(#) A piece of cake - Hatsuharu & Taeyang ϟ Ven 20 Sep - 8:27
On aurait pu croire qu’installer mon activité au cœur d’une zone résidentielle la vouerait à l’échec. Après tout qui ferait le déplacement jusqu’ici pour prendre le thé ? Je vous répondrais simplement : les gens qui vivent justement tout autour de mon salon de thé. D’ailleurs il ne faut pas oublier qu’avant d’y servir du thé et des pâtisseries, j’y servais les ramens que préparaient mes parents. Quand j’y pense, c’était presque dans une autre vie. C’était bien avant ma fugue et tout ce qui m’est arrivé par la suite… Mais cette période sombre de ma vie est derrière moi. J’ai fuit la capitale pour revenir là où était ma vraie place. J’ai changé de vie et je n’en suis vraiment pas mécontent surtout les jours comme celui-là où le salon ne désempli pas.
Je n’arrête pas depuis ce matin mais je ne vais pas m’en plaindre même si je commence à me dire qu’il faudrait peut-être que j’embauche quelqu’un. Peut-être pas à temps plein. Plutôt à mi-temps ou quelques heures par semaine… Je ne sais pas trop. Et puis j’avoue que j’ai du mal à faire confiance aux gens alors recruter quelqu’un ça me parait compliqué !
Mes clients sont tous servis. Je pousse malgré moi un soupir de soulagement. Un peu trop vite car la porte s’ouvre à nouveau mais cette fois-ci sur un visage familier. Je lui souris d’abord parce que c’est un client ensuite parce que c’est un excellent client avec qui j’ai fini par sympathiser. C’est un gentil garçon bien plus jeune que moi. Je ne connais pas son âge exacte mais je ne serais pas surpris d’apprendre que j’ai bien dix ans de plus que lui ! Ce qui ne me rajeuni pas…
Lorsqu’il s’approche de moi, je le salue et lui dit sur le ton de la plaisanterie : « Si tu viens pour les nouveautés, il ne me reste presque plus rien ! J’ai été dévalisé. Il faut que tu viennes plus tôt si tu veux avoir le choix. » Ma vitrine est malgré tout très bien garnie. Je prépare tout moi-même ce qui explique les poches que j’ai sous les yeux mais travailler autant me fait du bien même si je ne cache pas que je ne serais pas contre un peu d’aide.
Cela faisait maintenant plus d’un mois que Taetae était arrivé à Tokyo. Il avait visité les quartiers autour de leur appartement, à Lucas et lui, et connaissait les lieux par cœur. Ou presque… Il lui arrivait encore parfois de se perdre, mais c’était rare, et il pouvait toujours téléphoner à son frère pour qu’il l’aide à se repérer. Il avait visité les alentours de Chûô, aussi, et la ville de Seiseki. Il était monté sur la colline de Tama et avait repéré un salon de thé qui vendait des pâtisseries succulentes, différentes de celles qu’il faisait. Il voulait toutes les goûter et apprendre à les préparer.
Chaque fois qu’il avait un moment de libre, il prenait un taxi pour se rendre au salon, si bien qu’en à peine un mois il connaissait le gérant et vice-versa. Il était devenu un habitué, un client fidèle. Parfois, il venait tous les jours, parfois il en sautait un ou deux et Monsieur Imai lui souriait quand il repointait le bout de son nez. Aujourd’hui était un de ces jours où il revenait après une courte période d’absence. Il entra dans le salon remplit à craquer et se dirigea vers le comptoir derrière lequel se trouvait le japonais.
Ses mots firent froncer les sourcils de Taetae. Dévalisé ? En effet, il y avait beaucoup de monde et il était seul pour tout gérer. Pas étonnant qu’il n’ait plus grand-chose en stock. Le jeune garçon regarda les pâtisseries disponibles, puis leva la tête, une idée ayant germé dans son esprit. Et si… ?
Vous voulez un coup de main, monsieur ? Je ne suis certainement pas aussi doué que vous mais je me débrouille en pâtisserie et si j’ai les recettes je peux vous aider… Bénévolement, bien sûr !
Avec l’argent que son père lui envoyait chaque mois, son compte en banque était plus que remplit et il n’avait pas besoin d’être payé. Il voulait juste aider un commerçant à satisfaire sa clientèle. Apprendre à confectionner de nouvelles choses. Ramener des recettes à l’appartement pour faire plaisir à Lulu et se racheter auprès de Mia.
