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Céder à la tentation ? [Ft Yûji]
Hoshino Mitsue
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Je me demandais comment réagirait mon entourage si je leur parlais de tout ça. Pas sûr que la plupart comprendrait. Les japonais avaient du mal avec les relations qui sortaient de l'ordinaire et pour le coup, on avait tapé en plein dans le mille. Et quand même nous n'aurions pas été au Japon, une relation entre un professeur et son étudiante était toujours mal vue, quelque soit le pays. C'était tabou. Mon dieu, mon père allait me tuer s'il venait a avoir vent de cette histoire. Autant m'abstenir, du moins pour le moment. Même à ma sœur, je ne pourrai pas en parler, ce n'était pas que je ne lui faisait pas confiance, mais sait-on jamais que quelqu'un tombe sur une de mes lettres. Finalement, si je voulais éviter tout problème, il fallait que cette relation reste secrète, parce que plus il y aurai de personne au courant, plus il y aurai de risque que ça s'ébruite.

Pourtant, jusque là, tout ça était resté hypothétique. J'avais eu beau y réfléchir, tout ça ne rimait à rien si tout devait s'arrêter là. Alors quand nous avions enfin avoué tout les deux vouloir continuer, ça avait rendu les choses beaucoup plus réelles, beaucoup plus concrètes et surtout beaucoup plus compliquées. Certains auraient certainement jugé que ce n'était pas la bonne direction à prendre. S'engager dans cette histoire pourrait mettre en pérille nos perspectives d'avenir à tout les deux. Dans mon cas, ma carrière pourrait être finie avant même d'avoir commencé. Une relation amoureuse valait-elle ce risque ? Quelle ironie que se soit moi qui fasse ce choix. Moi qui n'avait vécu pratiquement que pour la danse depuis que j'étais enfant, j'étais en train de mettre tout mon travail en péril. Tout ça pour lui. Ma mère s'en arracherait les cheveux. Une preuve de plus, s'il en fallait une, que je n'étais pas comme elle, contrairement à ce qu'elle avait tenté de me faire croire. Je ne savais pas ce que l'avenir avait en réserve pour nous, mais oui, définitivement, je voulais prendre le risque. J'avais beau être jeune, je n'avais jamais été aussi sûr de moi qu'en cet instant.

Je ne pu m’empêcher de laisser échapper un rire quant à sa remarque sur une éventuelle venue de ma part chez lui. Je ne savais même pas si je trouvais ça vraiment drôle ou si c'était plutôt le stress qui cherchait un moyen de s'échapper de mon corps.

« J'imagine bien oui... Mais je... Je n'y ai pas vraiment réfléchis en fait... »

Bien sûr que non. Rien de tout ça n'avait été prémédité et sur ce coup là, il fallait bien reconnaître que nous n'avions pas vraiment d'option. Si nous voir chez lui pouvait s'avérer risqué, il était totalement exclu que ça soit chez moi. Parce que chez moi pour le moment, c'était la résidence. Soit ça, soit chez mes grand parents. Mais aucune des deux options n'étaient envisageables, pour des raisons plus qu'évidentes. Il ajouta tout de même que personne ne savait où il habitait, normalement. Pas faux. Et en toute logique, si je venais à me rendre chez lui, personne n'en saurai rien, à moins que comme il le dise, quelqu'un nous espionne. Allions-nous devenir parano à ce point là ?

Il me confia ensuite qu'il ne voulait pas risquer mes études et ma carrière. Je ne comprenais que trop bien, j'éprouvais la même chose. J'avais peur que tout ça gâche sa carrière, d'autant plus qu'il venait enfin de décrocher un rôle dans un drama. Pourtant, il s'inquiétait bien plus de moi que de lui. Mais avant que j'ai pu dire quoi que se soit, il poursuivit avec une déclaration que je n'aurai jamais pu voir venir. Il voulait mettre un terme à son boulot de professeur.

« Tu n'es pas obligé de faire ça... »

Je ne savais pas que c'était une décision qu'il avait déjà envisagée avant même que tout ça ait lieu entre nous. Et puis, certes, s'il quittait son poste de professeur à l'université, il ne serai plus mon professeur et je ne serai plus son élève mais est-ce que ça changerai réellement le regard de la société à notre égard ?

