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POUR L'INSTANT, JE ME CONTENTE DE TA PRESENCE A MES COTES
 

Un cliché. Puis deux, puis trois. Inlassablement et calmement, Jun prenait des photos du monde qui l’entourait. Pour une enquête qui l’amenait aux quatre coins de Tokyo, il avait eu lieu domicile ici le temps d’une journée afin d’accomplir aux mieux sa tâche. Ses clichés pouvaient donc passer de la structure des bâtiments, aux voitures jusqu’aux personnes dans la rue. C’est de cette manière que du coin de l’œil, il repéra une chevelure blonde qui attira son attention. Sans même se retourner complètement il savait déjà de qui il s’agissait. Ce n'était pas difficile de le remarquer. Ainsi, il croisa sa silhouette à travers l’écran de son appareil, ce dernier étant aux côtés d’un jeune couple donc des jeunes mariés selon la supposition du brunet. Peut-être avaient-ils quasiment fini leur entretien parce que des sourires étaient visibles aussi bien sur le visage de l’un que de l’autre, que tous arboraient joyeusement. Jun prit quelques clichés supplémentaires devant un Min-Ho qu’il n’avait pas l’habitude de voir. Il semblait si confiant, si détendu, si lui-même. Il nota mentalement quelques tics de sa part qui convergeait tous vers son téléphone portable. En cette fin d’après-midi, même si le jour déclinait rapidement, ce détail n’échappait à personne. Peut-être prenait-il des mémos des envies des mariés ou appelait-il directement pour satisfaire leurs idées sur l’instant, mais c’était flagrant qu’il s’exécutait avec plaisir. C’est de cette manière que leurs regards se croisèrent. Le Ninomea baissa sa caméra et son bien aimé retourna s’affairait à ses affaires, non sans l’avoir parfaitement repéré désormais. Avec un léger sourire amusé aux lèvres, il prit le temps d’observer de plus près son danseur. Il était habillé d’un manteau crème en connotation avec sa couleur de cheveux clair et sa tenue était beaucoup plus décontracté contrairement à ce qu’il aurait pu penser. Il attendit sagement qu’il termine son entretien, continuant ses propres activités de son côté et traversa la route qui les séparaient quand enfin il fut seul. Sans avoir son accord, il prit une photo de lui bien en face, le surprenant au passage. Son visage tuméfié ne pouvait échapper au regard acéré du blondinet. Sa tenue entièrement vêtue de noir au col roulé ne dissimulé qu’une partie de son corps le plus atteint par son attaque passée. Il n’esquissa qu’un petit sourire tandis qu’il prenait en photo le bâtiment derrière lui.  


« Salut. »  


Simple et bref, d’une neutralité exemplaire. Seul résidait dans son regard un éclat chaleureux d’une affection qui ne pouvait échapper à son interlocuteur. Il ne cachait pas son émoi de le retrouver en un lieu public après temps de temps, surtout dans cette situation. Dû à son état chaotique, il n’était pas venu à la salle une seule fois et même ses séances avec Si Ana avait été écourtés. Il enchaînait les heures pour son enquête et les cauchemars toujours aussi nombreux, l’empêchait de dormir convenablement, augmentant sa fatigue lamentablement. Il continua de jouer les photographes lambda d’un jour, n’attirant aucuns regards curieux sur sa personne et certains connaissant la famille Hyun, c’était comme si tout était normal. Sauf que cela ne l’était qu’à moitié, mais voulant mettre le passé de côté il ne pensa plus qu’au présent. A maintenant. Doucement, il attrapa le poignet de Min-Ho et tous deux quittèrent leur position de fortune. Tandis que les lumières commençaient à pointer leurs bouts de leurs nez, les passants voulaient rentrer chez eux, n’appréciant que très peu cette nouvelle fraîcheur. Pour Jun, c’était libérateur. Ses doigts rencontrèrent une montre discrète dont il apprit l’existence sans pour autant la voir de ses propres yeux. Marchant à son allure, il alignait ses pas aux siens, dissimulant sa main sur sa peau, ne pouvant éveiller aucun soupçon quant à leur semblant de relation. Le Ninoméa était silencieux, s’arrêtant ici et là pour prendre quelques photos supplémentaires pour son cas compliqué. D’un calme olympien, il ne quémandait aucun geste de la part de son danseur, mais reprit la parole après un ultime battement de cœur.


« Des jeunes mariés satisfaits ? Vous aviez l’air tous les trois sur la même longueur d’onde, vos sourires le montrait. »


Observateur, il ne faisait qu’énoncer un fait qu’il avait vu, n’attendant pas pour autant une réponse de la part de son bien aimé. Jun ne prit pas la peine de lui demander comment il allait. Cette rencontre était fortuite et avec son masque professionnel, il ne pouvait déceler la vérité du faux de l’homme à ses côtés. Trop fatiguée pour chercher, il minimisait les trop grandes interrogations pour la simplicité la plus pure, n’étant pas sûr de pouvoir faire face à sa rudesse et ses non-dits d’autrefois. Son sac à dos le faisait souffrir, mais il n’en démontrait rien. Pour les regards d’inconnus, ils ressemblaient à deux amis s’étant retrouvés. Même si cette idée déplu à Jun, il ne rectifia rien, ne changea absolument rien. Néanmoins, quand ils arrivèrent devant une devanture alléchante, il redressa subitement la tête, retrouvant une clarté et une couleur dans son sourire enfantin. La luminosité jouant avec les décorations épurées, lui donnait envie d’y entrer. D’un signe de tête il indiqua le café modeste et discret où une odeur des plus entêtantes le faisait déjà saliver.  


« On peut… ? Pas longtemps, promis. »


Jun étudia un instant le faciès de son aîné et quand il reçut une réponse positive de sa part, il soupira de soulagement. Il ne s’était même pas rendu qu’il avait retenu son souffle, craignant un énième refus. Lâchant son poignet, tous deux pénètrent à l’intérieur et une musique d’ambiance animait ce lieu. Très agréable, le Ninomea se sentait presque comme chez lui. Les gens installés ici et là ne faisaient même pas attention à eux, trop absorbé par leurs propres occupations personnelles. Il opta pour un espace à l’abri des regards, très discret où personne n’était présent autour d’eux. Il déposa son sac à ses pieds et s’appuya nonchalamment contre le dossier du fauteuil, sa tête dodelinant légèrement au rythme de la mélodie. Tous deux avaient la carte en main, choisissant leurs propres sucreries en cette fin d’après-midi. Jun opta pour un chocolat chaud et un gâteau, son corps et plus précisément son estomac, réclamant une attention de sa part après toutes ses cavalcades. Il croisa enfin le regard de Min-Ho une fois que la serveuse les a laissés tous les deux, en tête à tête avec leur commande notait sur un bout de papier.  


« Les futurs mariés étaient comblés ? A moins, que je n’ai pas le droit de savoir comment se déroule l’organisation du mariage de tes particuliers. »


Il avait dit cela sans agressivité, sans négativité, présumant juste qu’il se prendrait encore un mur. Même s’il avait un doute. Quand il était question de travail, il pourrait en savoir plus sur lui, rien n’était personnel et pour le moment, c’était suffisant. Il avait besoin qu’on le distraie de ses funestes pensées et apprendre à découvrir une journée parmi tant d’autres du blondinet pouvait l’aider. Les mots étaient suffisants, de cette manière il participait à sa vie même intentionnellement. Il repéra à peine le lent sourire fleurir sur ses lèvres devant la discutions badine de deux adultes devant leur routine.

