Rien ne va aujourd’hui, mais alors absolument rien du tout. Il suffit que je vous raconte comment s’est passé le début de ma journée pour vous en convaincre. Déjà je me suis réveillée en retard parce que j’avais mal branché mon téléphone et qu’il n’avait plus batterie, donc mon alarme n’a pas sonné. Ensuite, je me suis rendu compte que je n’avais rien pour le petit-déjeuner. Quand je suis sortie de la Résidence, un oiseau m’a fait dessus et j’ai été obligé de retourner me changer. Vous voulez vraiment que je le continue ? Parce que l’histoire ne s’arrête pas là mais je n’ai plus envie d’en parler ou plutôt d’y penser parce que je sens la moutarde qui me monte au nez et que ce n’est clairement pas le moment de péter un câble. Non, je dois rester zen et surtout me montrer souriante pour espérer me faire un jour d’autres amis que Jun.
C’est ce que je me dis alors que je suis devant le distributeur à boisson, me répétant que les autres ne sont pas responsables de ma mauvaise journée et que je ne dois surtout pas passer mes nerfs sur eux.
Respirant un grand coup, je récupère ma canette et l’ouvre tout en me retournant pour reprendre mon chemin. Jusque là rien d’anormale si ce n’est que je rentre accidentellement dans ce gars, à moins que ça soit lui ? Dans tous les cas le continu de ma boisson se répand aussi bien sur lui que sur moi, me faisant ainsi exploser de rage dans un cri où se mêle surprise et colère.
Je crois que c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et malheureusement c’est sur lui que ça tombe.
(#) Re: Mauvais karma - Miran feat Hideki ϟ Dim 14 Nov - 18:32
Hideki était pressé aujourd’hui. Tellement pressé qu’il zigzaguait entre les personnes dans la cour de Chûô, tout en lisant un mail de son éditeur sur son téléphone. Comme s’il avait un sixième sens, il parvenait à détecter la présence de gens en face de lui sans lever le nez de son appareil, parvenant à les éviter au dernier moment, non sans déclencher une frustration de type « mais regarde où tu vas ! ». Mais son sixième ne pouvait pas toujours fonctionner, et ce fut lorsqu’il passa devant les distributeurs de boissons qu’il percuta de plein fouet une jeune fille qui venait de reculer. Ça aurait pu bien se passer si la demoiselle ne venait pas d’acheter une canette qu’elle avait déjà ouvert. Le contenu s’était autant répandu sur elle que sur lui, et cette conséquence désastreuse avait eu pour effet d’énerver la jeune fille au point qu’elle pousse un véritable cri de rage. Hideki sursauta à l’entente de l’expression de sa colère, ne s’attendant pas à ce qu’une pauvre canette renversée puisse avoir un tel impact sur quelqu’un. Déstabilisé, il essuya les goutte sur l’écran de son téléphone, le rangea dans son sac en se disant qu’il faudrait qu’il finisse de lire le mail après l’incident, et se confondit en excuses :
« Je suis vraiment désolé, je ne regardais pas où j’allais. Je vais te repayer une canette, et s’il le faut, je peux aussi t’acheter un pull à la Co-Op … »
Bon, ils vendaient essentiellement des hoodies à l’effigie de la fac, mais ce serait toujours mieux que d’aller en cours avec une grosse tache sur son t-shirt. C’était aussi valable pour lui d’ailleurs, même si éventuellement, un petit coup d’eau dans les toilettes pourrait suffire. Cependant, nous étions en novembre et il faisait de plus en plus froid, se balader avec un pull mouillé n’était pas non plus l’idée du siècle. Comme d’habitude, Hideki réfléchissait à cent à l’heure et avait toujours des idées plus saugrenues les unes que les autres. Sans doute son côté écrivain.
« Je suis désolé que cette pauvre canette t’ait mise autant en colère … »
Encore une maladresse made in Yamada Hideki. Il se doutait pourtant bien que pour qu’elle pète une durite comme ça, la demoiselle devait surtout avoir eu un début de journée assez merdique pour craquer sur une broutille. Cela lui était arrivé maintes et maintes fois. Mais il essayait de manière détournée de savoir ce qui n’allait pas sans être trop intrusif. A voir si la miss acceptait de se confier ou si elle allait juste lui pourrir la gueule en tant que dommage collatéral.