Ou si vous préférez je peux servir pour que vous alliez en cuisine, mais j’adorerais apprendre à pâtisser aussi bien que vous.
Il lui fit les yeux doux, ceux qu’il réservait généralement à Lucas, espérant que monsieur Imai accepterait de le prendre comme apprenti.
(#) Re: A piece of cake - Hatsuharu & Taeyang ϟ Mar 24 Sep - 7:44
J’arque un sourcil à sa proposition avant de plisser des yeux et de lui pincer la joue en prenant un air faussement vexé. « Dis donc toi ! Je t’ai déjà dis de ne pas m’appeler monsieur. Suis-je si vieux que ça ? » Je ne suis pas vraiment fâché mais en voyant tous ces jeunes gens plein de vie, je réalise à quel point le temps file et que j’ai gâché une partie de ma vie en bêtises… Enfin c’est du passé et je suis bien content de les côtoyer. Leur fraicheur me fait du bien et me met de bonne humeur. « Bon et puis ne parle pas si légèrement. » M’aider ? Est-ce qu’il a vraiment envie de s’enfermer dans un endroit pareil à son âge ? D’un autre côté il y a pire comme petit boulot et il est vrai que j’ai besoin d’aide. Peut-être pas tous les jours mais là tout de suite, je ne serais pas contre un petit coup de main. « Tu sais que ce travail est moins facile qu’il n’y parait. Il ne suffit pas d’aimer manger des choses sucrées pour être capable d’en faire. » J’hésite même si dans le fond, je sais déjà que je vais lui dire oui. Comment refuser une proposition pareille ! « Mais on va peut-être pouvoir s’arranger si tu n’es pas pressé. » Un groupe de jeunes filles entrent justement à cet instant. J’attrape alors un tablier propre et le lui tend. « Montre moi ce que tu sais faire et après on verra. » Je lui donne aussi un carnet pour noter les commandes des demoiselles. De mon côté, je vais pouvoir souffler un peu même s’il reste tant à faire !
Je commence par nettoyer mon comptoir puis je ré-agence les pâtisseries dans la vitrine tout en le regardant faire du coin de l’œil. Il est joli garçon donc forcément, il plait à la clientèle. Je devrais peut-être l’engager. En plus c’est un bon client et je pense que je peux lui faire confiance. Reste à voir s’il se sent de passer quelques soirées avec moi en cuisine pour préparer les pâtisseries du lendemain.
Ne pas l'appeler monsieur était compliqué pour Taetae. Déjà parce que monsieur Imai avait dix ans de plus que lui, et aussi parce qu'il le respectait. Il était son aîné, comment ne pas l'appeler monsieur ? Et comment l'appeler, alors ? Taetae savait comment il s'appelait, Hatsuharu, mais il ne se voyait pas débarquer et "Salut Hatsu, ça gaze ?" Ca se faisait juste pas. Pas après seulement un mois, en tout cas. Pas avec quelqu'un de dix ans plus âgé.
Oui Monsieur... Pardon !
Il sourit, embarrassé, et passa une main dans ses cheveux. La situation était gênante pour lui, mais il ne se voyait pas non plus lui demander comment l'appeler. Bref. Monsieur Imai sembla hésiter face à sa proposition, mais Taetae croisait les doigts. Il avait besoin d'aide, c'était évident. La salle était remplie, les clients continuaient d'arriver et il était tout seul au service et aux fourneaux.
Je sais bien mais, comme je vous ai dit, je me débrouille, j'aime beaucoup faire des biscuits et des gâteaux...
Il s'arrêta avant de donner l'impression de lécher les bottes du gérant. Après tout, s'il ne voulait pas de lui, ce n'était pas grave, il proposait juste ça pour l'aider. Il pouvait dire non, vendre un éclair au chocolat à l'étudiant et merci au revoir. Mais ça serait dommage, car Taetae avait beaucoup à apprendre et il pouvait être utile à monsieur Imai.
Finalement, celui-ci lui tendit un tablier et le mit à l'épreuve : il devait montrer ses compétences et ils verraient après ce qu'ils feraient. D'accord. Taetae sourit, s'inclina pour le remercier et enfila son tablier alors qu'un groupe de filles s'installaient à une table près des fenêtres. Il trouva un calepin dans une poche et s'approcha d'elle. Un sourire et "bonjour, vous avez fait votre choix ?" Il nota les commandes puis passa derrière le comptoir. Il posa sur un plateau deux pains au chocolat et un scône à la crème, puis se tourna vers monsieur Imai.
