+ OOTD + Y aller ou ne pas y aller, telle était la question. Elle était bien dans sa chambre, sur son lit. Elle avait une conférence dans pas longtemps et Nina considérait vraiment à sécher. Elle n’avait pas la tête à entendre quelqu’un venir flatter son ego devant des étudiants qui étaient pour la plupart perdus, comme elle. Elle n’avait pas la tête à entendre quelqu’un lui parler de ça, alors qu’elle pouvait entendre sa mère en parler durant des heures. S’en était tellement ennuyeux. Ses amis l’appelaient, lui demandant où est-ce qu’elle était encore passée. Elle finit par soupirer et se lever de son lit leur disant qu’elle était en route et que ses amies ne devraient pas l’attendre. Si elle le pouvait et si elle s’entendait, elle serait bien restée dans sa chambre. Quelle différence fera-t-elle ? Si elle y était ou non, ce n’est pas comme si les autres ne pouvaient pas lui dire ce qu’elle avait manqué, ou pas au final. Se chaussant, elle prit son sac et ferma sa porte, prenant la direction de la fac.

Prenant un chewing-gum pour la route, elle s’amusait à faire des bulles alors qu’elle se dirigeait vers l’amphithéâtre où se devait être la conférence. On dirait qu’ils avaient commencé. Oups. Elle jeta son chewing-gum qui n’avait plus sa saveur fraise à la poubelle avant de finalement ouvrir la porte de l’amphithéâtre, discrète comme toujours, elle ne voulait pas que les autres remarque son entrée. Alors elle s’installa simplement à l’arrière. Nina ne semblait pas avoir raté grand chose. Bon, elle devait quand même rester les deux heures à venir. Chaque minute lui semblait une éternité, regardant un peu autour d’elle par moment, elle sentait qu’elle allait s’endormir. Sa main sur sa joue, elle regardait la dame qui était en train de donner la conférence. Elle se perdit un moment dans ses pensées, se demandant si un jour elle allait se trouver à la place de cette femme qui était en train d’expliquer. Se voyait-elle comme elle ? Nina n’avait pas prit ce chemin parce qu’elle voulait le faire, mais bien parce que sa mère l’avait choisi. Elle avait choisi ce qu’elle devait faire, tout comme elle choisi la plupart des choses dans sa vie. Et Nina n’avait pas de mots à dire... Etant coincée dans cette réalité des choses, elle se devait de continuer le chemin que sa mère avait tracé pour elle. Elle se devait donc d’être ici, d’étudier, d’avoir de bonnes notes. Au final, s’était peut-être aussi dans son intérêt et si elle ne voulait pas son bien, elle n’aurait pas fait ça. Parfois Nina lui trouvait des excuses, se disant qu’elle voulait simplement que sa fille soit heureuse dans sa vie. Sa mère étant avocate bien connue dans le milieu, son beau-père politicien, alors bien sûr qu’elle allait avoir des contacts et que la vie lui sera bien plus facile si elle prenait ce chemin. N’ayant pas encore trouvé cette étincelle qui l’aidait à continuer sur ce chemin.

Et finalement, perdue dans ses pensées, elle finit par mieux écouter la jeune femme qui était en train de leur parler. Son regard ne la lâcha pas. Elle semblait si confiante, aimant ce qu’elle était en train de leur apprendre. Et plus elle parlait, plus le sujet commençait à l’intéresser de plus en plus. Les deux heures étaient finalement terminer et lorsqu’elle demanda s’il y avait des questions, Nina écouta sans rien dire. Elle attendit le bon moment, c’est à dire jusqu’à ce que tout le monde disparaisse. La jeune demoiselle s’était finalement lever de son siège pour se diriger vers la jeune femme. Non, elle n’était pas gênée de poser des questions lorsque les autres étaient dans le coin, mais elle ne préférait pas être interrompu. Et lorsqu’elle s’adressa à elle, Nina eut un sourire bien grand, se moquant tout simplement de ce regard qui pouvait glacer le sang « Je sais, j’entends très bien » Elle lui tendit la main « Ivanov Nina » S’était-elle donc présenter en premier « Deuxième année en droit » Continua-t-elle « J’ai bien aimé ce que vous étiez en train de nous donner, et j’aimerais quand même vous poser quelques questions, sans être interrompue... Si vous me le permettez » Son regard se balada un peu sur son matériel, un léger sourire sur les lèvres, avant qu’elle ne remette son attention sur elle « Enseignez-vous ? »

