas une vie parfaite là où tu étais avant ? »  demanda-t-elle. Une vie où il n’avait pas voulu d’elle.


Featuring : Noshimuri Ren

à roppongi, 09.2019.

Elle essaie de fuir. Mais tu ne la laisse pas faire. Tu la coinces rapidement contre le mur. Parce que tu ne veux pas qu'elle se défile. Tu n'as pas l'intention de la laisser filer comme ça Pas après ce que tu viens de voir. Tu demande si elle est perdue, mais c'est assez ironique en vrai. Tu sais très bien que cette question ne sert à rien. Tu demande quand même ce qu'elle fait là Et sa réponse te fais légèrement sourire. Quelle fierté. Quelle assurance. Elle a changée, un peu. En tous cas, pas sur le fait d'être froide avec toi hein. ça non. ça n'a pas changé. Elle sait où elle est C'est une grande fille. ça n'empêche rien. Tu hausse les épaules simplement, tu n'as rien à dire. Tu sais que tu n'as rien à dire. Mais t'es inquiet, c'est plus fort que toi. Tu peux pas le contrôler. T'y peux rien. C'est  comme ça. Qu'elle le veuille ou non.

Tu arques un sourcils à ces dernières paroles. Sérieusement. Elle va te reprocher d'avoir bossé ? D'être parie pour évolué, encore. Pou être un type bien, pour gagner l'argent qu'il faut pour aider tes parents. Pour toi. Pour elle. Pour vous. Tu lâche un rire nerveux. « Je vois que t'as pas perdu ton caractère. » Une vie parfaite. Si seulement. Sauf non, la vie est loin d'être parfaite. T'as pas encore accompli tous tes objectifs. T'as pas encore tenues toutes tes promesses. Les promesses que tu as faites à tes parents, celles que t'es faites à toi, et à elle. Tu lui avais promis la belle vie. Tu lui avais promis la jolie robe de princesse, le mariage de rêve, les vacances au soleil et bien d'autres choses. Tu l'as faite rêvé, et jusqu'à aujourd'hui t'as pas pu, t'as pas su, exaucer ces promesses. Mais t'es persuadé d'y arriver un jour. Ouais t'y crois encore, au fond de toi, même si t'en parles pas,jamais, à personne T'y crois, toujours. Alors ta vie parfaite. T'y es pas pour l'instant. Mais qu'est ce qu'elle en sait. T'as envie de lui dire. Ouai st'as envie de lui dire ta vie ne sera jamais parfaite tant qu'elle n'en fera pas partie. Mais tu ne peux pas. Elle n'y croirait pas. « Je suis rentré il y a quelques semaines. » Et tu ne repartiras pas, à moins qu'elle vienne avec toi.

Tu la regardes. Encore. Et tu inspire finalement. « Qu'est ce que tu faisais Sakura ...? » Tu le sais. Mais aura-t-elle le cran de te le dire. Ou bien va-t-elle t'envoyer chier, encore ? Tu penche pour la deuxième option. Alors tu reprends la parole avant qu'elle n'ait le temps de répondre. « Tu sais quoi, laisse tomber... Laisse moi te raccompagner. » Est ce qu'elle a terminé ce qu'elle devait faire ou pas ? Tu t'en tape.

Featuring : Maeda Sakura

à roppongi, 09.2019.

Mais qu’est-ce qu’il faisait là ? Et pourquoi venait-il l’embêter comme ça ? Elle n’avait pas été assez méchante pour qu’il n’ait plus envie de lui parler, ni même de la voir. Pourquoi venait-il se mêler de ses affaires ? Incapable de bouger, il lui bloquait le passage et elle n’avait pas envie d’user de la violence (pour l’instant). Son regard vient croiser le sien, avant de le fuir, puis de le croiser de nouveau. Sakura ne masquait pas son agacement avant de reprendre son attitude fière. Elle n’allait certainement pas baisser la tête devant lui, hors de question. Elle n’appréciait pas de se faire reprendre comme une petite fille. Et puis, elle était plus âgée que lui après tout, un peu de respect. De respect pour sa tranquillité et sa solitude.

