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Mission: Sortons les violons ft Jaeyoon#Terminée
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Mission: Sortons les violons
 
 

« Vaux mieux une vérité brutale qu’un espoir vain. Bonne chose de le voir de cette façon, si seulement ça t’avait aidé à aller de l’avant. Excuse-moi, mais rien qu’à ta façon d’être, je sens que tu restes quand même blessé, même si tu ne devrais plus. Ce qui est au passé, reste au passé. Pense à ton présent et vis ton futur sans un regard en arrière. »  

Jun n’avait aucunement retenu son rire aux différentes expressions de Yoonie. Il lisait en lui comme dans un livre ouvert. Même s’il essayait de dissimuler certaines choses et le fait que le Ninomea savait son histoire, ce n’était pas difficile d’aligner deux plus deux et tout lui paraissait si limpide, qu’il ne pouvait être autrement, qu’amusé par la situation. Il l’écouta attentivement parler de son ancienne bande, sans jamais l’interrompre une seule fois. Même si cette époque était révolue, savoir ce genre de choses ne faisait jamais de mal et il en apprenait plus sur son interlocuteur dans le même temps. Un fin sourire naquit à la commissure de ses lèvres, mais il garda pour lui les nombreuses pensées qui traversaient son esprit en ce même instant. D’autres pièces du puzzle s’ajoutaient à ses suppositions et ce n’était qu’une question de temps avant que tout soit assemblé. Surtout avec Jaeyoon. Le seul bémol était la séparation. La limite était juste, mais certains repartaient pour autres pour combler le vide, peut-être le jeune hacker fera-t-il de même ? Il explosa de joie quand son interlocuteur avoua enfin son crush. Comme un enfant, il tapa d’abord dans ses mains avant de crier un « yes » de victoire le poing se serrant l’instant d’après. Ensuite, Jun quitta sa position de fortune, oubliant complètement ses douleurs même si son faciès exprimait le contraire et s’écroula sur Yoonie en le serrant dans ses bras. Il devait presque l’étouffer, mais tant pis, il avait fait un grand pas en avant en se confiant et le Ninomea voulait le remercier pour ça. Et le fait qu’il manquait de contact aussi lui donnait une bonne excuse pour se jeter sur le petit être fragile entre ses bras. Il soupira de contentement et secoua la tête.

« D’où j’entends un peut-être ? D’où il y a un peut-être ? Tu as un crush sur lui. C’est évident, ton sourire ne trompe personne, tu sais. Et j’ai vu. Tes mains…Tes doigts… Mhm. Y a eu un baiser échangé ? Volé ? »

Le détective posait ses questions sans une once de pudeur envers son ami. Il avait parfaitement regardé son petit manège et maintenant que la demi-vérité avait éclaté, il était hors de question de rester dans cette bulle de secret. Il était évident que d’autres choses se sont passées et Jun voulait tout savoir. Ses iris brillaient d’anticipation et pour le moment, il mit de côté le Panthéon et son recrutement, pour plus de facilité, il fallait installer un climat de confiance véritable. Le jeune homme se repositionna correctement à ses côtés, sa tête reposant maintenant sur les jambes de Yoonie et son bras sur ses yeux. Son autre main jouait avec les doigts de son camarade, content d’avoir un semblant de contact avec lui après tout l’espace qu’ils mettaient entre eux depuis le début. Mais encore une fois, c’était à Jun de faire le premier pas. Il espérait que son cadet ne rejetterait pas ses marques d’affection amicales.

« Soit pas mal à l’aise, tu peux tout me dire, je ne regarde pas. Et je ne juge pas tu sais. Je trouve ça très bien que vous soyez à deux -ou presque. Vu ton hésitation, ça sent le baiser volé ou un truc du genre. Tu n’es pas sûr des sentiments de ton petit Wolf à ton égard et c’est pour ça que tu hésites encore ?! Ce n’est que des suppositions, mais… Depuis combien de temps vous vous tournez autour ? Quand t’es-tu rendu compte que tu avais des sentiments pour lui ? Qu’est-ce qui t’empêche d’être avec lui ? »

Jun préférait parler de Yoonie que de sa propre vie d’où l’avalanche de questions pour éviter que le sujet se détourne de son petit camarade. En plus, il voulait vraiment savoir, la curiosité transpirait littéralement de ses mots et même si ses iris étaient cachés, son sourire ne l’était pas. Il eut néanmoins quelques frissons au fait de rester dans les ténèbres avec une personne au-dessus de lui. Les cauchemars n’étaient jamais partis, lui rappelant sans cesse des événements qu’il aurait préféré oublier et son corps s’était tendu de lui-même, ses yeux s’embuant presque de larmes alors, il retira son bras et tout son être se détendit. Il cligna plusieurs des yeux pour se réajuster au changement de luminosité et croisa le regard de son ami avec un sourire contrit et il reprit la parole avant même qu’il ne pose de questions sur son soudain changement d’humeur, passant d’un air détendu à la peur avant de se calmer de nouveau. Et il savait que Yoonie n’allait rien dire si lui-même parler.

« Tu manies l’ordinateur comme personnes. Tu es en économie et tu sais faire face à des clients. Tu as un sourire à faire fondre les neiges éternelles et tu as réussi à aller au-delà de sacrés problèmes qui te sont tombés dessus et pourtant, quand il est question de ton crush, tu hésites ? »

A sa façon, Jun donnait le courage à Yoonie d’aller de l’avant. D’essayer. De ne pas avoir peur même si c’était effrayant. Même s’il ne savait pas ce que l’avenir avait en réserve, pourquoi hésiter ? Son pouce traçait de petits cercles sur sa peau pour l’aider à se détendre. Geste instinctif de sa part qu’il faisait déjà à l’époque avec ses amis de la base. Surtout une. Jun s’empêcha de repenser au passé et se concentra sur le présent. Il avait les yeux baissés sur ce qu’il faisait, laissant l’occasion à son cadet de réfléchir sur ses paroles et de peut-être se confier à lui encore une fois.

« Je sais que c’est effrayant, mais tu n’es pas seul. Que ça passe ou que ça casse, tu auras toujours quelqu’un à tes côtés. Soit pour célébrer soit pour te réconforter. Si ça passe, tu seras plus heureux. Si ça casse alors, il faudra du temps pour guérir. Il n’y a pas de signe pour t’aider à savoir ? »

Il y en avait toujours. Si c’était bien Nao comme il le pensait alors, il se trahirait d’une façon ou d’une autre. Mais Jun était observateur et franc, ce n’était pas le cas de tout le monde. A ses yeux, Yoonie semblait trop innocent. Sa façon de lui répondre et d’être était une façon flagrante de le lui montrer. Retenant un soupir, le brunet se dit intérieurement qu’il allait devoir user de beaucoup de patience avec lui. Beaucoup, beaucoup.

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Kang Jaeyoon  ϟ  Ninomea Jun

La réaction de Jun à l'aveu de Yoonie lui arracha un sourire timide. Il avait l'air heureux pour lui, ou peut-être juste content qu'il se soit confié. Le hacker leva un oeil timide vers lui, sachant qu'il se serait pas jugé mais craignant qu'il sur-réagisse, qu'il en fasse des caisses. Ce qui ne loupa pas, le détective se jetant dans ses bras la seconde d'après, oubliant ses douleurs pour le serrer contre lui. Prudent, Yoonie le serra doucement contre lui, ne voulant pas lui faire plus de mal, son visage enfoui dans ses boucles sombres pour cacher son embarras suite à ses questions. Il avait visé juste, encore une fois...