+ OOTD + Les deux heures d’intervention étaient passées relativement vite. Olivia était satisfaite de cette rencontre, malgré le peu de question qu’elle avait reçu des étudiants. Elle se doutait que ce n’était pas simple, ce n’était que des premières et deuxièmes année, ils allaient grandir et gagner en confiance. En dépit du fort intérêt des étudiants, elle avait pu remarquer que certains n’étaient absolument pas fait pour cette section et ressentait un rejet complet d’apprendre. Après tout, chacun a ses raisons d’être ici, contre ou de plein grès.

Olivia avait eu de la chance d’avoir des parents qui l’avaient toujours soutenu dans ce qu’elle rêvait d’être. Effectivement, elle se rendait compte qu’être astronaute ne lui correspondait absolument pas. Son père l’avait pourtant pris dans ses bras en lui souriant, lui confiant qu’il serait très fière d’elle quoi qu’elle fasse.

Son porte document rouge sous le bras et son téléphone dans la main, Olivia regardait ses prochains rendez-vous. Elle avait une réunion avec le service Marketing, pour trouver une solution fasse à la polémique grandissante que son entreprise était en train de vivre. C’est alors que cette jeune femme, débordant de confiance, c’était présentée à elle, alors que le temps des questions était fini. La défiant du regard, elle jaugeait l’aura de d’aplomb qu’avait cette petite.

Intéressant.

« Ivanov Nina »

Olivia avait un très large réseau professionnel, et évidement Ivanov lui parlait. Cette femme d’influence était connu dans le métier par ses prouesses professionnelles, elle était adulée par un très grand nombre d’étudiante qui rêvaient d’avoir sa carrière. Ce nom étirait un fin sourire à Olivia, qui essayait de comprendre si la jeune femme s’appuyait sur la renommée d’un membre de sa famille pour s’imposer ou était-elle juste franche. Cette conversation allait prendre une tournure asse intéressante, tester les plus jeunes étaient une activité qu’Olivia affectionnait tout particulièrement.

« Deuxième année en droit »

Olivia l’écoutait tranquillement, le regard planté dans le sien. Alors comme ça, elle n’était pas une novice. Malgré ses problèmes d’attention, elle était intéressée par l’intervention, ce qui plaisait à Olivia.

« J’ai bien aimé ce que vous étiez en train de nous donner, et j’aimerais quand même vous poser quelques questions, sans être interrompue... Si vous me le permettez »

D’instinct elle hochait la tête, dans l’optique de laisser la jeune femme continuer avec ses questions. La jeune Ivanov était assez intrépide et confiante pour venir la confronter afin d’obtenir des réponses. Cependant, le fait de venir la voir quand tous ses camarades sont sortis, montraient une pointe de manque de confiance en soit, qu’elle s’amuserait à déterrer avec plaisir. On ne se confronte pas à Olivia sans conséquences.

« Enseignez-vous ? »

Son « Rouge pur Couture » de Yves-Saint-Laurent, s’étirait en un large sourire. Les hostilités aillaient pouvoir commencer, tout en restant bon enfant. Elle était un intervenante et une adulte, ce n’était qu’une étudiante et une jeune femme en plein croissance.

« Malgré vos dires, vous n’entendez pas très bien mademoiselle Ivanov. »

Olivia repris son rangement de document, sentant son téléphone vibrer dans la poche de son blazer. Elle risquait d’être en retard avec cette mascarade, elle devait couper court à la discutions si elle voulait avoir le temps de profiter de son « tea time » après la réunion, ennuyante à mourir, qu’elle allait avoir et qui trainerait en longueur si elle restait un peu plus longtemps ici.

« Je suis navrée, votre temps de question est écoulé, je ne peux pas vous accorder plus de temps. »

Souriant poliment à la jeune femme, elle pris soin de caler confortablement sa serviette sous son bras et son téléphone dans sa main gauche, avant de faire claquer ses talons sur le parquet de l’amphithéâtre.

« Ah, juste une dernière chose. Je ne sais pas si vous le faites dans l’optique d’être mieux vu et assimilé à vos paires, mais user du nom d’un personne connu dans le milieu est très mal vu parmi nous. Les avocats n’aiment pas tellement, les gens dont le parcours a été tracé par une notoriété tierce. En vous souhaitant une belle journée, Mademoiselle Ivanov.»