Après tout, elle n’avait rien dit quand il était parti, alors qu’il l’abandonnait clairement, balayant au passage toutes ces promesses d’enfant auxquelles elle s’était pourtant accrochée.   « La vie fait qu’il faut que tu t’endurcisses si tu ne veux pas couler. »  rétorqua-t-elle à sa remarque sur son caractère. Il n’en avait sans doute pas besoin lui, avec sa vie parfaite, son argent, pourquoi était-il revenu ? Si c’était pour lui redonner des rêves plein la tête, pour la faire espérer, croire, rêver au bonheur, à la lumière au bout du tunnel, il pouvait être sûr qu’elle ne l’écouterait pas cette fois-ci. Elle ne voulait plus y croire, plus le croire lui. Alors qu’il lui annonçait qu’il était revenu il y a seulement quelques semaines, la jeune femme souffla, croisant les bras.   « Super. »  lança-t-elle, peu intéressée par ce qu’il lui racontait. Il fallait qu’elle fasse quoi cette fois-ci pour qu’il la laisse tranquille ? Ne pouvait-il pas comprendre qu’elle ne voulait pas le mêler à ces histoires ? Peter n’allait pas être content si Ren commençait à mettre son nez dans leurs affaires, s’il l’empêchait de bosser. Elle avait besoin de cet argent.

Son regard dur prit d’assaut celui du garçon qui lui demandait ce qu’elle était en train de faire. Il ne pensait pas vraiment qu’elle allait lui répondre la vérité ? Gardant la bouche fermée, il dû se rendre compte que sa question resterait sans réponse, car il continua … par une proposition peu attendue. Elle fronça les sourcils.   « Je n’ai pas besoin de baby-sitter. Je n’ai pas besoin qu’on me protège. »  dit-elle la voix assurée, avant de rajouter.   « Et j’ai des choses à faire ici, alors maintenant tu vas te retourner et rentrer chez toi, tout seul. Au revoir. »  dit-elle pour clôturer la discussion, les bras toujours croisés.   « Ne m’oblige pas à devenir violente. »  menaça-t-elle plus pour la forme. Ce n’était peut-être pas bien crédible, mais elle ne rigolait pas avec les garçons qui se moquaient d’elle en la faisant croire à l’impossible.


Featuring : Noshimuri Ren

à roppongi, 09.2019.
Tu sais pas vraiment comment réagir. Tu sais pas vraiment ce que t'es censé faire là tout de suite. T'as envie de lui dire tellement de chose T'as envie de lui balancer que t'as bossé dur pour arriver à un avenir cool, à l'avenir que tu lui as vendu. Celui que tu lui as promis. Tu sais que tu y arriveras un jour. Mais elle a l'air de t'en vouloir. Elle a l'air d'être sur les nerfs. Pourquoi ? Tu pense le savoir mais au fond t'as pas vraiment envie de te dire que c'est ta faute. Que c'est parce que t'es parti. T'es parti sans prévenir. Et t'avais les nerfs contre son pote là. Et tu les as toujours d'ailleurs. Enfin bref.

