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If I had you + Carter Mi Ran
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If I had you + Carter Mi Ran
Anonymous
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花が咲いたよ

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Gabriel était un peu fatigué et pour cause, il venait de passer tout l’avant-midi au zoo de Ueno. Pourtant, à chacune de ses mains, il y avait un enfant plein d’énergie pendu ! Mathias portait un petit bonnet panda tandis que sa petite Cassandra en avait un de tigre. On savait déjà quel animal avait personnellement fasciné chacun de ses enfants ! Ils avaient aussi un ballon gonflé à l’hélium attaché délicatement à leur petit poignet et ils babillaient sans arrêt à leur père, qui commençait à avoir un léger mal de crâne et aurait aimé une seule chose : se téléporter dans leur tranquille petite maison de Seiseki ! Mais, voir ses enfants si heureux en valait quand même la peine et à la fin de la journée, il allait être bien heureux de ce petit sacrifice qui, finalement, n’en était pas vraiment un puisque lui aussi avait trouvé la visite au zoo intéressante.

Il était un peu perdu dans ses pensées tout en orientant ses enfants vers la station de métro la plus près puisqu’il avait stationné sa voiture un peu à l’extérieur de la ville pour éviter le trafic, lorsque soudainement Cassandra pousse une exclamation enchantée. Elle déclare beaucoup trop fort que « la madame » était vraiment belle et qu’elle voulait être comme elle quand elle allait grandir. Son fils proteste en disant que non, les madames doivent être des princesses… et Gabriel est déjà un peu perdu dans le babillage de ses enfants. Il n’en fait pas de cas au départ parce qu’ils parlaient en anglais entre eux, donc les chances pour que la cible de leur attention soit au courant qu’elle l’était étaient assez minces… mais son regard croise celui de la femme dont ils parlaient avec enthousiasme et passion… et il pile net. Les petits arrêtent lorsqu’ils arrivent au bout de ses bras, puis relèvent un regard confus vers leur père qui, pour sa part, n’avait pas quitté la femme des yeux encore.

Sa fille avait raison : elle était très belle. Mais ce n’était pas ce qui avait fait s’arrêter net Gabriel. Il était encore capable de se comportement normalement devant une belle femme ! Sauf que voilà… Celle-là, bien engoncée dans son tailleur féminin et renvoyant l’image de femme d’affaire qui avait tant plût à sa petite et froissé son fils pour une raison qui lui était inconnue encore, il la connaissait. Il aurait pu se tromper… mais non. C’était bien elle… Et s’il ne se trompait pas, elle parlait parfaitement anglais et comprenait ce qui se passait ici !

« Yoon Mi Ran…? », demande-t-il, un peu confus. Croyez-le ou pas, il n’avait plus vu cette femme depuis des années. Peut-être une quinzaine ? Et elle était son premier amour… celui d’adolescence, celui d’été. Celui qui ne fonctionnait jamais et ça s’était terminé de façon un peu gênante, parce qu’elle avait considéré que ce n’était pas terminé et lui oui. Gabriel n’était pas réputé pour être un briseur de cœurs ou un Don Juan ! Alors ça avait été plutôt gênant… et il réalisait qu’il arrivait encore à s’en sentir coupable aujourd’hui, bêtement. En tout cas, vu la réaction de la femme, il ne s’était pas trompé… « C’est… toute une surprise… »

Bravo, Sherlock ! Il allait sûrement en avoir d’autre des comme ça… Comme si dire tout haut l’évidence était la seule chose à faire dans ce genre de situation !

« Excuse-moi, je suis surpris, je… », commence Gabriel, qui s’interrompt parce que Mathias déclare sur un ton bourru que les madames ne devraient pas travailler et… Il a un regard aigu pour son fils pour le coup ! Les enfants vous foutaient toujours la honte dans le pire des moments. « Je peux savoir où tu as entendu ça, jeune homme ? Ta sœur fera ce qu’elle veut de sa vie et toutes les autres femmes aussi. Si tu crois avoir quelque chose à dire là-dessus, tu te trompes. »

Mathias l’observe avec les yeux bien ronds. Nul doute qu’il avait dû entendre ça à l’école…et vu comme il était buté, pas d’un de ses compagnons de classe, plutôt d’un prof. Ça mettait vraiment Gabriel hors de lui, cette misogynie ordinaire à laquelle les femmes étaient souvent confrontées ici. De toute évidence, ça n’avait pas arrêté Mi Ran qui… Qu’est-ce qu’elle foutait là, en fait ? Gabriel en revient à elle.

