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Yamada Jun
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ODT — En février, j’avais déjà posté une annonce à la recherche d’un colocataire. Depuis trois ans, je résidais à la résidence étudiante Seiseki et il était temps pour moi, de donner ma chambre à quelqu’un d’autre. Toutefois, ne pouvant me permettre de payer tout seul un loyer d’appartement, je m’étais tourné vers la solution de vivre à plusieurs. Le lieu d’habitation était forcément la ville de mes études. Pour un peu de calme et avoir grand pour moins cher, j’avais vu des logements en bas de la colline. Je regardais pour deux personnes. Plusieurs personnes avaient répondu à mon annonce, mais j’avais retenu qu’une seule personne qui me semblait tout à fait en adéquation avec mes critères de recherche. Sauf qu’en cours de route, Soren perdu son colocataire. Mon collègue devenu par la suite un ami ne pouvait, tout comme moi, se permettre de payer un loyer entier tout seul. Donc, l’idée de le faire venir vivre avec nous m’était venu. Avant, j’avais demandé l’accord à l’autre colocataire que je n’avais toujours pas rencontré en face. Nous avions jusqu’à présent communiqué que par téléphone ou message. Celui-ci accepta et mes recherches changèrent pour trouver un T4. À la base, j’avais dit à Soren qu’on devrait se partager très certainement le canapé. De temps en temps, il pourrait prendre la chambre et moi, je prendrais le lit. Néanmoins, à la dernière minute, j’avais trouvé un T4, en bas de la colline. La chance m’avait enfin souri…

Il était tôt et j’étais le premier à arriver à l’appartement. Dans mes bras, j’avais qu’un seul carton. Avant de partir de ma chambre étudiante, je m’étais débarrassé de quelques vieux trucs. Je n’étais pas riche en affaires. De toute manière, le logement était en partie meublé. Demain, j’irais peut-être m’acheter un mug. C’était la première chose qu’on faisait quand on aménageait non ? Ceux que j'utilisais, ils appartenaient à la résidence, donc ils étaient restés sur les lieux.

Les clés étaient déjà en ma possession depuis deux jours. En rentrant, je laissais la porte ouverte afin d’aérer et j’en profitais aussi pour ouvrir tous les rideaux. Un peu de luminosité ne ferait pas de mal.
Les bras posés sur les hanches, je regardais tout autour de moi pour me familiariser avec l’endroit. Ces murs allaient devenir ma nouvelle maison. Le sourire collé au visage un peu fatigué, je pris mon carton pour le déposer dans une chambre que je baptisais mienne. C’était la plus petite des trois, même si la différence n’était pas énorme. Cela ne me dérangeait pas et l’espace me rappellera mon ancienne chambre.

En attendant les autres, je commençais à déballer mes affaires. Tout d’abord, le cactus… Mince, je n’avais pas de bureau. Bon, je savais dorénavant le premier achat que j’allais devoir réaliser rapidement.
Ne pouvant disposer mon cactus sur le bureau, je le mis sur le sol en attendant. Les quelques livres d’art, je les rangeais sur une étagère avec le reste du matériel. Puis, les vêtements allèrent dans la petite armoire.

En dix minutes, j’aurais terminé de faire mon rangement. C’était certain en vue du peu de bordel que j’ai avec moi.
(c) SIAL


Mizushiro Shôji
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Une nouvelle page se tournait. Shôji était de retour au Japon depuis quelques semaines désormais. Il avait eu l’occasion d’avoir la conversation tant redoutée avec sa cadette Yûna. Il était heureux qu’ils aient pu parler à cœur ouvert, même si leur relation était toujours aussi chamboulée. Peut-être que désormais ils se comprendraient mieux et réussiraient à recréer un lien, potentiellement fragile, mais quelque chose.
De son côté, Shôji ne pouvait pas rester éternellement en stand-by. Il lui fallait une situation décente, car avec tout ce qui se passait dans sa famille et tout le temps perdu avec sa sœur qu’il souhaitait rattraper, il fallait bien qu’il s’installe un minimum. Il n’était pas prêt de retourner au Canada pour le moment. Il n’avais pas encore osé en parler à Livia, alors qu’il lui disait tout, car il ne lui avait toujours pas dit qu’il était de retour au Japon. Elle allait le détester quand il allait lui annoncer qu’il était ici depuis février et qu’il n’avait pas donné signe de vie. Mais avant de la rencontrer en chair et en os, il devait recouvrer ses esprits et être dans une bonne disposition.
 