Tu constate qu'elle a un caractère bien trempé. Comme ça a toujours été. Mais là d'autant plus. Et ça te fait légèrement sourire. Et sa remarque te fait également sourire. Quand tu ne veux pas couler. De quoi elle parle. Couler de quoi. Tu arques un sourcil, légèrement. Tu ne sais pas si tu dois répondre. Mais tu le fais quand même, parce que tu réfléchis pas toujours avant de l'ouvrir. « T'es pas obligée d'être dure avec les gens qui te veulent du bien. » Parce que oui, tu ne veux que son bien, comme tu l'as toujours voulu. Elle n'y croit sans doute plus. Elle n'y croit peut être même plus depuis longtemps. Mais c'est la vérité. Tu n'as jamais voulu la blesser, la rendre triste. Toi tu veux qu'elle soit heureuse, qu'elle ait une vie de rêve. Mais pour ça tu dois encore bosser un peu, tu as encore des échelons à gravir. Mais est ce qu'elle aura la patience ? Est ce qu'elle va attendre. Est ce qu'elle attend seulement ? Peut être qu'au fond d'elle oui, même si elle ne veut pas l'admettre. Peut être que tu peux réussir à faire resurgir quelque chose. Mais tu sens que ça va prendre du temps. Ouais tu vas galérer. Mais t'as pas l'intention de lâcher l'affaire. Pas cette fois. La dernière fois elle t'a jeté. T'as accepté, t'es parti. T'as demandé à Ken de la surveiller de loin. Mais tu t'es effacé. Seulement voilà. C'est pas ce que tu veux. Non. Ce que tu veux c'est elle. Sauf que tu lui diras pas, pas maintenant. Elle y croira pas. T'as besoin d'appuyer tes paroles. Que tu lui prouves. Tu sais qu'elle voudra des preuves qu'autrement c'est pas la peine d'y penser.

Et tu sens qu'elle a pas envie de savoir, quand est ce que tu t'es rentré. Ni ce que tu deviens. Elle met des distance. Encore. Toujours. Et ça t'énerve, un peu, c'est vrai. Mais tu lui dis quand même. Puis tu propose de la raccompagner. Ou non, tu ne propos pas réellement, tu l'impose presque. Mais la savoir là, dans cette rue, de nuit, seule, entrain de ..faire des trucs pas net. Nan c'est une visions que tu n'apprécie pas. Tu ne peux pas l'accepter. Mais tu sens que ça va être compliqué. Tu réfléchis. Elle t'envoie chier. Bien sur, comme tu le savait. Pourquoi. Elle a quoi à faire ? Vendre de la merde. à des gens louches. Quelle nuit de rêve en perspective. Tu grimace. Retenant un faible sourire à sa menace. Elle ne t'effraie pas vraiment. Tu réfléchis. Encore. Qu'est ce que tu peux faire pour la convaincre. La payer ? Lui acheter sa merde peut être. « OK.. T'as quoi à faire ? Vendre ? » Tu parles pas trop fort parce que tu ne veux pas attirer l'attention sur elle. Parce que tu ne veux pas qu'elle ait de problèmes. Tu la regarde plus sérieusement. « Je prends le tout. » Tu sais pas combien ça vaut, tu t'en tape en vrai, tu payera. Peu importe. « C'est combien ? » Est ce qu'elle va refuser ? Peut être.

Featuring : Maeda Sakura

à roppongi, 09.2019.

Ça allait vite l’agacer s’il se mêlait de ses affaires, de leur affaire à la bande. Il n’avait rien à y faire. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle l’avait jeté méchamment y a quelques années, elle ne voulait pas le mêler à tout ça. Elle avait pris la décision comme une grande de suivre Peter qui avait proposé de l’aider et désormais, elle s’en sortait toute seule. Elle ne voulait plus tendre la main, croire en des promesses qui ne se réaliseront jamais, comme l’avait fait Ren. Elle lui en voulait, encore maintenant. Sakura ne voulait plus lui faire confiance, sa parole n’avait plus de valeur à ses yeux. « Du bien ? J’espère que tu ne parles pas de toi. » siffla la jeune femme, légèrement en colère. À part la rendre triste, malheureuse, la faire espérer bêtement, l’abandonner, il n’avait rien fait de bien. Bon elle était peut-être trop catégorique, elle avait de bons souvenirs d’enfance avec lui, mais pour l’instant l’agacement prenait le dessus. Parce qu’il était en train de lui ruiner sa soirée. Elle avait besoin de cet argent bon sang.

