J’avais entrevu le corps dénudé de ce dernier au coin de l'œil. Forcément, j’avais tout fait pour éviter de le voir. Gêné de le découvrir, je continuais ma vie essayant de paraître le plus naturel possible.
Pendant qu’il prenait sa douche, je m’occupais de vider mon sac et de le préparer pour le lendemain. Cela allait me permettre de gagner un peu de temps avant de devoir rejoindre l’université et surtout, de vérifier deux fois afin de ne rien oublier. Je n’étais pas un perfectionniste plutôt un ordonné.

Yusuke se trouvait derrière moi et il me parla des vêtements. Accroupis près du bureau, je pointais du doigt le lit. “ Je t’en ai mis au bout du lit. “ Et juste pour une seconde, même si j’hésitais à le faire car je savais que j’allais le regretter, mon regard se posa sur lui. Aussitôt, il se ferma à double clé et par surprise, mon corps perdait son équilibre. Les fesses sur le sol, je me plaignais aveuglé : “ Tu ne peux pas mettre un truc autour de ta taille ? “ D’ailleurs, en pensant à la serviette… C’était la bleue claire et la bleue claire, c’était la mienne ! Je me levais rapidement pour lui arracher la serviette. “ Pas cette serviette, c’est la mienne ! “ Les pupilles figées sur le tissu à moitié mouillé, je perdais tout espoir face à Yusuke. Je soupirais.

C’était trop tard de toute manière, alors je lui redonnais la serviette. “ Laisse tomber. “ Je me retournais afin de ne pas croiser son corps nu. “ Habille-toi avant d’attraper un rhume. “ Je m’approchais de la kitchenette pour prendre deux mugs et y faire couler du thé chaud. “ Tu veux manger quelque chose ? “ J’étais toujours dos tourné à lui, préférant attendre qu’il s’habille entièrement pour lui faire à nouveau face.

Je pose mon regard sur les vêtements posés au bout de son lit et esquisse un sourire satisfait. Parfait ! Parce que même s’il ne fait pas froid, je ne vais peut-être pas continuer à me promener nu. Ce qui d’ailleurs semble le déranger. J’arque un sourcil de surprise sans comprendre où est le problème. Ben, il n’a jamais été dans des bains publics ? Ce n’est quand même pas la première fois qu’il voit un autre mec à poil ? Et quand bien même ? Qu’est-ce que ça peut bien faire ? Je n’ai rien de plus qu’il n’ait, non ? Ah ! Mais j’y suis… un sourire malicieux se dessine sur mes lèvres alors que l’idée que Jun puisse kiffer les mecs fait son chemin. Alors quoi ? C’est ça ? D’ailleurs pourquoi pas cette serviette ? Ah ! C’est la sienne ? Trop tard… De toute façon j’en ai plus besoin.

Alors qu’il part du côté de sa kitchenette, j’enfile les vêtements qu’il m’a prêté avant d’aller mettre la serviette dans son panier à linge sale. A moins qu’il n’ait envie de l’utiliser après moi ? Jun serait-il ce genre de pervers ? L’idée me fait doucement sourire alors que je le rejoins tout en lui disant :
« Si tu as de quoi grignoter je ne dis pas non, sinon on peut se commander à manger. Je t’invite si tu veux. »
J’ai l’habitude de toujours payer, alors ça ne me gêne pas de le faire cette fois-ci aussi. D’ailleurs je me tiens exprès très près de lui pour l’embarrasser et au passage je ne me prive pas de lui poser une question gênante :
« Jun, est-ce que je te plais ? Maintenant que tu m’as vu à poil, on peut se parler franchement non ? T’aime les mecs aussi ? »

Toujours le corps en direction de la cuisine, à l’opposé du garçon qui venait d’arriver dans la pièce, je glissais le mug sur la petite table vers lui. “Mmh.” Je hochais imperceptiblement le visage pour répondre à sa question concernant le repas. Sauf qu’avant de m’en chargeait, je pris le temps de boire quelques gorgées de thé. Et en écoutant ses dires, je m’étouffais avec le liquide ingurgité. Que venait-il de dire là ? Mes joues se teintèrent brusquement de rose. Complètement troublé par ses mots, je bégayais. “Je… je ne t’ai pas vu à poil.” La chose à laquelle j’avais pris soin de répondre, car pour le reste, je me contentais de m’enfuir afin d’éviter le sujet.