La première étape avait été de trouver un job d’appoint. Il serait dès la rentrée d’avril intervenant pour le cercle de musique de Chûô, son ancienne université. Il s’était retrouvé en contact avec Yamada Jun, le gérant du cercle. Lorsque ce dernier avait évoqué chercher une colocation, Shôji avait sauté sur l’occasion en lui demandant ses critères. De nature solitaire, les colocations n’étaient pas spécialement sa tasse de thé mais sans situation stable au Japon, il ne pouvait pas être indépendant. Il espérait juste que la grosse différence d’âge entre eux ne poserait pas souci. Yamada lui avait expliqué qu’il avait plusieurs candidatures, mais l’avait recontacté pour accepter la sienne. Soulagé, il allait enfin avoir un job et un toit.
Cependant, la colocation à deux se transforma rapidement en une coloc’ à trois : Soren, un collègue de boulot de Jun en visa vacances-travail avait perdu son colocataire et Yamada lui avait demandé s’il accepterait une troisième personne. Il n’était pas contre faire de nouvelles rencontres, surtout s’il pouvait continuer à s’exprimer en anglais. Il ne voulait pas perdre son niveau. Soren étant anglais, ce serait d’autant plus pratique.
 
C’était donc le jour J, l’emménagement. Shôji ne s’était pas pressé, et avait quitté l’appartement de son ami tranquillement avec ses valises. Il n’était pas très chargé, une grosse partie de ses affaires était toujours au Canada. Il était venu tellement précipitamment.
Une fois devant la résidence, qu’il eut un peu de mal à trouver, ne connaissant que très peu la ville de Seiseki, il sonna pour annoncer sa présence au cas où Jun ou Soren seraient déjà là. Puis il pénétra dans la résidence avec le jeu de clefs qu’on lui avait remis, et se rendit à l’étage indiqué. Il n’avait même pas visité les lieux, ayant fait confiance aux recherches de Jun qui avait l’air d’être quelqu’un d’organisé et des photos qu’il avait vues.
Une fois à l’intérieur, Shôji entendit du bruit : il n’était pas le premier.
 
« Salut ! »
 
Il s’était exclamé pour signaler sa présence. Laissant ses valises dans l’entrée pour le moment, il s’avança dans le couloir afin de trouver son futur colocataire et tomba sur Jun.
 
« T’es là depuis longtemps ? Tu es déjà installé ? »
 
Si Shôji avait longtemps été quelqu’un de discret, il avait appris à s’ouvrir aux autres en vivant à Toronto. Il ne manquait plus que Soren et ils pourraient s’ouvrir des bières pour fêter l’emménagement. Normalement, tout le monde était majeur ici !

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ODT — Aujourd'hui, c'est le grand jour ! Il rend enfin les clefs de son ancien appartement pour aller dans un peu moins cher, faut dire que depuis le départ de Shinobu joindre les deux bouts étaient devenue une chose bien trop compliquée pour lui. C'est sans doute pour ça qu'il a sauté sur l'occasion lorsque Bun lui a parlé de cet appartement. Oui, ils se connaissent depuis pas mal de temps ! Il a une certaine confiance en lui, chose tout à fait normale lorsqu'on sait que c'est son premier ami. Apparemment, il y aura une troisième personne, quelqu'un qu'il ne connaît pas, mais il s'en fout, depuis son arrivée ici, il  a l'habitude de rencontrer et de côtoyer des inconnus. Ça ne lui fait plus vraiment peur, surtout que maintenant, son niveau de japonais, c'est un peu améliorée ! Oui,il est fier de pouvoir balancer quelques phrases sans avoir besoin d'utiliser le traducteur ! C'est une fois son carton de fait et son sac à dos sur les épaules que ce dernier met les clefs dans la boite aux lettres avant de monter dans le taxi qu'il avait appelé il y a quelques minutes auparavant.