Excusez-moi, vous n'avez plus de croissants ? Vous voulez que j'aille en cuire ?
Attendant la réponse du gérant, il prépara les tasses de thé des jeunes filles, veillant à ne pas inverser les saveurs. Il lui fallait chaque fois chercher dans les armoires pour trouver ce qu'il cherchait, mais il ne voulait pas être un poids pour monsieur Imai et fouillait seul pour essayer de trouver. Il alla déjà déposer les boissons sur la table des jeunes filles, attendant que les pâtisseries soient toutes prêtes pour les servir en même temps.
(#) Re: A piece of cake - Hatsuharu & Taeyang ϟ Jeu 17 Oct - 7:26
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Hatsuharu & Taeyang
Il a l’air de bien se débrouiller. On dirait presqu’il a fait ça toute sa vie. Vous me direz ce n’est pas bien compliqué. Oui et non. Déjà il faut être souriant et avenant. La première impression est toujours la plus importante dans le commerce. Ici c’est encore plus vrai qu’ailleurs. Le client ne vient pas que consommer. Il vient s’installer et passer un moment agréable. Il ne faut donc pas être timide tout en étant à son écoute. Certains clients ne savent pas quoi prendre donc il faut connaitre la carte et pouvoir rebondir au cas où on ne pourrait pas répondre à la demande.
Tae n’est pas timide, loin de la là. C’est un bon client et qu’il connait presqu’aussi bien que moi ma carte. Il n’y a que les nouveautés qui lui échappent peut-être mais dès qu’il les aura découvertes, il maitrisera parfaitement son sujet. Je ne m’inquiète absolument pas pour ça. Juste qu’il faut que je me fasse à l’idée que je ne suis plus seul et que je peux compter sur lui.
Il revient vers moi et j’essaie de ne pas trop sourire tout en affichant un air sévère pour l’embêter mais difficile d’être crédible quand il a passé la teste haut la main. « Va les servir et on parle des croissants après. » Je le laisse se débrouiller pour la suite. Prendre la commande c’est une chose, la préparer en est une autre. Je ne l’aide pas dans sa recherche des thés. J’ai envie qu’il s’approprie les lieux. C’est le meilleur moyen de savoir où se trouve chaque chose.
Une fois ses premières clientes servies, je lui fais signe de venir avec moi dans l’atelier. C’est là que je prépare les pâtisseries et autres biscuits. Une vitre donne directement sur la salle. Ainsi les curieux peuvent me regarder préparer ce qu’il s pourront par la suite déguster. En réalité, c’est également pour des questions pratiques. Je travaille seul et quand je suis dans l’arrière boutique, j’ai besoin de pouvoir jeter un coup d’œil à la salle. Mais puisque Tae à l’air motivé, je pourrais désormais m’organiser différemment.
Je lui montre un plateau sur lequel les croissants ont reposé presque deux heures. Il est justement temps de les enfourner. « Lave-toi les mains. Le four est déjà la bonne température. Tu n’as plus qu’à les mettre dedans et préparer le minuteur. Attention, c’est quinze minutes pas plus. » Nous parlerons ensuite des détails sur sa disponibilité, son salaire et pourquoi pas le genre de pâtisserie qu’il aimerait apprendre en premier. J’espère qu’il a déjà réfléchi à tout ça.
Quand il eut fini de servir les boissons des jeunes filles, Taetae s'approcha de monsieur Imai qui lui faisait signe. Apparemment, il allait apprendre à faire des croissants ! Bon, évidemment il en avait déjà fait et, sans se vanter, les réussissait vachement bien, mais apprendre une nouvelle technique ou recette était toujours intéressant. Alors il suivit le gérant en cuisine et posa les yeux sur les croissants.
Dès que l'ordre lui fut donné, il passa ses mains sous l'eau et les savonna méticuleusement, remontant les manches de sa chemise pour se frotter les avant-bras. Il enregistra les informations que lui donnait monsieur Imai pour la cuisson des viennoiseries. Quinze minutes au four, pas plus. Noté !
Heu... mais j'ai une cliente qui a commandé un croissant, je lui propose autre chose alors ?
Choisir entre faire patienter sa cliente ou lui offrir quelque chose d'autre était un dilemme pour le petit apprenti qu'il était. Il ne savait pas ce qui était le mieux et attendait l'expertise de monsieur Imai, hésitant. En attendant, il ouvrit le four et glissa la plaque de cuisson à mi-hauteur avant de le refermer délicatement. Puis il programma un minuteur pour quinze minutes - pas plus.
