Clairement, j’avais été surprise de recevoir un message de Kannon dans ce genre de mood. Je l’avais toujours connu insouciant, sûr de lui, un brin narcissique et aimant contrôler, et ce, depuis qu’on avait matché sur Tinder. Sentimentalement, je faisais n’importe quoi depuis que j’étais au Japon. En même temps, j’avais plaqué mon mec avec qui j’étais depuis un bout de temps et avec qui, en soi, ça se passait rudement bien. Mais il n’avait pas supporté l’idée que je parte à l’étranger, et moi je n’avais pas envie de partir avec des attaches et comme il ne souhaitait pas me suivre, j’avais préféré rompre. Ca m’avait fendu le cœur mais j’avais fini par guérir en réalisant que s’il m’aimait vraiment, il se serait un peu plus accroché ou aurait accepté de me suivre, je sais pas. Peut-être que j’étais égoïste aussi. Chacun ses rêves après tout. Le mien avait été de venir ici, et clairement, je n’étais pas sûre d’avoir le cœur à rentrer en France pour le moment. J’étais bien ici, entre la fac, la résidence, le reste. Au final, si on avait continué notre relation à distance, ça aurait aussi cassé à cause des rythmes de vie, je pense. Mais parfois je pensais à ce qu’il avait pu devenir, et j’avais un léger pincement au cœur. Dans ces moments-là, j’allais voir Kannon. J’avais eu quelques rencards avec des Japonais, mais aucun n’avait retenu mon attention en dehors de lui. Alors il n’y avait rien d’officiel entre nous, mais on se voyait régulièrement. Et même si c’était essentiellement pour assouvir des pulsions physiques, on s’entendait plutôt bien en fin de compte.

Bref, ce soir Kannon allait mal et je ne savais pas pourquoi. C’était une facette de lui que je ne connaissais pas, et que j’allais donc rencontrer puisqu’il m’avait donné rendez-vous au karaoké, dans Sekido. Encore une autre surprise, je ne me souvenais pas l’avoir déjà entendu pousser la chansonnette. Moi j’aimais bien m’y défouler de temps à autre. Mais ce n’était pas une vocation.
J’étais vêtue tout en noir, avec un pantalon en cuir, un petit pull de mi-saison idéal pour ce milieu du mois d’avril, et des chaussures montantes. Depuis l’incident du coiffeur des vacances d’hiver, j’avais dû couper mes cheveux plus courts, ma tignasse rebelle me manquait un peu mais je savais que ça repoussait et j’avais fini par apprécier mes mèches courte.
J’arrivai enfin au lieu du rendez-vous. Maintenant que j’avais à nouveau emménagé à Seiseki, j’étais dans la même ville que Kannon et même dans le même quartier, me semblait-il. C’était plus simple quand on voulait se voir sur un coup de tête. Je le vis au loin. Il s’était teint les cheveux en blonds. Putain, on était assortis : lui tout de jean, moi tout de noir, et nos tignasses platines. Je ris à cette pensée. Il dut me prendre pour une idiote à ricaner toute seule alors qu’il avait le moral au fond des chaussettes, mais il me gratifia d’un salut neutre, et fit une remarque sur ma faim.

« Arrête, j’ai la dalle de ouf ! Je vais défoncer le menu du karaoké ! »

Si j’avais tendance à utiliser un japonais poli à l’université ou avec les autres, en présence de Kannon je me lâchais un peu plus, ressemblant davantage à la Remy de France. Je me sentais à l’aise d’être qui je voulais, il ne jugeait pas. Puis il n’était pas là pour ça de toute façon. Il était un bon coup, moi aussi apparemment, on se marrait bien et ça nous suffisait amplement. Enfin je crois ?

« Alors comme ça tu veux pousser la chansonnette ? »

J’avais choisi de ne pas aborder le sujet de son humeur, le laissant venir vers moi à son rythme. Dans le sens inverse, je n’aurais pas aimé qu’on me saute à la gorge alors je fis preuve de patience et d’enthousiasme, pour lui changer les idées.