Démunis de ma boisson, j’allais vers les placards, tout en toussant encore, pour prendre deux paquets de nouilles instantanées. Ensuite, je sortais des œufs et des légumes. Je comptais nous faire des ramens avec un peu de préparations maisons dedans. "Installe-toi le temps que je prépare.” Je préférais qu’il reste loin de moi surtout si c’était pour me poser ce genre de questions malaisantes.

La première étape, remplir la casserole d’eau. Mettre à chauffer. Couteau en main, je découpais quelques légumes. Je perçais le dessus des œufs d’un petit trou pour qu’ils cuisent plus rapidement. Et dès que l’eau se mit à bouillir, j’ajouterais en premier les œufs. Il fallait que j’attende cinq minutes pour une cuisson fondante. Donc, je sortais deux gros bols et des baguettes que je positionnais sur la table basse. D’un coup de vent, je zieutais Yusuke, peur que mon regard croise le sien et qu’il me pose encore des questions perturbantes. Ensuite, j’ajoutais nos mugs avec la bouteille en verre contenant du thé froid dedans. “Tu veux quelque chose à boire ?” Disais-je la tête dans le frigo. “J’ai du coca, du thé au melon et… c’est tout.” Je n’était pas riche en boisson ou autre chose, car mon frigo était plus souvent vide que plein. J’achetais presque au jour le jour, n’ayant pas beaucoup de place dans celui-ci et n’ayant pas beaucoup de temps non plus pour faire les courses.

J’ai du mal à réprimer un sourire à sa réaction. Que ce soit parce qu’il a failli s’étouffer avec son thé ou à cause de ses joues qui se teintent de rouge. Je trouve ça mignon et même s’il dit qu’il ne m’a pas vu à poil, sa réaction dit le contraire. Elle me laisse même à penser que je ne le laisse pas indifférent, moi et peut-être les hommes en général. Je trouve ça drôle même si je ne pousserais pas la plaisanterie bien loin sauf s’il me tend des perches. Là, je n’aurais pas vraiment d’autres choix que de les saisir.

Je bois le thé qu’il m’a servi tout en le suivant du regard lorsqu’il prépare notre diner. Je n’ai pas vraiment l’habitude qu’on s’occupe de moi comme ça. Je crois qu’en dehors d’Aki, ça ne m’était encore jamais arrivé. C’est peut-être pour ça que pour le moment, je me tiens relativement tranquille. En plus, comme je ne sais pas cuisiner, ça me rend toujours un peu curieux de voir les autres faire.

Une fois le repas prêt, lorsque la bonne odeur qui s’échappe des bols vient me chatouiller les narines, je réalise à quel point je suis affamé.
« Non t’inquiète, je boirais le thé froid. »
Je m’installe devant la table basse, impatient de goûter à ce qu’il m’a préparé mais toujours aussi taquin, je lui dis d’un ton malicieux :
« Je crois qu’après ça, je pourrais te pardonner pour ta maladresse. »
Je m’accoude un instant à la table, comme pour être certain de réussir à capter son regard avant de recommencer à manger avec une certaine satisfaction.
« C’est vraiment super bon merci ! »
Je mange plusieurs bouchées avec appétit et plus je mange, mieux je me sens. En tout cas mon humeur est suffisamment bonne pour que je puisse m’intéresser un minimum à lui en lui demandant :
« T’aime bien vivre ici ? Tu ne te sens pas trop à l’étroit ? »
C’est plus petit que chez Aki et ne parlons même pas de l’appartement de mes parents dans lequel je vis seul…

Le repas étant prêt, je disposais le tout pour qu’on puisse se mettre à table. Je positionnais le thé devant lui, avec le bol de nouilles bouillantes. La même chose fut appliquée pour moi et une fois le tout positionné, je pus m’asseoir tout en tirant un sourire gêné et forcé, ne sachant trop comment réagir face à sa remarque sur le pardon. Je venais d’apprendre qu’il m’en voulait toujours. À tout moment, j’aurais pu subir une punition par Yusuke alors que l’accident m’était totalement sorti de la tête. Discrètement, je soupirais de soulagement. J’avais peut-être évité le pire.