Quand monsieur Imai approuva son idée de proposer une autre pâtisserie à la cliente, Taetae retourna en salle pour s'exécuter, présentant ses excuses pour le dérangement. La nouvelle commande passée, il pu servir les trois demoiselles sans trop les avoir fait attendre. Elles le remercièrent et il afficha un sourire fier avant de retourner en cuisine. Déjà, les croissants avaient gonflés mais étaient toujours pâles, d'où les dix minutes de cuisson encore nécessaires.
Je peux faire autre chose en attendant ?
Parce que, quand même, regarder des croissants cuire, ça allait deux minutes, mais il avait envie de se rendre utile, et c'était pas comme ça qu'il y arriverait...
(#) Re: A piece of cake - Hatsuharu & Taeyang ϟ Mer 23 Oct - 7:16
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Hatsuharu & Taeyang
J’ai envie d’éclater de rire à sa question mais je m’abstiens. Je n’ai pas envie de le vexer et puis ce n’est vraiment pas méchant. C’est que… je lui trouve encore une bouille d’adolescent et un air d’enfant particulièrement mignon. Vous savez, de ce dont vous avez envie de tirer la joue… Signe que Ô mon dieu ! Je commence à me faire vieux ! Pourtant je n’ai pas encore 30 ans… Mais j’ai bien une bonne dizaine d’année de plus que lui… Bref, n’y pensons pas. Le plus important c’est qu’il va m’apporter de la bonne humeur mais également de l’énergie et casser un peu ma routine et ma solitude. « Oui tu devrais lui proposer autre chose. Elle n’aura sans doute pas envie d’attendre. » Il y a le temps de cuisson mais il faut aussi le laisser refroidir un peu pour pouvoir le manger sans se brûler même si un bon croissant chaud, il n’y a rien de meilleur !
Lorsqu’il a terminé avec la cliente, il revient vérifier la cuisson des croissant puis me demande ce qu’il peut faire. J’esquisse un nouveau sourire avant de lui dire : « Viens par ici. » Nous nous installons à côté du plan de travail vide et propre. « On va parler sérieusement toi et moi. Sur la suite je veux dire. J’ai besoin de connaitre tes disponibilités et ce que tu sais déjà faire. Tu as une spécialité ? » Je jette un coup d’œil vers la vitre. Tout va bien. « Si tu as du temps, je veux bien que tu restes faire la fermeture avec moi. On prépara ensemble les gâteaux pour demain et tu me feras une démonstration en directe de tes talents. Si tu es convaincant, tu commenceras dès que tu pourras, ça te va ? » Je lui tends la main pour sceller notre arrangement. Je m’occuperais de son contrat le plus tôt possible et des dernières formalités.
Attendant de nouvelles instructions de la part de Monsieur Imai, Taetae le suivit quand il le lui demanda. Il pensait qu'on allait lui confier la préparation d'une pâtisserie, le rangement de la réserve ou n'importe quoi. Excité, il se plaça près du plan de travail, prêt à apprendre une recette, à le regarder malaxer une pâte ou à devoir couper des fruits pour un gâteau. Il ne s'était pas attendu à une proposition de travail.
La bouche en O, il regardait monsieur Imai, se demandant si ses oreilles lui jouaient des tours. Il avait proposé son aide parce qu'il y avait beaucoup de clients, voulait filer un coup de patte de façon occasionnelle, pas travailler ici pour de vrai. Il voulait pas d'un salaire, d'un horaire fixe, toutes les contraintes qui allaient avec. Il avait pas besoin de ça, avait assez de fric sur son compte grâce à papa. Et il avait un emploi du temps chargé, entre les cours, la natation, le piano... Il baissa les yeux vers la main du gérant et déglutit.
Heu... Je sais pas monsieur. J'ai des semaines déjà chargées, je vous proposais mon aide mais j'avais pas en tête d'avoir un job.
Se passant une main dans les cheveux, il ne savait pas trop quoi dire, quoi faire. C'était une sacré opportunité, il pourrait apprendre plein de choses, mais pour ça il devrait lâcher une activité. Or, le piano était toute sa vie, reste de l'apprentissage de sa mère ; et la natation était nécessaire pour évacuer le suplus d'énergie et de colère que lui causaient son père et sa vie en général.
Je peux vous filer des coups de main de temps en temps, quand vous êtes débordé comme aujourd'hui, mais je peux pas vous garantir d'être là de façon régulière. Et je veux pas être payé, j'ai assez d'argent et vous en avez besoin pour votre commerce.
