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Yamada Jun
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Sur trois matchs, je n'en ai gagné que deux. En temps normal, je suis vainqueur partout. Depuis un petit moment maintenant, j'ai l'esprit un peu perturbé. Je cherche de nouvelles inspirations, car l'ennui m'écrase le cœur de plus en plus. Je suis moins concentré dans ce que je fais, je me désintéresse plus rapidement de mes activités n'étant plus amusé au bout de quelques minutes. Même mes collègues du club ont trouvé mon comportement étrange. Ils m'ont dit de faire une pause si j'en avais le besoin. Du repos n'est pas ce que je recherche, bien au contraire, le fait de ne rien faire me frustrerait plus qu'autre chose. Je dois parvenir à trouver une distraction, une chose qui me redonnera envie et qui suscitera de la curiosité.

Envahi de pensées qui s'entremêlent et qui se tordent entre elles, je rangeais le matériel du cours de volley-ball. Il était indiqué sur l'horloge plus de dix-huit heures trente. Je devais encore terminer le ménage et après me changer, car j'étais toujours en tenue de sport, aller me chercher à manger sur la route, aller à mon cours de musique, bosser sur mon dessin de la semaine prochaine et commencer la sculpture sur ma citrouille. Bref, j'avais encore beaucoup à faire, donc je ne devais pas traîner des pieds.

Ce soir, j'étais chargé de rangement. Chaque jour, la personne responsable change pour que tout le monde y mette du sien et que ce ne soit pas toujours les mêmes qui fassent la ré-organisation de fin de cours. J'avais croisé aussi une fille que j'avais saluée un peu plus tôt en la croisant devant les vestiaires. Sinon, personne d'autre en vue.     

Je pensais à regarder mon portable pour voir si j'avais reçu un message de Yunicorn. Sauf qu'il était dans les vestiaires et que je devais me grouiller d'en finir pour mon cours d'après.
J'avais regroupé dans un gros filet les ballons que dès à présent, je tirais avec force pour l'emmener jusqu'à dans la salle des matériels. C'est là, que j'ai croisé à nouveau la fille de toute à l'heure. Je me suis contenté de lui adresser un petit sourire à la rencontre de son regard. Tête baissée, j'ai posé le filet au fond de la pièce lorsque la porte se ferma tout à coup. Surpris par le bruit, je me suis retourné pensant que c'était la fille qui était peut-être sortie. Sauf qu'elle était à quelques pas de moi.

*Quoi ? *

Des rires se font entendre de l'autre côté de la porte et quelqu'un nous dit alors :
" On va se marrer un petit peu. Si vous voulez sortir, vous allez faire nos gages. Sinon, on vous laisse croupir ici pendant plus d'une heure. "

Sérieusement ? Qui sont ces abrutis qui osent nous faire cette mauvaise blague ? Rester enfermer ici ? Aussi longtemps avec quelqu'un que je ne connais pas, écrasé par quatre murs et.... tout ce matériel qui sent la poussière ! Mon cœur commence à battre très vite. Ce n'est pas possible.

" Arrêtez, ce n'est pas drôle ouvrez la porte ! " Dis-je en parlant un peu plus fort et en me rapprochant de la porte pour y donner quelques coups.
Ft. SAKURAI AYAME






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Ayame n’était pas une sportive dans l’âme. Pourtant, il lui arrivait parfois d’avoir besoin de se défouler. Et comme à l’université il n’y avait plus de cours de sport obligatoires comme au lycée, il fallait passer par les cercles ou les clubs. Avec le deuxième semestre qui commençait et l’arrivée de nouveaux étudiants étrangers, les clubs étaient régulièrement en période de recrutement. Ayame ne savait pas si elle voulait vraiment intégrer un club mais il arrivait qu’elle assiste de temps en temps à des séances de sport pour tester. Les capitaines des équipes sportives étaient assez cool sur ça et cela permettait de faire connaître leur club, de faire de la publicité et pourquoi pas de recruter des membres.