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••• But I have to


And every time I take a breath, I want you back

Un café candide et modéré, loin des œillades affilées pour profiter d’échanger quelques mots avec son bien-aimé. Ils ne s’étaient pas retrouvés depuis ce qui lui semblait une éternité pour ce blondinet ayant opté pour une couleur légèrement argentée sans trop vouloir détonner. Il avait aisément remarqué que le brunet avait également substitué sa tonalité et que cela lui convenait. Mais ses pupilles chocolatés se sont davantage attardés sur les marques déposées avec pénibilité. Le cœur de Min-Ho se serre avec dureté en voyant ce sourire que Jun lui offre avec disparités. Il est à la fois heureux de le retrouver, mais bien honteux de ne pas avoir été là plus tôt pour l’épauler dans ces moments malheureux. Il ne sait pas ce qu’il s’est passé et le détective privé ne semble vouloir l’ébruiter pour le moment, ainsi, allaient-ils tout deux profiter de l’instant présent. Mais le chagrin ne traversa jamais ses traits même si son être ne semblait pas vouloir arrêter de mugir pour reconquérir la clarté que Jun possède, loin de cette obscurité dans laquelle il s’est retrouvé. Min-Ho ne sait pas comment le combler. Il lui offre à la place un léger sourire qui n'est pas plus animé, les pupilles bien trop fixées sur Jun qui se pose insatisfait dû à des blessure cachées dont les yeux se plissent avec légèreté sans le dénoncer.

— Encore en préparatifs. Nous nous sommes mis d’accord sur certains points dont ils doutaient. Comblés, pas encore, mais assez satisfaits, je dois dire. Tu as autant de droit que je ne l’ai Jun, n’en doutes pas.

Ne pas le revoir depuis ses semaines a fait quelque peu réfléchir le chef de projet sur ce qu’il s’était passé. Sur les sentiments affirmés quémandant à être dévoilé et non peint pour la satisfaction de certains. Que ce quotidien, il voulait le partager avec davantage de curiosité et se plaire dans cette atmosphère dénuée de langues empoisonnée. Min-Ho a oublié comment vivre de façon si légère et agréable, en partageant sa vie et ses dires avec confiance et être des plus… Banal ? C’est bien cela. La commande arriva avec du thé et quelques sucreries dont il orienta la boîte vers un Jun moins familier, lui laissant le choix d’en prendre s’il le souhaite sans avoir à laisser quelques sonorités. Un geste silencieux sans besoin de retour. Il pencha la tête légèrement sur le côté en ayant aperçu les lèvres étirées en une meurtrissure dont il ne peut avoir cure. Les légions ne semblent pas avoir été traitées comme ils auraient dû être réalisés et cela avait piqué les nerfs du blond accroché à sa boisson pour se réchauffer.

— Tu n’oublieras pas de me montrer ta photo, j’avoue avoir été surpris de te voir me photographier. J’espère ne pas en avoir des surprenantes à mon sujet à pars celle-ci.

Il n’y a pas besoin de poser tant de mots lorsque les regards suffisent à s’exprimer avec aisance et efficacité. Il n’est pas atrabilaire, mais porte un regard qui en a l’air. Min-Ho exhala un soupir silencieux en sachant tous les deux que les réponses seront exigées de la part du chef de projet qui ne pouvait résister et le laisser sans une lumière éclairée. Il ne cherche pas à déteindre dans un humour qu’il ne maîtrise pas, mais peut-être secrètement a étiré ses belles lèvres à son grand damne boursouflées et plus tard les caresser. Il n’a pas envie de briser cette simplicité et posera les questions qui va fâcher lorsque le temps leur sera accordé. Mais cela le tirailler plus qu’il n’ose se l’avouer et se hasarde avec timidité à le lui montrer, tout en sobriété distinguée.

— Je ne pensais pas te croiser en cette fin de journée, mais je dois t’en remercier. Tu me donnes une excellente excuse pour ne plus tant travailler et de, comment dire ? Simplement, profiter. J’espère que tu es libre après, car je pense te kidnapper pour le reste de la journée et voir même en soirée.

En lui offrant un léger rire plus animé à chaque fois qu’ils se parlent avec témérité. Tout est si aérien que la cage thoracique du jeune chef de projet n’arrive à comprendre les effets et ses pensées se bousculant pour essayer de parler avec la même simplicité et surtout, cette même vérité. Cependant, les habitudes de Min-Ho reprennent le dessus et lui pose donc la question non sans une grande retenue.  

— Et toi, le travail t’as conduit jusqu’ici pour une raison particulière ? À moins que tu aimes particulièrement me croiser et me photographier. Si tel est le cas, ce n’est pas relativement juste si je suis le seul à avoir été pris en photo.

Des petites taquineries pour essayer d’apaiser ce regard acéré et l’embaumer. Min-Ho se sent assez misérable de ne pouvoir brider sa curiosité et modère ses propos pour cet instant en souhaitant que Jun se désaltère avec joyeuseté et en plus sans pouvoir le toucher. La question fut énoncée pour mener sur le sujet doucement, levant vers un lui un regard harmonieux pour l’y aider tendrement. Parce que le silence avait conduit Min-Ho à étudier pour ne plus fauter et cela commence par quelques vérités veloutées. Seulement, il ne pensait pas le retrouver dans cet état désemparé et il en est fort déconcerté, sans penser qu’une bombe est prête à exploser.

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POUR L’INSTANT, JE ME CONTENTE DE TA PRESENCE A MES COTES – Mais j’ai tellement besoin de plus.

Surprise et légèreté. Pour une ambiance tintée de retrouvaille inespéré. Sourire timide et pourtant si intrépide, Min-Ho le regardait avec inquiétude et Jun remercia silencieusement sa sollicitude. Sans un mot pour ses blessures, il en énonça pourtant une légère perche à son encontre, souhaitant en savoir plus. Pour toute réponse, il croqua dans son gâteau, sans un mot. Tout comme son danseur du soir, il l’observa sous toute les coutures. De part sa couleur de cheveux argenté, à son visage illuminé jusqu’à son regard ambré. C’était comme s’il s’abreuvait pour apaiser sa trop grande curiosité. Appréciant ce qu’il lui avait dit précédemment, il en apprécia son nouveau comportement. Plus ouvert, plus parlant, sans retenue malgré l’endroit public où ils se trouvaient. Comme pour l’en remercier, il s’armait d’un sourire à faire fondre les neiges éternelles et il baissa un instant le regard vers ses propres doigts entrelacés avant de rencontrer de nouveau le regard de celui qui lui faisait face. D’une voix nonchalance qu’il espérait convaincante, il énonça de simples faits, dissimulant les vérités visibles sur son faciès sensible. 