« Tu es désolé ? Encore heureux ! » Retiens toi Miran… Souffle à fond. Ne relâche pas toute ta mauvaise humeur sur ce garçon qui était au mauvais endroit, au mauvais moment… J’ai beau me répéter ces quelques mots, je n’arrive pas à empêcher la moutarde de me monter au nez. Je suis à deux doigts de péter un câble et pourtant, ce n’est complètement de sa faute, je le sais. J’ai eu un début de journée désastreux et lui, il va tout se prendre en pleine figure si je ne trouve pas la force de me retenir. J’essaie au point que j’en tremble de colère. Que voulez-vous ? Chassez le naturel et il revient au galop ! Tous ces efforts pour être gentille, pour ne pas distribuer au quotidien ma méchanceté gratuitement… je crois que toutes cette colère et cette frustration retenues vont se déverser sur ce gars. Dans le fond, j’ai de la peine pour lui. Enfin j’en aurais plus tard car là, j’ai envie de l’étriper. « Tu m’as bien regardé ? J’ai une tête à porter un pull de la Co op ? Sérieusement ? Tu n’as rien trouvé de mieux ? » Je lui crache mon venin alors que je sais que ça n’aidera personne. Lui aussi a été trempé par ma canette. Nous sommes en quelque sorte tous les deux dans le même bateau Alors après avoir soufflé un bon coup, je broie littéralement la canette dans ma main. Bien évidemment c’était une idée stupide car le restant de soda coule le long de mes doigts mais ça m’a fait du bien et surtout ça m’a empêché de la lui envoyer en pleine figure. Pourquoi est-ce que je fais autant d’effort pour un inconnu ? Peut-être parce qu’il me fait penser à Jun. Rien que pour ça, je vais essayer de ne pas trucider. « J’espère que tu es prêt à assumer tes responsabilités. Maintenant, tu vas me raccompagner chez moi pour que je puisse me changer. J’habite à la résidence et ne t’avise pas à me dire non. » Je grogne ces quelques mots en faisant un pas vers lui et en prenant un air menaçant. Evil Miran est à deux doigts de faire son retour alors je ne lui conseille pas de me contredire car je n’ai pas envie de me taper l’affiche en rentrant toute seule chez moi dans cet état.
Whaaaat ? Mais c’était quoi cette boule de nerfs face à laquelle il se trouvait ? Hideki enchaînait les tuiles en ce moment, mais il n’avait pas signé pour se faire engueuler pour un malheureux incident quand même. Mais la jeune fille avait l’air tellement énervée contre lui qu’il ne valait mieux pas essayer de lui faire entendre raison, au risque de l’agacer encore plus. Si la personne en face de lui s’était révélée plus calme, Hideki se serait montré plus ferme, mais vu le ton qu’elle employait et son refus évident d’accepter ses excuses, il ne valait mieux pas envenimer davantage la situation. Il tenait à sa vie quand même.
« M-Mais … »
Il ne put terminer sa phrase car la jeune fille se remit à pester en réfutant à nouveau sa proposition de lui acheter un pull de la Co-Op pour ne pas rester trempée. Ok, c’était donc le genre de nana qui accordait plus d’importance à l’apparence qu’au confort. Il était réellement mal tombé. C’était une petite princesse qui allait lui faire passer un sale quart d’heure. Quelle journée de merde, vraiment.
« Je … Bah non, j’ai rien trouvé de mieux, désolé. »
Hideki était en train de s’enfoncer encore plus en accentuant le fait qu’il était stupide selon la jeune femme. Il allait encore se prendre une rafale de mauvaise humeur avec cette maigre intervention qui ne faisait pas avancer le problème. Il avait envie de soupirer, mais même cela risquait de se retourner contre lui.
C’est alors qu’elle lui annonça qu’elle espérait qu’il assumerait ses responsabilités et qu’il allait la raccompagner jusque chez elle. La résidence. La résidence ? Hein, sérieusement ? Mais il avait encore des cours cet après-midi, et un aller-retour à Seiseki était mine de rien assez long … En plus il était quasiment persuadé qu’elle allait vouloir prendre le monorail qui était plus cher que le train qui passait près du zoo. Mais il imaginait mal cette princesse passer par la forêt à l’arrière de l’université.
« C’est-à-dire que j’ai c …. Bon laisse tomber. Tu as raison, c’est ma faute, je vais t’accompagner. »
Il avait compris que la jeune femme n’entendrait aucune excuse de la part de Hideki et que le fait qu’il ait des cours à suivre était le cadet de ses soucis. Résolu, il envoya rapidement un message à un camarade de classe pour lui expliquer qu’il y avait une urgence et qu’il ne pourrait pas assister au cours de cet après-midi, qu’il aurait besoin de ses notes.
Il est désolé ? Encore heureux ! D’ailleurs quand il commence à protester, je lui adresse un regard noir qui le dissuader d’ajouter quoi que ce soit. Qu’il ne commence pas hein ! Sinon je sens que je vais péter un câble parce que oui, je me retiens encore et si ce n’était pas le cas, il l’aurait senti passer car je peux être bien pire quand je m’y mets. « Parfait. » Je suis contente qu’il se soit résigné à assumer ses responsabilités et mon sourire en témoigne. Le prenant par le bras, je le tire dans la direction du monorail. « Allé ! Dépêche-toi avant qu’on ne se transforme en glaçon ! C’est ça que tu veux ? » Pourquoi les hommes sont si peu réactifs ? Ce que ça peut m’agacer ! S’il ne prend pas plus d’initiative, il n’ira pas bien loin dans la vie. C’est moi qui vous le dis ! Être mignon, ça ne sert pas à grand-chose à part si on veut devenir idole et je ne crois pas qu’il ait une chance surtout s’il reste aussi coincé. « Au fait ! C’est quoi ton nom ? » Oui parce qu’il ne croit pas que je vais me présenter la première ? En plus il faut quand même que je sache comment l’appeler, surtout si à un moment donné il essaie de me fausser compagnie. Il n’oserait pas ? Si ? Il n’a pas intérêt !