Ce jour-là, Aya’ avait donc choisi de tester le volleyball. Elle avait assisté à un entrainement et elle commençait à se dire qu’entre son manque de souplesse et de coordination, sa timidité, son blocage avec les hommes et son mutisme, les sports collectifs n’étaient pas vraiment une bonne idée. Il vaudrait donc mieux qu’elle se penche vers un sport individuel. De la natation par exemple ? En tout cas c’était la réflexion qu’elle se faisait alors qu’elle se dirigeait vers les locaux de matériels sportifs pour aider à ranger. Elle avait croisé plusieurs fois le même jeune homme qui lui adressait des sourires, ce qui lui faisait automatiquement baisser la tête d’un air gêné, même s’il n’avait pas l’air méchant.

Subitement, la porte claqua dans son dos, ce qui fit sursauter l’étudiante. Elle se retourna vivement pour voir ce qui se passait, et elle s’avança vers la porte pour la rouvrir. Impossible, elle était verrouillée de l’extérieur. L’expression de son visage changea radicalement ; elle ne supportait pas d’être enfermée, et en plus elle se retrouvait seule avec un inconnu. Un homme. La panique commença à l’envahir. Prise de bouffées d’air chaud, elle se retourna vers ce dernier. Plongeant ses mains dans ses poches pour chercher son portable afin de communiquer, elle réalisa avec horreur qu’elle l’avait laissé dans les vestiaires. Et ces voix de filles qui gloussaient de l’autre côté de la porte et parlaient de gages à effectuer pour les libérer … Comment allait-elle faire ? Ce n’était pas ici qu’elle allait trouver du papier et des stylos pour écrire au jeune homme …. Quelle angoisse … Son visage était livide, et elle ne savait absolument pas quoi faire. Bientôt les larmes lui monteraient sûrement aux yeux …

Ft. YAMADA JUN






Yamada Jun
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Les filles pouvaient être de véritables petits démons parfois. Si tu les retrouvais, tu allais… voilà, qu’elles courent vite, parce que pour l’instant tu ne savais pas ce que tu allais leur faire, mais tu n’allais très certainement pas rigoler avec elles.
L’autre victime de cette mauvaise blague ne semblait pas plus à l’aise que toi. Tu t’es mis à réfléchir sur ce matin…
* Je me suis levé du pied gauche ? *
* J’ai provoqué un esprit malveillant ? *

Comment se faisait-il que tu aies autant la poisse ?

Une autre voix, différente de la première, vous causa. “ Vous êtes prêts ? De toute manière, vous n’avez pas vraiment le choix. “ Elles riaient tout en même temps après ces mots. Un frisson parcourut tout ton corps. Elles étaient effrayantes.
Ainsi, elle poursuivit avec une voix amusée et imbu d’elle-même. “ Premier gage. Ayame, tu dois enlever le t-shirt de Jun. Tu ne le fais pas, on va faire disparaître tes affaires des vestiaires. “ Quoi ? Elles voulaient vraiment jouer à ce jeu ? Et comment connaissaient-elles votre prénom ?

Tu regardais la jeune demoiselle qui dégageait un sentiment de peur, tout comme toi d’ailleurs. Tes yeux se plongeaient dans les siens après l’annonce du gage et tu fis quelques pas vers elle. “ Tu… tu peux le faire. Ca ne me dérange pas. Je ne veux pas que tu perdes tes affaires à cause de moi. “ Surtout, qu’est-ce qu’elles entendaient par affaires ? Comptaient-elles uniquement les vêtements, ou bien, portable, sac, etc ? Malheureusement, leur petit jeu ne faisait que de commencer.

Ft. SAKURAI AYAME






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Ca ne pouvait pas être pire, si ? Evidemment que si. L'annonce du premier gage de ces sorcières venaient de tomber, alors qu'Ayame retenait ses larmes tant bien que mal. Elle était complètement tétanisée, et elle ne savait pas quoi faire. Alors entendre qu'elle devait retirer le T-shirt de Jun pour ne pas perdre toutes ses affaires dans le vestiaire l'acheva. Pourquoi elle ? Pourquoi quelque chose d'aussi intime, embarrassant, et traumatisant pour elle ? Qui dans cette université lui en voulait au point de lui jouer un tel tour ? Ayame déglutit, le visage déformé par la crainte. Elle tourna son regard vers le dénommé Jun, prête à s'évanouir. Elle sursauta quand il s'approcha d'elle, et fit un mouvement de recul par réflexe.