« Excuse mon fils. Parfois, les choses qu’ils apprennent à l’école… », commence-t-il sans finir, mais c’était évident qu’il n’en pensait pas que du bien. Il ne voulait juste pas le dire si franchement devant son petit qui se sentait déjà bien mal et d’ailleurs, lâchant sa petite main, il attire son fils contre lui pour le câliner un peu. « Tu travailles à Tôkyô ? C’est incroyable… Les chances pour qu’on se rencontre ici étaient quand même très minces. »

Encore en train de dire l’évident, Gaby ?

Anonymous
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花が咲いたよ

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Mi Ran avait passé la journée en extérieur à parcourir quelques boutiques pour faire des repérages et bien entendu, elle ne revenait pas les mains vides. Vêtue d'un tailleur bleu nuit qu'elle affectionnait particulièrement et d'un foulard bien plus coloré autour du cou. Ses cheveux étaient laissés détachés et elle tenait deux sacs dans une main alors que l'autre serrait doucement un petit bouquet de fleurs. Son sac à man tenait sur son épaule par la bandoulière. Attendant sagement que le feu des piétons soit vert pour traverser, non loin du Zoo de Ueno. Enfin, elle allait pouvoir retourner chez elle et demain, elle apporterait tout ce qu'elle avait à l'entreprise.

Pourtant, son attention fut attiré par les paroles de deux enfants un peu sur sa droite. Ils parlaient anglais, mais elle le comprenait parfaitement pour l'avoir parlé quelques années. Et d'ailleurs, elle l'utilisait encore dans son métier. Tournant alors la tête, son regard se posa sur l'homme qui tenait la main des deux petits. Son corps se figea totalement alors que son esprit faisait le rapprochement entre ce père et son propre passé. Nul doute possible sur la personne puisqu'il l'avait reconnu également.

- En fait, c'est Carter Mi Ran maintenant. Cela fait longtemps Gabriel.

La jeune femme ne s'était pas attendu à croiser une si vieille connaissance, surtout dans ce coin. Quoi qu'en voyant qu'il avait des enfants et que le zoo était à côté, cela ne paraissait pas si illogique dans le fond. Ce sont les paroles de Gabriel qui la sort de ses pensées, alors qu'elle repartait beaucoup trop loin de ce passage piéton.

- En effet, c'est une surprise.

Après une seconde d'hésitation, un sourire étira ses lèvres et elle s'approcha de quelques pas, faisant claquer ses talons avec douceur contre le trottoir. Les paroles de la petite fille lui avait fait plaisir autant que celles du petit garçon pouvait l'amuser. Lentement, elle s'accroupit devant les enfants pour les regarder avec tendresse.

- Une femme peut travailler et être jolie comme une princesse vous savez.

Mi Ran leur parle dans un Anglais qu'elle manie aisément et sort son porte feuille de son sac pour en retirer une photo de son mariage avec Matthew. Sur celle ci, elle porte une superbe robe comme celles des contes de fées et la montre aux petits.

- Tu vois, j'ai moi aussi de jolis vêtements même si je travaille.

Un nouveau sourire et elle se redresse en rangeant la photo, son regard se posant sur Gabriel cette fois. Du temps était passé depuis leur premier amour, celui d'un été, bien lointain. Et elle avait eu le temps de pardonner, de faire une croix sur ce passé d'adolescent.

- Je ne sais pas si c'est si incroyable pour moi de travailler à Tokyo, mais je ne suis revenue que récemment en tout cas. Je pensais que toi, tu serais partis en revanche.

Les chances de leur rencontre étaient minces en effet, vu le nombre d'habitants se trouvant rien que dans cette ville. Un heureux hasard certainement. C'était sans doute une occasion à ne pas laisser passer, après tout, ils pouvaient très bien devenir bons amis maintenant qu'ils étaient adultes. Ayant chacun leur vie de leur côté.

- Si tu as du temps, nous pourrions aller boire un café. Et je pourrais offrir un chocolat à tes enfants aussi.

La Coréenne en voulait aussi, pourtant elle n'avait pas encore abordé le sujet avec Matt. Peut être que cette rencontre serait le déclic pour qu'elle lui en parle.. Ou plus tard, elle aviserait. En ce moment, il n'était toujours pas totalement remit. Et elle ne voulait surtout pas le brusquer avec de nouvelles choses.