Koizumi Yûji
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Yûji avait déjà du mal à anticiper ce qui se passerait pour lui et Mitsue dans un avenir très proche, alors avoir une visibilité globale et plus lointaine lui paraissait totalement absurde et impossible. Il s’était imaginé un peu plus tôt la réaction de sa mère, qui aurait oscillé entre la joie que son fils rencontre enfin quelqu’un, et le choc que ce soit une « enfant » à ses yeux. Il savait qu’elle finirait par comprendre le pourquoi du comment, puisqu’elle l’avait toujours soutenue. Mais qu’en serait-il de son père ? Déjà qu’ils ne s’étaient pas adressé la parole depuis plus de dix ans, si la première chose qu’il lui annonçait à leur confrontation était qu’il fréquentait une jeune femme de 22 ans, il n’était pas sûr que l’échange se termine bien. Mais bon de toute façon, la question ne se posait pas : Yûji ne parlerait de son histoire à personne. Au plus cela restait un secret bien gardé, et au plus ils seraient en paix. On avait beau faire confiance à certaines personnes proches, les gaffes étaient vite arrivées et ils étaient très bien placés pour savoir que les rumeurs absurdes se répandaient particulièrement vite.

Mitsue avait laissé échapper un rire nerveux lorsqu’il avait parlé de lieux plus discrets, dont son propre appartement. Clairement, la situation avait de quoi les rendre très nerveux, voire totalement fous. Mais dans quoi s’embarquaient-ils au juste ? Cela valait-il le coup ? Il espérait que oui, que son instinct ne le trompait pas. Et le temps leur dirait si effectivement cela en valait la peine.
Elle n’avait pas réfléchi à l’hypothèse de se voir dans des endroits privés, et c’était bien normal. Qui aurait pu anticiper tout ce qui venait de se dérouler cette journée-là ? Personne, au fond, ou du moins sans que cela ne dépasse le stade de la fantaisie et de l’imagination.

Elle n’avait rien répondu de particulier lorsqu’il avait évoqué les risques pour sa carrière à naître, ce qui laissa Yûji perplexe. Elle avait montré tellement d’ambition pour aller toujours plus loin et donner le meilleur d’elle-même en danse comme en théâtre, était-elle prête à tout abandonner ? Une part de lui était terriblement flattée de voir qu’elle était prête à courir le risque de sa carrière pour être avec lui. Une autre part, la plus rationnelle et raisonnable, s’affolait à l’idée de gâcher la vie de quelqu’un et aurait été capable de tout rejeter en bloc, de mettre un terme à tout ça. Il était réellement tiraillé entre les deux. Et il avait compris que s’il y en avait un des deux qui devait prendre une décision radicale, ce serait lui. Mais pas avant d’avoir expérimenté un peu leur relation. Et si vraiment, cela s’avérait dangereux pour eux deux, il serait sans doute celui qui devrait assumer la lourde tâche de mettre un terme à cette folie. Leur folie.

Mitsue était surprise et semblait culpabiliser face à la révélation de Yûji qui venait d’annoncer qu’il arrêterait sa carrière de prof. Il sourit faiblement, et finit par enfin croiser son regard. Il avait senti qu’elle l’observait tandis que son propre regard était plus fuyant, mais sa réflexion était assez avancée pour se tourner vers elle.

« Tu sais, je n’ai jamais vraiment voulu être professeur. J’aurais préféré commencer ma carrière d’acteur directement après mes études, j’aurais eu plus d’opportunités. A la base, c’était juste une porte de sortie après mon diplôme le temps de faire des castings. »

C’était vrai, il se souvenait de son diplôme à Kirin Art School, où le directeur était venu le voir en lui demandant s’il pouvait remplacer cet enseignant parti à la retraite le temps que l’école se retourne et engage quelqu’un. Sauf que ce remplacement s’était éternisé et qu’il avait fini titulaire. Il avait eu peur de s’enfermer là-dedans et de se fermer des portes, mais il s’était retrouvé dans la musique et au final son rêve d’acteur s’éloignait de plus en plus. Maintenant qu’il s’en approchait de nouveau, il ne pouvait pas se permettre de le laisser de côté.