Il lui dit qu'elle pouvait le faire si c'était pour conserver ses biens. Il y avait des choses importantes dans son casier : ses cours, ses notes, ses dessins, du travail pour son baito d'assistante mangaka ... Son téléphone avec tous ses contacts d'urgence ... Elle ne le laisserait plus jamais au vestiaire après cet incident.
Aya ne savait pas comment les filles pourraient vérifier qu'elle avait bien exécuté la tâche, mais après une longue inspiration, elle ferma les yeux et agit. Elle ne pouvait pas regarder, ça lui évoquait des flashbacks d'une époque qu'elle voulait oublier, dépasser, et ne plus jamais revivre. Les larmes finirent par lui monter aux yeux sans qu'elle puisse les contrôler cette fois. Tremblante, elle acheva de retirer le tissu sur les épaules de Jun et se recula le plus loin possible, avant de se laisser glisser contre un mur et de se recroqueviller à même le sol.

Ft. YAMADA JUN





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Yamada Jun
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Je ne pensais pas que la fille se mettrait dans un tel état. Elle semblait à rendre l'âme à tout moment face à cette situation inquiétante et plus ou moins gênante. J'étais torse-nu, me tenant dos à la porte. Quant à l'autre victime de cette porcherie, elle s'était effondrée sur le sol, très loin de moi. Elle avait peur de moi, du moins c'est ce que je ressentais. C'était du gros n'importe quoi... Pourquoi nous faisaient-elles ça ? Je me tournais furieux. " Elle l'a fait, maintenant arrêtez vos conneries ! " Mon poing venu se confronter brutalement contre la porte.

Je ne pouvais pas supporter de voir cette étudiante de cet état. S'il n'y avait que moi dans l'affaire, je m'en foutrais plus ou moins. Cela raviverait de vieux souvenirs plus que déplaisants, mais je pourrais surmonter l'épreuve.

Je me retournais en direction de la fille qui n'avait pas bougé. Je ne savais pas quoi faire, comment agir pour la réconforter. J'avais peur de l'effrayer si je m'approchais à nouveau. La situation n'était vraiment pas simple.

Les filles racinaient de plus belles et l'une s'était mise à gueuler. " Ta gueule p'tit con. " Mes yeux tournaient au rouge. J'étais patient et gentil, mais là, je ne pouvais supporter leur comportement. Mais qu'est-ce que je pouvais faire enfermer dans cette pièce, sans portable ? " À ton tour maintenant, Yamada Jun. " Comment connaissait-elle mon nom ? Et c'est là que j'ai compris... " Si tu ne veux pas perdre aussi tes affaires, tu vas devoir nous écouter. " Mon cœur se mit à battre un peu plus vite. * Qu'est-ce qu'elles prévoient de me faire faire ces vipères ? *

" Tu sais qui est Borealis, hein ? Prends une photo de toi, comment tu es maintenant, en privé. " Comment le connaissait-elle ? Du coup, j'ai pigé que la fille devait forcément faire partie du cercle des arts aussi pour avoir cette information.
Elles aimaient vraiment nous mettre dans des positions embarrassantes. Comment d'ailleurs, comment je faisais pour prendre une photo sans mon portable ? Rapidement la porte s'ouvrit deux secondes pour faire glisser un appareil photo numérique gris. " Utilise ça et on se fera un plaisir de l'envoyer à ta place." C'était généralement la même voix que j'entendais. Le groupe devait avoir une fille qui contrôlait. Je la retrouvais, je ne savais pas encore comment, mais je n'allais certainement pas laisser leurs actes  passer sans vengeance. Je me munissais alors de l'appareil photo et je jetais un bref coup d'oeil sur la fille. * Quelle poisse * Je ne me sentais pas du tout à l'aise.