« Même si je ne suis pas contre pour te photographier à longueur de journée, je suis venu ici pour une demande particulière d’un client dans cette zone précisément. Les clichés m’aideront pour mon enquête. Et j’en remercie mon client, grâce à lui, j’ai pu te revoir. »  


Il y fleurit un second sourire plus sincère et plus doux avant qu’il ne se penche pour prendre en main son appareil photo. Changeant doucement de position pour se rapprocher du blondinet, il lui montra les différents clichés qu’il avait pris de lui, mais également du paysage l’entourant. Jun lui montra une photo en particulier. Une dont il avait un sourire aimant, devant un métier qui le passionné et des clients tout autant satisfait. Le dernier cliché reflétant le Hyun avec un visage surpris de son soudain geste loin d’être passif, mais dont il révélait tellement plus de secret auquel il ne préférait ne pas penser. Parce qu’au moment où il avait pris cette fameuse photo, Min-Ho le regardait lui, à travers l’appareil pour y refléter quelque chose qu’il ne rêverait pas être possible. Secouant légèrement la tête sur le côté, il reprit conscience de la situation qui se déroulait en ce moment même et exhala un léger soupir. Ainsi, son épaule penchée vers son interlocuteur, il prenait soin de ne pas le toucher, ses yeux fatiguées parcourant les clichés avec un sourire amusé. Il s’arrêta bien assez tôt, ne souhaitant pas montrer ce qu’il avait fait d’autres. Et il profita de cet instant paisible, pour en prendre une, une d’eux deux. Sans attendre une infirmation ou confirmation. Juste maintenant, dans l’intimité de ce moment attentionné. Ensuite, il revient se positionnait sur son siège comme si de rien n’était, enfournant une nouvelle bouchée qu’il avalait goulument de plaisir.


« Si ça continue d’être aussi bon ici, on ne risque pas de sortir d’ici aussi tôt. Mais ça te laisse le temps de réfléchir à l’endroit où tu vas me séquestrer pour ton kidnapping sur ma personne. »


Il acceptait volontiers la demande de son danseur, n’étant pas certain d’où venait cette demande particulière sans aucun sens. Mais depuis leur première rencontre, il avait appris à ne pas trop réfléchir avec lui. A ses risques et périls, sans savoir la fin, il s’engagea sur ce chemin sinueux face à son esprit des plus nébuleux. Il goûta aux délices de son partenaire, lui laissant l’opportunité de faire de même avec les siennes. Il s’excusa un instant, se relevant en laissant son appareil sur la table pour venir à la rencontre d’une serveuse. Echangeant certaines paroles avec cette dernière sur les recettes dont il voulait en connaitre tous les secrets. Et seulement après avoir obtenu ce qu’il souhaitait, il était revenu vers son bien-aimé, arborant un sourire victorieux aux lèvres. Il montra fièrement le bout de papier entre ses mains, partageant ses confidences avec son blondinet. Puis il rangea soigneusement le tout dans son sac, prenant son temps pour l’appareil lourd pour ses mains blessés. Ses jointures meurtries lui faisaient mal, mais jamais il ne le démontra. Son visage de marbre restait tel quel, sachant qu’il serait observé par un homme au regard des plus scrutateur. Ensemble, dans une humeur chaleureuse, ils terminèrent doucement leur encas, parlant de tout et de rien, mais surtout de rien.  


« Min-Ho, goûte avant. Chocolat-banane, c’est la vie. »


Et il était tout à fait sérieux, il servit un bout à ce dernier, le laissant l’amener jusqu’à ses lèvres de lui-même. Jusqu’à maintenant, il avait réussi à contrôler certains tremblements de sa main, mais plus l’effort durait, plus c’était difficile de le cacher. Il dû remettre ses gants à un moment donné, sans donner une seule explication sachant que Min-Ho ne poserait pas de questions à ce sujet. Il remercia gentiment la serveuse qui les débarrassa et secoua la tête à sa demande s’il voulait quelque chose de supplémentaire. D’habitude si glouton, c’était à peine s’il avait réellement mangé. Plus pour les apparences et l’argent investit dedans que par réel appétit.  


« Alors ? Tu vois, chocolat-banane, il n’y a rien de mieux. Sauf la fraise chocolat. Tant qu’il y a du chocolat. »


Il s’exprimait parfois comme un enfant, sans même s’en rendre compte, mais ce n’est qu’en vérifiant sa montre qu’il s’aperçut de l’heure qui doucement tournait. D’un commun accord, ils se levèrent en même temps et quittèrent le petit café après avoir payé, Jun l’ayant fait puisque c’était lui qui avait voulu venir ici. Ensemble, ils se retrouvèrent dans une nouvelle fraîcheur d’un début de soirée qui ne faisait que commencer. Sans questionner, il laissait ses pas le guider, laissant la parole à un Min-Ho qui semblait avoir des idées. Beaucoup moins bavard qu’avant, ce n’était pas lui qui menait la danse. Malgré le changement illuminant la journée de Jun, ses maux ne parvenaient à disparaitre complètement. Il tourna la tête vers le blondinet, avec interrogation, s’attendant à presque rien et tout.  


« Je te jure si tu m’emmène à un de tes endroits de riches pompeux... »


Il laissa sa menace prendre exécution sans la terminer, son regard quémandant de lui accorder cette grâce. C’était à peine s’il avait remarqué qu’il souriait en même temps que lui, participant même à son rire par mégarde. Malgré ses paroles, tous deux savaient qu’il resterait à ses côtés. Parce qu’il le voulait, parce qu’il espérait. Une lueur brillait dans son regard, lui redonnant quelques couleurs dont il n’avait plus d’intensité à leur retrouvaille. Il avait confiance en lui, sa plaisanterie n’étant là que pour faire paraître un sourire sur les lèvres de son partenaire. Son sac en bandoulière sur son épaule, il le suivait dans un périple, se contentant simplement de sa présence à ses côtés, sans rien demander en retour. Même s’il voulait plus. Même s’il avait besoin de plus.

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La malice brille dans son regard face à la supplique à son égard, mais le jeune blond aux sentiments persévérant préfère garder un silence mesuré pour laisser la curiosité planée dont le besoin se fait ressentir pour les deux aimés. Ils arrivèrent dans un coin à l’intimité la plus prononcé, un lieu que le chef de projet avait découvert lors de recherches intenses pour des futurs mariés. Depuis, il aime beaucoup se retrouver sur cette place en ce début de soirée pour qu’ils puissent partager leurs secrets dans ce sanctuaire privé. Quelques lumières pour mieux se rapprocher et s’asseoir pour mieux se regarder. Min-Ho attrapa le sac de Jun sans lui laisser le temps de protester afin de le déposer à ses côtés, empêcher de ses bras graciles ou jambes moins dociles de le récupérer, non sans un rire prononcé.

— Je ne t’ai pas emmené dans un de mes « endroits de riches pompeux », alors j’ai le droit de faire ce que je souhaite. J’espère que tu apprécies.