Oui, il a réussi à le faire, mais ne rêvait pas, il ne serait pas capable de tenir une conversation avec le conducteur. C'est sans doute pour ça qu'il regarde par la fenêtre trouvant plus intéressant le paysage que le chauffeur.  Son trajet ne dur pas bien longtemps, et c'est en quelques minutes qu'il arrive en bas de la colline, là oú semblait se trouver leur appartement. Il remercie le chauffeur et ne tarde pas à sortir son carton en main, il semble déjà y avoir quelqu'un à l'intérieur. Bun ? Ou l'inconnu ? Telle est la question, il n'ose pas vraiment rentrer, oui, il a peur de tomber sur l'inconnu et qu'il commence à lui parler et qu'il ne puisse pas lui répondre. Il reste là, quelques secondes à hésiter avant de prendre son courage à deux mains. Oui, si ça se trouve, c'est juste Bun, puis, de toute manière, il devra bien le rencontrer à un moment non ? Puis, depuis quand il est comme ça ? Hein ? Il plisse les yeux et souffle un coup avant d'entrer timidement et de toquer à la porte d'entrer comme pour s'annoncer. Il attend quelques secondes et entre dans l'appartement et, il voit d'abord l'inconnu qui doit être Shoji non ? Oui, il connaît son nom, mais rien d'autre, puis très vite son regard se pose sur Bun et il se sent un peu mieux. Il s'incline, oui, il doit le faire, il a lu ça quelque part et il reprend la parole.

"Bonjour, je suis Soren enchanté !"


Est ce que ça se sent qu'il a la pression ? Oui, un peu, il a balancé sa phrase avec tant d'assurance que ça en est suspect ! Il se redresse après quelques secondes et esquisse un petit sourire histoire de détendre l'atmosphère, un sourire tout crispé qui aura sans doute l'effet inverse.

(c) SIAL

[/quote]

Yamada Jun
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ODT — Voilà, le rangement était terminé. L’ensemble me prit peu de temps, car je ne possédais pas grand-chose. Le reste que je devais organiser, c’était un achat de bureau en premier. Ah ! Il me manquait d’accrocher les guirlandes lumineuses aussi. Bon, je me lançais dedans pendant que j’avais quelques minutes devant moi. J’accrochais une partie sur le mur à chaque extrémité du futur bureau. Et lorsque je finissais le côté droit, j’entendis une voix résonner derrière moi. En me retournant avec un petit outil dans la bouche, je remarquais qu’il s’agissait de Shôji. Rapidement, je me présentais devant lui en trottinant. J’allais pour m’incliner, mais avant, j’enlevais le truc que j’avais entre les dents pour une bonne fois pour toutes, le saluer comme il se devait. Un petit sourire timide aux lèvres et les mains jointes au niveau du bas du torse, j’échangeais devant le palier de ma chambre avec mon aîné. “Je suis arrivé y’a pas longtemps.” Puis, je me tournais d’un tiers vers la pièce. “Je n’ai pas grand-chose avec moi parce que j’étais en chambre étudiante avant. Faut que je m’achète un bureau par contre.” Disais-je en regardant l’endroit où je comptais le placer. Puis, après avoir répondu à sa question, je m’informais aussi à son égard. “Et vous ? Vous avez beaucoup de choses à ranger ? Vous avez besoin d’aide ?” Je lui parlais avec respect, car nous nous connaissions que depuis peu et il était plus vieux que moi. La première fois, je l’avais rencontré à l’université. Nous avions en commun le cercle de musique. Même si j’ignorais beaucoup de choses à son sujet, je le trouvais cool. J’aimais bien les grains de beauté qu’il avait sur le visage.