Tel un bon toutou, je pris l'appareil et me pris en photo. J'hésitais un instant à le redonner, mais il fallait que je le fasse. " C'est bon. " C'est alors que je tentais le tout pour le tout. Quand l'une d'entre elles ouvra la porte, je me suis mis à enfoncer la porte avec l'une de mes épaules. Les filles se sont regroupées en criant de surprise et elles se sont misent à toutes pousser. Le poids fit que je perde mon équilibre et tombe sur le sol. " Tu devrais faire attention Yamada, je te rappelle que tu n'es pas dans la meilleure des situations. " J'avais raté mon coup...

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La situation était vraiment déroutante pour Ayame qui ne pensait pas qu’il pourrait se passer un tel truc à l’université. Pour elle, l’ijime c’était quelque chose pratiqué au collège et au lycée par des ados en manque d’attention qui avaient besoin d’asseoir leur pouvoir, mais elle n’aurait jamais pensé que des étudiants quasiment majeurs puissent un jour avoir cette absence d’esprit que d’enfermer des camarades dans une salle de sport et de les menacer. C’était un réel cauchemar. Heureusement qu’Ayame n’était pas claustrophobe en plus du reste.
Assise à même le sol contre le mur, elle essayait de reprendre ses esprits. Elle avait eu le temps de voir que ce Yamada Jun n’avait pas l’air d’être une méchante, il devait être dans le genre de Hotaru, son ancien meilleur ami qui avait disparu sans crier gare. Peut-être qu’avec cette pensée en tête, elle allait réussir à se calmer et ne plus avoir peur du fait qu’il était un homme. Tous les hommes n’étaient pas foncièrement mauvais, elle le savait.

Alors qu’elle essayait de reprendre une respiration normale et de calmer les battements de son cœur irréguliers, elle entendit la suite des événements. L’autre victime de cette mascarade devait désormais prendre une photo de lui torse-nu et l’envoyer à une certaine Borealis. C’était du harcèlement moral, c’était puni par la loi. Ce qu’Ayame avait dû faire avait certes été une torture par rapport à son passé, mais ça c’était pire encore. Il y aurait des traces de ces actes malsains. On aurait dit que ces filles savaient tous d’eux, de leurs peurs et de leurs malaises. C’était déroutant. Pourtant, personne en dehors de son cercle privé de proche ne connaissait les motifs du mutisme de l’étudiante.

La porte s’était entrebâillée le temps qu’un appareil photo numérique soit glissé dans l’espace de celle-ci. Jun avait dû s’exécuter et prendre ladite photo. Ayame avait ressenti son malaise comme si elle le vivait elle-même et avait détourné le regard pour lui éviter d’être encore plus mal.
Mais au moment où les filles rouvrirent la porte pour récupérer l’appareil, il avait enfoncé cette dernière pour essayer de s’échapper. Mais malheureusement elles avaient réussi à contrer cette attaque surprise et ils étaient à nouveau enfermés, menacés par ces folles.

Que faire ? Sans téléphone, sans papier, elle était dans l’incapacité de communiquer avec Jun pour chercher une solution. Ce foutu mutisme la frustrait à un point où ça en devenait douloureux. Elle avait envie de s’exprimer, de hurler au secours, mais aucun son ne sortirait de sa bouche. Et pourtant …

« Laissez-nous sortir !!!!! » avait-elle hurlé, s’impressionnant elle-même.

La dernière fois qu’un son était sorti de sa bouche, c’était pour féliciter Yuzu, l’année dernière, et depuis elle avait été incapable de prononcer quoi que ce soit. Là, elle avait été capable de crier, de hausser la voix, bien que celle-ci ait retenti dans un son très rauque, comme si elle était malade. Après tout, elle n’avait pas usé de ses cordes vocales depuis des mois, et avant cela depuis au moins cinq ans, pas étonnant qu’elle ne reconnaisse plus son propre timbre.