Cet endroit avait servi aux mariés pour quelques photographies, mais très peu de personne en connaissant son existence pourtant si raffinée. Le Japon regorge de merveilles à explorer et dont le blond ne cesse d’arpenter avec les yeux émerveillés afin d’en acquérir pour mieux conseiller, avec simplicité. Et c’est en cela qu’il s’souhaite le lui faire partager. Un petit secret bien conservé. Ils prirent place avec gaieté et Min-Ho reprit son habitude acérée de Jun son cher détective privé, mais cette fois sans se priver dans ses pupilles transportées, quoiqu’à la posture encore un peu trop guindée, mais personne ne peut remplacer ce trait sans qu’il soit obligé de le rectifier. Il n’a pas choisi particulièrement ce paradis par sagacité, mais en voyant les traces bien écorchées, Jun peut se coucher sans réellement souffrir pour mieux se positionner. Min-Ho l’invita à s’allonger si le besoin s’en ressent, l’observant.

— Il fait encore un peu frais, mais je pense que ce n’est pas une si mauvaise idée.

« A tous les deux. » Avait-il même oser murmurer afin d’apercevoir l’éclat que le plus jeune allait aborder. S’il commençait à suffisamment le connaître, ce qu’il voyait lui arracher le cœur et tout son être. Min-Ho veut retrouver le sourire taquin de ce petit brunet si badin. Il a besoin de cette authenticité qu’il apprécie tant pour s’y accrocher. Et durant ces dernières semaines où chacun s’est affairé, le chef de projet avait pris le soin d’ordonner ses pensées pour mieux avancer face aux propos que Jun avait énoncés. Et il était temps qu’il fasse autant d’effort que son conjoint lui octroi lui qui n’est pas si fort. Mais d’autres choses allaient éclater, chacun le sait. Le sourire a légèrement disparu face à une contrariété.

— Pourquoi ne pas être venu plus tôt, Jun ?

Il ne lui demande pas de lui raconter, il ne lui demande pas de s’excuser, ou même de s’énerver, mais pourquoi ne pas être venu à lui qui l’aurait rattrapé. Et Min-Ho ne cacha pas son air dérouté. Il n’est pas en colère, il n’est pas si chagriné, pas plus rassuré. Parce que tous les deux ont besoin de la présence de l’autre à leur côté. Ce n’est pas si compliqué, Min-Ho le réalise de manière retardée et maintenant que son brunet est touché, la compréhension n’est plus aussi aisée, car désemparé. Il ose enfin se pencher pour effleurer les égratignures du bout de ses doigts gelés et de les caresser pour apaiser.

— Entre nous, je me dis que tu concernes tout de même ton titre de « gueule d’ange », quoique…

En lui offrant un sourire enchanté sous cette provocation à peine voilée. Quinaud sous ces retrouvailles dans ces conditions, Min-Ho s’était posé des questions lorsque Si An lui avait révélé les danses écourtées ou en voit de disparition. Il n’avait pas réclamé, car cela n’était pas dans sa nature d’être inquiet, mais Jun a la fâcheuse tendance à le bousculer pour l’ouvrir de cage dorée, un peu à la manière de Wu Jo, son pâtissier préféré. Sauf que son plus grand secret inavoué se tient à ses côtés et il ne peut le laisser tomber au risque de l’y accompagner. Ainsi, jongle-t-il, entre sérieux et banalité, entre besoins de savoir et joyeuseté, parce qu’il n’est que peu habitué à ce genre de commodité, lui aux façades et sentiments devant être enterré dont Jun aperçoit sans grande difficulté. Min-Ho lui offre un sourire à faire choir le plus pur des anges et s’en damner.

— Au moins, maintenant, je peux te séquestrer sans que personne vienne nous chercher. Simplement, tous les deux.

Dit-il en posant sa tête à ses côtés, sans cesser de le regarder comme s’il essayait d’imprimer chaque détail qu’il connaît pourtant, mais qui semble le découvrir sous ce nouveau visage peu parlant. Il en est à la fois défait et empli d’intérêt de le découvrir sous ce jour où règne le danger. Les deux ne possèdent pas la même vie éclairée, mais plus sombre de son côté, Min-Ho en est persuadé, preuves en est. Il ne l’oblige pas à se dévoiler par exemple avec ses gants ou son col roulé, mais trace une ligne imaginaire là où il en avait aperçu avec légèreté. Pour se poser vers l’appareil et prendre ainsi des clichés. Incliné, le chef de projet se laisse tenter à se photographier aux côtés du petit brunet sous différents aspects. Des plus strictes aux plus amusés, des plus boudeurs ou avec un baisé volé pour Jun d’un Min-Ho peu gêné. Autant se lâcher pour ses souvenirs pris à la volé.

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POUR L’INSTANT, JE ME CONTENTE DE TA PRESENCE A MES COTES – Mais j’ai tellement besoin de plus.

Se reposer pour mieux se contempler et simplement profiter. Être ensemble, sans savoir où cela les mènerait dans cet espace libéré. Parce qu’il s’agissait de faire un pas. D’un seul petit pas l’un vers l’autre. D’un seul geste et d’un seul sourire pour tout changer. De cette main tendue à ce rapprochement soudain, jusqu’à ses questions honnêtes où le masque tombait enfin. Jun ressentait un attendrissement surprenant naître en lui. Min-Ho faisait tellement d’effort à son encontre, d’une douceur infinie, détonnant avec sa personnalité passée. De ses paroles, il se confiait. De son regard, il l’invitait. A sa manière, il changeait. Peut-être était-ce le temps qui les avaient séparés ou son état pitoyable -ou peut-être un peu des deux, mais son blondinet partageait. C’était si étonnant et si réconfortant. Savoir qu’enfin qu’il n’était pas le seul à ressentir ça, à se poser des questions, à hésiter avant de s’y jeter pleinement sans savoir les conséquences. Ainsi donc devant les clichés inattendus où régnait une atmosphère détendue, Jun se prêtait au jeu. Quelque peu déçu de ne pas être au mieux devant la beauté angélique de son bien-aimé, mais il s’acceptait. Esquissant un sourire, puis une grimace passant jusqu’à un air sérieux pour plus de diversité, pour plus de souvenir entre eux à mémoriser et à garder. D’un appareil qui prenait l’instant présent, il montrerait des facettes qu’il n’avait jamais vu auparavant. D’un moment volé ou privilégié. D’un moment de faiblesse à la reconstitution. D’une solitude qu’il pensait habituelle à une présence lui réchauffant le cœur plus qu’il ne le pensait. Parce qu’en croisant ce regard à faire fondre les neiges éternelles, l’ancien militaire se mordit la lèvre inférieure, rallumant une étincelle de douleur auquel il ne se préoccupa pas, trop habitué à cela. A la place, il se plongea corps et âme dans les yeux de son partenaire avant de prendre une grande respiration et de s’abandonner contre lui. Sa tête reposant sur ses genoux, son bras camouflait ses iris pour ne pas qu’il croise son regard où trop de vérité risquait d’apparaitre. Il respirait calmement, ne prêtant pas attention à son cœur qui cognait trop fort à ses oreilles, son souffle exhalait une légère buée et il prit enfin la parole. Sa voix était faible, mais audible surtout devant la courte distance qui les séparaient.  