Me menant des baguettes, je remerciais pour le repas en joignant mes mains l’une contre l’autre. Et après la coutume japonaise, je me suis mis à dévorer les nouilles. Mon habitude était de manger trop vite et d’être ainsi, vite rassasié. Tous les jours, je manquais de temps. J’avais pris le pli d’enfiler mon repas en quelques minutes, pour passer à la suite. La fois où je m’étais vraiment posé une heure pour manger, ça remontait à fort loin. “C’est pas de la grande cuisine, mais ça remplit l’estomac.” Disais-je entre deux bouchées. Effectivement, des nouilles instantanées étaient simples à préparer. J’aimais ajouter des choses en plus pour nourrir davantage le plat et le rendre un peu plus nourrissant et personnalisé.

Yusuke se mit à parler de ma chambre étudiante. Un regard balaya le petit espace et en pinçant mes lèvres, la tête levée vers ma guirlande lumineuse, je lui répondis en pleine réflexion. “Je ne suis pas longtemps dans ma chambre. Je passe pas mal de temps à la bibliothèque, au club, au boulot et autres. Ce sont plus les contraintes extérieures comme les visites très surveillées et limitées.” Je vivais dans cette chambre depuis trois ans déjà. Sauf que c’était ma dernière année, à la fin de celle-ci, j’allais devoir me trouver un autre endroit pour vivre. La raison pour laquelle j’avais trouvé un travail quelques mois plus tôt, afin d’économiser un peu et prendre un appartement. Pour l’instant, je visais la colocation. De cette manière, j’allais bénéficier d’un assez grand espace et payer un peu moins cher. Avoir un logement au Japon, ce n'était pas donné à tout le monde. Les loyers étaient chers. Avec un peu d’organisation, j’y arriverais. “Tu vis dans un appartement ?” En fonction de sa question d’avant, je supposais qu’il ne vivait pas dans l’une des deux résidences. Vivait-il avec sa famille, avec d’autres personnes ou encore tout seul ? En attendant sa réponse, je pris quelques gorgées de thé froid au melon. C’était fortement agréable.

Je me contente d’acquiescer à sa réponse, d’un mouvement de la tête. Quand il me parle des contraintes, je repense à ce qui s’est passé quand on est arrivé. J’ai dû inscrire mon nom à l’entrée et je me dis que franchement, ce n’est pas très pratique. Je ne sais pas si je pourrais vivre avec ce genre de contrainte. J’ai l’habitude de faire ce que je veux, où je veux, quand je veux et avec qui je veux. Si j’ai envie de ramener quelqu’un chez moi, je le fais et c’est tout.

Je continue de manger ce que Jun m’a préparé et je ne peux m’empêcher de trouver ça bon. C’est simple mais c’est suffisant pour calmer ma faim et puis ça me fait du bien de manger quelque chose de chaud, surtout avec quelqu’un. Après tout, quand je ne mange pas avec Aki, je suis en général seul et ce n’est franchement pas très drôle.
« Oui je vis dans un appart. C’est celui de mes parents mais ils ne sont jamais là. »
C’est comme ça depuis que je suis gamin. J’ai cru à une époque qu’ils changeraient cette mauvaise habitude en sachant ce qui m’était arrivé pendant leur absence mais je crois qu’ils se fichent complètement de mon existence.
« Du coup je suis tout le temps tout seul mais au moins, je peux faire ce que je veux et inviter qui je veux sans avoir à rendre des comptes à quelqu’un. »
Pas comme lui mais du coup, ça me fait penser à un truc :
« La prochaine fois, c’est toi qui viendras chez moi. On commandera chez le traiteur et je te ferais visiter l’appartement. »
Ce sera beaucoup plus pratique que de devoir revenir ici parce que si je passe trop souvent, j’imagine qu’il va avoir des problèmes, non ?