« Vous sortirez quand on l’aura décidé. Maintenant Yamada, tu vas embrasser Sakurai. »

La sentence était tombée et Ayame eut l’impression qu’un rocher venait de s’abattre sur sa tête. Son teint pâlit encore davantage si c’était possible, et elle perdit pied. Heureusement qu’elle était déjà par terre, sinon elle se serait effondrée et aurait sans doute fait un malaise. A la place, elle se décomposait sur place, tétanisée. Elle n’avait jamais embrassé qui que ce soit, et refusait que cette première fois arrive dans ces circonstances. Si ça se trouve c’était pareil pour Jun. Mais pourquoi ces filles s’acharnaient-elles sur eux bon sang ? Qui étaient-elles ? Pourquoi eux ?

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La voix de la jeune fille était si inattendue que ça te fit presque trembler. Après, tu pouvais entièrement comprendre le sentiment désespéré de celle-ci. Qu'avez-vous fait pour mériter cela ? C'était complètement gratuit de la part de ces filles. Toi, tu étais un gars lambda, qui cherchait à se faire voir le moins possible. On ne parlait pas de l'art ici, car c'est le contraire sur ce sujet, tu aimerais qu'on te connaisse. Et cette étudiante semblait être plus discrète que toi. Justement, était-ce votre côté calme et discret qui attirait ces filles ? Comme ça l'était autrefois pour Kannon au lycée lorsqu'il s'amusait à te faire du mal.

Malheureusement, tu ne pouvais rien faire. En tout cas, tu ne savais pas quoi faire dans cette situation. Tu te sentais complètement bloqué par la situation. Tu voulais débloquer les choses, surtout en voyant cette fille complètement tétanisée. Mais, tu étais faible encore une fois. Tu ne pouvais rien faire. Tu te sentais coupable de ne pouvoir agir.

Dorénavant, les ordres étaient de l'embrasser. Forcément, les gages allaient être de plus en plus tendancieux. Et si vous faisiez semblant ? Qui pourrez le remarquer après tout ? Elles étaient derrière la porte. Tu t'approchais doucement de celle-ci les mains devant toi, comme si tu faisais face à un chaton. Puis, tu lui dis discrètement : " Nous pouvons faire semblant. Elles ne seront pas là pour vérifier. " Tu étais sûrement trop sûr de toi. Alors que tu t'approchais un peu de la brunette, quelqu'un ouvrit la porte. " Te fous pas de notre gueule, mettez vous de profil, on veut tout voir. " Les vipères. Elles n'étaient pas aussi simple à duper.
Je sentais l'étudiante complètement apeurée. Je ne savais plus quoi faire. Les phases de rébellions ne servaient strictement à rien avec ces filles. Toutefois, je ne voulais pas non plus que la fille coincée avec moi fasse une crise cardiaque à cause de mon rapprochement.
Cette situation était trop horrible.
J'allais faire mon second baiser.
Mais,
mon premier baiser avec une fille.

" Pardonne-moi. " Mes mains se posaient doucement sur ses épaules pendant que mes yeux la regardaient tristement. Mon visage s'avançait petit à petit du sien au même rythme que mes yeux se fermèrent.
Et ainsi, nos lèvres se touchèrent.

Ses lèvres étaient chaudes, malgré sa froideur face à ce cauchemar.
Nous sommes restés, lèvres contre lèvres pendant quelques secondes, avant que je ne me détache d'elle. Mon regard qui reprenait source de lumière se posa aussitôt sur elle pour vérifier si tout allait bien. Et d'un air mélancolique, je lui dis : " Je suis désolé. "

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Cette situation était juste un enfer sur Terre. Après cela, s’ils en sortaient indemnes, Ayame risquait de se terrer dans son appartement à Seiseki pendant des semaines et serait incapable de retourner en cours. Pourtant, l’idée même de recommencer à suivre ses études à distance à cause de la peur la terrifiait tout autant. Elle avait réussi à s’en sortir, à faire un pas en avant, ce serait si cruel et injuste de régresser. Elle devait rester forte et tenir le coup, ce n’était qu’un mauvais moment à passer. Mais si sa tête tentait de rester lucide, son corps ne suivait pas du tout la cadence et elle tremblait comme une feuille. Ce cauchemar allait-il donc cesser ?

