Je trouve que le karma me fait chèrement payer ces années de mauvais comportement. J’essaie pourtant de faire amende honorable depuis près d’un an. En fait depuis que ma sœur a quitté le Japon et que j’ai rencontré Jun. C’est lui qui m’encourage à m’améliorer mais il faut croire que ce n’est pas suffisant mais surtout qu’il ne représente pas une fréquentation suffisamment intéressante aux yeux de ma mère qui ne me pardonne toujours pas mon redoublement. J’espère que mes résultats du premier semestre apaiseront quelque peu sa colère. Quant à avoir des fréquentations dignes de ce nom… j’ai du me creuser la tête pour trouver quelqu’un qui pourrait être à la hauteur des espérances de mon mère. Autant dire que j’ai du passer presque toute l’université au crible avant de tomber sur lui : Anzai Ken.
J’ai dû faire des recherches pour m’assurer que c’était bien lui. Me connaissant, je suis capable de me planter mais non, c’est bien le fils d’un des partenaires d’affaire de mon beau-père, enfin je veux dire mon père. N’est-il pas le candidat parfait pour faire parti de mon carnet d’adresse et briller aux yeux de ma mère ? Avec ce genre d’amitié, c’est sûr qu’elle me laissera tranquille, non ?
Parce que je sais m’en donner les moyens, j’ai décidé de faire une séance d’essaie au club de basket. Avec ça, c’est obligé qu’on se parle sans que j’ai l’air d’une stalkeuse… parce que bon oui j’avoue que pour mes recherches j’ai dû un peu enquêter à son sujet. Rien de bien méchant ! Il fallait bien que je trouve comment nous pourrions nous rencontrer et devenir amis ! Bon, je sais j’avais dit que c’était fini les amitiés par intérêt mais c’est pour la bonne cause et puis je promets d’être vraiment gentille avec lui. Après tout, j’arrivais bien à l’être avec Ji Yeong, qui n’est franchement pas le type le plus sympa de la terre ! Quand je pense qu’on a partagé le même lit, lui, Jun et moi. En tout bien tout honneur ! Mais quand même, j’ai cru que ma mère allait me tuer quand elle l’a su… Bref je m’égare…
En parlant de tuer ou plutôt de mourir… Je n’aurais jamais cru que cet essaie serait si éprouvant. Je suis au bout de ma vie alors que je pensais être en bonne condition physique. Ruisselante de transpiration, épuisée, les mains endolories à cause du ballon, je sens que demain, je ne vais pas pouvoir me lever à cause des courbatures mais je ne peux pas abandonner si vite ? J’ai juste besoin de reprendre mon souffle. La séance est finie et il faut que je trouve mon courage pour aller lui parler mais laissez-moi juste une minute. Une toute petite minute.