La saluant de la main, Olivia pris la direction de la sortie en regardant du coin de l’œil la jeune femme. Elle n’était pas sûre que l’étudiante use du nom d’un de ses proches pour se faire assimiler, mais avec cette petite mise en garde elle serait à quoi s’en tenir et voir si l’aplomb que la jeune femme abordait était bien réel. Un petit teste n’est jamais mauvais pour les étudiants les plus assidus.

+ OOTD + Il est vrai qu’elle était en train d’entendre d’une oreille. Entendre et pas écouter. Peut-être qu’elle était aussi arrivée un peu en retard à cette conférence. Au final, qu’est-ce qui allait changer ? Au final Nina s’était pris à son jeu, en train d’écouter la jeune femme parler encore et encore. Même s’il y avait des choses qui intéressaient la jeune demoiselle, il est vrai que tout ce chemin qu’on lui avait tracé revenait encore et toujours à la même personne. Peut-être qu’à un moment elle allait crier, elle allait se défouler et aller parler franchement à sa mère en faisant ce blocage envers tout et contre tous. Surtout ses études... Sérieusement elle croyait quoi ? Qu’elle allait devenir comme elle ? Qu’elle sera sa copie ? Se pinçant doucement les lèvres, elle pensait à son père. Son vrai père et non pas son beau-père... Elle se demandait ce qu’il était en train de faire, pourquoi il ne l’avait pas contacté... Pourquoi il avait coupé ces derniers temps les ponts. Est-ce qu’il y avait quelque chose qu’elle ne savait pas ? Est-ce que sa mère avait découvert ? Elle avait fait quelque chose en rapport avec ça... ? Nina se gratta doucement le bras alors qu’un mal aise s’était installé en elle. Elle espérait que tout allait bien pour lui.

Au final, la conférence était terminée et comme elle ne voulait pas se mêler à ces nullos, elle s’était dirigée directement vers la jeune femme pour poser ses questions directement, sans être interrompue. Et elle voyait qu’au final, elle avait capté l’attention de la jeune femme. Elle usa de son nom de famille par pure politesse, sachant que c’était le nom de famille de son père et non pas de sa mère. Elle s’en foutait complètement de sa mère, mais c’est vrai que comme elle était au début mariée à lui, Ivanov fut en un temps aussi son nom de famille... Elle pencha doucement sa tête sur le côté, continuant de la regarder de ses yeux de renard « Pardonnez moi si je m’étais endormie aux premières minutes alors » Franche ? Un peu trop même. Elle s’en tapait vraiment... Elle avait déjà était sanctionnée à porter ce costume de requin et encourager l’équipe de natation alors qu’est-ce qu’il pouvait encore lui arriver de plus ?

Elle fit la moue, faussement triste. Peut-être qu’au final, ce n’était pas son jour de chance, ou alors le destin voulait vraiment qu’elle lâche et qu’elle aille crier à la tronche de sa mère. Comme les gamines... Au final, elle l’était encore un peu. Nina croisa doucement les bras, continuant d’écouter la jeune femme. Elle n’allait certainement pas la supplier de l’écouter, elle en avait surement rien à foutre... Elle semblait en plus presser « Really » Elle arqua un sourcil alors qu’elle avait compris qu’user d’Ivanov semblait être se mettre en devant et prendre profit des exploits de sa si parfaite mère. Elle lâcha un léger rire, amer « Si vous savez combien je m’en tape des exploits de ma très chère mère » Elle continue de la regarder s’en aller avant d’aller la suivre « Je n’use pas de mon nom pour lui rendre honneur... Il ne lui appartient pas » Non, il ne lui appartenait plus... Mais elle... Nina allait le porter surement jusqu’à longtemps.    

+ OOTD + Olivia pouvait sentir la fragilité qui habitait la jeune femme. Elle restait une grande enfant, plein de rêves et d’incertitudes. Elle ne pouvait demander à cette jeune fille d’avoir l’aplomb d’une femme avertie. Cependant, Olivia pouvait discerner que l’aplomb qu’avait la jeune Ivanov était bien réel. Cette enfant pourrait lui plaire plus que prévue.