Plus elle observait Ren, plus elle remarquait les changements. Ils avaient grandi tous les deux. Ensemble puis séparément. Ils étaient adultes et chacun faisait sa vie de son côté alors qu’ils s’étaient promis de rester ensemble toute leur vie, de se marier. Des contes pour enfants. Elle aurait dû s’y attendre, les mecs sont tous pareils, toujours à mentir, à cacher des choses. Elle ne supportait pas les cachotteries, les mensonges (comble de l’ironie alors qu’elle dissimule certains faits). Cela lui faisait penser à son père et elle n’avait pas envie de penser à lui, car des bribes de son enfance lui revenaient et ce n’était pas les plus joyeux. Ren l’avait laissé en partant, il l’avait laissé faire face à la dure réalité, cruelle. Il aurait pu au moins un peu insister, mais non.

Son regard se fit plus dur, quand allait-il disparaître hors de sa vue ? Il fallait qu’elle travaille et ses clients n’allaient certainement pas venir s’il restait là, planté devant elle. Elle était prête à user (ou pas) de la force s’il continuait à l’emmerder comme ça. Quand il s’enquit de savoir ce qu’elle avait à faire, elle déglutit. Qu’il la juge donc, oui elle était sans doute tombée bien bas, oui elle vendait de la drogue et alors ? Maintenant il savait, il était content ? Il pouvait partir, non ? Ses yeux s’écarquillèrent sous la surprise quand il annonça qu’il lui prenait tout. Pardon ? Un rire bref s’échappa de ses lèvres avant qu’elle ne voie qu’il était vraiment sérieux. « Sérieusement ? Depuis quand tu te drogues ? » s’étonna-t-elle avant de souffler. « Ne me fait pas perdre mon temps, je veux pas de ta pitié. » ajouta-t-elle en rejetant une mèche de cheveux en arrière. Elle le fixa, il avait l’air bien décidé. Vu que c’était comme ça. « C’est vrai que maintenant que tu as de l’argent, tu peux sans doute te payer ça à foison. » lança-t-elle avant de lui dire un prix qu’elle avait, disons, légèrement triplé ? Sans aucune honte.



Featuring : Noshimuri Ren

à roppongi, 09.2019.
Elle t'en veut. tu le sais. Tu le sens. Et sa réponse te le confirme. Elle la siffle presque, laissant à peine sortir le son d'entre ses lèvres. Tu soupire un peu. Elle ne voit donc pas les efforts que t'as fait. Tu peux le comprendre. Tout ce qu'elle voit c'est ton départ. Ton abandon, si on peut dire ça. Ta lâcheté aussi peut être. Tu sais pas parce qu'elle te le dit pas clairement. Parce que t'es pas foutu de lui demander ce qu'elle a à dire. Tu la revois seulement là ce soir. Et tu sais même plus quoi faire, comment agir. Si tu parlais de toi. De qui d'autre. Tu préfère ne pas répondre. Parce que tu n'as pas la force de débattre de ça avec elle ce soir. Tu lui prouveras. Et tu feras en sorte qu'elle croit en toi à nouveau.

En attendant faut que tu trouve quelque chose pour la sortir de cette rue, là ce soir. Même si tu sais très bien qu'elle y retournera demain, et le jour d'après, et ainsi de suite. Et ça te dépasse Elle a pas envie de faire autre ? De voir autre chose ? De sortir de ça, du monde de la rue ? T'aimerais lui demander, t'aimerais l'aider, mais elle voudra pas de toi. Elle veut plus de toi, de ton aide, de tes promesses. T'as bien senti ça. T'as bien compris quand elle t'a jeté Mais t'as pas envie de lâcher l'affaire pour autant. Même si elle pense le contraire.