De temps en temps, mon attention se portait sur Yusuke. Je le regardais manger, savoir s’il appréciait son repas, s’il s’ennuyait ou autre. Je ne le connaissais pas, je savais juste quelques trucs à son propos. Comme le fait qu’il faisait partie du cercle de dessin, que c’était un élève connu pour être turbulent et parfois agressif. J’essayais de ne pas trop croire ce que j’entendais à son sujet, préférant me faire mon propre avis. Parce que la description qui m’avait été faite de lui, j’étais certain de ne pas m’entendre avec ce gars et pourtant, me voilà en train de partager un repas avec lui dans ma résidence étudiante. Les surprises pouvaient (quelquefois) s’avérer être bonnes.

J’appris de lui qu’il vivait dans un appartement avec sa famille souvent absente. Il avait accentué le fait qu’il était seul. Le regard baissé, je me mis à penser que nous étions tous les deux plus souvent seuls qu'accompagnés, mais d’une manière différente. Moi, je vivais seul dans un petit espace et sans personne, alors que lui vivait sûrement dans un plus grand espace qui devait de base être habité d’une famille. Deux situations différentes, mais pas tellement au fond.

Je poursuivais mon repas, après l’avoir interrompu tout le long du discours de ce dernier. Puis, il me proposa de venir à son appartement afin de reproduire ce moment convivial. Avant de répondre avec un sourire bien visible, je pris la peine de mâcher rapidement. “Avec plaisir, j’en serais ravie.” Lui disais-je sincèrement, heureux qu’il m’ait proposé de venir manger chez lui et même si ça avait été juste pour un bol de riz, j'aurais réagi de la même manière. Je ne m’attendais pas du tout à cette situation et j’ai eu le cœur réchauffé face à son invitation.

Mon bol se vidait sans ajouter un mot supplémentaire suite à mes dernières paroles. Le sourire restait présent, toujours enjoué. Et maladroitement, je m’étais mis à penser tout haut. "Ça me fait plaisir que tu m’invites.” Doué pour dire involontairement des choses qui me gênaient, j’avais dit tout haut ce que je pensais. En me rendant compte de ma bêtise, mes joues se tintèrent de rouge, essayant de cacher mon visage comme je le pouvais entre mes jambes arquées. Il était trop tard pour me rattraper, d’où le fait que j’avais choisi de me faire le moins visible possible et de cacher mon visage intimidé.

Il a l’air content de mon invitation et je ne peux pas m’empêcher de le trouver mignon quand il rougit. Alors quoi ? Je lui fais tant d’effet que ça ? Ou alors il est juste timide et émotif ? Dans les deux cas je trouve ça amusant et ça me donne envie de continuer à le taquiner un peu. D’ailleurs je ne tarde pas à sortir mon téléphone portable et à le lui tendre après l’avoir déverrouillé.
« Dans ce cas, échangeons nos numéros. Donne-moi le tien, je ferais sonner ton téléphone comme ça tu auras mon numéro. Ça sera plus simple pour s’organiser ça. »
Je m’accoude à la table, posant mon menton dans ma paume de main et le dévisage longuement avant d’ajouter :
« Tu sais ça ne sera pas un rencard alors détends-toi. »
Je laisse échapper un léger rire avant de reprendre :
« Enfin sauf si t’as envie que ça en soit un. »
Ce qui m’étonnerais beaucoup mais je trouve ça drôle de le mettre à l’aise même si c’est un peu méchant.
« Allé te prends pas la tête avec ça. »
Même si c’est de ma faute si l’ambiance est si bizarre. D’ailleurs je ne lui en veux plus pour l’eau renversé sur mon pantalon et je dois même avouer que je passe un bon moment avec lui. Disons que ça me change un peu. En général je ne fréquente pas grand monde en dehors des gars de la bande. Je traine surtout avec Aki… D’ailleurs je me demande s’il travaille ce soir. Peut-être qu’en partant d’ici je lui enverrais un message pour savoir si je peux me taper l’incruste pour le reste de la nuit. En attendant je reporte mon attention sur mon bol que je ne tarde pas à terminer avant de lâcher un bâillement tout en m’étirant.
« Merci je suis plein ! »