Pourtant, malgré cette assurance à toute épreuve qu’elle pouvait montrer à Olivia, on sentait qu’un poids lui pesait sur la tête, qu’elle n’était pas loin de lâcher, certainement, la rancune qu’elle avait, la colère et la frustration qu’elle avait accumulé. Que se passait-il dans la tête de la jeune fille pour qu’elle camoufle aussi bien, mais aussi mal, cette vulnérabilité sous couvert d’une franchise titubante ?

« Pardonnez-moi si je m’étais endormie aux premières minutes alors »

Olivia voulait sourire, on ne pouvait pas en vouloir aux étudiants d’avoir envie de somnoler durant des conférences, pour la plus part, animée par de vieux grincheux. Elle-même avait eu ces moments en amphithéâtre quand les cours ne lui plaisaient pas, elle ne pouvait pas en vouloir à Nina. C’était un peu le quotidien d’un étudiant ? Cependant, elle se refusait de sourire pour garder un minimum de contenance et qu’elle ne devait pas donner un mauvais exemple, même si Olivia n’était pas un modèle de femme à suivre.

Sur le pas de la porte, elle voyait la jeune femme prendre une moue d’enfant, comme quoi, même les plus confiants ont cette part enfantine, qu’ils usent quand ils sont acculés. Olivia pouvait sentir la fragilité de la jeune femme prendre le dessus sur l’aplomb qu’elle avait montré précédemment. Elle sentait que si elle forçait un peu plus, ça pouvait être le drame et elle ne voulait absolument pas consoler qui que ce soit et certainement pas une élève. Et surtout par sa faute. Olivia était tranchante, mais jamais elle ne se voulait méchante, c’était même l’inverse. Certaines situations exigeaient un sarcasme et une franchise non dissimulés pour faire passer le message et aider les personnes visées.

La jeune Ivanov perdait assez rapidement sa moue d’enfant, pour laisser ses traits se durcir. Olivia pouvait sentir qu’elle avait touché ce point sensible. La mère. Toujours des sujets complexes les liens familiaux.

« Si vous savez combien je m’en tape des exploits de ma très chère mère »

Elle avait senti que c’était un sujet sensible, mais pas à ce point.

« Je n’use pas de mon nom pour lui rendre honneur... Il ne lui appartient pas »

Olivia se stoppait dans le couloir avant de revenir sur ses pas. Elle était allée trop loin, si elle voulait aller à ses rendez-vous rapidement, elle devait couper court aux échanges avec la jeune femme, surtout que c’était de sa faute, si elles étaient arrivées sur ce sujet. Intérieurement, Olivia se flagellait de vouloir provoquer tout son petit monde pour se divertir. Il fallait qu’elle apprendre à comprendre l’atmosphère qui l’entourait avant de parler, de façon franche.

Malgré tout, elle sentait comme une connexion avec la jeune femme. C’est comme-ci elle se revoyait plus jeune avec ses dilemmes, l’amertume qu’elle avait envers sa propre mère, ses désillusions, ses échecs. Elle voyait qu’on mettait trop de pression sur les épaules de cette jeune femme, qui n’était qu’une grande enfant qui voulait vivre de ses rêves, vivre pour sa propre personne.

« Mademoiselle Ivanov, je suis navrée si je suis allée trop loin. Madame Ivanov est une avocate de renom très sollicité et admiré des jeunes, je ne pensais pas vous atteindre de la sorte. »

Olivia s’excusait rarement, mais quand elle était en faute elle savait faire profil bas et mettre son égo de côté. Elle regardait sa Rolex au poignet et voyait l’heure avancer très rapidement, elle devait prévenir ses collègues qu’elle ne serait pas là pour la réunion. Même si elle se dépêchait, elle arriverait au milieu des problématiques, avec une ambiance morne, alors autant finir dans les formes ici.

Prenant appui sur le bureau qui donnait face aux sièges de l’amphithéâtre, Olivia posait ses affaires, sortait son téléphone et ôtait son blazer. Autant se mettre à l’aise. Le texto envoyé, elle regardait la jeune femme dans les yeux, avec un micro-sourire. Cette petite avait du potentiel, réellement, mais si elle était contrainte de faire ses choix au travers d’une dictature matriarcale, c’était moins appréciable pour elle.