Oui... Enfin, non, enfin... Chais pas.

Pouvait-on appelé "baiser" ce qu'il y avait eu ? Contact de lèvres entre un gars bourré et un autre plein de doutes ? Ca avait été son premier baiser, gâché par l'alcool et l'incertitude, ces questions qui tournaient dans sa tête. Avait-il été sincère ? Nao avait-il eu envie de l'embrasser ou n'était-ce qu'un geste dicté par son état embrumé ? Fermant les yeux pour chasser les larmes de frustrations, il relâcha Jun pour qu'il change de position, posant sa tête sur lui. Lui offrant une main, il joua de ses doigts libres avec les mèches du jeune homme.

Jun reprit la parole, posant des questions, glissant le nom de Wolf dans le lot. Yoonie baissa les yeux vers son visage caché, certain de ne pas lui avoir donné l'identité de ce crush. Comment savait-il que c'était Nao ? Avait-il deviné avec ses propos, était-ce si évident ? Appuyant son profil contre le dossier du canapé, il fit une moue d'enfant pris au piège, confirmant à nouveau les suppositions de l'autre. Troublé d'être ainsi un livre ouvert pour lui, il aurait probablement du en être dérangé, mais ce n'était étrangement pas le cas.

Qu'est-ce qui te fait croire que c'est Wolf mon crush ?

Ignorant les autres questions pour recevoir une réponse, il sursauta imperceptiblement en sentant Jun s'agiter doucement sur ses jambes pour finalement retirer son bras de ses yeux, donnant l'impression de sortir d'un cauchemar. Yoonie connaissait bien ça, se réveillant souvent en nage au milieu de la nuit, hanté par des souvenirs rouges de sang et noirs de terreur. Glissant ses doigts sur sa joue et dans son cou pour le rassurer, il ne posa pas de question, respectant cette intimité comme les gens respectaient son silence.

Le plus âgé se reprit rapidement, relançant l'interrogatoire, distrayant l'inquiétude et la compassion de Yoonie au son de sa voix. Il le mettait face à ses peurs, ne comprenant pas ses hésitations, ses craintes, ses doutes. C'était facile à dire pour lui, mais sauter le pas, risquer de se faire repousser encore une fois, c'était paralysant. Cette terreur, il la ressentait chaque fois qu'il posait les yeux sur Nao, partagé entre l'envie de le prendre dans ses bras et le respect pour son intégrité, lui qui n'aimait pas les contacts et faisait parfois des efforts pour lui.

Je... Parfois je crois que c'est réciproque, parfois je me dis que je me fais juste des films, j'arrive pas à le déchiffrer. Il est pas tactile mais il me fait des calins de temps en temps et l'autre jour il était bourré quand je l'ai trouvé et il m'a embrassé mais... je sais pas si ça voulait dire quelque chose pour lui. Je sais même pas s'il s'en rappelle aujourd'hui.

Lâchant un son amer, il grimaça. Il détestait l'alcool, l'avait toujours détesté. C'était enivré que son oncle le battait le plus fort et que les gens révélaient leurs pires côtés. Ils savaient pas ce qu'ils faisaient quand ils étaient ivres et rien de ce qu'ils disaient ne pouvait être cru sur parole. Alors non, Yoonie ne prenait pas ce baiser en considération, ne le mettait pas dans la balance, même si avoir goûté à ses lèvres avait été la plus délicieuse expérience de sa courte vie.

Pour répondre à tes questions... je sais pas trop quand j'ai compris. Je pense que ça s'est fait progressivement, on s'est encore rapprochés après que Peter m'ait jeté et puis j'ai commencé à être jaloux en comprenant qu'il aimait bien Raccoon et puis... Ce baiser...

Fermant les yeux, il porta à nouveau ses doigts à ses lèvres, ne les rabaissant pas par honte cette fois. Il avait à la fois envie de revoir Nao pour en discuter, le confronter à son geste et, éventuellement, recevoir un baiser conscient cette fois, mais en même temps il crevait de peur. La peur d'être rejeté, accueilli par un rire moqueur et l'affirmation que c'était une erreur, un geste du à l'alcool, un moment de confusion.

Je sais pas ce que ça signifiait pour lui, s'il pensait à Raccoon à ce moment-là ou si simplement il avait besoin de réconfort. Je sais même pas si j'oserais lui en parler. Imagine qu'il me dise que c'était une erreur ? Je veux pas le perdre, Jun...

Rouvrant ses paupières, il serra dans sa main les doigts que Jun posait dessus, ayant plus que jamais besoin de réconfort, d'être rassuré et encouragé. Depuis son arrivée, le détective lui avait dit tout ce qu'il fallait pour lui donner confiance en lui, alimenter son ego abîmé, mais c'était si dur de croire en lui, de voir autre chose que ce qu'on lui avait décrit depuis son enfant. Geek. Naïf. Immature. Collant. Indésirable. Passer outre ces idées, ces certitudes, en seulement quelques minutes et grâce aux mots d'un inconnu, c'était compliqué, effrayant, impossible.


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Son sourire amusé était la réponse clé pour Yoonie, en posant sa question, il venait d’énoncer lui-même qui était son crush. C’est pourquoi Jun ne répondit pas, ne voyant pas l’intérêt d’enfoncer plus le clou plus qu’il n’y était déjà. A la place, il serra la main du cadet dans la sienne, aucunement prêt à la relâcher, signe qu’il était là pour lui. A son histoire, le brunet eut presque de la compassion pour lui. Etant d’un caractère assez franc, c’était difficile de s’imaginer cette situation, mais ce n’était pas lui le centre et il se devait d’au moins respecter les deux personnalités qui s’opposaient. Il prit un moment de réflexion, rassemblant ses idées. Puis, il se redressa, entourant de son bras les épaules du jeunot, sa joue reposant contre sa tête. Distraitement, ses doigts longeaient de haut en bas le bras de son interlocuteur en un geste rassurant et doux. Il jouait toujours avec les doigts de Yoonie de son autre main.

« Ecoute. Je ne pense pas être le meilleur pour réconforter tes craintes, mais laisse moi te dire quelque chose. Tes peurs, elles ne s’en iront jamais. Tu vivras avec chaque jour. Parce que celle d’aujourd’hui sera une autre demain. Ceux à quoi tu ne pensais plus, ça reviendra te hanter à un moment de doute. Je suis conscient que tu ne veuilles pas le perdre et ce n’est pas le but, mais ce n’est pas non plus sain pour ton petit cœur de rester dans le flou. Tu te fais encore plus de mal en restant dans l’incertitude. »

Jun était sincère. Les peines de cœur étaient en général difficiles à surmonter, qu’importe quelles soient d’ordres amoureux ou non, quand la peur s’insinuait au risque de fracturer une fragilité déjà instaurée, les êtres chers pouvaient disparaître aussi vite qu’ils étaient entrés dans une vie. Pour Yoonie, Nao représentait beaucoup de choses. Et s’il n’était pas réceptif à ses sentiments, cela dévasterait complètement leur relation et leur amitié. C’était un risque. Un très gros risque et ceci, le Ninomea le comprenait parfaitement.