Le nouveau gage était de loin le pire. Se faire embrasser par un homme. Non. Impossible. Pas son premier baiser, pas avec un inconnu, même s’il n’avait pas l’air méchant. Ca devait être un moment spécial pour elle. Pas dans la contrainte. Et puis … Plus Yamada s’approchait d’elle, agenouillé au sol pour se mettre à la même hauteur qu’elle, toujours assise par terre, plus les images de son traumatisme remontaient une à une : cette femme prise d’assaut par cet homme ignoble, qui l’avait acculée contre un mur dans une ruelle sombre ; elle qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment ; la scène de viol la plus répugnante du monde ; l’homme qui, après avoir fini son affaire, satisfait, découvrait la présence d’Ayame, et s’apprêtait à s’en prendre à elle car visiblement détruire la vie d’une femme n’était pas suffisant. Tout refaisait surface, brutalement, à mesure que ce Yamada s’approchait d’elle. Parcourue de frissons, elle ne pouvait rien faire, le mur l’empêchant de reculer. Il lui proposa de faire semblant, mais la porte s’ouvrit brutalement pour leur signifier de se placer de manière à ce qu’elles puissent vérifier la véracité de l’acte. Ayame déglutit.

Et le drame se produisit. Il s’était excusé avant de l’embrasser. Elle, tétanisée par les images sordides qui défilaient dans son esprit, n’avait absolument pas réagi. Les larmes avaient commencé à couler à torrents le long de ses joues, incontrôlables. Retour à la case départ. Il était désolé. Ca ne lui faisait ni chaud ni froid. Elle ne lui en voulait pas, ce n’était pas sa faute, il ne voulait pas rester dans cet enfer lui non plus et peut-être que pour lui, embrasser quelqu’un n’était pas d’une grande importance.
Ayame se sentait vaciller, perdue, dégoûtée, apeurée. Mille émotions traversaient son esprit. Elle ne savait pas quoi faire, mais son instinct parla à sa place. Rassemblant le peu de force qu’elle avait, elle se redressa fébrilement. La porte était toujours entr’ouverte, puisque les voyeuses les observaient avec avidité et perversité.

Le coup partit direct. Ayame avait foncé sur la porte sans réfléchir et les filles ne devaient pas s’attendre à ce qu’elle se défende puisqu’elle agissait comme une éternelle victime depuis le début. Elle en avait donc profité pour avoir un effet de surprise et avait mis une claque magistrale à la fille la plus proche de la porte, lui laissant une marque rouge sur la joue. L’autre fille la saisit au niveau du col de sa tenue de sport et la plaqua contre le mur.

« Pour qui tu te prends pour frapper mon amie, espèce de conne ? » avait-elle vociféré.

Les yeux embués de larmes mais empreinte d’une colère qu’elle ne se connaissait pas, Ayame prit une grande inspiration, rassembla son courge et releva son genou brusquement pour qu’il atterrisse en plein dans l’estomac de son agresseure. Après cette prise de courage imprévue, elle espérait que ce Yamada allait racheter sa « faute » en l’aidant à s’échapper et à rejoindre les vestiaires pour récupérer leurs affaires. Mais, avant qu’elle puisse faire quoi que ce soit, elle sentit sa vue se troubler et perdit subitement connaissance, son corps bien trop affaibli par la situation et le fait d’avoir frappé deux personnes.