Soudain, une autre tête apparut, un gabarit encore plus grand et c’était Soren. Cette fois-ci, je gigotais ma main de gauche à droite avec un sourire légèrement plus marqué qu’avant. “Soren !” Le dernier colocataire était arrivé. La petite famille était au complet, trois garçons qui allaient vivre dans le même grand appartement. Connaissant Soren, me connaissant (fort heureusement) et de ce que j’ai vu jusqu’ici de Shoji, l’ambiance n’encourra pas à la débandade tous les soirs. Au contraire, je pense que le lieu sera assez calme et studieux.

Après leurs présentations, j’essayais mon front avec le dessus de ma main et je jetais un coup d'œil sur les deux individus. “Vous avez soif ? Je vais aller acheter des boissons à la supérette pas loin le temps que vous vous installiez." Je hochais joyeusement le visage et avec hâte, je descendis les escaliers pour ensuite sortir de l’appartement. Dehors, je pris une grande respiration, heureux de ce changement. Une nouvelle page se tournait et j’allais dorénavant en créer une nouvelle. J’espérais que tout allait bien se passer.

En ralentissant le pas au fur et à mesure, je regardais le quartier pour tenter de retenir les informations que je voyais. Dans la supérette, je pris quelques boissons à base de thé et des snacks sucrés et salés pour que tout le monde trouve son bonheur. Suite à une réflexion éclaire, j’en profitais d’acheter trois boîtes de ramens pour ce soir. Au besoin, je pourrais revenir ici s’il manquait quelque chose. Le magasin n’était pas bien loin.

Une fois les articles payés et le sac en main, je repris le même chemin en sens inverse afin de rejoindre mon nouveau chez moi. À l’entrée, j’enlevais mes chaussures et je criais au sein de la demeure. “Je suis de retour.” Je posais le sac sur la table du salon et je remontais l’étage pour voir les colocataires. “Vous avez besoin d’aide ?”

(c) SIAL


Mizushiro Shôji
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(Mes dialogues sont en gras pour le japonais, et en italique pour l'anglais :) )


En attendant que le troisième colocataire arrive, Shôji s’était rapidement entretenu avec Jun, celui qui avait initié cette coloc à trois. Il venait de l’informer qu’il avait très peu d’affaires car il vivait en résidence étudiante avant. Ah oui, la résidence Seiseki, il en avait entendu parler quand il était lui-même étudiant à Chûô mais il n’y avait jamais mis les pieds. Il avait quelques amis qui y vivaient mais comme les règles pour inviter des gens étaient un peu strictes, ils se retrouvaient plutôt dans les apparts individuels pour faire leurs soirées. Shôji hocha donc la tête lorsque Jun lui expliqua qu’il devrait s’acheter un bureau. C’était bizarre tout de même pour un logement meublé qu’il y ait le lit mais pas le bureau, c’était quand même la base pour une chambre, non ? Ou alors le propriétaire n’avait pas la même logique que lui.

« Ah ouais je vois. C’était bien à la résidence Seiseki ? Enfin, je suppose que tu étais dans celle-là. Mais c’est quand même étrange de fournir un meublé sans bureau … Je n’ai pas encore vu ce que contenait ma chambre. »

Il ne savait même pas laquelle il allait prendre, il préférait attendre Soren pour qu’ils se départagent ça tranquillement. Shôji n’avait aucune exigence, tant qu’il avait un lit pour dormir et une porte qui fermait pour l’intimité, ça lui allait très bien. Par contre, il tiqua lorsque Jun s’exprima en keigo, ça faisait tellement longtemps qu’il n’avait pas vécu au Japon que ça lui sonnait très étrange dans les oreilles. Surtout après sept ans au Canada où tout le monde se parlait assez familièrement.