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Carter ? Le regard de Gabriel passe du beau visage de Mi Ran à sa main gauche… et peut donc y noter l’alliance, comme ce changement de nom le laissait présager. Il se sentait nu de son côté, n’ayant rien du tout à sa main mais deux enfants pendus à chacune d’entre elles. Oh, il les adorait et il était fier d’être. Mais en Asie, c’était terriblement mal vu d’être monoparental et ça avait de toute évidence réussi à lui foutre un doute. Ou bien c’était peut-être juste une réaction normale devant une ex…

« Excuse-moi, je ne savais pas. Félicitations. », répond-t-il respectueusement. Il le pensait, aussi. Il n’était pas mesquin à ce point-là. « Il est étranger et habite maintenant à Tôkyô ? »

C’était quand même surprenant, mais de plus en plus fréquent malgré tout. Il trouvait toujours les occidentaux qui venaient s’établir ici quand même assez bons parce que la culture était tellement différente que même lui, qui avait connu le Japon toute sa vie et avait été élevé par une mère japonaise, avait encore le mal du pays. Il n’en rajoute pas à propos de la surprise qu’ils avaient tous les deux eu. Il n’était pas certain qu’elle soit bonne, mais elle n’était pas mauvaise non plus. Il était juste un brin déstabilisé et peut-être mal à l’aise aussi. Mais comme souvent, ses enfants étaient une fabuleuse diversion ! Il regarde Mi Ran se pencher sur les deux petits et leur montrer une photo de mariage qui leur fait pousser des exclamations enchantées. C’est vrai que Mi Ran était magnifique dessus. Et son mari… pas exactement comme il l’avait imaginé !

Quant à ce qu’elle ajoute, Gabriel a un sourire amusé et tendre malgré tout ce qui s’était passé entre eux et les années qui les avaient transformés en étrangers.

« Ce que tu portes aujourd’hui est très beau aussi. Tu n’as pas besoin de robe de princesse pour te sublimer. », assure-t-il. Pas sûr que Mr. Carter aurait trouvé ces paroles très amusantes, de son côté, mais c’était dit sans mauvaises intentions, promis ! Gabriel tire un peu ses enfants sur le côté, évitant ainsi d’être dans les jambes des passants. Mais il ne bouge pas, observant toujours Mi Ran en ayant un peu de mal à croire à sa présence. Ses enfants étaient en train de discuter calmement des conclusions à tirer de ce qui venait de se produire, de leur côté. Enfin, d’une façon très enfantine, forcément. Mais c’était mieux que de se chamailler, clairement. « Tu as des enfants ? »

Elle était mariée… il y avait de fortes chances pour que ce soit le cas et il était curieux, du coup. Surtout qu’elle savait comment parler à des enfants, de toute évidence. Elle avait résolu le problème avant même qu’il en devienne vraiment un et comprenait que ces petits humains racontaient tout ce qui leur passait par la tête, sans nécessairement le faire par malice ! Il acquiesce lentement pour ce qui était de sa propre présence à Tôkyô. Vrai qu’il n’avait jamais rien dit qui fasse croire qu’il viendrait un jour vivre ici…

« J’ai eu besoin de changement après mon divorce. », explique-t-il sobrement. Il n’était pas aussi mal à l’aise que les Japonais de parler de relation. Mais il avait un peu honte dudit divorce et de l’abandon de ses enfants par leur mère. « Une grand-tante est décédée et a légué sa maison à Seiseki à ma mère. Nous habitons là, Cassandra, Mathias et moi. »

Il est peut-être surpris à la proposition qui suit, mais il ne songe même pas à décliner. Il était encore tôt… et il avait envie de s’asseoir pour se reposer un peu les jambes après la journée au zoo. En plus, il était curieux de savoir ce que Mi Ran était devenue. Et peut-être trouverait-il le bon moment pour lui présenter quelques excuses plus matures que celles bien pitoyables de l’époque…

« Avec plaisir. Je te suis. »

Histoire qu’elle choisisse au moins l’endroit où elle les invitait !

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花が咲いたよ

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Mi Ran sourit en remerciement aux félicitations de Gabriel pour son mariage. Evidemment qu'il ne savait pas, la dernière fois qu'ils s'étaient vu et parlé remontait à leur adolescence. Le fait de reprendre contact avec son mariage ne lui avait pas vraiment effleuré l'esprit non plus d'ailleurs, pas comme avec Nao.. Mais, c'était différent aussi comme situation après tout.

- Une situation particulière à fait qu'il lui fallait changer d'air, alors je lui ai proposé de venir ici et il a accepté.