L’attitude de Kannon me laissait totalement perplexe aujourd’hui. Il devait vraiment s’être passé quelque chose de grave pour qu’il soit aussi peu lui-même. Mais bon, j’allais peut-être pas directement mettre les pieds dans le plat, si ? On allait déjà attendre d’être dans l’intimité du box de karaoké et pas en plein milieu de Sekido. Ce serait un bon début. Il avait ri à ma remarque concernant l’activité choisie, et s’était mis en route pour pénétrer dans le hall de l’immeuble. Kannon géra la réservation, la bouffe et l’alcool. J’avais l’habitude qu’il prenne les devants, il n’était pas du genre à passer par quatre chemins lorsqu’il réalisait quelque chose. Et ce, quel que soit le domaine … Et ça m’allait très bien ! Les mecs qui tergiversaient des heures durant, non merci. J’étais déjà assez indécise moi-même pour me retrouver avec mon sosie.

Une fois dans la salle sombre en ambiance nocturne avec des lumières dignes d’un nightclubs et un fond sonore en attendant qu’on se chauffe pour chanter, je ne loupai pas le changement dans le regard de Kannon. Les yeux dans le vague, l’air perdu voire déprimé … Je restai un instant à l’observer, impuissante et ne sachant pas comment aborder le sujet épineux avec lui. Mais le service du karaoké m’interrompit dans ma pseudo tentative puisqu’une employée vint distribuer toute notre commande. J’oubliais parfois à quel point le service était incroyablement rapide au Japon contrairement à ma France natale. Kannon annonça aussitôt qu’il était temps de manger, et attaqua les premières bouchées. Je l’imitai, morte de faim, me disant qu’il subirait mon interrogatoire plus tard. J’étais là pour lui changer les idées après tout.

Ce qui me perturba le plus, c’était comment il s’inquiéta que tout me convienne. D’habitude, il faisait son truc, et je m’adaptais si ça me convenait, et je râlais si ce n’était pas le cas. Mais il me demandait rarement mon avis, sauf au lit, parce qu’il avait quand même du respect, contrairement à certains mecs qui n’avaient vraiment aucun respect ou estime pour leurs partenaires. J’acquiesçai d’un mouvement de tête, avant de répondre :

« Ah ouais ça me va nickel, en même temps t’as pris des karaage, c’est trop bon, comment résister ? »

J’aimais plaisanter et j’étais franche, c’était un trait de personnalité qui semblait plaire à Kannon. Faut dire que les Japonaises n’étaient pas aussi expressives que les occidentales.

« Meh, je sais pas, ça fait une paye que je ne suis pas allée au karaoké, je suis rouillée ! On a qu’à faire San Gatsu no Kokonoka !! »

J’avais découvert cette musique dans un drama japonais, et j’en étais tombée amoureuse. Symbole des fins d’année scolaires, cette chanson de l’artiste Remioromen était vraiment trop belle et j’avais fini par l’apprendre presque par cœur à force de la chanter à tue-tête dans ma chambre à Seiseki ou au karaoké. Mon accent n’était pas parfait et c’était un cliché, mais bon.

« Sauf si tu as mieux à proposer, parce que j’ai toujours des idées très classiques. »

Et pour détendre l’atmosphère, alors qu’il s’était saisi d’un morceau de karaage pour le manger, je lui piquai sa bouchée et la dévorai en moins de temps qu’il ne le fallait pour le dire, provocatrice et taquine.

« Allez sans rancune, je t’ai dit que je ne pouvais pas résister au karaage. »

Le but était qu’il se détente et passe une bonne soirée en oubliant ses soucis, alors il pouvait compter sur moi pour faire mon emmerdeuse mignonne.

Avoir le ventre un peu plus rempli qu’à notre arrivée me rendait plus guillerette et encline à la détente. Il fallait avouer qu’une Remy affamée était une Remy désagréable, et nombre de personnes de mon entourage me l’avaient fait remarquer. Cela me ferait presque oublier que l’attitude de Kannon n’était absolument pas naturelle. C’était d’ailleurs dans cet esprit de laisser aller que j’avais plaisanté comme à mon habitude avec lui, que ce soit sur la bouffe ou sur les musiques qu’on allait chanter. D’ailleurs, comment en tant que japonais ne pouvait-il pas connaître cet hymne scolaire si populaire ?