« Je ne te demande pas de lui faire face et d’avouer tes sentiments pour lui, mais s’il en vaut vraiment la peine alors, essaie au moins. Juste quelque chose. Un geste. Une phrase. Même s’il te dit que c’était une erreur, cela ne veut rien dire. Il pourrait dire ça parce qu’il est aussi embarrassé que toi et il ne veut pas que tu saches que ça représentait quelque chose pour lui s’il ne sait pas si toi-même tu as des sentiments pour lui. Il peut aussi le dire parce qu’il le pense vraiment. Ou n’en avoir aucun souvenir et agir comme si de rien n’était. Tu vois où je veux en venir ? Si rien ne se passe, rien ne changera. »

Jun pencha la tête sur le côté et délicatement, obligea Yoonie à le regarder dans les yeux. Jamais il n’aurait pensé finir par discuter d’un sujet aussi profond et sérieux avec quelqu’un qu’il était censé recruter. Néanmoins, les événements les avaient amenés là et il ne regrettait pas cette issue. Peut-être que ses mauvaises intentions de bases ne l’étaient plus autant après avoir vu de ses propres yeux l’innocence d’un gamin tel que Jaeyoon.  

« Tu ne le perdras pas, au fond de toi tu le sais. Il y aura des hauts et des bas, mais toujours il sera à tes côtés. Aie confiance en toi. Aie confiance en lui. Prend ce courage en toi pour quelques secondes et pose une question ou esquisse un simple geste. Mais pendant un battement de cœur seulement, tu auras fait quelque chose. Tu m’entends ? Quelque chose. Et tu pourras en être fier et non pas te cacher parce que ce n’est pas quelque chose que tu pourras regretter. Pour avoir ce que l’on veut, pour savoir, parfois il faut se battre pour. Est-ce qu’il vaut la peine de se battre ? »

Jun n’avait pas l’étoffe d’un parlementaire sentimental. Il ne pense pas être capable d’indiquer aux gens ce qui était le mieux à faire en amour, mais pour Yoonie qui ressemblait comme à un petit frère pour lui, il essayait des mots réconfortants. Il essayait de lui insuffler une lumière dans l’obscurité de ses doutes, lui offrant une aide inattendue et quelqu’un à qui se raccrocher en cas de chute. Pour quelqu’un d’aussi craintif et pourtant si naïf, le brunet devait pousser un peu ce dernier à sortir de ses sentiers battus.

« Réfléchis comme tu réfléchis pour entrer au Panthéon. Ça demande du temps et beaucoup de réflexion. Si tu veux en parler, je serais là pour écouter. Si tu as des questions, je peux essayer d’y répondre, mais au final... Ni moi, ni ton crush avons les solutions. Tu es le seul maître de ton destin. »

Jun se releva à la suite de ses mots, attrapant l’assiette de Yoonie ainsi que tout ce qui traînait autour d’eux. Il se déplaça dans la pièce comme s’il était chez lui, même si ses yeux cherchaient où poser tout son micmac dans ses mains. Grâce à l’aide de son cadet, il déposa le tout et revint sur ses pas, obligeant son hôte à ne rien faire pour nettoyer. Il posa par la suite ses fesses sur le canapé et l’invita à le rejoindre s’il le souhaitait.

« Sinon, jeune étudiant et hacker, tu n’as pas des jeux ? Quelle atmosphère sérieuse et sentimentale on a besoin de s’enlever de la tête. J’ai besoin de retrouver mon immaturité légendaire. Je n’ai plus joué depuis ce jour à la base… Mhm. Alors, tenté ? »

Il avait merdé sur sa dernière phrase et tenta de rectifier le tir en posant une question. Heureusement que Yoonie ne posait jamais de question en retour. Ce qui l'intrigua et il regardait donc son interlocuteur avec une interrogation palpable dans son regard. La méfiance planant dans son être.

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Kang Jaeyoon  ϟ  Ninomea Jun

Jun avait raison, c’était certain, c’était évident, logique même, mais c’était tellement dur. Yoonie savait bien qu’il pourrait pas vivre sans savoir, en restant à côté de Nao sans lui parler de ses sentiments, sans le toucher, l’embrasser, l’aimer. Il ne supporterait pas de le voir regarder et s’intéresser à d’autres mecs pendant qu’il l’attendrait patiemment. Il pourrait pas, il le savait bien, mais c’était si dur d’oser faire le premier pas, d’oser tendre la main, poser une question, avouer ses sentiments. Il l’avait fait une fois et le résultat lui avait fait passer l’envie de recommencer, même s’il savait que l’issue avec Nao pourrait être différente de celle avec Peter.

Serré contre Jun, Yoonie s’autorisa à fermer les yeux, consolé par ses caresses sur son bras et sa chaleur rassurante. Il souffla un « je sais » à ses paroles et dégluti face à la suite. S’il en valait la peine ? Bien sûr qu’il en valait la peine, mais est-ce que lui, hacker maladroit et immature, valait la peine aux yeux du plus jeune ? Est-ce qu’il voulait risquer de perdre son amitié en se croyant à nouveau assez bien pour quelqu’un de plus fort que lui ? Il se dévalorisait lui-même, il en avait conscience, mais il se disait également que viser trop haut ferait encore plus mal le jour où il tomberait.

Les paroles du détective étaient pleines de sens et Yoonie se surprit à être d’accord avec lui. C’était vrai, peut-être que Nao avait aussi des sentiments pour lui mais que, ne sachant pas si la réciproque était vraie, lui aussi les taisait ? Peut-être qu’il se passait la même chose dans sa tête, que lui se demandait si Yoonie ne lui avait pas rendu son baiser par pitié ou pour une autre raison foireuse. Tellement de peut-être et aucune certitude, sinon celle qu’il fallait que l’un des deux se bouge pour voir ce que ça donnerait.

Levant le nez sous la pression des doigts de Jun, Yoonie croisa son regard, buvant ses paroles, ses conseils, ses encouragements. Plus il lui parlait et plus il le convainquait, mais le courage qui commençait à prendre forme dans sa gorge ne risquait-il pas de s’essoufflé comme un ballon percé quand il se retrouverait devant Nao ? Il aurait beau préparer de beaux discours à l’avance et s’imaginer tous les scénarios possibles, il perdrait ses moyens face à lui, se contenterait de sourire et de n’être qu’un ami pour lui, parce qu’il flipperait, parce qu’il aurait trop peur pour assumer ses sentiments. À la dernière question de Jun, il hocha la tête.

Oui.

Oui, Nao valait la peine de se battre, le seul problème étant de trouver le courage d’affronter son regard et d’ouvrir sa bouche pour parler. Récupérant la liberté de mouvement de sa tête, Yoonie la posa sur l’épaule de Jun, un peu apaisé par ses paroles. Il savait maintenant ce qu’il avait à faire, restait juste à trouver le courage pour sauter le pas et faire face à son ami. Il sentait déjà une boule d’appréhension se former dans son ventre, mais la certitude de la marche à suivre le rassurait, soulagement intense après ces jours de doute et de questions.