« J’ai failli passer à côté de mon rêve entre l’enseignement et la musique, mais maintenant qu’on me laisse une chance, je vais la saisir. Et je pense que j’ai assez enseigné, j’ai envie de voir autre chose. »

Yûji espérait qu’avec ces paroles, Mitsue cesserait de se tourmenter. En revanche, le froid commençait à terriblement s’installer dans l’atmosphère et il faisait froid. Dans un autre contexte, il lui aurait proposé d’aller dans un café se réchauffer, mais si on les voyait, ce serait la fin pour eux. Il aurait à la limite fallu aller jusqu’à Tôkyô, où il y aurait moins de chance que des personnes de l’université leur tombent dessus.

« Si on pouvait se le permettre, je t’aurais proposé d’aller se mettre au chaud dans un café. On pourrait, mais il faudrait aller jusqu’à Tôkyô pour ça. Sinon je peux t’accueillir chez moi, j’ai tout ce qu’il faut pour faire du thé ou du café. »

C’était assez maladroit et il ne voulait pas que Mitsue surinterprète la situation. L’instant de folie étant passé, il serait normalement capable de se tenir, sauf si une fois chez lui, elle recommençait à le provoquer dangereusement. Mais dans tous les cas, il estimait que c’était important de lui laisser le choix de la destination à prendre.

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J'avais agis sans réfléchir, comme mue par une énergie que je ne contrôlais pas. Allez à sa rencontre aujourd'hui n'aurai pas pu être plus spontané. Je ne sais pas si je l'aurai fait en ayant connaissance de ce qui allait arriver ensuite. Je ne regrettais pas de lui avoir fait par des mes sentiments, ni même les baisers et l'étreinte que nous avions partagée. Pourtant, le conséquences de tout ça risquait de nous retomber dessus. Et plus la conversation avançait, plus la réalité de la situation me frappait de plein fouet. J'aurai voulu pouvoir lui dire que j'étais amoureuse de lui et que le reste n'avait pas d'importance. Mais c'était faux. Je ne pouvais pas faire comme si tout le reste ne comptait pas. Il le savait et moi aussi. Pour autant, je voulais nous laisser une chance.

Je n'avais pas relever le fait qu'il craigne pour mon futur. Mais en réalité, il ne savait pas tout de moi. Peut être était-il temps qu'il sache comment j'en étais arrivé là ? Il comprendrait peut être mieux. Ce n'était pas tellement que je plaçais mes études et ma carrière, c'était surtout que pour une fois, je voulais faire quelque chose que j'avais délibérément décidé toute seule. Pour une fois dans ma vie, je ne voulais pas que mes décisions me soient dictées par qui que se soit. Mais pour qu'il comprenne tout ça, il faudrait inévitablement que je lui parle de ma mère et de cette relation conflictuelle entre nous et je savais que ça s’annonçait compliqué. Mais en réalité, il fallait que je le fasse avant que nous n'allions plus loin, je ne pouvais pas lui demander d'entamer une quelconque relation avec moi sans savoir tout ça, parce que ça pouvait peut être changé l'opinion qu'il se faisait de moi. Il fallait juste que je trouve le bon moment.

Mais pour l'instant, la conversation s'était orientée sur lui. Il venait de m’annoncer qu'il voulait quitter l'université, ce à quoi je lui avait répondu qu'il n'était pas obligé de le faire. C'est à ce moment là que son regard croisa enfin le mien. Il semblait réellement sur de sa décision. Il me confia alors qu'il n'avait jamais vraiment voulu être prof, que ça lui était un peu tombé dessus par hasard à la fin de ses études et qu'il avait pris le job en attendant de passer des castings. Décidément, j'avais encore beaucoup de chose à découvrir le concernant.