Au cours de cette soirée, j’avais pu entrevoir une autre facette de Yusuke. Taquin tout en étant sociable et qui tentait de s’ouvrir lors de nos échanges, j’étais assez surpris et enthousiaste. Dès le départ, j’avais évité de mettre un jugement tout pré-fait sur ce gars, mais les mots qui circulaient sur son sujet ne m’étaient pas inconnus. Sans trop me précipiter pour autant en lui décernant un caractère d’un ange, je restais sur mes gardes et j’essayais de garder cette position ouverte face à ce protagoniste assez insaisissable à mes yeux. “D’accord.” Je fouillais dans l’une des poches de mon pantalon mon téléphone sans idée marquée derrière la tête, contrairement à ce qu’il devait penser. En lui tendant celui-ci, je plissais les yeux en voulant le fusiller du regard. Évidemment que j’étais au courant que ce rendez-vous n’était en rien un rencard. Je n’avais pas nourri un espoir là-dedans, surtout qu’il n’avait pas montré un réel intérêt à mon propos. Tout ce qu’il disait et faisait depuis le début, c’était pour la blague… n’est-ce pas ?

Aussitôt, je lui donnais un coup de coude dans les côtes, dérangé et intimidé par sa remarque de vouloir un rencard. Je n’avais jamais proposé une telle chose à quiconque, célibataire endurci depuis toujours. “Te fous pas de moi.” Disais-je la tête baissée et l’index jouant avec l'ourlet de mon jean. Puis, il me disait de ne pas me prendre la tête avec, mais j’avais l’impression qu’il faisait tout pour que je le sois. *Grrr* Il m’énervait, gentiment, mais il m’énervait. Perdu dans ma réflexion boudeuse, mes lèvres se pinçaient pendant que ma tête se balançait légèrement de haut en bas, montrant bien que j’étais en train de penser.

Le bruit du bâillement de ce dernier me fit reprendre conscience de mon entourage et je me redressais dès lors, pour débarrasser la table et ranger le reste. Tout en même temps, je poursuivais mes échanges avec Yusuke. “Avec plaisir.” Et en revenant sur son signe de fatigue, je lui demandais tout en commençant à laver la vaisselle. “Tu as un endroit où dormir ce soir ?” Une chose importante à savoir, car je devais sortir de quoi le coucher. Dans ma résidence, je n’avais qu’un lit une place. Nous n’allions pas partager le peu d’espace qui s’offrait à nous dessus, mais je pouvais l’installer sur un futon. Toutefois, peut-être que quelqu’un attendait après lui et qu’il devait dormir autre part. La seconde option m’arrangeait dans l’idée où je n’avais pas le droit d’héberger quelqu’un, en principe, dans ma chambre.

Jun est facile à taquiner. Je l’aime bien pour ça. Même si ça m’a fait chier qu’il me renverse de l’eau dessus et que je me suis pelé de froid à cause de lui. Mais je dois avouer que je m’amuse bien en sa compagnie. Il est différent des gars avec qui je traine habituellement. Je crois que c’est ce qu’on appelle un gentil garçon. Je croyais que ce genre de gars étaient ennuyant mais finalement je me suis trompé. C’est même tout le contraire. Comme quoi, il ne faut pas mettre les gens dans le même sac. On a toujours des surprises même si je n’ai pas toujours la patience d’apprendre à les connaitre. Il faut vraiment des circonstances un peu particulièrement comme ce soir.

Sa question me surprend alors que je le fixe longuement avant d’esquisser un sourire moqueur.
« Jun, arrête de me faire du rentre dedans comme ça ! A me chercher, tu vas finir par me trouver. »
Je laisse échapper un rire en sachant pertinemment que sa question était plus par gentillesse que pour me pécho. Il n’a pas l’air du gars qui couche le premier soir, ni qui drague n’importe qui n’importe comment. Mais juste pour voir sa réaction, j’aime bien le taquiner. Ça me met de bonne humeur et c’est pas souvent que ça m’arrive.
« Faut que je rentre mais promis, la prochaine fois, on dort ensemble. »
Je me lève et m’étire avant de me rapprocher de lui et de le prendre dans mes bras pour lui faire un câlin. C’est pas trop le genre de truc que j’aime faire mais Aki me fait souvent ça quand je suis sage et gentil, alors je me dis que Jun devrait apprécier.
« Allé, je vais pas te déranger plus longtemps. Merci. »
Et avant de m’écarte, je dépose un sonore baiser sur sa joue avant de le lâcher pour le laisser respirer mais aussi voir si son visage à virer au rouge.