Jun relança ensuite discrètement le sujet du Panthéon, le poussant à réfléchir, à prendre une décision sans pour autant le presser. Maintenant qu’il s’était confié à ce point, ouvrant son cœur à cet inconnu, il sentait qu’un lien s’était créé entre eux, ne voulait pas qu’il s’éloigne de trop. Il envisagea sérieusement d’accepter son offre, juste pour être avec lui, pour l’avoir près de lui, mais il referma sa bouche à peine après l’avoir ouverte pour hocher la tête contre son épaule. Il devait réfléchir.

Je vais réfléchir, promis.

Surpris, il senti ensuite Jun se lever, redressant sa tête avant de tomber sur le canapé. Il le regarda débarrasser leurs assiettes, voulu l’aider mais se fit rembarrer avec gentillesse, ne pouvant que lui indiquer l’emplacement du lave-vaisselle pour qu’il y glisse leurs couverts. Puis ils retournèrent s’asseoir et Yoonie sourit quand son ami lui demanda des jeux. S’il en avait ? Quelle question ! Sa collection était assez grande pour faire pâlir d’envie les magasins, produits hackés et gravé sur des disques durs, CD ou cassettes vierges. Toute une floppée de possibilités s’ouvrait à eux, et gratos, évidemment.

Quel genre de jeu ? Jeu de société, jeu vidéo ? J’ai à peu près tout ce que tu veux pour toutes les consoles que tu veux.

Sa chambre était son coffre-fort, étagères remplies de boitiers recouverts de son écriture brouillonne. Personne n’y touchait sans son autorisation, personne n’entrant même dans sa chambre sans avoir reçu son accord. Quand Jun lui eut répondu, il alla chercher le jeu désiré et revint pour le préparer, plutôt content de jouer avec son nouvel ami. Il pourrait évaluer son niveau, peut-être trouver un adversaire à sa hauteur même si, d’après ses paroles, il n’avait plus joué depuis longtemps. Yoonie n’avait pas relevé sur le moment mais là, assis à côté de lui à attendre que ça charge, il lui lança un regard en coin.

Tu sais… Je te force pas, je te forcerai jamais, hein, mais si tu veux parler je sais aussi écouter. Je serai peut-être pas aussi doué que toi pour les conseils mais je sais garder les secrets et je juge pas. Mais t’es pas obligé si tu veux pas, d’accord ? Juste, sache que tu peux avoir confiance en moi.

Avec un sourire, il se laissa aller contre lui, glissant ses bras autour du sien et reposant sa tête sur son épaule, bien plus confortable qu’il n’y paraissait. Il avait eu confiance en Jun, lui avait parlé de choses qu’il gardait habituellement pour lui, lui avait confié ses peurs, ses incertitudes, ses faiblesses. Il voulait juste que le détective sache qu’il pouvait compter sur lui aussi, qu’il serait là pour l’écouter et le soutenir autant qu’il l’avait écouté et soutenu. En moins d’une heure, ils étaient devenus amis et proches, bien plus que Yoonie ne l’avait été avec d’autres en plusieurs années.


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Ce n’était ni un refus, ni une acceptation et Jun s’en contenta parfaitement. Du moins, pour le moment. A la place, il se concentra sur un jeu vidéo, un en coop pour qu’il soit en mesure de jouer avec Yoonie en même temps. Cela faisait bien trop longtemps qu’il n’avait pas touché une manette, passant plus de temps sur l’ordinateur, mais face au jeune hacker, ça serait se tirer une balle dans le pied et son égo ne s’en remettrait pas. Malgré tout, il ne se débrouillait pas trop mal, bien mieux qu’il ne l’avait pas pensé, mais pas encore assez pour battre son nouvel ami. Avec de l’entraînement, les choses pouvaient peut-être changer. Pendant un long instant, très long même, le détective n’avait pipé mot, jouant simplement. Il gardait un contact permanent avec Yoonie, l’acceptant à ses côtés sans aucun souci, le laissant faire tout ce qu’il avait envie.   

« Je n’ai plus l’habitude de me confier. Depuis cinq ans, je règle mes problèmes seul alors… Il va me falloir du temps. Ecouter, c’est facile, mais parler c’est autre chose. Ce n’est pas contre toi Yoonie, mais il faut que je réapprenne à… A pouvoir compter sur quelqu’un d’autre que moi. Mais merci. Vraiment. »  

Depuis qu’il avait rejoint Adonis, ses problèmes d’enfants ne concernaient personne d’autre que lui-même. Son frère n’étant pas un enfant de cœur, il se faisait rabrouer facilement et avec le temps, il avait appris à ne plus se confier et à faire face à la vie par lui-même. Quand il était question de business, c’était facile avec la famille Ninomea, mais pour le personnel… C’était une tout autre histoire. Mais l’offre soudaine de son cadet avait rendu un instant Jun confus, le froncement de ses sourcils en était l’indication pure et simple. Il avait été également touché. Pourtant, il n’en laissa plus rien montrer, dissimulant son faciès derrière un masque de sourire et de nonchalance habituelle. Il continuait ses parties avec son interlocuteur, lâchant des jurons bien fleuris par moment lorsqu’il perdait ou rageait, mais jamais de réelle méchanceté. Il donnait parfois des coups de coudes -jamais brutal- pour déranger son adversaire et lui faire perdre sa fluidité sur les touches, mais ce n’était pas suffisant pour faire perdre Yoonie. Jun changea donc de tactique, aussi taquine et mesquine soit-elle, un sourire amusé aux lèvres.

« C’était ton premier baiser avec ton Wolf n’est-ce pas ?  Mais était-ce ton premier baiser tout court ou non ? Si oui, il va en falloir un autre rapidement pour oublier cette expérience. Tu en veux un de ma part ? »

Le jeune homme éclata de rire à l’expression de son ami. Il avait peut-être abusé sur sa plaisanterie, mais ça ne le dérangeait pas dans le fond. Il n’était pas méchant, il mettait juste mal à l’aise son petit camarade pour le déconcentrer et gagner la partie. Mais surtout pour installer LA gênance du côté de Yoonie. Parce que Jun quant à lui, se sentait bien détendue et s’éclater comme un enfant. Il se pencha même et embrassa sa joue, l’obligeant à se coller bien contre lui. Il agissait comme un gosse qui quémandait des bisous à celui qui n’en voulait pas. Un sourire rayonnait sur ses lèvres tandis que ses mains avaient abandonné la manette pour que ses bras s’enroulent autour de Yoonie et le fasse basculer sur le côté. Il s’étala de tout son long sur lui comme un poids mort et ne bougea pas d’un cil. Sa tête reposait contre l’épaule de son ami et il riait doucement, essayant de voir si ce dernier était chatouilleux ou non par la même occasion. Les mots qui s’échappèrent de sa bouche partirent d’eux-mêmes, donnant à Yoonie ce qu’il avait fait, comme un retour des choses.