Une nouvelle vie pour essayer de remonter la pente si difficile pour son époux, mais elle voulait le soutenir autant que possible. Et si pour cela, il lui faudrait quitter ce pays également pour un autre, alors elle le ferait. L'amour que Mi Ran lui portait pouvait se voir dans tout ses efforts pour Matt ou dans son regard lorsqu'elle le voyait, lorsqu'elle parlait de lui. Son sourire était aussi plus tôt, peut être un brin mélancolique à cet instant en repensant à ce passage difficile pendant lequel il sombrait trop bas, si loin d'elle..

Son esprit s'évada lorsqu'elle s'intéressa aux enfants, se faisait douceur et mettant fin à un débat avant qu'il ne débute réellement. C'était amusant de les entendre dire ce qui leur passait par la tête, parfois ce qu'ils pouvaient entendre des adultes. Un éclat de surprise se glissa dans ses iris à la remarque de Gabriel et instinctivement, sa main remonta vers sa joue comme pour vérifier qu'elle ne rougissait pas de ce compliment qu'elle n'attendait pas vraiment.

- Merci..

Son regard se pose une nouvelle fois sur les deux petits, souriant avec tendresse. Avant que celui ci ne disparaisse à la question de l'homme. Des enfants ? Elle en voudrait, assurément, simplement elle n'avait jamais abordé le sujet avec Matthew.

- Ce ne devait pas être le moment, mais peut être que cela viendra un peu plus tard.

Gabriel divorcé ? Ce n'était pas une chose à laquelle Mi Ran aurait pensé en le voyant ainsi avec ses enfants. Même pour eux, vivre sans mère ne devait pas être simple.. Sur le moment, la Coréenne ne sait vraiment trop quoi dire et elle propose alors d'aller boire un café. Ils seraient sans doute bien mieux installés au chaud pour discuter. Puis, les enfants pourraient profiter d'un bon chocolat chaud.

- Je vais juste déposer tout ça dans ma voiture et j'arrive.

Attendant que le feu des piétons soit vert, elle traverse et rejoins son véhicule pour tout ranger dans le coffre, posant délicatement le bouquet sur la plage arrière. Avant de refaire le chemin en sens inverse pour revenir vers eux avec un petit sourire. Pas de précipitation, marchant avec élégance. Son regard parcourut un peu la rue et elle vit une enseigne un peu plus loin, les emmenant donc vers ce café juste à quelques mètres. Saluant une serveuse en entrant et s'installant à une table entourée de deux banquettes. Mi Ran fit signe à Gabriel, Matthias et Cassandra de s'installer aussi avant qu'on ne vienne leur demander ce qu'ils voulaient boire.

- Prenez ce que vous voulez les enfants.

Sourire aux lèvres, la jeune femme voulait leur faire plaisir et les faire sourire aussi, peut importe qu'ils ne soient pas les siens. Puis, son regard se posa une nouvelle fois sur le jeune homme en face d'elle.

- Je suis désolée pour ton divorce.. Ca ne doit pas être facile tout les jours j'imagine, alors si tu as besoin de quoi que ce soit. Même si c'est juste discuter un peu, n'hésite pas à me contacter. Ca me ferait plaisir que l'on deviennent amis une nouvelle fois.

Après avoir sortit son porte cartes, Mi Ran fit glisser la sienne vers Gabriel. Son poste de directrice inscrit sur le papier glacé juste au dessus de son mail et son numéro de portable. Un nouveau départ amical pouvait être une bonne chose et puis, ça leur permettrait de vraiment se connaitre. En tant qu'adultes cette fois et non plus sur une adolescence sentimentale.

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Ah. Gabriel ne demande pas plus de renseignements à ce sujet. Ça aurait été indélicat et mettre son nez dans les affaires des autres ne lui ressemblait pas. Il avait au moins ça de très japonais naturellement, sûrement ! Il acquiesce donc simplement et est déjà prêt à passer au prochain sujet. Mais il constate avec peut-être une petite pointe d’amertume que ce couple-là avait survécu à ce qui devait être un gros bouleversement pour qu’ils aient besoin de changer d’air à ce point-là. Le siens n’avait clairement pas été aussi fort. L’arrivée de deux enfants avait suffi à fait fuir sa femme. Merveilleux…! Il se sentait un peu pitoyable présentement, même s’il essaie de ne pas le montrer. Peut-être que Gabriel a une petite émotion déplacée lorsque Mi Ran, toujours aussi mignonne qu’avant malgré ses airs de femme d’affaire assurée qui n’existaient pas quand elle était adolescente, en rougit presque lorsqu’il la complimente. Et cette main contre sa joue…