(#) Re: Mauvais karma - Miran feat Hideki ϟ Mar 1 Mar - 11:10
Vraiment Hideki, ton karma était négatif en ce moment. Il se passait tuile sur tuile dans la vie du jeune homme et il se demandait ce qu’il avait fait à l’univers pour mériter un tel acharnement. D’abord les soucis familiaux avec Hanae, ensuite son pote de courrier qui disparaissait du jour au lendemain sans nouvelles, et maintenant ça. Résigné, il se laissa attraper par le bras et se mit en marche de manière automatique …. Vers le monorail. Quelle surprise. La demoiselle trouva encore à l’engueuler parce qu’il ne marchait pas assez vite. Il serait peut-être temps pour Hideki de commencer à s’affirmer. Il pourrait s’arrêter net devant elle, et la planter là. Ou parler sur le même ton qu’elle. S’énerver, lui dire qu’il était temps qu’elle cesse ses caprices de gamine. Allait-il le faire ? Ce serait peut-être une bonne solution, comme ça elle descendrait un peu de son piédestal et avec un peu de chance, il pourrait retourner en cours. Mais pour le moment, il se contenta de hausser les épaules à sa remarque, ne souhaitant pas attiser davantage la flamme du courroux de cette princesse.
Ils continuaient de marcher, la promenade de Chûô étant assez longue entre les distributeurs et la station de monorail. Subitement, la demoiselle lui demanda son identité. Ca lui importait vraiment de savoir le nom de la personne sur qui elle était en train de se défouler gratuitement ?
« Yamada Hideki. »
Il apprendrait à ses dépens que la jeune femme connaissait son petit frère, Jun, sauf si elle se gardait d’en parler. Après tout, le nom de famille Yamada était parmi les plus répandus au Japon, alors avant de faire le lien .. Des Yamada sur le campus, il devait y en avoir à la pelle.
Le délic opéra à cet instant. Hideki s’arrêta soudainement de marcher, et d’un coup sec, se dégagea de l’étreinte désagréable de la demoiselle. Il se plaça devant elle, le visage fermé, et dit :
« Ecoute. Je ne sais pas qui tu es, pourquoi tu t’acharnes sur moi pour un malheureux accident. Alors je vais être très clair : je suis en master 2, j’ai des cours importants pour valider mon année, je suis en retard et j’ai autre chose à faire que de t’accompagner jusqu’à ta résidence pour que tu mettes un T-shirt qui te mettes plus en valeur qu’un truc de la Co-Op. Mon offre de t’en acheter un tient toujours. Maintenant, si ça ne convient pas à Madame la Princesse, ça n’est pas mon problème. »
Hideki venait vraiment de dire tout ça à voix haute ? Avec ce ton froid qui ne lui collait pas du tout à la peau ? Ca sonnait beaucoup mieux dans sa tête en fait. Il aurait pu y mettre les formes. Et là, deux solutions : soit la miss était bluffée qu’il ait enfin décidé d’assumer son anatomie masculine et de ne pas se faire écraser, et lui fichait la paix, soit elle pétait encore plus les plombs. Hideki était prêt à accepter la sentence …
Yamada Hideki ? Je ne sais pas pourquoi son nom sonne familier à mes oreilles. D’un autre côté, des Yamada, il doit y en avoir à la pelle dans tout le Japon. Peut-être que ça fait échos au personnage d’une série que j’ai vu dernièrement ? Je n’en sais rien. D’ailleurs je m’en fiche complètement car je suis bien trop contrariée pour réfléchir maintenant, d’autant plus qu’il s’arrête net en se dégageant de mon étreinte. Choquée, je ne suis pourtant pas au bout de mes surprises. En effet, il commence à me balancer toutes ces choses à la figure et à chacune de ses phrases, je sens non seulement mes larmes monter mais surtout ma colère grandir. Ainsi, il est donc ce genre de garçon ? Il fait semblant d’être gentil alors qu’au fond, il est juste irresponsable et méprisant. « Parce que tu crois qu’arriver à un entretien avec un vêtement de la co-op ça fait sérieux ? » Ma voix tremble de colère alors que je lui adresse un regard noir plein de larme. D’ailleurs ma main se referme sur le haut de son vêtement et si la petite voix de Jun ne raisonnait pas dans un coin de ma tête, celle me demandant d’être moins méchante avec les gens, je crois que je lui en aurais collé une sur le champ. Au lieu de ça, je me contente de le repousser sans ménagement, me moquant bien qu’il perde ou non l’équilibre. D’ailleurs je lui crie au passage : « Va donc à tes cours si importants ! Je vais me débrouiller toute seule ! Vous les hommes vous êtes tous pareilles ! Que ce soit en Corée ou au Japon ! » Je termine ma phrase par quelques insultes bien placées en coréen avant de lui tourner de dos pour reprendre ma route seule. D’ailleurs qu’il ne s’avise plus de croiser à nouveau mon chemin !
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