« Tu peux me séquestrer quand tu veux, mais la prochaine fois faisons-le dans la légalité. » 


Une brève espérance d’une nouvelle rencontre prochaine juste tous les deux. D’un espoir presque demandé sans l’être forcément. D’une réponse attendue, sans le dire verbalement, sachant qu’il comprendrait ce qu’il voulait vraiment. D’un bras retiré, retrouvant ce visage angélique à la chevelure argenté, il levait une main. D’un effleurement léger, où ses doigts se dépliaient, il touchait presque sa peau comme si c’était la première fois. Comme s’il découvrait véritablement la personne en face de lui pour une caresse qu’il n’osa jamais apporter. Même s’il pouvait, même s’il avait reçu l’aval, il ne fit rien. Car malgré un avancement propice qui ne pouvait s’avancer que sur du positif, Jun se rétracta, comme depuis le début de leur retrouvaille. Il ferma un instant les yeux, le temps d’un ultime battement de cœur pour reprendre la parole et de ne pas laisser le temps à Min-Ho d’en placer une. Il le prit légèrement au dépourvu en répondant à une question antérieure mais si importante, qu’il devait lui répondre.


« Comme tu ne m’a pas amené à un endroit pompeux, je peux au moins de dire ceci. Si je ne suis pas venu à toi plus tôt, c’est parce que je ne savais pas. Je ne savais pas si je pouvais, si je devais. J’hésitai, je me demandais, est-ce que tu me manque vraiment ?  J’avais peur et puis… J’ai eu des affaires urgentes à régler, le temps m’a rattrapé et les jours sont passés. Et j’ai réalisé que loin de toi et sans te voir aussi longtemps, je voulais toujours être à tes côtés. Que j’avais besoin d’être à tes côtés. Que j’aimais te voir et que quand ce n’était pas le cas, j’avais l’impression d’avoir un manque en moi, mais je ne savais pas si tu ressentais la même chose. »


Cette fois-ci, sa main s’égara sur son visage pour le toucher réellement. De ses doigts où le gant avait été enlevé afin de sentir, de le sentir sans artifice, ses doigts voguant sur cette mâchoire, sur ses joues et pommettes refroidies par le temps, jusqu’à ses lèvres. Jun n’attendait pas de réponse immédiate, sachant que son bien-aimé avait besoin de temps pour assimiler sa franchise exemplaire. Qu’il eût besoin de temps pour comprendre et peut être répondre à l’impact de ses paroles pour lui. De l’importance que cela avait pour leur relation et les conséquences qui s’y jouait. Puis il se redressa soudainement, sa main se positionnant dans son cou et il posa un doux baiser sur sa tempe avant de définitivement se lever.  


« Allons rencontrer le peuple qui te sont étranger, Min. »


Et sans un mot supplémentaire, il attrapa sa main et l’aida à se relever, riant devant son comportement. Min-Ho lui avait répondu en tapant sur sa main, mais nullement décontenancé, il la reprit, retrouvant sa chaleur certaine. Tous deux quittèrent leur cocon protecteur pour une ambiance plus animée. Entourés de différentes personnalités, c’était à peine si l’on remarquait que Jun tenait la main de son blondinet. Ensemble, ils parcouraient les rues, le brunet montrant mille et une chose à ce dernier, se moquant gentiment et avec grande taquinerie du monde différent dans lequel ils marchaient tous les deux. Il jugeait clairement, sans vergogne et savait que Min-Ho le prendrait avec humour devant son propre rire enfantin. Leurs épaules se frôlaient et le cadet s’amusait à donner quelques coups pour changer la trajectoire à son partenaire de quelques milimètres. Bien souvent, il se retenait de rire de nouveau. Il tira d’un coup sec sur la main de son danseur pour l’obliger à le suivre même si ce dernier ne le voulait plus après ce qu’il venait de lui infliger. Ils s’arrêtèrent devant une devanture de magasin de robe de mariée. S’étant placé à côté de son bien aimé, légèrement derrière lui pour entrelacer leurs doigts, il regarda la vitrine avec interrogation avant de croiser le regard de Min-Ho.  


« Toi qui organises des mariages et tout autres événements, est-ce que tu ne perds jamais cette étincelle pour ce que tu fais ? »


C’était une question bête pour certains, mais réellement intéressante dans le fond. A voir tout ceci chaque jour, d’y participer… Est-ce qu’il n’était pas fatigué de cette ambiance ? Jusqu’à en avoir marre ? Il espérait que son danseur du soir comprendrait où il voulait en venir.  


« Promis à notre mariage, je ne serais pas trop chiant sur l’organisation, mais pour le reste je ne pourrais rien te promettre. Tu devras te contenter de moi tout entier. »


Il plaisantait réellement en quittant leur place pour reprendre la marche. Il s’imaginait bien que ni l’un ni l’autre n’avait pensé à leur mariage, s’il y en avait vraiment un, un jour.

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••• But I have to


And every time I take a breath, I want you back

Les rues tout toujours aussi animées en de débuts de soirée, les laissant donc déambuler à travers la masse sans se faire complètement repérer et cela semble convenir aux cas énamourés qui ne l’ont pas encore avoué. Ils se répondent des taquineries avec gaieté et tranquillité, mais un coin de pensée réside sur les propos précédemment énoncé plus éloquent qu’il ne l’a été depuis qu’ils se sont rencontrés et ayant dépourvu le cœur de Min-Ho de sa froideur désormais éclatée. Parce qu’il ressent la même façon comme son compagnon sans qu’il n’ose poser par une quelconque aversion, mais incite davantage à faire échapper ses sonorités si agréables à écouter. Il pencha la tête sur le côté à la question posée, avant de le regarder comme il a l’habitude de réaliser, c’est-à-dire fixer de ses prunelles chocolatées.

— Jamais, Jun. Peu importe le nombre de mariages que j’ai organisés, séminaires assistés, soirées participer et autres événements réaliser, je n’ai jamais de regrets de les avoir acceptés. L’étincelle brille lorsque je vois tous ses sourires et ses rires, ces messages et remerciements. Bien sûr, parfois, surviens des incidents malheureux, des indisponibilités et problèmes irrésolus causant du tort à plus qu’il n’en faut. Mais cela est dû aux personnalités, pas au reste. Je ne suis jamais fatigué de créer ses ambiances, mais de ceux qui la changent. Parfois, j’ai envie de décrocher, mais parce qu’un peu de renouveau est nécessaire où une bouffée d’oxygène comme tu me le montres en ce début de soirée. Je pense que cela n’est pas tant dû à ce que nous réalisons, mais aux facteurs parasites qui peuvent nous nuire.

Il a resserré ses mains entrelacées avec les prunelles brillantes de sincérité. Encore un pas en avant devant ce spectacle aveuglant, Min-Ho est assez heureux de l’humour apporté pour cacher un petit embarras bien placé en riant face à la promesse de mariage pour les deux amoureux du mirage. Il s’arrêta alors en entraînant son bien-aimé sans le lâcher en faisant semblant de réfléchir devant les propos déclarés.

— Je pense que je vais gérer l’organisation dans sa totalité, sauf pour le coup de main tu seras là de façon assurée, pas de dérogation. Quant à toi tout entier, je pourrais seulement m’en contenter ? Je ne sais pas ce que je vais devoir quémander dans ce cas.