Ft. YAMADA JUN






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Je ne m’attendais pas du tout à cette réaction… La fille apeurée se leva tout à coup pour foncer sur les hyènes et leur foutre une bonne raclée. Je devais en prendre de la graine. Elle se battait pour sa liberté et malgré la peur qui la tétanisait, elle avait enlevé les chaînes qui la retenaient pour se défendre. Vraiment, elle m’avait surpris. Je n’aurais jamais pensé qu’elle aurait agi ainsi.
Sans plus attendre, je me levais avec hâte pour venir en aide à la fille. Et dans ma course, elle tomba au sol. Les yeux grands ouverts, je poussais les filles sur le passage. “ Poussez-vous ! ” Disais-je en criant après elles.
Accroupis, je pris dans mes bras l’étudiante évanouie. Je tentais de la réveiller en la secouant un peu. “ Hey, réveilles-toi ! “ Nous voyant sortis de leur piège, les filles se sentaient dorénavant démunies. Sûrement apeurées d’un autre retour de bâton, elles se sont mises à courir en riant. “ C’est bien fait pour vous.  “ Disait une d’entre elles avant de claquer la porte du gymnase.

Je tirais par les bras cette dernière et je fis en sorte de la mettre sur mon dos. “ Tiens bon. “ Je sautais légèrement sur moi-même pour la faire remonter afin de mieux la tenir contre moi et être certain qu’elle n’allait pas tomber sur le trajet.
Avant de quitter les lieux, je passais dans les vestiaires rapidement pour récupérer nos vêtements. Une fois fait, je partais en courant avec l’élève sur le dos vers l’infirmerie de l’université. Normalement, elle devrait être encore ouverte.

Dehors, il pleuvait. Je priais pour qu’elle ne tombe pas malade.

Essoufflé, mais surtout inquiété, je déposais la jeune femme à l’infirmerie. Je la posais sur un lit et l’infirmière prit soin d’elle aussitôt. Je restais près du lit et avec précaution, je déplaçais sa frange pour lui enlever ses cheveux mouillés devant les yeux. “ Ça va aller. “ Ayant besoin d’espace, je me reculais pour laisser l’infirmière travailler.

Plus d’une heure était passée et je m’étais endormi sur la chaise, près du lit où se trouvait la jeune femme aux cheveux bruns. J’avais voulu attendre son réveil pour être certain qu’elle allait bien, sauf que j’avais fini par m’endormir moi aussi.
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La journée avait commencé sur un mauvais pied sans compter le temps qui accompagnait. En soit, la pluie est quelque chose dont tu adores passer des heures à errer devant une fenêtre, mais pas à passer son temps à jongler entre les différents bâtiments pour trouver ton camarade de classe. Tout ce que tu souhaitais c’était finir ta journée et te mettre sous les couettes avec une playlist uniquement de chansons pour pleurer tous tes mauvais maux. Aujourd’hui était l’anniversaire de ta mère, celle qui t’a longtemps reproché ton physique, oser remettre en valeur tes manières d’être féminines ainsi de suite sans en parler à ton frère bien évidemment. Ceci appartenait au passé vu que vous êtes parti du domicile dès l’occasion, mais pourtant des dates restent ancrées et les mauvais souvenirs surgissent alors qu’on pensait avoir fermer à double clé cette boîte de pandore. Les souffrances les plus marquées restent la plupart du temps des séquelles à vie, mais savoir les confronter et aller de l’avant fait parti d’un chemin vers une vie plus paisible. Du moins, c’est ce à quoi tu te mets en tête.

A l’heure actuelle, tu parcourais les différents endroits pour trouver ton camarade Yamada Jun, à peine arrivée en classe commune avec les élèves de première année et troisième année dans le cadre de junior/senior, le professeur t’a choisi en raison d’être sa voisine pour le ramener au cours d’art sous peine de voir quelques points ou une surcharge de devoirs. Bien évidemment, tu es sortie quelques instants sous la pluie en allant voir au gymnase, hormis des filles qui ricanaient et ne t’avaient pas remarqué être entrée… Personne n’était en vue et ne perdant pas de temps, tu ressors discrètement. Après ce qui semblait être une vingtaine de minutes, tu passes devant l’infirmerie à laquelle tu rentres afin de signaler ta présence et avec surprise, tu découvres celui que tu cherches avec à ses côtés une jeune fille endormie. Ne voulant pas être intrusive, tu t’avances délicatement pour faire une légère tape sur l’épaule du garçon. Chuchotant à son oreille : « Excuse-moi de te réveiller… », reculant par précaution.






花が咲いたよ

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