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déc 05 — Lorsque Shinobu termina les traits du premier personnage, je le ramenais vers moi et lui glissa l'autre. " C'est très bien. " La spatule en main, je dessinais les traits du maquillage d'un kabuki, comme les sourcils tombant, des ombres pour le maquillage. J'allais reprendre aussi de l'argile pour travailler sa coiffure. L'homme avait des traits fins, très beau.

Je n'avais pas encore apporté de petits détails à la coiffe. Je laissais ça en pause pour le moment. Il nous restait plus beaucoup de temps. Je me lavais les mains pour prendre un papier et commencer à annoter quelques points importants.

Feuille de cours a écrit:

La sensualité par Nakamura Shinobu et Yamada Jun :
Représentée par le baiser.

1. Inspirations : Acteurs de théâtre Kabuki et Banksy, Kissing Coppers
2. Intentions :
(Yamada) En reprenant l'œuvre de Banksy, notre réalisation reprend le même message qui est "qu'il ne faut pas discriminer les gens homosexuels". Utiliser le Kabuki à la place des policiers est pour assimiler cette pensée à notre pays à l'esprit très fermé encore sur les homosexuels.
Pourtant, à une époque, les japonais n'étaient pas choqués de voir des hommes s'embrasser et avoir une relation sur scène. Il était interdit aux femmes de jouer.
Autrefois, au premier regard, ce n'est pas choquant parce que les traditions et aujourd'hui, et la culture nous ont formaté.
En soit, quelle est la différence ?

Et si pour une fois nous nous faisions nos propres idées sans être influencé ?
À quoi avez-vous pensé en voyant cette sculpture ?

Je n'avais pas terminé, mais nous n'avions plus vraiment le temps. Je passais la feuille à Shinobu pour prendre le deuxième personnage et dessiner les traits du personnage féminin kabuki comme le maquillage et la coiffe une nouvelle fois. Mais avant, je prévenais mon camarade : " Peux-tu écrire tes intentions sur la feuille ? " Puis, je retournais sur ma tâche.

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déc 05 — Tu l'entends donc te dire que ça lui convient et tu souris en acquiesçant tandis que tu le vois du coin de l'œil dessiner les traits masculins assez prononcés des Kabukis, tu te concentres néanmoins sur ta tache de sorte à faire le second personnage, une femme ou tout du moins un homme déguisé en femme. Du coup tu t'appliques à lui faire une fausse poitrine mais tout de même assez réaliste bien que tu n'as jamais vu la moindre paire de seins de ta vie. Tu t'occupes ensuite du visage notamment des lèvres, du nez ou encore des yeux fermés eux aussi. Après quoi tu t'occupes de faire le haut du vêtement sur le buste que ton partenaire a pu faire. C'est alors que vous faites l'échange, il te donne une feuille et toi tu lui donnes le deuxième personnage pour qu'il redécore le personnage de telle façon à ce qu'il ai l'air d'un Kabuki. Il te demande alors si tu peux écrire des intentions sur la feuille et tu acquiesces tout en lisant ce qu'il a marqué et pour le coup tu es tellement choqué par l'ouverture d'esprit dont fait preuve Yamada que tu te tournes vers lui en le regardant avec un air curieux. « Je ne te pensais pas si tolérant envers les personnes comme... Disons-le simplement... Les personnes comme moi.... Les gays. » Tu soupires timidement en rougissant repensant à ce baiser échangé il y a quelques mois. « Je n'aurai pas pu dire mieux que ce que tu as dit mais je vais tout de même donner mon opinion. » Tu lui accordes un petit sourire timide tout en commençant à écrire.

Feuille de cours a écrit:

(Nakamura) Être gay à l'heure d'aujourd'hui au Japon n'est pas quelque chose de facile. J'en suis la preuve vivante. Au travers de cette sculpture nous voulions montrer la tolérance et donc représenter l'homosexualité comme elle devrait être vue et acceptée aujourd'hui. Nous ne ferons très certainement pas évoluer la vision des gens au travers de notre sculpture mais il ne coûte rien d'essayer.
Au travers de cette œuvre l'on peut voir ces deux hommes s'embrasser et comme l'a noté Yamada à l'époque voir deux hommes s'embrasser n'était pas si choquant que ça, c'était même normal du fait que les femmes ne pouvaient pas jouer dans une pièce. Pourquoi est-ce que le Japon d'aujourd'hui est si fermé alors qu'à l'époque ils comprenaient et acceptaient mieux ? C'est une question que je me pose sans cesse. Pourquoi sommes nous rejetés et traités comme de la vermine alors qu'au fond on ne fait rien de mal en aimant des personnes du même sexe que nous ? Le but de cette œuvre n'est pas vraiment de choquer. Non seulement de faire prendre conscience aux gens de la normalité de l'homosexualité comparé à ce que l'on pourrait penser.

Et suite à ça, après avoir terminé d'écrire ce que tu penses et ressens tu te tournes vers Yamada et tu regardes ce qu'il fait, une fois qu'il eut terminé tu pousses la feuille vers lui pour qu'il lise. « Très bien la sculpture. » Tu lui accordes un petit sourire. « Tu me diras ce que tu penses de ce que j'ai écris. » Nouveau sourire jonché sur tes lèvres tandis que tu regardes curieusement ce qu'il se passe autour de vous, à l'évidence chacun a fait sa part du boulot, tout le monde semble avoir terminé ou presque. Différentes formes de sensualité sont montrées sur les nombreuses tables de la salle de cours, l'on peut voir une paire de seins ou encore un torse d'homme musclé, il y a même quelqu'un qui s'est osé à reproduire des objets BDSM.... Bon tu ne serais pas allé jusque là mais pourquoi pas ? Chacun son trip après tout... Timidement tu te tournes vers Jun en rougissant tant et plus. « Je crois qu'on ne sera pas les plus originaux. Il y en qui ont été plus loin que nous... » Tu désignes d'un signe de tête les personnes de la table d'à côté qui ont reproduit les fameux objets BDSM et tu rougis tant et plus. « C'est assez... Gênant, non ? » Toi en tout cas ça te met mal à l'aise, tout ce qui a un rapport de près ou de loin avec le sexe ça t'intimide en tout cas... Et ça ne date pas d'hier à vrai dire, c'est surtout le cas depuis ce qu'il t'est arrivé il y a un an...