Une teinte légèrement différente a traversé son regard pour retrouver sa marche loin d’être hagard. Il laissa le doute planer sans s’en cacher puisque lui-même ne savait pas comment y remédier. Jun doit penser qu’il s’est drogué pour déblatérer autant de vérités éhontées et d’en rire avec joyeuseté. Ils continuent leur ascension en dégustant quelques nouveautés dont Min-Ho avait vaguement entendu parler et l’a partagé avec son bien-aimé puisqu’il ne voulait rien manger tout entier, laissant le reste au brunet pour qu’il mange également sans trop de dureté. Ils se firent découvrir des mets que l’un ou l’autre ne connaissant pas sous l’hilarité et la curiosité et bien vite, ils cherchèrent de quoi s’amuser afin de dépenser tout ce qu’ils ont pu insérer dans ce moment donné.

— Et toi, Jun ? Cette vie que tu mènes, en es-tu totalement satisfait ? Je ne connais pas les détails et ne cherche pas à les connaître, mais trouves-tu la raison de ce pourquoi, tu as choisi ce métier ?

C’est une réelle question puisque Min-Ho ne sait pas tous les dangers dont Jun peut s’insérer, mais le voit avec ses blessures meurtries qui lui brise le cœur plus qu’il ne rit. Mais il espère de tout cœur qu’il trouve la même passion que lui pour ce qu’il fait, de son dur labeur malgré les différentes versions que Jun peut étaler. Il ne cherche pas à démêler le vrai de la fausseté, mais espère que Jun sait où va son chemin parsemé de balles ensanglantées. Il finit par balayer la question d’un geste enfiévré en disant à son détective privé de ne pas s’en préoccuper, que cela était une politesse revenue bien vite à en être exaspéré dont il a l’habitude d’employer pour détourner. Encore un secret dévoilé, mais il sait puisque Jun utilise la comédie théâtralisée pour arriver à ses fins sans en être choqué. Une réflexion vient soudainement au blondinet.

— Mais, je remarque que tu sembles assez bien repérer dans ce quartier, ton appartement n’est pas loin ?

Non pas qu’il s’invite en toute impunité, mais la curiosité sur tout ce qui lui raconte et les raccourcis loin de la foule animée lui ont créer des doutes assurés et dont il a besoin de confirmer. Il a réalisé des recherches mesurées contrairement à Jun qui ne semble pas gêner. Min-Ho est certain que lui par contre saie où se trouve son luxe privé sans y être pénétré. Peut-être peut-il le conserver encore un peu avant de lancer un regard vers d’autres bâtiments dont il ne connaît que de nom vaguement crié. Il est partagé entre visiter un lieu secret et une envie de participer à des jeux, dont il n’a aucunement l’habitude de jouer. Foutue curiosité.

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POUR L’INSTANT, JE ME CONTENTE DE TA PRESENCE A MES COTES – Mais j’ai tellement besoin de plus.

Réelle curiosité. Rempli de vérité, pour mieux le combler. Réel sourire, pour mieux le faire rire. De leurs doigts entrelacés, ils apprenaient. Doucement, mais sûrement. D’une question à une autre, d’une exclamation soudaine et un choc théâtralisé, ils partageaient un réel moment de complicité. Encore plus fort lorsque Min-Ho répondit à ses questions. C’était simple, mais cela venait du cœur et Jun le sentait à travers ses mots, son regard ne mentait pas, sa gestuel était bien trop sûre et il s’en contenta. Mais lorsque son danseur lui renvoya l’ascenseur, le brunet prit le temps pour la réflexion. Non pas qu’il ne souhait pas y répondre, mais il s’interrogeait réellement sur sa propre vocation. Même si cela n’avait pas été ce qu’il avait souhaité au début, au fur et à mesure, il ne pouvait plus s’en passer. Cette adrénaline à travers ses enquêtes, sa curiosité ayant toujours besoin d’être assouvie… Oui, il aimait vraiment être détective privé malgré des conséquences sanglantes. Même s’il faisait face à des situations d’impuissances, il aimait le regard que l’on renvoyait à sa personne lorsqu’il les aidait à découvrir une vérité enfouie. Mais ceci, il le garda pour lui, serrant davantage la main dans la sienne comme simple réponse. Un sourire illumina son faciès quand son bien-aimé comprit qu’il habitait non loin d’ici, il lâcha un petit rire qui ressemblait plus à une grimace ensuite avant de secouer la tête.  


« Oui mon appartement n’est pas loin. Je peux te le montrer. » 


Jun avait haussé un sourcil suggestif avant que ses pas ne se dirigent d’eux-mêmes vers son lieu d’habitation. Même s’il avait les moyens pour quelque chose de plus luxueux, le Ninomea avait besoin de rester dans l’anonymat et ce quartier était parfait pour cela. Doucement, toujours avec nonchalance, il conduisit son blondinet jusqu’à chez lui. Il lâchait de temps à autres des propos scabreux sur les intentions de Min-Ho, sachant parfaitement que ce n’était pas là ce qu’il insinuait, mais observer ses réactions étaient toujours un plaisir pour l’ancien militaire. Il savait qu’il le couvait parfois d’un regard attendrissant, surtout quand ils étaient tous deux si ouverts l’un à l’autre, mais ce n’était pas quelque chose qu’il voulait ou pouvait contrôler. Arriver devant sa porte, il lâcha enfin cette main qu’il avait tenu si fermement dans la sienne et fit découvrir son antre personnel à son bien-aimé. Et contre tout-attente, ce n’était absolument pas le bordel chez lui. Au contraire, il y régnait une ambiance chaleureuse avec des plantes ici et là, un canapé en cuir foncé et de très rares photos placés face contre les meubles, dissimulant les visages qui s’y trouvaient. Le militaire en lui rendait la maisonnée impeccable, presque maniable sans vraiment l’être. Jun ne détacha pas un seul instant son regard de Min-Ho. Il examinait chacune de ses réactions, de la position de corps jusqu’aux expressions de son visage. Ce qui n’était pas toujours facile puisque son aîné savait dissimulait le tout sous un masque entraîné.


« Fait comme chez toi, Min. »


Jun avait retiré son propre manteau en prenant celui de son invité pour les ranger. Il vogua dans son appartement, demandant s’il voulait quelque chose malgré le fait qu’ils avaient mangé il y a peu de temps. Roulant des épaules, il essayait de détendre ses muscles douloureux, sans réel grand succès. Il retira son col roulé, la température de chez lui bien meilleur qu’à l’extérieur, lui donnait des coups de chauds. Il posa le vêtement sur le dossier du canapé et ses iris foncées revinrent se poser sur la personne non loin de lui. Il posa ses coudes sur le bar -sa cuisine gardant un style américain, il l’observait sans rien dire, le laissant faire ce qu’il souhaitait, même s’il se tendait quand il s’approchait des photos. Depuis leur arrivé, c’était sa crainte, mais connaissant son bien-aimé, il ne toucherait ni ne poserait de questions indiscrètes s’il n’y était pas invité. Et Jun ne le voulait pas. Pas pour l’instant. Bien assez tôt, leurs regards s’entrechoquèrent et Jun lui sourit instinctivement. Il le laissa se rapprocher pour adopter la même position que lui de l’autre côté du meuble, son menton sur la paume de sa main et son fessier sur l’une des chaises s’y trouvant.  