« Tu peux me parler sans keigo, ne t’en fais pas. On va habiter ensemble donc on va pas commencer à perdre notre temps en politesses exagérées, tu ne crois pas ? Puis j’ai perdu l’habitude avec toutes ces années au Canada. »

Shôji sourit à Jun, et reprit :

« Je n’ai pas beaucoup d’affaires non plus, la plupart est encore au Canada. Je les ferai livrer plus tard. Ca va aller très vite du coup, ne t’en fais pas. C’est gentil de proposer ! »

Ce fut le moment que choisit Soren pour faire son entrée. Le trio était donc au complet. D’une assurance semblant cacher un stress apparent, il s’inclina et salua l’assemblée chaleureusement, se présentant comme étant Soren. Au vu du ton amical avec lequel Jun répondit, ils semblaient se connaître depuis un moment. Mais maintenant qu’il y pensait, Jun lui avait expliqué qu’ils bossaient ensemble dans une librairie du coin. C’était donc logique. Il était un peu le seul intrus dans le tableau au final, et espérait qu’il arriverait à s’intégrer.

« Salut Soren, moi c’est Shôji ».

En voyant sa bouille d’européen, il s’était spontanément présenté en anglais, ses habitudes canadiennes revenant petit à petit. Cela faisait un moment qu’il n’avait pas vraiment parlé en anglais, et ça lui faisait du bien. Son niveau était plutôt bon, même si son accent était encore assez Japonisant malgré les années sur place, selon les mots.
Avant que Shôji ait pu en dire plus, Jun proposa d’aller chercher des boissons à la supérette pendant qu’ils s’installaient. Quelle personne attentionnée ! Il était bluffé.
Pendant l’absence de Jun, Shôji en profita pour discuter en anglais avec Soren pour faire connaissance. Il ne savait pas si Jun parlait bien anglais ou pas, il switcherait au besoin.

« Tu es au Japon depuis longtemps ? Tu te plais bien ici ? Tu viens de quel pays, déjà ? »

Ouh la, beaucoup de questions en peu de temps, le pauvre Soren allait être déboussolé. Mais s’ils allaient vivre ensemble, autant se connaître un peu, non ?
Pendant qu’ils discutaient (sans ranger bien évidemment, Soren semblant aussi peu chargé que lui), Jun revint avec les boissons et des snacks. Il annonça joyeusement son retour et apparut à nouveau dans leur champ de vision.

« Bon retour ! Tu as pris quoi ? »


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ODT —Oui, il stresse, il ne comprend pas pourquoi Bun est partie comme ça dans sa tete, c'est la fin du monde l'apocalypse et bien pire encore ! Il le regarde partir sentant son cœur se serrer un peu à cause du stress qui commence à monter et pourtant, il fait comme si de rien n'était. Il garde son calme même si dans sa tête, c'est la troisième guerre mondiale et ne tarde pas à reporter son regard vers l'inconnu lorsque ce dernier reprend la parole. Il esquisse un petit sourire lorsqu'il remarque qu'il parle en anglais, ouf, c'est un poids déjà en moins sur les épaules non ? Il hoche la tête et ne tarde pas à reprendre la parole en anglais cette fois-ci.

"Je suis ici depuis presque 7 mois."

Ou ce serait un peu plus ? Il n'en est plus tout à fait certain.... De toute manière, il n'a pas vraiment le temps de bien réfléchir qu'il doit répondre à deux autres questions. Une question plutôt simple, bien sûr qu'il se plaît au Japon et c'est sans doute pour ça qu'il se contente de hocher la tête avant de reprendre la parole pour répondre à sa dernière question.

"Je suis français."