« Je vois que vous ne portez pas votre mère dans votre cœur. Je ne veux pas vous faire la morale là-dessus, je n’ai qu’un diplôme de droit, pas de psy ! Mais, faites-vous ses études pour vous, est-ce vôtre rêve d’être avocate ? De défendre ce pays, aussi complexe soit-il ? »

Regardant la salle vide, Olivia pensait que si elle n’avait pas eu le choix de faire ce qu’elle avait envie, elle serait peut-être pareille. Un étau permanent autour du cou, aucune liberté de choix, juste un chemin tracé sur lequel tu es obligée de marcher et sans détour.

« Je sais que la pression familiale est compliquée et que faire ses propres choix quand on jeune peut s’avérer plus délicat que prévu, qu’on ne sait pas prendre ses propres décisions. Mais s’égarer une belle façon d’apprendre. Avoir un chemin tracé par une personne ou juste suivre un nom renommé, n’est pas simple, beaucoup plus qu’on pourrait le penser. Le jugement est permanent. »

Olivia pointait son regard vers la jeune femme, un sourire franc sur les lèvres, ses mains jointes sur ses cuisses, une aura réconfortante.

« Nina, si vous ave des rêves, c’est le moment de les réaliser. Vous êtes jeunes, prendre des chemins détournés n’est pas une mauvaise chose, ils vous apprennent ce que vous voulez devenir, vous apporte des solutions. Ne jamais considérer un chemin atypique comme un échec, c’est une preuve de maturité et d’engagement. La famille est une chose, mais elle ne doit pas interférer dans vos choix personnels. »

Olivia se tut, elle ne savait pas pourquoi elle voulait conforter la jeune femme sur ses choix, alors qu’elle la connaissait à peine. C’était une sorte de test ? Avait-elle des envies maternelle ? Olivia se sentait étrangement proche de cette jeune femme qu’était Nina, comme-ci elle parlait « son » elle d’il y a quelques années, sur la confiance en soi, l’envie de grandir trop vite et de faire ses choix.

« Votre vie professionnelle, ce n’est pas votre famille qui va la vivre, mais vous. Être comme un animal en cage dans un travail n’a rien d’amusant, c’est terrifiant. Vous êtes confrontée à diverses situations qui vous font détester votre emploi et vous donne une image d’une vie ratée. Nina, ne grandissez pas trop vite, prenez le temps de faire vos erreurs, de prendre des chemins escarpés, des gravir des montagnes qui vous semblent infranchissables. De vivre vos jours les plus heureux en vous construisant un avenir qui vous plaît et vous ressemble. Rien ni personne ne doit être un obstacle à vos rêves et ambitions. »

Examinant ses mains, les bagues qui ornaient ses doigts, sa montre, elle souriait bêtement à ses propos. Il ressemblait à ceux prononcés par son mentor, qui l’avait toujours soutenu dans son parcours et poussé au meilleur.

« La confiance ne s’achète pas, elle se gagne au travers de divers efforts. Vous êtes capable de beaucoup de choses Nina, n’en doutez pas. »

Souriant, elle regardait la jeune femme et ouvrait les mains en sa direction.

« Mademoiselle Ivanov, vous aviez des questions à me poser par rapport à la conférence, je vous écoute ? Grâce à vous, j’ai manqué ma réunion extrêmement importante. J’espère que vos questions tiennent la route ! »

Olivia passait derrière le bureau, prit place sur la chaise, croisait les jambes et posait ses mains sur ses genoux, le regardant sérieux posé sur la jeune Ivanov.

+ OOTD + En aucun cas Nina avait voulu user du nom de famille de son père pour rendre hommage à sa mère qui maintenant avait trouvee un homme bien plus riche et hautement placé pour satisfaire ses besoins. Nina n’avait même pas pris le nom de famille de son beau-père, n’était pas revenu à celui de sa mère, mais avait bien voulu garder le nom de famille de son père. Son vrai père. Celui envers qui elle avait une confiance aveugle et qu’elle attendait depuis le jour où il lui avait fait cette promesse. Sa mère n’avait pas honte de lui mentir, de lui faire croire tout ce qu’elle voulait que sa fille pense de son père, de lui dire des choses horribles à son sujet, mais surtout vouloir des choses que Nina ne voulait absolument pas. Ce n’était plus Nina qui vivait sa vie depuis un moment, mais bien sa mère qui la lui dessinait et même si elle n’était pas aussi proche maintenant qu’elle vivait seule, mais c’était bien elle qui payait tout ceci. Ses études, son logement... Absolument tout. Nina savait que si elle voulait un jour faire comme elle le voulait elle et non pas sa mère, elle lui coupera les vivre et Dieu sait ce qu’elle fera d’autre. La jeune demoiselle était simplement piégée dans cette roue qui continuait de tourner et non pas en sa faveur, mais bien pour celle de sa mère.