« Quel genre de coup de main dois-je donner pour le mariage ? Cette question trotte dans ma tête depuis tout à l’heure sans que je parvienne à trouver la réponse. Dis-le-moi, love. »


Une lueur malicieuse brillait dans ses yeux, attendant une taquinerie digne de son partenaire. Sachant le bagout qu’avait ce dernier ainsi que la dextérité des mots, il trouverait une parade, il en était certain. Il tâtait un terrain glissant, mais tant que cela restait aux mots, tous deux s’en contenterait parfaitement. Jun repéra que Min jetait des coups d’œils à ses bras endoloris, les deux couverts d’ecchymoses impressionnantes, de cicatrices et d’autres marques en tout genre si on y prêtait vraiment attention.  L’un était orné d’un bandage fait du matin, le sang se voyait à travers, preuve qu’il était grand temps de le changer, mais le brunet ne voulait pas interrompre leurs conversations, il ne voulait pas que tout s’arrête. Pas maintenant du moins. Malheureusement, le destin semblait contre lui, parce que du sang perlait dorénavant sur sa peau le faisant jurer violemment. En fronçant les sourcils il dut briser la magie du moment pour contourner le bar et d’un signe de main, il arrêta Min-Ho.  


« Toi, tu restes ici, je n’en ai pas pour longtemps. »


C’était un ordre et même si cela ne plaisait pas à son interlocuteur, Jun ne lui laissait pas le choix. Quittant son invité pour un instant technique urgent, il entra dans sa salle de bains et entreprit d’enlever le bandage, jurant comme un charretier. Sa peau était à vif et la blessure qui équivalait à des coups de chaînes, saignaient abondamment. C’était compliqué seul, mais il en avait l’habitude. Il avait posé tout l’attirail sur le lavabo, lui-même contre ce dernier. Il releva les yeux en voyant la porte s’ouvrir et il fronça une nouvelle fois les sourcils en voyant la silhouette de son bien-aimé dans l’encadrement de la porte. Son regard se durcit, sa mâchoire se contracta comme le reste de son anatomie. Il n’appréciait pas qu’il le voit ainsi, mais ne fit rien pour le chasser non plus. Sa voix avait baissé d’une octave, plus tranchante, elle révélait l’être autoritaire qu’il était. Ce n’était pas fait pour être méchant, ni blessant, mais Jun préférait quand on lui obéissait. Surtout dans des moments comme celui-ci.  


« C’est l’ordre ou le fait de désobéir qui te fait venir ici ? »


Malgré tout, il laissa faire Min-Ho. Son aide était précieuse et il était certain qu’il n’aurait pas à recommencer son bandage d’ici quelques heures. Et de toute façon, si monsieur avait décidé que, qu’importe ce que dirait Jun, il resterait. C’est pourquoi il ne s’expliqua pas. Ne pipa mot, laissant le silence faire le reste du travail. Ses côtes le faisaient souffrir également, mais pour l’instant, il parvenait encore à le cacher. Même si les pansements devront être changés à leur tour et devant la personnalité observatrice devant lui, il sentait que tout ses petits secrets allaient être rapidement découverts, étant incapable de lui mentir s’il le lui demandait.  

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La surprise d’une autorité dont il est peu accoutumé le tiraille sans en peindre une once d’expressivité. Min-Ho se remercia intérieurement de pouvoir contrôler ses émotions si quotidiennement. Il n’a jamais entendu une quelconque sonorité depuis qu’il connaît son détective privé, mais n’est pas complètement étonné en réalité. Il en avait déduit une certaine rigueur dû à un côté militarisé que Jun possède avec assiduité, ayant déjà contrôlé plus d’un enrôlé dans son métier. Il se dirigea vers bien compagnon du soir, en prenant les objets de soins sans en demander une permission et en rendant Jun semblable à un accessoire. Ses gestes furent consciencieux pour un travail méticuleux en prenant soin de faire le moindre mal à son bienheureux. Il ne peut juger la douleur, mais essayer en lisant les expressions faciales avec tant d’ardeur, en lui offrant un sourire sans grande saveur.

— Pas plus l’un que l’autre, Jun. Nous le savons tous les deux puisque nous avons ce trait en commun.

Et Min-Ho ne fait jamais dans la démesure. Entrer là où l’autre n’est pas convié, ce n’est pas sa grande spécialité, mais avec son bien-aimé, il le fait et sans réellement en être gêné. Ce qui le fascine à bien des égards et dont il pose son regard. Les soins appliqués pour ce bras estampillé, ses doigts s’aventurent plus bas encore sous l’agressivité de prunelles chocolatées à la grande dureté. Min-Ho le sait, Jun également et voit bien son visage se crisper, mais le chef de projet frôle de ses doigts réchauffés en descendant doucereusement vers les côtes blessées pour en enlever le grand bandage ensanglanté. Il exhala un léger soupir devant ces marques incisives au besoin d’être traités, coulant un regard en biais vers son bien-aimé. Dans un silence religieux, il entreprit le même procédé avec soin et efficacité pour le rendre mieux. Néanmoins, un légerfroncement de sourcils n’a pu échapper face aux marques déposées, laissant une certaine perplexité. Frappé ? Il y a plus que cela, le jeune blondinet le voit.

— L’objet à l’air… J’ai du mal à clairement identifier.

Sûrement, parce qu’il n’en a jamais réellement aperçu, lui venant d’un monde à la lumière sans être totalement superflu. Il a émis ses doutes tout haut afin de faire comprendre à Jun ce qui le voûte. Si le silence ne le gêne pas d’habitude, les pensées se bousculent pour ne pas accepter cette solitude. Il ne lui faut pas davantage de temps pour terminer les soins prodigués, mais les questions risquent d’être énumérées pour mieux identifier ce dérapage inespéré. Ils rangèrent le tout silencieusement, mais davantage de morosité qui allait conduire l’un ou l’autre à exploser. Avant que Jun ne puisse se reposer là où il se trouvait, un bras s’enroula autour de sa taille ciselée pour le faire choir avec une douceur innée sur le canapé, l’obligeant à adopter la docilité. Min-Ho attendit que celui-ci ne rechigne plus pour se déplacer et apporter quelques boissons comme si Jun est l’invité et de se poser à ses côtés.

— Jun. Je sais que cela va te fâcher.

Il le remarque grâce à ses tiques et cette expressivité. Cette marque déposée avec tant d’agressivité. Il lui expose clairement ses pensées en sachant que cela ne plaît pas à son bien-aimé, puisqu’il exige des réponses alors que lui élude à chaque annonce. Il le sait et en exhale un soupir exaspéré, mais ils ont besoin de se parler, ne plus tant se cacher. Et un pas doit être réalisé pour avancer.

— J’ai envie de passer une bonne soirée, tout comme toi. Et c’est ce que nous faisons, mais te voir ainsi ne fait pas du bien au cœur, Jun. Ton silence, ta tristesse. Ton agressivité ne me gêne pas tout comme ton autorité, c’est un trait de ta personnalité que j’attends d’apercevoir depuis un moment en réalité. Mais nos silences presque gênés après t’avoir soigné ne résoudrons pas les problèmes qui se posent actuellement.