« T’as grandi sur quelle planète pour pas connaître cette chanson ? Tous les Japonais la connaissent ! Ou alors … T’es pas Japonais et tu me l’as caché ! Bah alors Kannon ? »

J’exagérais souvent et j’adorais taquiner, surtout lorsqu’il s’agissait de lui. J’avais finir par m’habituer à sa présence, voire même à m’attacher à lui. L’idée de rentrée en France bientôt si je ne trouvais pas une solution rapide pour rester au pays me chagrinait un peu. Si je retournais là-bas, il y avait de fortes chances pour qu’il oublie mon existence même et me remplace par une autre Gaijin. Triste vie. Mais je ne pouvais pas me laisser aller, il était déjà d’humeur morose et si on déprimait à deux la soirée risquait d’être désolante ! C’était pour me sortir ces idées noires de la tête que j’avais empoigné le micro et chanté le début de la chanson, avant de lui piquer son karaage sous le nez en riant de bon cœur. Sa réaction me fit rire aux éclats.

« Toi, gras ? Fais-moi rire, va. Non j’avais juste envie de t’embêter. »

Je lui fis un clin d’œil et lui tirai la langue, puis poussai un léger cri de surprise lorsqu’il pinça mon ventre. Namého ! Il se mettait à me chatouiller ce bougre, alors qu’il savait que je détestais ça ! Mais je le vis rire de bon cœur et ça me fit plaisir qu’il se déride un peu, lui qui avait l’air si rigide depuis le début de la soirée. Sa pique amicale et taquine m’amusa.

« J’attends de voir jeune homme ! et qui te dit que je n’écoute que des musiques de la déprime ou de gonzesses ? T’es pas prêt mon cher ! Mais vas-y, surprend-moi ! »

Je lui souris, et me remis à chanter, c’était quasiment la fin du morceau et j’avais passé plus de temps à faire l’andouille avec Kannon qu’à réellement me concentrer sur ma prestation, si on pouvait appeler ça comme ça. La chanson achevée, je lui tendis le micro et annonça :

« A toi l’honneur ! »

« Si tu es Russe, je suis polonaise alors ! » rétorquai-je en riant de bon coeur.

J’appréciais l’humour décalé du jeune homme. Même s’il n’avait pas l’air dans son assiette aujourd’hui, il avait su garder sa répartie naturelle et c’était louable. Moi j’étais plutôt bougonne voire désagréable quand le coeur n’y était pas.
Il se demandait où était sa vodka, avec un faux accent russe pas très bien imité qui me fit éclater de rire. J’allais répliquer mais ma chanson était en cours et je manquais la moitié des passages depuis le début pour interagir avec Kannon. Tu parles d’une réussite !

Si je connaissais pas la chanson, il allait me renier ?! Bah voyons, moi qui avais été si compréhensive face à sa non connaissance de s propre culture ... J’aurais dû être impitoyable !! Mais ni une ni deux, il me fit pivoter pour faire dos à l’écran pour ne pas que je me gâche la surprise. Il ne pouvait pas juste me cacher les yeux ? Décidément, ce mec était toujours plein de surprises.

« Je ferai en sorte que tu ne me renies pas alors ! »

Et avant que la chanson ne commence, Kannon me fit une autre remarque toujours dans la raillerie de bon coeur qui me fit encore plus rire.

« Moi, amoureuse de toi ? Tu prends tes désirs pour des réalités mon cher ! »

Le deal entre eux depuis le début était : pas de prise de tête ni d’engagement. Le fait de tomber amoureux de l’autre ne faisait donc pas partie du contrat. Cependant, je devais admettre que plus je passais du temps avec lui, et moins j’arrivais à éviter de m’attacher. Mais Kannon était différent des Japonais que j’avais eu l’habitude de côtoyer : plus fêtard, plus franc et ouvert, moins à cheval sur le travail avant le reste, plus spontané. Et c’était un aspect de sa personnalité qui m’attirait indéniablement, je ne pouvais pas m’en empêcher. Mais j’étais bien trop fière pour l’admettre à voix haute, surtout que mon visa s’approchait dangeureusement de la fin et que je ne pouvais pas me permettre de me compliquer la vie si je trouvais pas une solution viable pour rester au Japon.

