jusqu’à cette venelle où le jeune garçon s’infiltre, le regard pendu à la déplaisante architecture. Les sourcils se froncent sous la saumâtre sensation qu'éveille sa nervosité. L’incertitude dans les gestes, il avance pour trouver son chemin égaré. Dans son esprit, ses songes se portent sur ce défi lancé par ses camarades. Stupide provocation qu’il avait avalée pour coqueter devant ses copains de l’immensité de sa bravoure. Teinté de naïveté, il s’était rendu dans un bus aléatoire, s’était arrêté à un arrêt lointain pour y découvrir des lieux inconnus qui se profilaient sous ses yeux. Ce fut la curiosité qui le mena à s’égarer de l’arrêt ; la même qui le mène à se faufiler dans ces ruelles éteintes par toute activité.
La fatigue alourdit ses jambes quand la peur tiraille son myocarde lorsqu’il réalise qu’il est définitivement perdu. Vêtu de son uniforme scolaire, les cheveux peignés dans une coupe au bol, son allure d’enfant modèle perd de ses lueurs par les larmes qui dévalent ses joues rebondies. Cogiter ne l’amène qu’à des solutions oiseuses. En l’absence de moyen de communication, son unique moyen de s’en sortir serait l’intervention d’un inconnu qui le mènerait sur le chemin du retour, mais Rui le sait, se mêler à l’inconnu est prohibé par sa gouvernante qui ferait un rapport immédiat à ses parents. Un ennui dont il se passerait bien. En revanche, rester dans une position délicate jusque tard risquerait d’alimenter ses restrictions. Rui a connaissance de ses responsabilités et ne pas s’y tenir le mettrait dans une mauvaise position.
Le regard à l’affût d’une solution qui pendrait sous son nez, il perçoit au loin un jeune garçon dont la taille lui fait deviner un âge similaire au sien. Ses iris soulèvent des éclats d’espoir lorsqu’il sèche grossièrement son visage pour se diriger vers lui d’un pas assuré. La vanité transparaît brusquement dans son regard embrumé, tandis qu’il pointe son nouvel interlocuteur sans la moindre gêne. « Toi ! » sa voix résonne, autoritaire et cristalline. La seconde qui suit, il papillonne des paupières, la réflexion plein la tête. « Tu… » pris par la panique, ses mots se coincent dans sa gorge ; alors il la racle pour reprendre une certaine contenance. « Accompagne-moi jusque chez moi. » tonalité cassée, presque incertaine. Il croise les bras pour se donner des airs solides. Fronce les sourcils pour savourer sa supériorité. Pourtant, il est seul et ne dispose comme avantage que d’un nom.
(#) Re: The first meeting ft. Kannon ϟ Mer 21 Juil - 1:17
The first meeting
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ootd - C'est encore l'une de ces journées sans ... oui, il y en a beaucoup dans ta vie et à y bien réfléchir, c'est les bonnes journées qui se font rare. Sérieusement, quel mauvais karma t'a fait naitre dans cette famille et surtout quel gros connard a osé faire naitre ta princesse quelques années après toi. Parents indignes qu'ils sont, ils n'auraient pas pu se contenter d'affliger l'enfer qu'à un enfant ? Apparemment non. Après, tu soupçonnes très grandement un soucis technique lors de l'un de leurs ... pwoa, tu as limite la gerbe quand tu y penses. Tu as donc pris la décision de prendre ta petite frangine par la main et de laisser cuver tes parents dans cet appartement qui leur sert de brasserie. Le sourire aux lèvres, comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes, tu l'as conduite chez l'une de ses amies, dont les parents ont clairement conscience de ce qui se passe chez vous, afin qu'elle y passe un moment plus agréable. Après avoir ravalé ta fierté de la laisser entre leurs mains, tu les remercies humblement avant de prendre la poudre d'escampette.
T'es qu'un gamin encore, et pourtant tu décides de vadrouiller ici et là, sans aucuns plans précis. Après, tu t'en fous, ca fait déjà un paquet d'années que tu es livré, plus ou moins, à toi-même et tout ce qui t'entoure là, c'est en quelque sorte ton territoire, immense terrain de jeu que tu connais comme ta poche et dans ses moindres recoins. Tes pas lourds raclent le sol, ton corps chancèle, ta tête se balance faisant valdinguer tes cheveux comme des vagues. T'es clairement dans tes pensées, dans ton monde intérieur, histoire de passer à autre chose que la vie pourrie qui te bouffe à pleines dents. Jusqu'à ce qu'une voix t'oblige a en sortir. « Toi ! ». Le regard dans le flou, tu sembles apercevoir un gamin pas plus vieux que toi. « Tu… » « Accompagne-moi jusque chez moi. ». Tes yeux s'ouvrent en grand. Il a dit quoi ce gosse ? Il veut que tu le ramènes chez lui ? Il a bien vu ta gueule ou il a oublié ses carreaux à la maison ? Tu vas t'empresser de vite le remettre sur le droit chemin. Tu t'approches donc de lui d'un pas assuré et alors que tu n'es qu'à moins d'un mètre de lui, tu commences à lui sonner les cloches.
« Euh ? Pardon ? Tu m'as pris pour un taxi ou un guide touristique ou quoi ? »
Phrase lancée d'un ton dur, si le pauvre bambin s'est perdu, lui aussi possède un sale karma d'être tombé sur toi. Tu serais plus le genre à voir si ces poches sont pleines qu'à le ramener en lieux sûrs.