Tu finis par décider de lui acheter tout ce qu'elle a à vendre. Elle semble choquée, mais tant pis. De puis quand tu te drogue hein ? Jamais. Tu fume des clopes mais rien d'autres et tu achète pas pour te droguer. Mais juste pour qu'elle rentre chez elle. Tu hausse les épaules. Tu lâche un rire nerveux à la suite de ses mot. De la pitié. sérieusement ? C'est à ça qu'elle te rabaisse. T'allais répliqué mais la suite te pique encore. Elle n'arrête pas. Elle n'arrêtera pas. Tu soupire. « Sakura..... » Tu te redresse, sors ton porte feuille et lui donne la somme qu'elle t'a demandé Tu sais qu'elle a augmenter le prix, du moins tu t'en doute, mais tu t'en tape.Tu la regarde ensuite. « Tiens. C'est bon. T'as ton budget de la soirée ? » Tu soupire à nouveau. « Et c'est pas de la pitié. Maintenant rentre chez toi. » Tu propose plus de la ramener parce que tu sais qu'elle va t'envoyer chier, encore. Tu recules alors  en enfonçant tes mains dans tes poches. Si elle a envie de se barrer en courant. Elle a qu'à le faire maintenant. T'as plus la force ce soir. Tu trouveras une meilleure stratégie d'approche, sans doute.

Featuring : Maeda Sakura

à roppongi, 09.2019.

Sakura ne désirait qu’une chose à cet instant : abréger la discussion et retourner bosser. Elle n’avait pas autant réussi dans la vie que lui, fuyant son passé à des milliers de kilomètres, la laissant se débrouiller seule sans chercher à comprendre ce qui se passait dans sa vie. Elle avait la haine et elle ne lui pardonnait pas. Ses belles paroles ne l’atteignaient plus, elle n’y croyait tout bonnement plus, elle avait grandi désormais. Elle n’était plus la gamine à qui l’on faisait croire qu’on décrocherait la lune pour elle. Maintenant elle se débrouillait toute seule, entourée de personnes en qui elle avait confiance et qu’elle aimait plus que tout.

La jeune femme s’agaçait rapidement en constatant que le temps filait, sans qu’elle ne puisse vendre quoi que ce soit. Surtout qu’il venait de proposer de la raccompagner … mais non mon garçon, elle était une grande fille, elle n’avait besoin de l’aide de personne et encore moins d’être protégée. Au fond, ça lui fit un pincement au cœur qu’il sache qu’elle s’était mise à dealer, elle le lui avait caché avant qu’il ne parte et s’était éloignée de son plein gré du garçon pour qu’il ne mette pas son nez dans ses affaires. Elle avait dû baisser dans son estime, mais elle s’en fichait bien de savoir ce qu’il pense d’elle, son avis n’avait plus d’importance à ses yeux désormais.

Sa proposition d’acheter toute sa marchandise lui fit écarquiller les yeux, sous la surprise avant de se reprendre. Si c’était de la pitié il pouvait se la garder, si c’était une blague, ce n’était pas drôle. Et puis, depuis combien de temps se droguait-il ? Il avait commencé là-bas peut-être ? Après tout, ça ne la regardait pas. C’est qu’il avait de l’argent désormais, alors Sakura monta le prix, bien haut. Cela allait peut-être le dissuader et il allait laisser tomber, la laissant reprendre son petit commerce pour ce soir. Mais c’était mal le connaître, elle le fixa alors qu’il sortait son porte-monnaie, sortant une liasse de billets qu’il lui tendit. « Aish, t’es pas discret. » siffla-t-elle en récupérant l’argent, prenant soin de ne pas le toucher au passage (ça lui ferait trop mal). Elle fourra l’argent dans sa poche avant de se redresser. « C’est bon ouais. » lança-t-elle. Son corps se rapprocha soudainement de celui de Ren alors qu’elle levait la tête pour le regarder, le mettant au défi silencieusement. Son regard resta ancré au sien alors qu’elle récupérait un sachet dans sa poche qu’elle alla glisser subtilement dans la poche de la veste du japonais. De loin, on pourrait croire un couple échangeant quelques messes basses, mais Sakura s’éloigna rapidement par la suite. « Cause toujours. » répliqua-t-elle avant de lui passer devant pour s’éloigner. Elle ne jeta pas un seul regard en arrière … si ce n’est avant de tourner au coin de la rue. Un regard néanmoins méfiant. Maintenant qu’il était de retour, elle allait sans doute le recroiser … quelle galère.




Featuring : Noshimuri Ren