« A la base, j’étais toujours avec deux personnes en particulier. Mon meilleur ami... On se disait tout. Je l’ai aidé à être qui il voulait être sans avoir honte. On a traversé et découvert des tas de choses ensemble, sur les autres, sur nous-mêmes. Il me connait mieux que n’importe qui. Ma meilleure amie quant à elle… Elle se mettait toujours dans des situations terribles. J’étais comme son sauveur, mon égo de preux chevalier adorait ça, elle donnait du piment dans notre routine militaire. Les autres étaient super aussi. L’unité de mon père m’ont appris énormément. Comme ma mère. Puis, il y a eu ça et j’ai tout perdu. »

 Jun avait fait en sorte que Yoonie ne voyait pas son visage, ce qu’il lui racontait était bien trop personnel. Il ne voulait pas qu’il voit les émotions qui le traversait. Même son corps avait pris le mécanisme de se détendre malgré la gravité des événements passés. Même s’il se confier sur certains éléments, il ne parlait jamais du sujet même, restant dans le flou ou divaguant sur d’autres choses. Jamais il ne parla de ses parents, de l’accident, du reste. C’était encore trop tôt. C’était plus simple de discuter d’un sujet plus calme comme les anciennes relations. Il soupira et se redressa un tout petit peu. Il baissa légèrement la tête pour rencontrer le regard de Yoonie et haussa les épaules, chassant son envie d’être triste pour retrouver un sourire sur ses lèvres. Jun ne bougea pas d’un centimètre, restant au-dessus de son ami sans aucune honte et gêne.

« T’es pas aussi fragile que je le pensais. Déjà, tu supportes mon poids. Par contre… Quelle innocence de ta part. Compte sur moi pour en profiter. »

Il rit une nouvelle fois, ne cachant même pas le fait qu’il allait continuer ses taquineries. Ce n’était même que le tout début et son sourire espiègle ne présageait rien de bon pour Yoonie.

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Kang Jaeyoon  ϟ  Ninomea Jun

Comme promis, comme toujours, Yoonie n'avait pas insisté. Il avait dit à Jun qu'il pouvait avoir confiance, avait préparé le terrain, maintenant la balle était dans son camp. S'il parlait tant mieux, s'il préférait se taire, le plus jeune comprendrait. Lui-même ne parlait pas de tout, taisait son passé, la signification de ses cicatrices, l'origine de ce besoin d'innocence et d'attention. Il comprenait bien, ne jugeait pas, jamais. Il prenait les gens comme ils venaient, entiers et sans changer leurs personnalités. Il n'attendait rien d'eux, prenaient ce qu'ils offraient et donnait ce qu'il pouvait, sa confiance et naïveté le poussant aux plus adorables imprudences.

Les deux jouèrent un moment sans trop parler, concentrés sur le jeu, Yoonie remportant les victoires tandis que Jun râlait parfois, criant à l'injustice quand il perdait de peu. Ils riaient, se poussaient doucement, restaient proches l'un de l'autre, deux âmes en mal d'amour qui prenaient de l'affection où ils pouvaient. Il n'y avait cependant rien d'ambigu entre eux, juste une amitié évidente, fraternelle et précieuse, coup de foudre platonique entre deux jeunes qui avaient besoin l'un de l'autre. Puis Jun parla et Yoonie écouta. C'était triste, n'avoir personne sur qui compter, personne à qui se confier, personne qui nous comprenait. Il devait se sentir tellement seul...

T'inquiète, je peux comprendre. Juste, si un jour t'as besoin, ma porte est ouverte.

Un sourire, un regard, et ils reprirent le jeu, mettant cette pause de côté, riant de nouveau, Jun essayant de tricher en le distrayant et en jouant du coude mais perdant tout de même face à l'expérience de Yoonie. Personne ne le battait, personne ne lui arrivait à la cheville, et c'était à la fois drôle et frustrant. Peut-être que si le détective s'entraînait... Surpris par sa question, le plus jeune se tourna brièvement vers son ami. Pourquoi revenait-il sur ce terrain, parlant de ce baiser volé qui lui saignait le coeur et lui déchirait les tripes ? Soupirant, il sourit néanmoins à sa proposition, riant un peu, tout de même mal à l'aise. Il ne voulait pas qu'il l'embrasse non, ne voulait que les lèvres de Nao, juste lui... Il grimaça quand Jun vint poser ses lèvres sur sa joue, déconcentré plus que gêné par ce contact, penché sur le côté pour l'esquiver et continuer sa partie.

Arrêteuuuuuuuuh ! Oui c'était mon premier baiser et non j'en veux pas de toiiiii-ah !

Criant de surprise quand il fut poussé plus fort, il se retrouva allongé sur le canapé, Jun allongé sur lui. Gesticulant pour se tourner sur le dos et être plus confortable, il laissa l'autre s'installer sur lui, dégageant une jambe pour lui faire de la place et entourant son dos de ses bras. Quand il titilla ses côtes, Yoonie retint un nouveau cri et attrapa ses poignets pour l'immobiliser, les chatouilles étant une torture pour le jeune renard. Puis vint la confession, ébauche de son passé, de ses douleurs, de ses regrets et de ses fiertés. Il avait eu de quoi être heureux, et il avait tout perdu, douleur inconnue pour le hacker qui n'avait jamais rien eu avant d'entrer dans sa bande.

Le serrant contre lui pour le rassurer, Yoonie pensa brièvement que si Nao entrait et les voyait ainsi... mais il ne viendrait pas, n'est-ce pas ? Pas après leur discussion, le baiser. Une vague de tristesse s'empara de lui, qu'il repoussa pour se concentrer sur les confessions de Jun. Lui était là, lui était sincère, lui n'attendait rien de lui - ou du moins le croyait-il toujours. Il avait trouvé dans ses recherches sur le détective que ses parents étaient morts dans un accident quand il avait dix-huit ans, comprit qu'il parlait de ça, mais il ne voulait pas prononcer les mots. Si Jun se taisait, il avait ses raisons, non ? Mais ne pas lui dire qu'il savait, c'était comme lui mentir, et il ne le voulait pas. Ses doigts caressant sa nuque, il ferma les yeux, se sentant mal pour lui, pour son passé, pour ce qu'il n'aurait pas du savoir.

Je sais... Je regrette presque d'avoir fait des recherches sur toi, je devrais pas savoir tout ça, mais je le sais. Et je suis désolé que tu aies eu à vivre ça.

Lui-même avait connu des drames, subit des choses horribles, mais la douleur de Jun était différente, cette d'un fils qui avait connu et perdu ses parents à côté de celle d'un enfant qui n'avait pas conscience de sa perte. Il desserra son étreinte en sentant l'autre bouger, croisant son regard et lui offrant un sourire quand il se redressa un peu. Jun reprit les plaisanteries, changeant d'humeur comme de chaussettes, et Yoonie rit un peu, ne sachant pas à quoi s'attendre.

Je tremble de peur ! Tu sais que j'ai des voisins hein ? Si je crie ils viendront me sauver. Et j'ai un coloc qui pourrait rentrer d'une minute à l'autre.

Mais voulait-il qu'on le sauve ? Et de quoi ? Il n'avait pas peur de Jun, ne se méfiait pas, ne se sentait nullement menacé par lui. Finalement, Yoonie leva un bras et força le plus âgé à se rallonger sur lui, le serrant comme une peluche sans ménager sa force de moineau - même en y mettant tous ses muscles, il ne lui ferait certainement pas mal, se lâcha donc pour extérioriser son énergie et son besoin de calins.

T'oserais pas me faire mal de toute façon, t'es tombé sous mon charme irrésistible.

Soupirant d'aise, il appuya sa joue contre les cheveux de Jun, fermant les yeux pour profiter, juste une minute. Pour oublier l'espace d'un instant que leurs vies étaient chaotiques, pour se sentir moins seul, pour avoir un ami, un frère qui le comprenait et l'acceptait.


