C’était l’heure de vérité. Shiki et Min Ho allaient enfin faire plus ample connaissance avec Azélia White qui viendrait à succéder leur ancienne chanteuse rentrée au pays. Du debrief de leur manager, le Coréen avait retenu que la demoiselle venait d’Angleterre, à l’origine avec un visa vacances travail sans trop savoir dans quoi elle se lançait, et qu’elle souhaitait rester au Japon sur la longue durée. Min Ho avait été intrigué par ce profil, et les deux garçons avaient assisté à l’ensemble des auditions. Min Ho et Shiki s’étaient rapidement entendus, malgré leur quatre ans de différences. Et pour le résultat des auditions, ils avaient bien évidemment été sollicités et avaient choisi cette Azélia d’un commun accord.

Aujourd’hui, ils allaient officiellement discuter avec elle, la rencontrer, la briefer, et commencer à parler projets. Nous étions fin décembre, et même si les débuts étaient repoussés par rapport à la date initialement prévue, ils allaient pouvoir se lancer plus vite que ce que le Coréen avait imaginé. Les ennuis le poursuivaient donc, même jusqu’au Japon. Il avait donc décliné la proposition de Nakajima Kazuaki pour la SK, et il avait bien fait puisqu’elle avait été annoncée peu après comme étant en faillite. De plus, le suicide d’une idole avait pas mal terni la réputation de la SK et il était ravi d’avoir su prendre le vent dans la bonne direction en restant à la Toy’s. Shiki était un chic type, et il était persuadé qu’ils s’entendraient bien avec Azélia.

Pour l’heure, Min Ho et Shiki patientaient tranquillement dans l’une des salles de répétition de l’agence. Le blond jouait avec ses baguettes et les cymbales de la batterie, des sons improvisés sans vraiment d’enchaînement logique. Quand à Shiki, il accordait sa guitare. Azélia n’allait plus trop tarder. Min Ho, impatient de nature, trépignait, il ne tenait pas en place et se défoulait sur l’instrument pour faire passer le temps.

« Tu penses qu’elle sait parler japonais ou on va devoir communiquer en anglais ? »

Pas que ça lui pose problème, mais il n’était pas le plus doué dans la langue de Shakespeare, et son accent était catastrophique. Heureusement que Shiki le parlait plutôt bien. C’était toujours déroutant d’être leadé par un jeune qui sortait à peine de sa période de trainee et était plus jeune que lui qui avait des années d’expériences, mais comme Min Ho n’était pas quelqu’un qui aimait prendre des responsabilités, ça lui allait très bien.
Bref, c’était l’heure, et ladite Azélia devait être quelqu’un de ponctuel puisque le verrou de la salle ne tarda pas à tourner pour la laisser entrer.