La chanson commença, me sortant brusquement de mes pensées déprimantes. Voir Kannon qui se déhanchait en imitant les rockeurs sur l’un des openings les plus connus de Naruto me fit oublier toutes mes questions et ma morosité, et je me laissais entraîner dans son euphorie. Je me levai et me mis à sauter et danser avec lui, morte de rire, chantonnant avec lui. J’avais tant écouté cette chanson que ça me rendait nostagique.
La chanson se termina, et, hilares, nous sous rassimes en riant. Si nous avions été un couple, nous nous serions sans doute embrassés mais disons que nous nous côtoyions davantage pour les relations charnelles, je me contentai donc de laisser mon rire s’étouffer et me calmer.

« Bon, pause ! »

J’avais soif, et je portai mon verre à mes lèvres pour me réhydrater un peu.

« Tu voudras faire quoi après le karaoke ? »

Heureusement qu'elle apprécie ton humour, surtout celui que tu t'efforces d'avoir afin de ne pas plomber l'ambiance avec ton état plus que sombre. Enfin, sombre, il l'est tout de même beaucoup moins depuis le début de cette soirée. Tu es certain que la jeune femme se doute de quelque chose depuis qu'elle t'a rejoint mais dur de lancer ce sujet sans foutre la soirée en l'air.

Ta chanson finit par se lancer, tu relâches autant de pression que possible, profitant de ce rythme pour sauter dans tous les sens. Ce n'est clairement pas un comportement que tu pourrais avoir en temps normal, enfin sans avoir la dose d'alcool dans le sang du moins. Mais ca te fait du bien et Remy semble apprécier ce moment également. D'ailleurs, tu n'auras aucunes raisons de la bouder car elle connait le titre sur lequel tu te défoules. Le contraire t'aurait étonné. Ce n'est qu'à le fin de la chanson que sa réponse à ta taquinerie te revient à l'esprit. « Moi, amoureuse de toi ? Tu prends tes désirs pour des réalités mon cher ! » Tu comptes bien reparler de ca plus tard, sous le coup de chamaillerie, bien évidemment et surtout afin d'éclaircir le pourquoi de cette petite ombre qui est apparu dans son regard les quelques instants qui ont suivi cette boutade.

Riant à pleins poumons, Remy te lança un « Bon, pause ! » alors que vous vous rasseyez lourdement sur le canapé. Elle attrapa son verre, après une telle folie, normal qu'elle soit assoiffée. Toi, par contre, tu le boudes. « Tu voudras faire quoi après le karaoke ? » C'est une bonne question que voilà. Qu'est-ce que vous allez faire après ? Bien évidemment, une chose te vient clairement et rapidement en tête, après avoir bien mangé, chanté à gorge déployé, tu te devras surement de jouer les bons samaritains en lui faisant un peu de sport et vérifier qu'elle n'est pas devenue aphone. Tout en pensant à cela, tu la regardes avec un regard qui doit forcément traduire de manière plus que palpable tes idées lubriques. Tu t'abstiens, tout de même, de mettre des mots sur tes pensées. Pas maintenant, bien que l'envie de lui glisser un léger baiser dans la nuque te titille ardemment. Tellement, que tu ne contrôles pas tes doigts qui s'amusent d'eux même à glisser sur sa nuque. Cela ne dure que quelques secondes et une fois le contrôle repris, c'est dans tes cheveux que tu plantes ta main. Changeons de sujet.

« Je sais pas, tu as des envies particulières ? »

Vive le changement de sujet ... Après, peut être sera t'elle plus sage et disciplinée que toi et te balancera un truc sympa, divertissant. Car toi, depuis qu'elle a sorti ses mots, dur de ne pas la pousser là, tout de suite sur cette assise plus que confortable et noyer tes lèvres sur sa peau.