Sur ce point, Taetae serait catégorique : il n'accepterait pas un yen de la part de Monsieur Imai. Il était tout seul pour gérer son salon de thé et aurait besoin de cet argent s'il voulait engager quelqu'un qui serait vraiment disponible pour l'aider. Gagner de l'argent pour avoir travaillé une soirée sur la semaine lui donnerait trop l'impression d'abuser de la gentillesse du gérant.
(#) Re: A piece of cake - Hatsuharu & Taeyang ϟ Ven 29 Nov - 5:23
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Hatsuharu & Taeyang
Je me sens bête d’un coup. Je n’avais pas vraiment compris où il voulait en venir avec sa proposition. Il ne cherchait pas vraiment un job, juste à me donner un coup de main de temps en temps sans que ça soit réellement officiel ni formel. Du coup je ne sais plus quoi dire ni répondre sur le moment et il s’écoule un long silence gênant avant que je ne me décide à esquisser un sourire lui aussi gêné. Je passe une main dans mes cheveux puis m’accoude au plan de travail. « Ok, oublions tout ce que je viens de dire, ça te va ? » Je prends le temps de réfléchir à ce qu’il vient de me dire même si ça veut dire laisser un nouveau silence s’installer entre nous mais celui-ci est moins gênant, du moins pour moi. Le menton posé à l’intérieur de ma paume de main, je réfléchis à comment je pourrais le remercier s’il vient vraiment m’aider bénévolement de temps en temps. « Voilà ce que je te propose. Viens m’aider quand tu voudras et quand tu pourras. En échange, tu pourras manger tous les invendus que tu voudras. Et si tu fais vraiment du bon travail, je partagerais avec toi les recettes que j’ai inventé tout spécialement pour mon salon de thé. » Je l’interroge du regard, espérant que ce nouvel arrangement lui plaise. Il est bien moins contraignant que le premier et a l’avantage de pouvoir satisfaire pleinement sa gourmandise. « Alors ? Marché conclus ? » Je tends la main vers lui comme pour sceller notre marché si bien sûr, cette nouvelle version l’intéresse davantage que la première. Si c’est le cas et qu’il en a le temps, on va peut-être pouvoir préparer quelques douceurs ensemble.
Mal à l'aise, Taetae avait peur de décevoir monsieur Imai. Celui-ci semblait l'apprécier et avoir besoin d'un employé, mais il n'était pas celui qu'il lui fallait. Pas assez dispo, pas assez régulier, pas assez motivé. Enfin, si, il voulait apprendre et s'améliorer, devenir encore meilleur en pâtisserie, mais l'argent n'était pas un objectif pour lui. Et monsieur Imai méritait un employé qui saurait se consacrer entièrement à son travail.
Ce dernier proposa d'oublier son offre, et Taetae acquiesca en hochant la tête. Il se sentait désolé d'avoir décliné son offre, mais il n'avait pas eu le choix. Il ne pouvait pas s'engager et n'être là que de temps en temps, se faire payer pour quelques malheureuses heures passées en cuisine. Il laissa le silence planer et attendit que monsieur Imai reprenne la parole, ce que ce dernier ne tarda pas à faire. Il lui fit une nouvelle proposition qui fit sourire le jeune Taetae.
Travailler contre des recettes et des pâtisseries, voilà un arrangement qui le tentait et lui semblait correct ! Bien sûr, il n'abuserait pas de la marchandise ; faire perdre de l'argent au gérant n'était pas son objectif. Mais pour ce qui était des recettes, il ne se gênerait pas ! Il prendrait tout ce que monsieur Imai accepterait de lui offrir et se tuerait à la tâche pour en être digne.
Ca me va ! Marché conclu !
Enthousiaste, il serra la main que lui tendait monsieur Imai, scellant leur accord. À partir d'aujourd'hui, il pourrait venir pendant son temps libre pour apprendre et aider le pâtissier. Beaucoup rêveraient d'une opportunité pareille, et ça tombait sur lui. Vraiment, cette nouvelle vie à Tokyo était un bon départ...
On commence par quoi alors ?
Des croissants, des mille-feuille, des éclairs... Il y avait tant de possibilités, tant de choses qu'il savait déjà faire mais qu'il voulait faire encore mieux. Et peut-être qu'il pourrait proposer quelques petites choses pour le salon aussi ! Pourquoi pas après tout ?
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