Il n’essaie pas de faire l’adulte responsable alors que son cœur hurle qu’il est détestable. D’exiger alors que Jun lui a tant donné, mais il ne peut pas écarter les problèmes rencontrés et ne pas surmonter ce genre de difficultés. Il voit que le grand brunet n’est pas d’une grande réceptivité, il est prêt à patienter, mais en même temps, il ressent le besoin de le pousser. Comme si Jun le demandait. Et que Min-Ho le souhaite aussi sans réellement l’exposer. Et cela doit bien finir par arriver. Il se tourne vers lui dans un geste entendu, peu prompte se libérer comme un vendu. Il exhale un nouveau soupir face à ses difficultés, sachant que c’est lui l’arriéré.

— Je ne veux pas que tu me dises d’où cela provient. Je ne veux pas que tu me dises pourquoi. Je ne veux pas que tu me dises la raison de ce pourquoi. Mais mon cœur n’est pas tout à fait du même avis. Je ne veux pas que tu me le dises dans cet état, mais je ne sais pas combien de temps cela durera. Et tous les deux, nous avons atteint, je suppose, un grand seuil d’impatience. Je ne suis pas un bon exemple, Jun, mais une petite.

Une petite excuse, un petit commentaire, une petite raison, une petite amertume, une petite critique. Peu importe, tant qu’il peut entendre la voix de son bien-aimé enrayé, de son air badin aimant tant taquiner que pour Min-Ho puisse le sublimer. Un petit pas pour commencer, un autre pour exploser.

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POUR L’INSTANT, JE ME CONTENTE DE TA PRESENCE A MES COTES – Mais j’ai tellement besoin de plus.

Il savait. Il savait et pourtant cela ne l’avait pas arrêté. Au contraire, il y plongeait tête baissée. Sans exploser, mais il allait se fâcher, en effet. Ses prunelles se posèrent sur son bien-aimé avec une froideur qui ne lui ressemblait pas. Avec un détachement qui était loin d’être lui, comme s’il n’avait plus son bien-aimé devant lui, mais un étranger. Un individu lambda avec qui il se disputait. Sa mâchoire était contractée, son corps tendu et il évitait tout contact physique avec lui, refusant de le lui donner. Pendant un instant, seul le silence lui répondit. Jun ne voulait pas y répondre. Pas maintenant. Pas encore. C’était trop tôt, il se remettait à peine autant physiquement que mentalement, mais ceci, il était le seul à le savoir. Tous deux savaient qu’il lui avait beaucoup donné et pourtant, cela ne semblait jamais suffisant. Il avait l’impression que jamais rien ne sera suffisant. Que même s’il faisait un pas vers lui, Jun devait en faire trois et au risque d’une putain d’erreur, d’une seule et il reviendrait à la case départ. Cette idée en tête était sûrement le déclencheur parce que la seconde suivante, le brunet ouvrait la bouche. Une litanie de mots s’échappait de ses lèvres sans qu’il ne puisse le contenir davantage, sa voix était basse, profonde et menaçante, mais dont une fragilité palpable était présente. Comme s’il persistait un secret qu’il n’avouait pas.  


« Si tu ne veux pas savoir alors, pourquoi tu demandes ? Faut savoir ce que tu veux. Tu veux que je le dise ou non ? Tu veux que je te dise réellement ce qui s’est passé Min-Ho ? Ton cœur veut savoir que j’ai été battu ? Qu’on m’a frappé avec un poing américain ? Une batte ? Que ce sont des hommes qui se sont acharnés sur ma personne et que je les ai laissé faire ? Alors oui, putain, je te le dis. Je me suis fait quasiment battre à mort et je n’ai rien fait pour me défendre. Ton cœur est satisfait maintenant ? Vu que ta personne ne veut rien savoir. » 


La colère transperçait comme du poison dans ses mots, sans discontinuer, révélant ce qu’il ne voulait pas avouer. Peut-être était-il injuste d’être aussi véhément à son encontre, mais c’était comme si son danseur avait appuyé sur un interrupteur qui dévalait un flot de vérité chez Jun. Incapable de s’arrêter, il continuait dans sa lancée. Son regard ancré dans le sien avec une dureté nouvelle, son blondinet faisant de même. Aucun des deux ne baissaient le regard. Aucun des deux n’allaient jeter l’éponge le premier. Ils avaient besoin de ça, devait se confronter. Min l’avait clairement compris et le lui avait dit, mais pour le jeune homme blessé, c’était différent. Il savait au plus profond de lui qu’ils devaient passer cette étape, mais c’était tellement difficile. Difficile parce que si cela continuait, s’il devait tout avouer, alors, il s’effondrerait. Et ça, il en était hors de questions. Ses barrières s’abaissaient l’une après l’autre et tout cela à cause de son danseur. Il n’aimait pas cette perte de contrôle sur lui-même dans son état actuel.


« L’impatience. L’impatience réellement, love ? J’ai été plus que patient avec toi. J’ai fait beaucoup de choses pour m’adapter à toi. J’ai fait attention pour toi. On vient à peine de se retrouver et je dois tout te dire maintenant alors que toi, tu éludes mes questions sans arrêt ? Laisse-moi du temps. Du temps. Il t’en a fallu et je te l’ai donné, fais-en de même pour moi. Juste cette fois. Juste pour une fois. »


Il soupira, sachant que la situation n’allait pas s’arranger. Et aucunement capable de rester dans cette position fixe, il se leva, faisant les cents pas dans la pièce. La colère montait de plus en plus en lui et les réponses de son homme n’arrangeait pas la situation. A plusieurs reprises il avait fermé les yeux pour calmer l’ouragan en lui qui ne demandait qu’à exploser. Plusieurs fois, il jetait des regards vers le blondinet avant de détourner la tête avec un rictus mauvais aux lèvres. Il se contenait, mais plus la situation dérapait, plus ses barrières et son sang-froid était mis à rude épreuve. Devant un être aussi contrôlé, sa rage ne faisait qu’empirer. C’était comme si rien ne comptait pour son danseur, comme s’il n’était rien d’autres qu’un type sur qui il avait eu des vues et rien de plus. Jun allait loin dans ses propos, souhaitant savoir si son partenaire allait réagir. S’il pouvait réagir. Le Ninomea ne voulait pas être le seul dans cet état. Il avait besoin de savoir ce qui se passait dans sa tête, ce qu’il voulait réellement.  


« Et ne vient pas avec tes tournures de phrases à la Min-Ho. J’ai pas la patience et l’envie de décoder ce que tu me raconte. Tu peux juste pas dire ce qui te passe par la tête honnêtement et sans filtre ? Sans masque ? Je sais que c’est ton éducation et t’as façon d’être, mais on est ici. Chez moi. T’as rien à me prouver, tu peux être toi-même, merde. »


Le brunet lui faisait face désormais, ayant arrêté de faire des allers et retours dans le salon. Il avait allongé le bras afin que ses doigts ne saisissent la nuque de son aîné et lui faire basculer la tête en arrière pour mieux capturer son regard. Il savait que Min-Ho n’apprécierait pas et vu la tournure de la conversations, il allait vouloir se détacher de lui, mais Jun refusait. Il voulait entendre ce qu’il avait à lui dire, même si ça faisait mal. Parce que ça fera forcément mal.

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