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L’amitié fraternelle. Platonique et pétillante à la fois. Jun en avait oublié sa signification jusqu’à Yoonie. Ils ne se connaissaient que depuis très peu de temps et pourtant, une étincelle de compréhension avait jailli entre eux. Peut-être pas de la meilleure des façons, aux vues du fait que lui comme son nouvel ami avaient fait mutuellement des recherches l’un sur l’autre, mais le résultat en avait été que bénéfique. Ils s’amusaient tous les deux comme de vrais gamins tout en écoutant et conseillant comme les adultes. Un mélange parfait entre taquinerie et sérieux. D’ailleurs, l’aîné des deux garçons en profita pour donner encore des bisous à son camarade, sachant pertinemment qu’il n’en voulait pas. Plus on lui disait non et plus il fonçait tête baissée avec un sourire aux lèvres. Il riait pleinement, à gorge déployée aux propos de Yoonie avant de secouer la tête.  

« Avec ma bouille d’ange, ils ne me croiront pas capable de te faire le moindre mal et je n’en ai pas envie de toute façon. Vu que tu es tombé sous mon charisme incroyable et mes paroles enchanteresses, c’est évident que tu ne me feras aucun mal. Je suis ton sauveur après tout. »  

Son égo n’en était que flatté par ses propres paroles à son égard. On ne le lui donnait pas donc il s’en chargeait lui-même. Et il n’en avait aucunement honte. De plus, il pouvait réellement faire mal au hacker s’il le voulait, mais ce n’était pas le cas. Après tout, il avait fait partie de l’armée et maintenant de la mafia, faire souffrir les autres étaient le cadet de ses soucis. Néanmoins, avec Yoonie, il n’en voyait pas tellement l’utilité. Vu sa délicatesse et sa naïveté, les mots étaient largement suffisants. Il soupira un instant contre son ami, laissant ses doigts jouaient avec les cheveux de ce dernier.

« Aurais-je entendu un presque ? C’est le mot clé de ta phrase. Tu regrettes presque d’avoir fait des recherches sur moi. PRESQUE PETIT IMPERTINENT. Pourquoi presque ? »

Il l’attaqua de nouveau de chatouille en tout genre, allant jusqu’à le faire pleurer de rire et esquiva habilement la poigne de son interlocuteur pour le stopper. Il s’arrêta tout de même pour redonner le souffle à son comparse ainsi que le temps de lui fournir une réponse puis il se laissa retomber contre lui avec un sourire.

« Sache que j’ai également fait des recherches sur toi donc on va dire qu’on est quitte maintenant. Je suis aussi désolé que toi que tu aies dû vivre de telles choses, mais sans ça, on ne se serait peut-être jamais croisés. Qui sait. Tu n’aurais jamais rencontré ton petit Wolf et tu n’aurais jamais eu ton premier baiser. »

 Jun ria encore à cette révélation et à la facilité déconcertante que c’était de parler de son crush. Quel premier baiser. Mémorable au moins. Mais nullement satisfaisant. C’était presque triste qu’il ne l’ait expérimenté que maintenant. Il savait que parler de Nao était négatif pour lui, mais pas du point de vue au brunet.

« Tu souris comme un idiot quand tu penses à lui donc ne le voit pas négativement, petit prince. Je me demande juste comment ça se fait que tu n’as jamais rien expérimenté avant ? Aucun jugement, chacun fait ce qu’il veut, c’est juste de la curiosité. »

Jun se moquait bien de savoir ce que les gens font et avec qui. Tout le monde était libre de leurs choix. Mais oui, il était plus que curieux de savoir comment Yoonie s’était retrouvé à avoir son premier baiser avec Nao et à son âge. Malgré son passé compliqué, son tempérament ensoleillé et sa belle gueule l’aider à avoir qui il souhaitait, les filles comme les mecs devaient faire la queue auprès du plus jeune pour sortir avec lui. D’où la question du Ninomea. Par contre, il ne demanda jamais pourquoi les hommes et pas les femmes. L’attraction ne se commande pas et pour Jun, l’un ou l’autre, il ne voyait rien de compromettant, étant flexible lui-même.

« Au fait, ton coloc, il rentre quand ? Non pas que ça me gêne qu’ils nous voient dans cette position. Je suis à l’aise. Mais qu’il ne crie pas au cambrioleur de suite. Ça serait gênant pour lui. »

Est-ce que le ton de Jun impliquait qu’il souhaitait qu’un quiproquo se créer ? Oui. Tout à fait. Il s’en amuserait pleinement et son interlocuteur pouvait nettement le sentir. L’ancien militaire cherchait souvent à faire des conneries et il ne le cachait pas. Foutre le bordel ? Il ne s’appelait pas Eris la nuit pour rien. D’ailleurs, en pensant au Panthéon, il voulut savoir l’heure. Il se redressa donc légèrement, s’appuyant sur Yoonie comme d’un reposoir et vérifia les aiguilles.
« La nuit je suis au Panthéon. Il y a des heures, même si en ce moment avec la danse, j’arrive tard donc t’étonnes pas si je dois filer à un moment donné. »

Le fait qu’il soit couvert de blessures ne le choquait pas, comme s’il en avait oublié leurs existences. Jun finit par se relever, cherchant sa veste des yeux. C’est vrai qu’il l’avait abandonné plus tôt, il prit ensuite le temps de ranger les jeux, son côté maniaque de la propreté et de l’ordre ressortant avec la base, mais il ne s’invita jamais de lui-même dans la chambre de Yoonie. Il avait bien compris que c’était chasse garder et il mettait sa vie en péril en pénétrant à l’intérieur. Il fit également en sorte que son cadet ne range rien, le faisant à sa place. Comme un grand frère qui rangeait la maison. Il revint ensuite s’assoir aux côtés de son ami, lâchant un soupir.
« J’ai pas spécialement envie de partir, mais j’ai déjà assez joué la sangsue comme ça avec toi. De toute façon, on se revoit n’est-ce pas ? »

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Kang Jaeyoon  ϟ  Ninomea Jun

Explosant de rire aux paroles de Jun, Yoonie ne nia pas être lui aussi tombé sous son charme, séduit par le lien qui s'était forgé entre eux aussi rapidement. Il ne se moquait pas de lui par ces rires, non, il passait juste un bon moment, s'amusait avec son ami, plaisantait. Pendant quelques minutes, il avait réussi à lui faire oublier les cours et le travail et, même si des sujets douloureux ou difficiles avaient été abordés, cette rencontre était comme une pause dans sa vie, une parenthèse qu'il ne voulait pas fermer, pas encore.

Agressé par les chatouilles du poids qui l'immobilisait sur le canapé, Yoonie riait à en avoir mal, gesticulant pour se libérer de ces mains qui le torturaient. Il avait mal aux côtes, mal aux joues, mal aux bras à force d'essayer de le repousser sans succès. Ce ne fut que quand les larmes perlèrent aux coins de ses yeux qu'il fut libéré, posant ses mains sur sa poitrine en reprenant son souffle. Il lui fallu une bonne minute pour se remettre, Jun à nouveau couché sur lui comme s'il ne venait pas d'essayer de le tuer par étouffement - oui bon, Yoonie exagérait mais c'était pas loin de la vérité...