« Je vois... »

Qu'aurais-je pu dire de plus ? Maintenant qu'il était en train de lancer sa carrière d'acteur, je comprenais que continuer à donner des cours à l'université n'était plus sa préoccupation première. Il continua alors sur le fait qu'il avait dut mettre son rêve de côté pendant tout ce temps et que désormais, il ne laisserait plus passer sa chance. Je me demandais alors si je n'allais pas être un nouvel obstacle entre lui et ce rêve qu'il touchait enfin du bout des doigts. Je voulais être avec lui, mais je ne voulais pas l’empêcher de vivre sa vie et je savais qu'une relation entre nous pourrait un obstacle de taille. Je ne voulais pas lui demander de choisir entre sa passion et moi. Alors serais-je capable de m'effacer si les choses devaient mal tourner ?

« Je comprends, et si c'est ce que tu souhaites vraiment, j'espère sincèrement que ça marchera pour toi. »

Vint ensuite une proposition qui me déstabilisa a nouveau. Nous avions certes abordé le sujet un peu plus tôt, mais je n'avais pas imaginé que ça reviendrait sur le tapis aussi vite. J'imagine que je n'étais pas la seule à ressentir le froid. Il me laissait donc le choix, rejoindre Tokyo, où nous serions moins susceptible de croiser quelqu'un qui pourrait nous reconnaître, ou aller chez lui. Je ne savais pas vraiment quelle était la meilleure des idées. En toute franchise, l'idée du trajet jusqu'à Tokyo ne m'enchantait pas des masses, mais d'un autre côté, aller chez lui signifiait une intimité que nous n'avions pas eu jusqu'à présent et je ne savais pas ce que ça pourrait donner. Je penchais la tête sur le côté, prenant le temps de peser le pour et le contre.

« Il faut que je te parle de quelque chose, j'imagine que se sera peut être mieux chez toi, se sera plus calme qu'un café de Tokyo. »

Je faisais bien sûr référence à mon passé avec ma mère et ce qui en avait découlé. Je ne savais pas comment il réagirait, j'espérais simplement qu'il ne finirait pas par me mettre dehors.

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Les situations complexes ne faisaient pas spécialement peur à Yûji qui avait la capacité de quasiment toujours garder la tête froide. Sauf aujourd’hui. Mais cela ne le dérangeait pas lorsque ça n’impliquait que lui. Dans ce cas précis, il n’était pas le seul à être impacté par ses décisions et c’était sûrement ça le plus difficile pour lui à gérer. Cependant, Mitsue avait tout l’air d’être une femme intelligente et pleine de ressources, et sa maturité l’aiderait sans doute à faire les bons choix.

Ils avaient parlé du fait qu’il arrête d’être professeur. En premier lieu, Mitsue avait semblé culpabiliser du fait qu’il puisse arrêter sa carrière à cause d’elle. Il l’avait rapidement rassurée, du fait que c’était sa décision personnelle et que cela faisait déjà un moment qu’il y songeait de toute manière. Elle ne fut pas extrêmement loquace au début, mais lorsqu’il lui expliqua ne plus vouloir laisser des opportunités en tant qu’acteur lui passer sous le nez parce qu’il jouait au professeur ou au musicien, elle comprit sa situation et lui souhaita de la réussite. Mais son ton monotone et quelque peu frustré lui laissa sous-entendre que la jeune fille semblait encore penser qu’elle était un obstacle pour lui. Ah, c’était difficile de faire comprendre aux autres le fond de notre pensée.

« Merci Mitsue. J’espère aussi. Mais ne t’inquiète pas, tu n’as pas à te sentir coupable vis-à-vis de moi. »

Le froid gagnant de plus en plus de terrain au fur et à mesure que la journée avançait et que le jour déclinait, Yûji avait proposé de changer d’endroit. Pour laisser une ouverture et éviter d’avoir l’air particulièrement malaisant à directement l’inviter chez lui, il avait laissé une ouverture pour elle en lui proposant de se rendre à Tokyo. Au fond, il espérait qu’elle accepterait de venir jusque chez lui, il n’était pas spécialement d’humeur à affronter la foule de la capitale, surtout que maintenant qu’Halloween était passé et que Noël approchait, les magasins étaient tous en effervescence. Une période que Yûji détestait au plus haut point. Entre Noël qui était une fête de couples, et le Nouvel An qui se passait généralement en famille, mais qu’il n’avait pas fêté depuis une éternité, entre sa relation chaotique avec son père et sa longue absence, la fin de l’année n’était pas quelque chose qui le mettait en joie. Il espérait que Mitsue n’était pas trop attachée aux traditions, car elle risquait d’être déçue avec lui.