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déc 05 — Shinobu semblait étonné par le message que j’avais transmis sur la feuille. Généralement, les Japonais étaient fermés ou du moins, distants sur l’homosexualité et bien d’autres sujets soit disant sensibles. Par chance, j’étais dans l’art depuis tout petit et j’avais étudié des arts différents et de pays variés. Ma vision du monde s’était ouverte au fur et à mesure de mes découvertes. Pour moi, la beauté venait plus que des stéréotypes, du genre, du sexe des personnes. La beauté venait des sentiments. Alors, effectivement, je n’étais pas fermé à l’idée que deux hommes ou deux femmes puissent s’aimer.
Je posais ma main pleine d’argile sur l’une des épaules de celui-ci naïvement, avec un sourire doux. “ Des gens comme toi et comme moi. Des humains quoi. “ Un plus large sourire s’empara de mes lèvres avant de lui faire un clin d'œil.

Je lui envoyais un pouce satisfait qu’il le soit aussi. Je me remettais au travail et quand je finis les détails, je rassemblais les deux personnages. Avant de terminer, Shinobu me transmit la feuille. Je m’arrêtais pour la lire tout en secouant de temps en temps la tête de haut en bas. “ Parfait ! ” Lui disais-je toujours avec un sourire, plus discret. “ Finissons ça. “ Il fallait rapprocher les deux morceaux d’argiles avec précaution de manière à ce que les lèvres se touchent. La langue légèrement sortie au coin de la bouche, les yeux bien fixés sur mon action, nous avions rassemblé les deux pour en faire qu’un !

Je prenais un peu de recul sur notre réalisation. C’était vraiment cool ce qu’on avait fait. J’étais content de notre travail.
D’ailleurs, il était temps de le rendre. Il était bientôt l’heure de la fin du cours. Je positionnais au mieux le plateau sur lequel était notre œuvre, bien au centre du plan de travail avec la feuille à côté. “ On va se laver les mains ? “ Cette fois-ci, nous allions aux toilettes pour une raison différente, moins stressante.
“ C’est cool ce qu’on a fait, j’suis content. On a bien travaillé. “ Disais-je à mon camarade pendant qu’on se levait les mains.

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déc 05 — Donc oui tu es clairement surpris de ce qu'il a pu écrire sur la feuille de cours concernant ses intentions. Son ouverture d'esprit te trouble un petit peu il te dit que tu es aussi humain que lui et tu lui souris timidement tandis qu'il caresse un instant tes épaules. Tu restes muet tout un moment jusqu'à ce que finalement tu te mettes à rédiger tes propres intentions qui sont similaires aux siennes en fin de compte. Il termine donc les détails et tu lui montres ce que tu as écrit, il te dit alors que c'est parfait et te propose d'en terminer et tu acquiesces tandis que vous rassemblez les deux personnages de telle façon à ce qu'ils s'embrassent comme c'était le but à la base. Tu te concentres sur ta tache tandis que vous les déposez sur un petit plateau puis Jun ajoute la feuille à côté. C'est alors qu'il te propose d'aller se laver les mains et tu hoches de la tête en souriant. « Allons-y oui. » Petit sourire en coin tandis que tu quittes la salle de classe avec lui après avoir donné votre réalisation à votre prof qui semblait un peu surprit sur l'instant en voyant ce que vous avez fait. Faut oser proposer un truc pareil dans un pays comme le Japon quoi... C'est assez tabou mais ça vous en êtes conscients tous les deux et probablement que le fait est d'oser vous apportera des points ou alors ça va vous sanctionner, c'est à voir... En tous les cas une fois dans les toilettes le brun te fait remarquer qu'il est content de ce que vous avez fait et tu lui souris. « Moi aussi. Je pense qu'on n'a plus besoin de s'éviter comme on le faisait ces dernières semaines pas vrai ? » Toi du moins tu le vois comme ça, tu n'as plus besoin de l'éviter. Il est gentil, certes il y a eu un baiser d'échangé mais au final ce baiser ne représentait rien pour vous. Bon OK c'était son premier baiser et ton premier baiser depuis ton ex mais ça ne change rien à vos vies, il n'y a pas mort d'homme au final...

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déc 05 — Pendant je me séchais les mains, Shinobu parla de l'après, entre nous deux. Il est vrai qu'il n'était plus nécessaire que l'on s'évite, maintenant que l'abcès a été crevé. " Mmh. " Le mouvement de ma tête affirma l'idée. Maintenant, j'allais me sentir un peu plus à l'aise à l'école. C'était un poids en moins.

Je retournais dans la salle de classe pour récupérer mes affaires. Une fois le sac de prêt, une main posée sur mon épaule pour le tenir, j'annonçais gentiment à mon camarade. " Merci pour ton travail aujourd'hui. " Les autres élèves commençaient aussi à partir. La professeur allait prendre son temps dans l'après-midi pour nous noter. " Peut-être... à bientôt ? " Mon regard se posa quelques secondes confortablement dans celui de Shinobu. Puis, après un dernier hochement de tête pour le saluer, je quittais la salle pour aller rapidement m'acheter à manger et travailler sur un autre projet.