Eh bah là je regrette plus du tout ! J'aurais même du aller plus loin, je me suis arrêté avant d'apprendre à quel âge tu as perdu ta première dent de lait.

Redoutant une nouvelle attaque, il resta sur la défensive jusqu'à ce que Jun reprenne la parole, avouant qu'il avait aussi fait des recherches sur lui et savait ce qu'il avait subit. Il était le seul au courant alors, devait avoir deviné que des blancs dessins ornaient son dos. Un petit sourire étira ses lèvres à ses conclusions. C'était vrai, c'était grâce à ces cicatrices qu'il avait rencontré Peter, qu'il était devenu hacker, avait connu Nao et fait des recherches sur Jun. C'était horrible, mais sans ça il serait bien différent.

Tu vas pas me lâcher avec ce bisou hein ?

Souriant, il baissa les yeux vers lui, sachant bien que son visage le trahissait. Puis Jun demanda pourquoi il n'avait jamais embrassé personne avant et Yoonie haussa les épaules. Avant Peter, il n'avait jamais été amoureux et avec lui ce n'était pas allé jusqu'au stade du baiser alors...

Je sais pas, l'occasion s'est jamais présentée. Les gens ont pas l'air de faire la queue pour me draguer et j'y avais jamais vraiment pensé avant Peter et Wolf. Peut-être que personne veut de moi et que je vais finir seul avec mon ordi et des chats, qui sait ?

Une vision d'avenir bien pessimiste mais pourquoi pas ? Si Nao ne voulait pas de lui non plus, aurait-il la force et l'envie d'encore tomber amoureux ? D'encore se laisser emporter par des sentiments et risquer de se faire jeter parce qu'il ne serait pas assez bien ? Pas assez mature, pas assez normal, juste trop lui. Soupirant longuement, il fut distrait par l'intervention de Jun qui demandait quand Helio rentrerait. Quand, il savait pas, mais certainement pas tout de suite. Peut-être le soir.

Dans quelques heures je pense. Et entre nous, si j'accueille un cambrioleur en le laissant se coucher sur moi, fais-moi interner hein, c'est pas normal ce niveau de naïveté.

Déjà qu'il l'était beaucoup trop, si en plus il laissait les cambrioleurs s'installer sur lui... Bon, il ne savait pas que Jun s'était introduit chez lui avant qu'il n'arrive, c'était vrai, sinon sa réaction aurait peut-être été bien différente. S'il était rentré une minute plus tôt, s'il l'avait trouvé debout dans son salon, il aurait pas ouvert les bras pour un calin, non. Il aurait pas pris une batte de baseball non plus mais ses jambes à son cou... certainement, oui.

Gêné par les mouvements de Jun, Yoonie gémit un peu quand il s'appuya sur lui pour regarder l'heure, redoutant qu'il ne doive s'en aller. Il avait une vie chargée, visiblement, entre la danse et son travail au Panthéon, et sa pause chez le jeune hacker semblait toucher à son terme. Il se leva pour ranger, empêchant le propriétaire des lieux de l'aider et ramassa sa veste, signe qu'il devait partir. Quand il se rassit à côté de lui, Yoonie l'entoura de ses bras en mode koala, ne voulant pas qu'il parte.

Non pars paaaaaaaas ! Si j'accepte d'entrer au Panthéon je peux te séquestrer ici ?

En rajoutant une couche en se glissant dans le dos de Jun et en croisant ses chevilles devant lui pour le bloquer, il posa sa tête sur son épaule, bien décidé à ne pas le laisser partir. Il sentait que, si le détective s'en allait, il croirait à un rêve, penserait avoir halluciné cette rencontre trop bien pour être vraie. Sans aucune trace de son passage après qu'il ait tout rangé, il ne lui faudrait pas trois heures avant de se dire qu'il s'était endormi sur le canapé et avait imaginé ce garçon qui le comprenait trop bien, le faisait rire et parler trop facilement, qui était trop semblable à lui pour être réel. Maintenant qu'il le tenait, il ne voulait plus le lâcher, tout simplement.


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Jun éclata de rire quand son koala le prit pour son eucalyptus personnel. Il le laissa faire avant de poser ses mains contre les siennes, sans les retirer. Par la suite, l’aîné laissa sa tête basculer en arrière, ses iris trouvant le plafond. Il se balança très légèrement de droite à gauche, presque imperceptiblement, comme un bébé que l’on berçait. Voulant donner du drame à la situation, il laissa quelque temps de blancs entre eux, comme s’il réfléchissait à la question alors, qu’il avait déjà sa réponse depuis le tout début. Yoonie avait capturé son âme d’enfant définitivement en l’attrapant de cette manière et il était hors de question pour le détective de se séparer de son nouvel ami.  

« Si tu entres au Panthéon, tu pourras me voir tous les jours, toutes les nuits et me séquestrer autant que tu le souhaites. Sans que ce soit flippant. »  

Jun ria une fois de plus avant de se laisser aller contre son cadet. Il sortit son téléphone et envoya un message à Adonis, il ne cacha pas l’intitulé de son texto, laissant tout le loisir à des yeux curieux de voir ce qu’il s’y cachait. Ce dernier se résumait à quelque chose de très simple comme « je finalise donc pas là ce soir » ni plus, ni moins. Il savait que son frère allait le laisser gérer. Même s’il laissa sous silence le fait qu’il risquait une petite représailles de sa part le lendemain. Tout dépendait de son humeur. Connaissant l’énergumène, il en profiterait pour lui administrer un croche pied bien vicieux ou quelque chose du même genre. Ah, qu’il aimait son frangin adoptif. Toujours là pour lui rappeler de faire son sport quotidien. Ensuite il abandonna l’appareil dans sa poche, ne s’en préoccupant plus un seul instant. A la place, il tourna la tête sans se donner un torticolis -après tout, il avait déjà assez souffert comme ça- et leva les yeux au ciel.

« Et après tu oses me dire que les gens ne font pas la queue pour toi, petit prince ? Il tombe raide dingue de toi en deux secondes tu veux dire. »

Il se sépara de Yoonie, mais pour retirer sa veste, ayant beaucoup trop chaud avec un corps contre le sien qui irradiait de chaleur comme une bouillotte. Lui-même n’était pas frileux donc combiné les deux et il devait facilement se dévêtir, au moins d’un vêtement. Il se rassit ensuite près de lui, la plaque militaire de son père cachait sous son t-shirt même s’il en était fier. Il n’avait pas peur que le jeunot le découvre puisqu’il avait effacé grossièrement toute inscriptions sur la plaque. Aussi doué qu’était son camarade, il ne pourrait jamais lire ce qui était devenue illisible. Jun se laissa aller contre lui, jouant avec les longs doigts de son cadet, profitant pour voir la différence entre leurs mains sans pour autant piper mot sur ces dernières.  

« Comme je reste squatter ici dû à tes suppliques qui fendrait le cœur du plus frigide des insensibles, tellement l’envie et le désespoir dégoulinent de tes mots, tu as l’intention de me faire dormir où ? Mes pauvres blessures ne pourront guérir sur un canapé. »

 Est-ce qu’il avait maintenant oublié toute sa bienséance pour une impolitesse exacerbé ? Bien sûr que oui. Jun le comédien était de retour. Sa curiosité pour l’appartement qu’il avait déjà visité l’incombait toujours autant et de toute façon, il savait déjà où il allait dormir et le fit savoir à son petit protégé.