« Certaines choses ne changent pas. », taquine doucement Gabriel tout en montrant la main en question d’un petit geste de la tête. Quant aux enfants, il acquiesce à la réponse concise qu’elle lui sert. « J’espère que je n’ai pas été indélicat. Ce n’était pas pour presser ou quoi que ce soit. C’est une décision très personnelle et la société met trop de pression sur les couples mariés à ce sujet. »

Juste pour que les choses soient bien claires. Il ne voulait pas être ce genre de relou de service…! Quant elle manifeste le désir d’aller porter quelques affaires à sa voiture, Gabriel lui fait signe d’aller et, pour sa part, promet d’attendre sagement ici. Ce qu’il fait. Il ne peut s’empêcher de l’observer à la dérobée alors qu’elle revient vers lui, charmante. Elle avait acquis, au fil des ans, une féminité qui en ferait rougir plus d’une d’envie. Ils rejoignent ensuite tranquillement un café et une fois installés, ce qui ne se fait pas en une minute avec deux enfants, Gabriel sent enfin ses jambes se détendre un peu. Il n’avait pas réalisé à quel point elles étaient engourdies jusqu’à ce qu’elles ne soient plus obligées de le soutenir…!

« Ah… je n’ai plus 20 ans ! Cette journée au zoo m’a tué et mes jambes te remercient du fond du cœur de leur donner l’occasion de se reposer. », blague l’homme tout en les étirant un peu en faisant attention à ne pas frôler la demoiselle en face de lui. Il a un petit sourire amusé alors qu’elle propose à ses enfants de prendre ce qu’ils veulent et Mathias, en grand garçon, déclare déjà qu’il va lire le menu pour sa petite sœur. Pas sûr qu’il arrive à tout déchiffrer, mais pour le moment Gabriel les laisse faire. « On va quand même éviter de leur commander trop de sucre. Je vais déjà avoir du mal à les coucher ce soir, je sens. »

Il a un rire bref. Oh ça valait la peine. Ce genre de journée, ce n’était pas à tous les jours non plus. Le zoo, le café… Mais ils allaient rester raisonnables ! Il perd toutefois son sourire à propos de son divorce. Remerciant d’un signe de la tête, Gabriel se laisse aller à un bref soupir. Il s’assure que ses enfants sont bien concentrés sur le menu, parce que de petites oreilles comprenaient plus que les grandes bouches ne leur en donnaient le crédit, il hausse les épaules et prend la parole.

« Tout n’est pas fait pour durer. Ça n’a pas été faute d’essayer. Mais certaines personnes ne sont pas faites pour ce mode de vie… Je voulais juste offrir ce qu’il y avait de meilleur à mes enfants. Ça a été difficile et douloureux de comprendre que c’était de ne pas avoir de mère dans leur cas, mais je crois qu’on s’en tire plutôt bien à présent. », murmure-t-il lentement, son regard quittant quand même le beau visage compatissant devant lui, un peu honteux. Lorsqu’il en revient à Mi Ran, c’est parce qu’elle lui propose d’être son amie à nouveau et ça, ça lui arrache un sourire sincère. « Merci. C’est apprécié et j’aimerais beaucoup aussi. Je… »

Il s’interrompt deux secondes parce que Mathias s’énervait sur un mot qu’il n’arrivait pas à lire. Il le lui donne donc, puis en revient à la jeune femme devant lui. Il prend à deux mains la carte qui lui avait été donnée, inclinant poliment la tête avant d’y jeter un œil, puis de la glisser dans une poche, comme la tradition ici le voulait.

« Je tenais à m’excuser. Je ne l’ai jamais vraiment fait. Pas correctement, du moins. », explique lentement le photographe, un air désolé et honteux sur le visage. « Tu méritais beaucoup mieux que moi et que la façon dont j’ai géré la situation. Je sais qu’on n’était que des adolescents, mais ça n’excuse pas vraiment le manque de communication. L’immaturité, oui, je suppose…! »

Il avait ajouté la fin pour détendre un peu l’atmosphère, quoi !

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Certaines choses ne changeaient pas ? Oh, cette main ! Il est vrai que c'était une petite manie gardée de l'adolescence où elle était un peu plus discrète que maintenant. L'abaissant doucement, elle secoue légèrement la tête avec un sourire aux paroles suivantes de Gabriel.