Contre tout attente, elle accepta sa proposition de venir chez lui. Il déglutit discrètement. Bordel, il allait amener une femme chez lui. Et pas n’importe laquelle. Personne n’avait encore vu son appartement à part sa mère. Il n’avait même pas d’amis à inviter de toute façon. Mais il fallait qu’il garde son calme, elle venait de lui dire qu’elle voulait aborder un sujet avec lui au calme. Et vu le ton qu’elle avait employé, c’était quelque chose de sérieux et d’important. Cela lui permettrait de garder la tête froide.

« Très bien, allons-y alors. »

Il se leva le premier, constatant au passage qu’il n’avait finalement même pas ouvert son café avec toute cette histoire. Le café froid n’étant pas spécialement sa tasse de thé, il le jetterait sûrement en arrivant chez lui.
Les mains dans ses poches pour se protéger du froid -il était hors de question qu’il tente un contact avec Mitsue en pleine rue au cas où ils croiseraient des gens-, Yûji commença à marcher, longeant la rivière. Ce n’était pas le trajet le plus rapide pour rentrer, mais de loin le plus calme et reposant. Lorsqu’il le pouvait, il évitait les axes centraux toujours bondés de voitures, de vélos et de piétons.

Le trajet se déroula en silence, les deux réfléchissant à tout ce qui venait et allait se passer. Yûji essayait de ne pas trop le montrer mais il observait soigneusement autour de lui s’il voyait des visages connus. Il avait une mémoire photographique assez impressionnante, même si en revanche il était très mauvais pour retenir les noms ou les dates d’anniversaire. Ils arrivèrent bientôt à la hauteur de son immeuble. Il vivait dans les étages supérieurs, ce qui lui permettait d’avoir une belle vue sur la rivière Tama au loin. Cet immeuble faisait partie des derniers relativement haut avant d’arriver dans la zone plus résidentielle. Il était encore proche de l’artère principale, mais assez éloigné pour ne pas souffrir du bruit. Il entendait parfois le train passer.

« Nous y voilà. »

Yûji avait retrouvé sa sobriété. Profitant que la rue était vide, il se hâta près de la porte d’entrée pour déverrouiller le hall. Il y avait certainement des caméras de surveillance, mais tant qu’ils n’agissaient pas de manière à éveiller les soupçons, cela ne leur retomberait pas dessus, normalement. Et encore qu’il n’était même pas sûr qu’il y en ait. Seiseki était une ville calme et sans trop de problèmes.
Ils prirent l’ascenseur, toujours relativement silencieux, même si cette pièce de taille réduite rendait l’imagination du jeune homme très fertile. Une fois en haut, il marcha d’un pas automatique jusqu’à sa porte d’entrée et l’ouvrit.

« Bienvenue chez moi. Tu peux utiliser ces chaussons, ils sont pour les invités. »

Tu parles, il n’y avait que sa mère qui les avait utilisés. L’appartement de Yûji était très sobre, avec peu de décoration et l’essentiel. C’était un appartement plutôt moderne, pas très grand mais plus spacieux que la moyenne. Et surtout, il avait une chambre séparée du reste, ce qui était assez rare au Japon où les appartements étaient souvent très sommaires. L’avantage d’habiter en périphérie et pas en pleine capitale, sans doute.

« Veux-tu quelque chose de chaud à boire ? Du thé, du café. Tu préfères qu’on discute à la table de la cuisine ou dans le coin salon ? »

Il ne savait pas l’ampleur de la discussion que Mitsue voulait aborder et si cela nécessitait le confort d’un canapé plutôt qu’une chaise de salle à manger.

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