Oui, même si avec son nom de famille, on peut penser qu'il a des origines anglaises, toujours sa valise en main, il n'ose pas trop bouger ni regarder où se trouve sa chambre. Oui, il est chez lui, mais il aura encore un peu mal à prendre ses marques. Comme avec Shinobu, il espère pouvoir s'adapter assez facilement et comment il est d'un naturel avenant, il ne tarde pas à reprendre la parole.

"Et toi ? Tu parles vachement bien anglais pour un Japonais"

Oui, il ne se rend pas compte que cette phrase peut vexer, mais en même temps il ne dis que la vérité non ? Il esquisse un petit sourire alors qu'il avance un peu plus dans l'appartement quelques pas seulement avant que Bun ne revienne. Est ce qu'ils ont besoin d'aide ? Non, pas pour le moment Soren peut déballer ses affaires seul, il n'a pas besoin de déranger Bun ou Shoji ! Il secoue négativement la tête avant de reporter son regard vers Bun lorsque Shoji lui demande ce qu'il a pris. Oui, il est aussi intrigué que lui et sans doute pour ça qu'il se met à fixer Bun dans l'attente d'une réponse.

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ODT — Durant mon absence et sur le chemin, je m’étais demandé ce que les deux garçons pouvaient bien faire. S’ils parlaient bien et s’ils allaient faire connaissance correctement. J’étais celui qui connaissait les deux, enfin Shôji pas vraiment, mais contrairement à Soren, je l’avais déjà rencontré. Du coup, je sentais comme une charge, celle d’ouvrir les possibilités de conversations entre les deux protagonistes. Pour moi, la petite pause boisson et gourmandises autour de la table du salon allait être un bon moyen pour faire connaissance.

De retour à l’appartement, j’avais déposé les achats sur la table avant de les rejoindre à l’étage. En haut, je leur avais demandé s’ils avaient besoin d’aide, mais ils semblaient très bien se débrouiller sans moi. Le plus vieux d’entre nous me demanda ce que j’avais pris et le pouce braque vers l’étage du bas, je lui répondais tout sourire. “Quelques boissons et quelques trucs à se mettre sous la dent.” Je regardais leur chambre d’un bref regard et je rajoutais : “Quand vous voulez, vous pouvez me rejoindre en bas pour aller craquer la cannette.” Une expression quelque peu campagnarde et ringarde que je persistais encore à dire. Parfois, à l’écoute des personnes de mon âge ou pas loin, je me sentais hors du temps et totalement pas en adéquation avec mon époque par rapport au vocabulaire qui était utilisé. Tous les nouveaux mots qui étaient à la mode, je ne les connaissais pas ou presque pas. Et franchement, je n’avais pas particulièrement envie de les utiliser. J’étais très bien avec mes phrases de grand-père.

Après la proposition, j’étais descendu dans le salon pour déballer le sac. Pour l’instant, le logement avait le strict nécessaire. Cependant, il manquait encore beaucoup de choses comme pour la cuisine. Ma mère m’avait dit qu’elle pourrait nous dépanner de plusieurs ustensiles qu’elle avait en double. Pour l’instant, ils dépanneront pour faire un peu de cuisine. D’ailleurs, elle devait passer avec mon père dans quatre heures. Quand les deux colocataires furent dans la même pièce que moi, je pris place sur une chaise et je distribuais les boissons. “Mes parents vont passer dans quatre heures sauf que j’aie une course pour le boulot à faire. Vous pouvez les recevoir à ma place ?” Je joignais mes deux mains pour les supplier de m’aider. La colocation venait à peine de débuter et j’étais déjà en train de leur demander un service… Espérons qu’ils ne seront pas trop suspicieux après ça. “Ils doivent nous apporter quelques trucs pour nous aider à compléter un peu le logement en attendant.” J’ouvris ma canette et je la levais en changeant en un clin d'œil de conversation. “Santé !” Je levais ma boisson en l’air vers le milieu de table en attendant une réaction de la part de mes nouveaux colocataires. Une nouvelle vie commençait...
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