- Ne t'en fais pas, ce n'était pas indélicat. C'est une question assez courante lorsque l'on est marié. En fait, Matthew était un chanteur assez populaire lorsque nous étions en Amérique, donc ce n'était pas vraiment les moments d'en parler. Mais j'ai l'espoir que ça le devienne prochainement.

Sa main se glisse une seconde contre son ventre. Mi Ran avait envie d'enfants, c'était un fait, mais elle attendait le bon moment. Il viendrait assurément, bientôt peut être ou dans quelques mois. Enfin, la jeune femme s'éclipse à sa voiture pour déposer les affaires après avoir prévenu l'homme qu'elle ne partait pas. Revenant ensuite vers eux trois et les emmenant dans un café non loin de là. Installer les deux enfants ne semble pas une mince affaire, mais après quelques minutes, Gabriel semble enfin pouvoir se détendre. D'ailleurs sa remarque fait échapper un petit rire à la Coréenne.

- Mais je vous en prie jambes de Gabriel.

Amusée, elle s'appuie sur le dossier de la banquette et croise les jambes en les regardant tout les trois à tour de rôle. Une pensée frôle son esprit.. Si cela avait vraiment fonctionné entre eux et que cela n'avait pas été un amour d'été, est ce que ces enfants seraient les siens..? En réalisant ce qu'elle venait d'imaginer, Mi Ran se secoua intérieurement et attrapa le menu pour occuper ses mains. Matthias annonçant qu'il le lirait pour sa soeur lorsqu'elle leur dit de choisir ce qu'ils voulaient.

- Pas trop de sucre ? Alors disons un chocolat chacun et un gâteau pour deux ? Cela te convient ?

Le rire de son ancien amour la fait sourire doucement, c'est agréable à entendre ce genre de choses. Mais, il le perd lorsqu'elle lui parle tout bas de son divorce. Se sentant un peu désolé pour lui que cet homme si doux et ses deux enfants aient perdu le bonheur soudainement. Mi Ran voulait redevenir une amie pour lui, être là pour le soutenir s'il en avait besoin. C'est dans cette optique qu'elle lui glissa sa carte sur la table, le regardant avec un doux sourire s'occuper un instant de Matthias avant de la prendre. Et délicatement, elle posa une main sur une des siennes. Un simple contact plein de douceur qui ne dure qu'une seconde, avant de le laisser ranger la carte dans sa poche.

C'est un peu étrange de l'entendre s'excuser pour quelque chose qui remontait à tant d'années. N'y avait il pas prescription maintenant ? Elle espérait en tout cas que Gabriel ne s'en soit pas voulu trop longtemps pour cela. Gardant son sourire pour lui montrer qu'elle ne lui en voulait pas, c'est sans aucune rancune qu'elle lui répondit.

- Ne t'en fais pas, nous étions encore dans une époque où c'est difficile de se dire que quelque chose peut vraiment durer. Pour être honnête avec toi, je n'y pensais même plus depuis des années avant de te revoir tout à l'heure. Et il n'y a aucune rancœur dans mon coeur, nous avons passé un bel été ensemble.

Surtout qu'elle avait vécu pire bien après, quelque chose qu'en revanche elle n'était pas prête d'oublier et de pardonner. Enfin, pas au concerné en tout cas, parce qu'elle avait déjà reprit contact avec Nao.. Mais c'était une autre histoire. Mi Ran releva une seconde les yeux vers la serveuse qui arrivait vers eux, puis les baissa vers les enfants à côté de leur père.

- Vous avez choisit ce que vous vouliez les enfants ?

Un coup d'oeil à Gabriel pour savoir s'il s'était également décidé. Attendant que chacun donne sa commande, avant de demander pour elle même. Un latte caramel lui suffirait, évitant de manger entre les repas. Après tout, une femme faisait toujours attention à sa ligne, n'est ce pas ? Surtout que la Coréenne avait prévu un bon diner pour Matt et elle ce soir. Une fois la commande prise, la serveuse repartit vers le comptoir et Mi Ran s'appuya légèrement sur la table en gardant les jambes croisées, observant les enfants avec un air tendre.

- Quel âge ont ils ?

Une chose semblait sure, c'est qu'ils n'étaient pas nés au Japon puisqu'ils conversaient en Anglais tout naturellement, toujours occupés avec le menu d'ailleurs. C'était adorable la façon dont Matthias voulait s'occuper de sa soeur. Mi Ran avait toujours été fille unique, alors elle n'avait pas connu ce petit bonheur d'avoir quelqu'un qui la suivrait ou dont elle devrait prendre soin à sa manière.

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