Ce moment de folie entre nous m’avait fait un bien fou, m’avait permis de sacrément décompresser et de chasser la morosité liée à mon possible départ du Japon, faute d’avoir trouvé une solution professionnelle. Et je me voyais mal épouser le premier venu pour avoir un visa d’épouse, non merci. Il faudrait sûrement que je rentre en France un temps et que je revienne. En visa vacances travail qui sait ? J’avais encore l’âge légal pour y participer et je pouvais avoir un projet pro solide. Mais pour demander ce visa, j’étais dans tous les cas obligée de retourner au pays pour achever le visa étudiant et faire la demande. C’était tellement chiant l’administration … Mais bon, il était encore tôt pour penser à tout ça. Mon visa expirait fin septembre. J’avais 1 an et 3 mois, mais j’avais déjà épuisé les 3 mois en venant plus tôt au Japon pour prendre mes marques et voyager avant la rentrée. J’avais encore cinq mois pour voir les choses arriver, mais j’étais quelqu’un d’assez prévoyant pour ce genre de choses. Mais en cinq mois, il pouvait encore se passer des tas de choses.

Après ces minutes de folie, nous nous étions rassis dans les fauteuils de la salle de karaoké, et j’avais demandé une trêve le temps de boire un peu. J’avais failli vider mon cocktail d’une traite. Pour éviter les conséquences désastreuses, je mangeai quelques morceaux de karaage pour éponger l’alcool. J’avais demandé à Kannon ce qu’il souhaitait faire après le karaoké, et ce dernier, provocateur, m’avait retourné la question après m’avoir passé une main le long du cou, me provoquant de délicieux frissons dans le dos. Sa main avait fini par se loger dans mes cheveux blonds. J’avais tout à fait compris ses intentions, mais au fond de moi, je me demandais si se défouler au lit était la solution idéale à la morosité de Kannon. J’aurais aimé percer le secret de son humeur massacrante, bien qu’il était plutôt doué pour le cacher, et je m’imaginais vraiment mal lui tirer les vers du nez sous les draps, alors qu’on serait en train d’éliminer sauvagement les excès de ce soir. J’allais donc lui laisser le choix.

« On pourrait grimper tout en haut de la colline Sakuragaoka, où on aurait le parc pour nous tous seuls … On peut aussi aller chez toi. J’ai pas envie de me faire emmerder par le manager. »

Habiter dans une résidence universitaire c’était la bonne planque pour faire des économies, vu le prix des loyers au Japon, mais par contre c’était loin d’être aussi laxiste qu’en France. Il était interdit de ramener des gens du sexe opposé dans sa chambre, et le manager veillait au grain. C’était injuste, les résidents gays et lesbiennes étaient carrément avantagés ! Mais bon c’étaient censés être une minorité au Japon donc ils ne prenaient pas encore la peine d’établir des règles en incluant cette éventualité. J’aurais pu travestir Kannon aussi, ça aurait été drôle.

« Ou sinon tu te travestis en fille et je te fais passer pour ma sœur en voyage au Japon. »

J’explosai de rire à ma bêtise. Une perruque blonde, du maquillage et le tour était joué ! Mais pas sûre que le jeune homme aie envie que sa belle gueule soit dénaturée par du maquillage féminin ! Même si elle savait qu’il lui arrivait d’utiliser certains fards pour mette en valeur ses yeux, ce vilain ! Bon, en vrai, je m’en foutais un peu du manager, mais si j’avais l’espoir de faire un bout de vie ici, il valait mieux pas que j’attire l’attention sur moi, sait-on jamais. Mais maintenant que cet andouille m’avait titillé, j’étais aussi d’humeur provocatrice. L’idée du parc m’avait séduite, même si j’avoue que je n’avais pas encore été assez audacieuse pour tenter des choses en lieux publics dans un pays qui n’était pas le mien. Je n’imaginais même pas les conséquences. Si j’avais peur des représailles du manager, qu’en serait-il si la police nous chopait les quatre fers en l’air dans un buisson ? Non mais vraiment, Remy.