« Peuh, au final, pourquoi je demande alors, que je sais que je vais dormir avec toi. Par contre évite de me toucher quand je me réveille, ne me fait pas non plus de surprise quand je dors et jamais de gestes brusques. Je risquerai de te faire mal. Des mécaniques dues à certains événements. »

C’était nonchalamment qu’il avait dit cela, se levant pour chercher -faisant parfaitement semblant- la chambre de Yoonie. Il avait subi plusieurs attaques en tout genres, toutes très douloureuses et des traumatismes s’étaient résulté de tout cela, d’où le fait qu’il ne fallait pas le toucher au réveil. Parfois, il avait des cauchemars, mais il se tut. N’ayant rien vu de spécialement violent aujourd’hui il n’en aurait pas. Le jeune hacker pouvait facilement savoir ou au moins présumé quels « événements » avaient vécus son aîné de par son passé militaire. Seule la part d’ombre de la mafia restait dans les méandres des secrets. Jun ouvrit une porte au hasard et cela n’avait rien à voir avec une chambre donc il referma la porte derrière lui et s’amusa à ouvrir toutes les portes pour regarder jusqu’à tomber sur l’objet de sa convoitise. Il pénétra donc dans ladite pièce et fit comme chez lui, sachant parfaitement que son cadet le rejoindrait fissa. Ce qui ne manqua pas lorsqu’il le sentit dans son dos. Téméraire, il fit le tour de la pièce, laissant ses iris foncées regardaient tout ce qui était possible de voir, relevant un sourcil devant la collection de jeux impressionnantes.

« Tu me cherches avec tout ça, tu le sais ? Des nuits blanches en approche. »

Puis il se laissa tomber sur le lit de Yoonie, les mains sur son ventre avant de les enlever. Il invita son protégé à le rejoindre, ses bras grands ouverts en invitation. Ils n’étaient pas près de dormir, mais ils changeaient de lieu pour quelque chose de plus confortable. De toute façon, Jun avait décrété de crécher ici et à moins que le koala décide de le porter, il n’avait pas le choix de faire ce que voulait le brunet.

 « Maintenant que tu veux être du Panthéon, quel nom de dieu ou déesse tu veux être ? Lequel te représente le mieux selon toi ? »

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Yoonie n'aurait jamais pensé qu'il serait aussi facile de garder Jun près de lui, qu'en une phrase et un comportement enfantin il saurait le faire changer d'avis. Quand il le vit écrire un texto à Adonis, sa curiosité prit le pas sur le respect de son intimité et il le lu, un sourire étirant ses lèvres quand il comprit avoir gagné. Heureux, il lui fit un bisou sur la joue pour le remercier avant d'exploser de rire à sa remarque. Lui était tombé sous son charme, mais ce n'était pas le cas des autres. Personne ne lui avait encore témoigné d'amour pur, seulement du fraternel, maternel ou amical. Enfin, peut-être que Nao...

Et bien ils le cachent bien alors !

Mais, à cet instant, ça ne lui importait plus et il affichait un sourire assez grand pour oublier toutes ses douleurs, ses malheurs et son passé sombre. Laissant Jun se redresser pour retirer sa veste et se replacer à côté de lui, positions plus confortables pour les deux. Yoonie fit mine de réfléchir à où le faire dormir puisqu'il ne voulait pas du canapé. Baignoire ? Carpette ? Lave-vaisselle ? Il allait faire part de ces plaisanteries à son ami quand celui-ci le devança, s'imposant dans son lit comme s'il avait lu ses pensées. Bon, ils seraient un peu à l'étroit mais au moins ils n'auraient pas froid...

Noté. Et... je fais souvent des cauchemars... J'espère que ça arrivera pas mais n'hésite pas à me réveiller si ça arrive.

Disant cela, il réalisa que la nuit risquait d'être mouvementée. Si il se mettait à remuer en croyant se faire fouetter par son oncle, qu'il faisait des gestes brusques et réveillait Jun qui lui faisait une clé de bras en croyant à un assassin... Ouais, ils risquaient pas de s'ennuyer cette nuit ! Enfin, peut-être que la présence d'une peluche humaine le rassurerait et qu'il aurait enfin une nuit paisible, lui qui n'en avait connu qu'une poignée depuis les années qu'il avait été sauvé de cet homme.

Pendant qu'il se confiait sur ses terreurs nocturnes, Jun s'était levé pour chercher la chambre de Yoonie qui lui répondait par "tu te réchauffes... ah non t'es gelé là", s'amusant de le regarder ouvrir les portes l'une après l'autre alors qu'il l'avait vu aller chercher un jeu un peu plus tôt. Une façon comme une autre de visiter l'appartement, faisant rire Yoonie quand la mine du détective montrait son embarras à avoir ouvert la chambre d'Helio. Puis il poussa la bonne porte et le hacker se leva pour le suivre dans son antre, lui faisant confiance mais s'assurant tout de même qu'il ne casse ou ne dérange rien.

Nuits blanches pendant lesquelles je vais te massacrer... Et j'ai autant d'expérience dans le domaine du non-sommeil que celui des jeux, je te préviens.

Capable de travailler sur son écran pendant trois jours et trois nuits sans autre pause que pour se rendre aux toilettes, il était prêt pour des marathons jeux vidéos, même s'il se doutait que Jun devrait travailler - lui aussi maintenant qu'il avait accepté faire partie du Panthéon. Sa décision avait été hâtive et irréfléchie, il doutait un peu, se demandait s'il n'aurait pas du poser plus de questions, mais il ne reviendrait pas sur ses paroles.

Un sourire amusé sur les lèvres, Yoonie alla se blottir dans les bras de Jun, fermant les yeux en posant la tête sur son épaule. Puis vint le moment de trouver un nom de divinité pour le représenter au Panthéon... déjà. Roulant sur le dos, il fixa le plafond en réfléchissant, ne connaissant pas de dieu de la naïveté, de l'innocence ou de l'immaturité. Il avait des dieux qu'il aimait bien, évidemment, mais qui n'avaient rien à voir avec eux. Artémis, par exemple.

Calista, esprit de la perfection...

Se retenant de rire à sa plaisanterie, il lança un coup d'oeil en coin pour guetter la réaction de Jun, cherchant en même temps un autre nom.

Plus sérieusement... Peut-être Léthé ? Elle représente l'oubli et je peux effacer ce que vous voulez sur internet. J'ai pas encore expérimenté mais je peux même tuer quelqu'un virtuellement avec un acte de décès des plus officiels. Et puis je pense que c'est la fille d'Éris et comme c'est toi qui m'a trouvé...

Posant son regard sur Jun, Yoonie attendit son verdict, espérant que le nom ne soit pas encore pris et qu'il plaise à son ami. Il pouvait en trouver d'autres encore, pourrait chercher plus loin, ouvrir Wikipédia et passer en revue tous les noms de la mythologie jusqu'à trouver quelque chose de parfait.

Par contre, je devrais pas rencontrer les trois chefs, passer un entretien ou quoi ? Ils sont d'accord que tu embauches des gens comme ça ?


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