Si elle voulait partir, tant pis, au pire Nina avait bien voulu essayer, mais il était hors de question qu’elle supplie quelqu’un de rester. Ce n’était tout simplement pas dans son caractère et elle ne le fera jamais. Partir était un choix, et partir loin d’elle l’était aussi, mais elle n’allait pas demander aux autres de rester tout simplement parce que personne n’était resté près d’elle avant. Nina était bien habituée à ce genre de comportement et si la jeune femme voulait partir, alors tant pis, ce n’est pas Nina qui lui dira le contraire. Au moins, elle aurait surement des choses bien plus intéressantes à faire que d’écouter une fille paumée, non ? Mais voilà qu’elle tourna les talons, comme si elle avait été un peu choquée par les avancements de la jeune demoiselle. Oh, on dirait bien que Nina était bien plus forte que ce qu’elle ne le pensait et avait bien pu retenir son attention. Enfin. La jeune étudiante croisa les bras alors qu’elle continuait de la regarder. Au final, elle n’allait pas partir de là si elle avait bien compris. Elle s’était même excusée, chose qui avait surpris de nouveau la jeune étudiante. « Sachez simplement que je n’utilise pas le nom de famille de mon beau-père non plus » Lui qui est un politicien bien connu du pays « Ivanov est tout ce qu’il me reste » La dernière trace de son père, attendant le temps venu pour le rejoindre.

La jeune femme avait commencé par une bien belle leçon de morale. Nina continuait de l’écouter, maintenant qu’elle avait eu son attention et ses iris continuaient de suivre les mouvements de la jeune femme. Il est vrai que ce n’était pas ses parents qui allaient vivre sa vie, mais que c’était bien sa vie à elle... Malheureusement, on dirait qu’elles vivaient dans deux mondes différents. La jeune demoiselle lâcha un léger soupire alors qu’elle remit son attention sur elle « Je crois que nous vivions dans un monde bien trop différent vous et moi » Dit-elle sans réellement avoir peur de la suite. Nina disait ce qu’elle pensait, ce qu’elle avait sur le bout de la langue, parfois sans réfléchir même aux conséquences « Si vous ne l’aviez pas compris, non ce n’est pas mon choix de faire ce genre d’étude et oui, si vous l’aviez bien deviné, c’est bien ma mère qui ait voulu que je sois en droit. Je vous épargne le pourquoi du comment, mais disons qu’elle pense que je suis une sorte de... mini elle, si on peut le dire » Son regard était plein de malice « Elle croit que je pourrais un jour même la surpasser, vous imaginez » C’était absolument ridicule. Nina n’avait de toute façon pas cette patience, de plus faire des études qui ne lui disent absolument rien sous seul prétexte que sa mère allait l’aider par la suite, qu’elle devra réussir, apprendre et voir que ce n’était pas aussi moche que ce qu’elle ne le pensait... Sérieusement, sa mère devait bien délirer. Mais Nina n’avait pu rien faire, encore, elle était piégée dans le délire de sa mère qu’elle lui avait confectionné avec amour.

Elle avait donc bien manqué sa réunion et un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune demoiselle « J’en suis désolée » serait-elle ironique ? En train de se moquer ? Qui sait... Mais il est vrai qu’elle n’en avait rien à faire. Qu’elle manque ou non sa réunion, ce n’était pas la faute de la jeune demoiselle, mais bien de celle qui était en face d’elle « J’imagine que vous n’aviez de toute façon pas le courage d’y aller. Je doute que les soucis d’une fille que vous ne connaissez même pas soient bien plus importants que votre réunion » N’avait-elle pas vu juste ? Ou pas finalement, en tout cas, le résultat était le même. Elles étaient là, de nouveau, seul dans une salle bien vide. « Je voudrais simplement savoir une chose. Est-ce que votre travail vous apporte de la satisfaction ? C’est bien de se dire qu’on devrait protéger la veuve et l’orphelin, mais est-ce que s’en est bien le cas ? »